Non, les éditeurs ne peuvent pas réclamer de rétribution légale pour ces télécharments car ils sont illégaux et qu'on ne peut être légalement rétribué pour une action illicite.albanc a écrit:...et au vu de ce que tu cites, et qui est vrai, ces éditeurs là seraient en droit de demander rétribution pour ces téléchargements avec un système de licence globale !
En fait, la copie de logiciels est illégale alors que celle d'oeuvres artistiques est légale.
Pourquoi ?
Parce que, le Code de la Propriété Intellectuelle différencie nettement (explicitement et à chaque fois que c'est nécessaire) les logiciels, pour lesquels les acheteurs disposent d'un droit à une copie de sauvegarde, et les oeuvres artistiques, pour lesquelles tout un chacun dispose d'un droit à copie à usage privé, sans obligation d'achat !
C'est pour cette même raison que pas un centime de la taxe pour copie privée sur les supports enregistrables (dite taxe SACEM) n'est reversé aux éditeurs de logiciels, libres ou pas.
Je ne suis pas un hyperconsommateur, j'ai la pub en horreur, j'aime valoriser le nécessaire et démasquer le luxe. Et aussi, j'aime avoir de l'estime pour la pluralité de l'humain.albanc a écrit:N'empêche, nombreux sont ceux que ça arrange bien, le tout à dispo gratuit, et nous avons actuellement, globalement, nous tous, des mentalités d'hyperconsommateur, ou nous ne savons plus discerner ce qui est un luxe de ce qui nous est vraiment nécessaire. Je pense que dans ce débat, beaucoup de gens ont tendance a voir en priorité leur petit intéret personnel a pouvoir télécharger tout ce qu'ils veulent, parce que c'est humain...
J'aime m'abonner et financer ce qui me tient à coeur, dans la mesure de mes moyens.
Je vois ce débat par mes yeux, c'est ça mon intérêt personnel ?
Oui, sans doute. Ils achètent aussi mon produit parce qu'il est accessible, s'il était hors de prix ils ne l'achèteraient pas, ils le copieraient ou continueraient de gérer leur public à la main, quoi de plus normal ?albanc a écrit:En fait tes clients ne copient pas, mais restent avec toi parce qu'ils sont en état de dépendance et aussi sans doutes apprécient tes services.
C'est un peu comme les CD à 25€, c'est hors de prix donc, si tu es mélomane, tu en achètes un par mois et ensuite, la diversité culturelle, tu t'en passes ou tu la copies. Quoi de plus normal ?
Effectivement, si mes clients n'ont plus besoin de mes services, je ne les leur impose pas par la force, je fais autre chose. Je trouverais bien d'autres créneaux, c'est vaste l'informatique. Un peu comme l'industrie du divertissement, après 25 ans à nous fourguer les mêmes CD, tu peux vraiment croire que les majors ne peuvent pas exploiter autrement la myriade de facettes du marché de la culture ? Demande à vslash, il va t'expliquer.albanc a écrit:Si demain tes clients n'avoient plus besoin de toi et se mettaient a copier, soit tu devrais te protéger, soit tu devrais changer de métier. C'est ce qui est en train d'arriver à l'industrie du disque.
Quant au « bon paquet de chômeurs du pan de l'industrie sinistré », je préfère leur expliquer ça, ça te paraîtra peut être extrémiste, mais ça l'est infiniment moins que de vouloir nous imposer à tous une industrie prédatrice de la culture et de nos libertés sous prétexte que « il faut travailler pour mériter sa pitance ! », même si ce travail est inutile ou nuisible.
Le système HDCP est une absurdité, c'est la Ferrari de la culture avec à peine plus de ventes mensuelles, ça ne fera que hâter l'apparition des DivX (ou Matroska) HD, et ce seront peut être même les fabricants de matos taiwanais qui les créeront, un peu comme ce qui s'est passé avec le brouillage des cassettes DAT, cassettes numériques contemporaines des débuts des CD, la qualité d'enregistrement étant parfaite on leur imposa de brouiller le signal lors des copies, les japonais se sont exécutés, mais on apprit peu après (par le plus grand des hasards bien sur) qu'il suffisait de copier la copie, puis à nouveau cette deuxième copie, pour que la troisième retrouve la qualité de l'original. Pas fous les japs, ils voulaient vendre les appareils et les cassettes.albanc a écrit:mais tu proposes quoi alors ? laisser les choses en l'état ? Les majors nous poussent leur systèmes DRM, ils seront bientôt tous dans nos matériels Blue-ray, HDCP ready...
Ca m'étonnerai vraiment qu'on puisse empécher l'arrivée des DRM matériels implémentés à partir de standards mondiaux sur des matériels fabriqués a Taiwan.
C'est vrai que c'est absurde ... et, à mon avis, volontaire.albanc a écrit:...l'état étant incapable de maîtriser son budget, notre sécu et nos retraites (1000 milliards d'euros de déficit quand même ...
Mais je suis toujours amusé de constater que personne ne songe à calculer la dette du secteur privé. Ce serait rigolo non ?
Mon exemple était peut être aussi "bof" que celui de l'imprimerie, mais il inventait un nouveau mode de diffusion de la musique et un nouveau business model malgré la perte de qualité, un peu comme le MP3 quoi.albanc a écrit:Ben là, avec tout le respect que je te dois, je le trouve bof cet example. Un piano mécanique n'égalera jamais la qualité d'un artiste, parce qu'il n'exprimera tout simplement jamais rien...
On peut tout restreindre, mais ce n'est peut être pas une raison, en tout cas pas sans d'excellentes raisons. Et nous ne pensons pas tous la raison ni l'intérêt du système au même niveau.albanc a écrit:On peut restreindre artificiellement les possibilités de diffusion de la musique pour revenir a un niveau que je pense raisonnable, tant que cela ne nuit pas a l'interopérabilité (condition sine qua non sinon tout l'intéret du système s'effondre), et ne pas pénaliser la diffusion sur les réseaux P2P de contenu non-protégé, par contre peut-être pénaliser le hacking des plateformes protégées, puisque cela est injustifiable SI l'interopérabilité est garantie.
Quant à ce qui, d'après toi, « est injustifiable », les législateurs ont bien du lui trouver des justifications pour imposer l'exception de copie privée, qui autorise à copier ce qui est à vendre sans même l'avoir acheté.
Alors révise un peu ton histoire, et trouve moi un cas où ce genre de fichiers n'ont pas fini par servir au flicage, tu parlais des USA, mais la France actuelle a aussi son ECHELON, et un premier flic qui nettoie au kärcher.albanc a écrit:Je ne pense pas que ce soite du flicage, surtout si les licences sont émises par organisme public type CNIL, garant de tes droits, qui interdise le croisement des fichiers, les logs etc...
Non, à part une protection juridique outrancière, comme celle que DADVSI propose d'accorder à ses DRM, seule une dictature peut protéger efficacement les oeuvres de l'esprit contre le « piratage », à partir du moment où c'est ainsi que l'on qualifie la copie à usage privé.albanc a écrit:Pour ce qui est de la protection, aucun système n'est parfait...
Je ne suis pas sur que tu aies bien saisi cette nuance.
Non, sur mes ordinateurs ce n'est pas depuis peu, et le prix n'a pas grand chose à voir dans ce choix.albanc a écrit:je sais depuis peu il y a open office
La liberté, ça n'a pas de prix !
Petit aparté sur "néo" et "ultra" (totalement hors sujet mais je ne peux pas m'en empêcher. Comme c'est aussi contraire aux règles de ce forum, les modérateurs n'auront qu'un mot à dire pour que je le suprime).
Pour moi, être pour l'autodétermination de l'humain c'est être libertaire (ou anarchiste si tu préfères), le libéralisme c'est la liberté du marché, ce n'est pas la même chose.albanc a écrit:je me définis comme quelqu'un de libéral parce que je suis pour l'autodétermination
Quand j'ai cherché à savoir ce que "libéralisme" signifiait, j'ai réalisé que c'est une doctrine qui pose comme vérité fondamentale la parfaite autorégulation du marché (l'offre demandée qui fait chuter les prix dans la cour, tout ça), le libéralisme considère le marché comme une entité en soi, une entité parfaite qui ne saurait obéir qu'à sa propre loi (ce que je qualifie de divinité) : la concurrence ; que les interventions extérieures ne peuvent que perturber (souiller dans mon jargon personnel).
Partant de ce postulat (régulièrement infirmé par l'histoire !), le libéralisme en arrive à la conclusion que toutes les interventions des états, de la société en somme, visant à piloter ou réguler le marche sont nuisibles par essence.
Sont ainsi classés dans les nuisibles, comme espèces vouées à l'extermination, les monopoles, bien sur, mais aussi les marchés protégés (quelle qu'en soit la justification) ou les services publics.
C'est ça le libéralisme, l'affirmation de la perfection du marché libre et l'affirmation de la nature exclusivement et fortement bénéfique de la concurrence (ce que je traduis par « croyance en la divinité du marché et la sainteté de la concurrence »).
Alors que la démocratie, par exemple, fait le choix de décréter la légitimité du verdict électoral, d'accepter le choix populaire, sans croire pour autant que ce choix sera parfait ou idéal, ni même toujours bon.
La démocratie est un choix, pas une croyance. Tu vois la différence ?
Avec cette analyse, je ne vois pas ce que "ultralibéral" peut bien signifier.
Libéral, à mes yeux, c'est intégriste.
Tout comme anarchiste d'ailleurs, mais j'ai un faible pour cet intégrisme là.
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birin
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