leto_2 a écrit:Alix Cazenave a écrit:Cela dit, qu'il soit écrit textuellement dans le décret que "la publication d’un code source pour le logiciel libre indépendant bénéficiera d’une présomption favorable" me paraît plutôt positif, sur le principe.
ce n'est pas écrit dans le décret, mais dans le communiqué de presse, qui n'a pas de valeur normative. Mais le principe est contenu dans l'article L331-7 alinéa 3 du Code de la propriété intellectuelle et cette confirmation est en effet positive.
Oui, enfin c'est positif par rapport à l'absurdité d'introduire une possibilité de violer le droit moral des auteurs, en leur imposant un mode de divulgation... Disons que ça montre au moins qu'ils ont saisi que cet article posait problème.
Mais ce qui eût été réellement positif, c'est que cet article n'existe pas.
Maintenant, comme je l'ai déjà dit ça n'aura pas de répercussions concrètes à mon avis, car l'ARMT est apparue pour contrer les dispositions en faveur de l'interopérabilité que l'AN avait adoptées, qui imposaient par principe la fourniture des informations essentielles à l'interopérabilité et qui permettaient aux auteurs de logiciels libres de procéder en toute sécurité juridique aux travaux de décompilation nécessaires à la réalisation d'un logiciel indépendant interopérant avec une MTP.
Et l'ARMT ne s'adresse pas aux auteurs de LL, qui n'ont pas les moyens, ni juridiques ni financiers, d'avoir recours à cette autorité (problème d'accès pour les personnes physiques et question du coût des informations qu'elle impose de délivrer).
J'en profite pour revenir sur l'insécurité juridique dont je parlais à propos de VLC : en fait ces questions ne relèvent pas de la compétence de l'ARMT. Toutefois, le fait qu'il soit précisé, à l'article L.331-7, qu'il est possible d'interdire la publication d'un code source, n'en est pas moins aberrant et insécurisant.
Comme tu le dis justement, la déclaration dans le CP n'a aucune valeur normative. Elle n'a donc de valeur qu'en tant que principe pour les décisions de l'ARMT qui, je l'ai dit, ne concerneront de toute manière pas les auteurs de LL. Elle ne change rien au fait que cet article pourrait "inspirer" certains juges - comme certains rapports (dit-on) ont pu "inspirer" le Conseil Constitutionnel lorsqu'il a parlé de "propriété inviolable" à propos des informations essentielles à l'interopérabilité...
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