Garlik a écrit:...les idées appartiennent surtout à la société...
C'est bien le propos des majors et du ministre de la culture.
Dis moi Garlik tu n'as pas l'impression de confondre la société, celle où nous vivons, et la poignée de sociétés dont notre cher ministre défend si vaillamment les intérêts ?
Stabbquadd a écrit:... je n'ai pas clairement tout compris de ta proposition ...
Ce n'est évidemment pas ma proposition, c'est une idée énoncée par pas mal de monde et appelée "revenu minimum de citoyenneté", "revenu minimum universel" ou, par Dana dans le premier message de ce fil, "revenu minimum inconditionné".
Moi j'ai juste été surpris de constater, en découvrant ce fil, que la dizaine ou quinzaine de réponses à ce premier message (à part Wazo) passaient totalement sous silence cette proposition de Dana, exactement comme s'il ne l'avait pas écrite, alors qu'il s'agissait en fait de sa conclusion.
C'est ce constat de silence qui m'a poussé à m'interroger, sur le silence lui même, et à interpeller les participants pour leur demander si eux s'étaient interrogés sur la pertinence et le réalisme d'une idée aussi simple dans le principe et aussi riche d'implications.
iraysyvalo : « il faut déjà parler des inégalités profondes actuelles a l'intérieur de chaque pays et entre les pays .. et de comment les résorber ». bien sur, comment ne pas être d'accord avec ces belles intentions ?
Sauf que, énoncé dans ce contexte, en opposition avec « je pense qu'
avant de parler de revenu minimum inconditionné », ton propos signifie clairement « on pourra parler du revenu minimum inconditionné dans une autre vie ou un autre monde », une fin de non recevoir en somme.
Et pourquoi ce refus de simplement en parler ?
La seule réponse que je peux retirer de nos échanges c'est que, d'après toi, « ce n'est pas possible ! », mais pour étayer cette affirmation tu n'énonces explicitement qu'une seule objection : « si un revenu minimum inconditionné était instauré, les richesses nécessaires à son financement ne seraient plus produites ».
Mais tu ne fais reposer cette objection sur aucun fait, elle repose uniquement sur ta conviction que, assurés d'un revenu minimum, les gens (la majorité ? Une grande proportion ?) cesseraient leurs activités et ne produiraient plus de richesses.
Je t'ai exposé, tout au long de mes réponses, les mille et une (ou à peine un peu moins) raisons et faits historiques qui me permettent de croire que ces activités devraient, non seulement perdurer, mais pourraient fort bien augmenter, et le PIB avec, selon toute évidence.
« Ce n'est pas possible ! », est, à chaque fois et à chaque époque, le premier argument opposé aux nouvelles idées comme l'abolition de l'esclavage, l'instauration d'un salaire minimum, d'un droit à la retraite ou à des indemnités chômage.
L'histoire me permet d'affirmer sereinement que, « ce n'est pas possible », c'est juste une première réaction de surprise, et non une objection concrète.
Il doit pourtant y avoir de vrais arguments à opposer à cette idée, des objections valables dont il faudrait discuter sérieusement et auxquelles il faudrait trouver de bonnes réponses. Car, contrairement à ce que tu sembles penser, le revenu minimum inconditionné pourrait être une excellente réponse, ou pour le moins une excellente approche, aux inégalités profondes qui te tiennent à coeur et que tu souhaites résorber. C'est justement le constat de ces inégalités qui a fait germer l'idée de revenu minimum inconditionné.
Pour moi, le revenu minimum inconditionné est juste l'affirmation concrète et pragmatique que « nous avons tous le droit de vivre ».
Ensuite on peut discuter de plein d'autres choses éminemment importantes, mais, comme tout un chacun, je réfléchis mieux le ventre plein que le ventre vide, et j'accepte aussi plus facilement les compromis.