Page 4 sur 5Précédent 1, 2, 3, 4, 5 SuivantComment faire évoluer les habitudes des enseignants ?

[lecoa-g]

@Mikelenain

T.E.N. : Technicien de l'Education Nationale => http://www.education.gouv.fr/cid1082/technicien-education-nationale.html
Itarf : ingénieurs et personnels techniques de recherche et de formation => http://www.education.gouv.fr/pid175/concours-et-recrutement-i.t.r.f.html

Voilà pour la traduc' Oui, oui, je sais , on aime bien les sigles...

Pour le reste C.Q.F.D., cela reste bel et bien du bricolage selon le bon vouloir du chef d'établissement...

Je disais "en phase" parce on en trouve qui imposent des solutions techniquement excellentes mais totalement "à l'ouest" par rapport au besoin des élèves et des profs...

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Pour en revenir au sujet, voilà ce que j'essaye de faire...

1.) Affichage régulier de nouvelles concernant le libre en salle des profs.
2.) Lorsque j'interviens en classe/club devant élèves, le poste que j'utilise est sous GNU/Linux tous effets Kikoolol activés. Effets et questionnements garantis.
3.) Idem en nettement plus "soft" lorsque j'organise des réunions d'information concernant, par exemple, les nouveautés du parc informatique de l'établissement. Sauf que là, je présente les effets 3D intelligemment : pré-visualisation/ré-organistation des fenêtres, zoom du bureau, annotation directe, bureau virtuel...
4.) Devant un collègue qui vient me demander un conseil sur son ordi encore vérolé, je faits preuve de pragmatisme. Je ne manque jamais une occasion d'"accomplir des miracles" Linuxiens : postes en rade de disque dur re démarrés et fonctionnels (avec imprimantes, scanner, son, réseau) en quelques minutes... J'insiste sur le fait que lorsque j'insère ma clef usb, elle apparaît sur le bureau ; quand je veux l'enlever, je clique droit dessus, au lien de rien comprendre à une fenêtre où il y a tout un tas de périph à déconnecter... Je montre le gestionnaire de paquets.
5.) Quand un prof se plaint de tel problème sur son logiciel proprio (genre Solidworks qui rame comme pas possible parce-qu'il passe son temps à vérifier si l'utilisateur n'est pas un méchant pirate et qui est donc inutilisable sur des machines un peu juste) : réponse : "tu as lu la licence, elle est très claire la-dessus : lis là, là et là...". "Ah oui, tiens, mais alors ce que tu racontais l'autre jour sur les logiciels propriétaires, c'est donc vrai ?". Évidemment, les licences, il faut les avoir lu et étudié pour faire le coup du "Aide/A propos/Lire la licence" sur l'ordinateur concerné.
5.) Certain prof sont plus réceptifs que d'autre. Ils deviennent mes "ambassadeurs". Si ils ont un (ou des) poste(s) dans leur salle, je le leur passe sous Linux... Au détour d'une conversation avec un autre collègue moins réceptif : "tiens c'est vachement pratique pour déconnecter la clef usb", "Mais comment tu faits pour installer le programme sans le CD ?" ou "Génial l'annotation à l'écran, tu faits ça comment ?"

Ce sont des exemples, mais pour l'instant, cela marche pas mal. Espérons que cela continue. Prochaine réunion, plus dure : hadopi.

D'après ceux que je connais, ce dont ils ont le plus peur : devoir tout réapprendre et perdre leurs documents.

Voilà...



edit : fôtes

[lebendre]

D'après ceux que je connais, ce dont ils ont le plus peur : devoir tout réapprendre et perdre leurs documents.

effectivement, mes collègues c'est aussi un peu ça leurs peurs... Bon, y'en a quand-même un qui a totalement migré. Sa principale crainte au départ: utiliser un logiciel spécial (je sais plus lequel) sous Linux, trouver un logiciel de templacement ou alors avoir un dualboot pour ce logiciel. Finalement il a totalement viré windows.

Mais un autre collègue (à qui j'ai vanté les avantages de linux, à qui j'ai montré mon ordi, la gestion des paquets, les logiciels, etc.) qui voulait changer de machine a finalement acheté un macbook

Sinon, quand je présente linux à mes élèves, ça n'a pas l'air de les toucher plus que tant. Faut que j'essaie de mettre un peu plus d'effets De toute façon leur seul objectif est de chater sur MSN...

[daria_ironie]

D'après ceux que je connais, ce dont ils ont le plus peur : devoir tout réapprendre et perdre leurs documents.

effectivement, mes collègues c'est aussi un peu ça leurs peurs... Bon, y'en a quand-même un qui a totalement migré. Sa principale crainte au départ: utiliser un logiciel spécial (je sais plus lequel) sous Linux, trouver un logiciel de templacement ou alors avoir un dualboot pour ce logiciel. Finalement il a totalement viré windows.

Ce sont bien les principaux obstacles, je pense, au changement, non ?

[lebendre]

Ce sont bien les principaux obstacles, je pense, au changement, non ?

non, je ne crois pas que le principal obstacle pour un utilisateur basique de trouver des équivalences car elles existent déjà et fonctionnent bien. C'est seulement pour les utilisateurs de logiciels particuliers que ça peut poser problème.

Pour moi, le principal obstacle est de s'habituer aux nouveaux logiciels, et non pas de devoir trouver un logiciel équivalent.

[daria_ironie]

Ce sont bien les principaux obstacles, je pense, au changement, non ?

non, je ne crois pas que le principal obstacle pour un utilisateur basique de trouver des équivalences car elles existent déjà et fonctionnent bien. C'est seulement pour les utilisateurs de logiciels particuliers que ça peut poser problème.

Pour moi, le principal obstacle est de s'habituer aux nouveaux logiciels, et non pas de devoir trouver un logiciel équivalent.

Nous somes d'accord legendre : 1) changer ses habitudes 2) en corrollaire éventuellement les logiciels

[mephisto]

Pour moi, le principal obstacle est de s'habituer aux nouveaux logiciels, et non pas de devoir trouver un logiciel équivalent.

Il ne sert à rien de changer pour trouver un équivalent. Changer pour changer cela n'a aucun intérêt. Changer pour du libre n'a pas plus d'intérêt si l'on ne trouve pas un avantage à ce changement.
Bien sûr les avantages du libre sont nombreux, je ne vais pas vous les énumérer, pas à vous , mais c'est le plus qu'il faut mettre en avant, pas les « équivalences ».

C'est bien pour ça que je ne suis pas un fan absolu ni d'OOo, ni de Gnome/KDE. Trop « équivalents », pas assez « plus »

[fat115]

Et encore une fois, dans les établissements scolaires publiques, il n'y _aucun_ poste officiel d'informaticien. Juste des gens qui font office de...

Le terme responsable était trop générique, mais bon pour nous dans le premier degré il y a des "animateurs-informatisue-conseillers-formateurs-tice" ou quel que soit leur nom. Ils sont à la bonne place pour faire ce à quoi je pensais. (là, normalement; elrik devrait surgir pour dire que je dis n'importe quoi -- je plaisante, elrik )

Et dans le second degré, le nom varie suivant les académies. Dans la mienne, on appelle ça des AI-PRT (pour Animateur Informatique - Personnel Ressource Technique). Et quand on voit les connaissances de la majorité d'entre eux, on ne s'étonne plus de l'immobilisme

Je l'ai été l'an dernier (et j'ai arrêté pour des raisons "administratives") avec un collègue qui occupait la fonction depuis 3 ans ... et qui suivait enfin la formation de base. De ses propres dires, il n'allait plus aux séances parce qu'il n'apprenait quasiment rien. Pour résumer, un chef d'établissement désigne un "volontaire" (si si des fois il l'est) qui donne l'impression de s'y connaitre un tant soit peu (s'il sait lancer Word ou Excel, c'est bon il est enrôlé, c'est dire) puis l'envoie dans une formation où on lui donne des procédures pour dépanner les postes (procédures dont il ne faut pas dévier) et voilà : un AI-PRT !

Bon, c'est un peu caricatural mais dans de très nombreux cas ça se passe effectivement comme ça.

Reste bien sûr des gens motivés qui ont plus de connaissances que ci-dessus et qui font ce travail de leur mieux (avec 2 heures sup' par semaine pour un établissement de plus de 400 élèves, indépendamment du nombre de postes, je vous laisse deviner la place qui reste pour "l'animation informatique" à destination des collègues).

Exemple de l'établissement où j'enseigne et dans lequel nous avons la chance d'avoir un proviseur adjoint ayant occupé cette fonction "d'homme à tout faire informatique" précédemment : l'an dernier, nous nous partagions 5 heures/semaines à 3 pour gérer 150 postes et 5 serveurs (dont 2 montés par mes soins). J'ai profité de mon passage et du redéploiement complet des stations pour y implanter un maximum de logiciels libres (OOo + DMaths + OOoHG, Firefox, Audacity et bien d'autres). Je vous laisse imaginer la situation dans un établissement où "l'administration" n'est absolument pas sensibilisée au phénomène informatique

J'avoue aussi que tout au long de cette année passée je n'ai cessé d'être abasourdi par la méconnaissance de l'outil informatique de bon nombre de mes collègues. Rapporter un souci sur un matériel ou un logiciel quelconque via une interface Web est au-delà des compétences d'une majorité d'entre eux apparemment (j'avais monté un serveur couplé OCS/GLPI en début d'année pour nous épargner les demandes au coin d'un couloir et les petits papier non signés dans les casiers).
Et ce sont eux qui sont censés valider le B2I

[elrik]

Bien sûr les avantages du libre sont nombreux, je ne vais pas vous les énumérer, pas à vous , mais c'est le plus qu'il faut mettre en avant, pas les « équivalences ».

Il serait intéressant, justement, d'énumérer ces plus, afin de confronter notre vision du libre.

Parmi les arguments qui "touchent" les enseignants, pour moi, je place (à peu près en ordre de bataille) :
- la sécurité (pb firewall et antivirus sous Win)
- la gratuité dans la légalité, avec l'assurance d'être toujours au "top" côté version des logiciels
- l'assurance de pouvoir ouvrir leurs documents anciens avec une nouvelle version d'un logiciel. Quand je parle de formats libres et d'interopérabilité, je ne fais pas mouche : langage trop "geek", semble-t-il...
- la documentation abondante en ligne et en français
Vous noterez que je n'ai pas évoqué, sciemment, le côté "éthique" de l'utilisation des LL, trop culpabilisateur pour être efficace, amha.

Les obstacles restent nombreux, et ils ont été évoqués ici : formation, intérêt face à l'ordi, croyances ancestrales non avérées (c'est meilleur parce que c'est payant, c'est microsoft qui a créé le traitement de texte, le tableur, et même Bernard Lavilliers - cf fatals picards , etc.).

La plupart des enseignants que je connais n'ont ni l'envie, ni le temps nécessaires à un apprentissage, ils "vivotent" sur leurs acquis, en tentant de "surnager". Les formations qui leurs sont proposées sont, majoritairement, inadaptées, etc. Pour l'anecdote, je faisais une formation OOo niveau 2 : parmi les présents, j'ai deux enseignantes qui ont appris l'existence des touches accentuées sur un clavier et l'usage de la touche "shift"... comment, dès lors, leur parler de styles pré-formatés, de modèles, de macros ?

Ici, nous sommes tous "addict", bien qu'à des degrés divers : c'est pourquoi nous avons du mal à les comprendre et, surtout, à nous faire comprendre de la majorité. J'essaie, à mon niveau, de faire preuve de patience et de pédagogie, mon "soutien scolaire personnalisé", en somme... Comme philh, je pense qu'à ce rythme, d'ici cent ans... C'est pourquoi je reste persuadé que seule une volonté politique peut faire évoluer les choses.

Concernant les "personnes ressources informatiques", ils ne sont que le reflet de notre société vivant le quasi monopole microsoft/apple, même si, en moyenne, on trouve beaucoup plus de pros-libres qu'ailleurs (il y a aussi des pros-microsoft purs et durs, ne l'oublions pas).

Rien de simple, une situation engluée dans un immobilisme général pesant, même si de ça et là, quelques oasis émergent...

[lebendre]

Parmi les arguments qui "touchent" les enseignants, pour moi, je place (à peu près en ordre de bataille) :
- la sécurité (pb firewall et antivirus sous Win)
- la gratuité dans la légalité, avec l'assurance d'être toujours au "top" côté version des logiciels
- l'assurance de pouvoir ouvrir leurs documents anciens avec une nouvelle version d'un logiciel. Quand je parle de formats libres et d'interopérabilité, je ne fais pas mouche : langage trop "geek", semble-t-il...
- la documentation abondante en ligne et en français
Vous noterez que je n'ai pas évoqué, sciemment, le côté "éthique" de l'utilisation des LL, trop culpabilisateur pour être efficace, amha.

je suis d'accord avec tes 4 points. Par contre, je pense que le côté éthique peut toucher les enseignants, non pas en leur disant "c'est pas bien ce que vous utilisez" (là c'est culpabilisateur), mais plutôt les LL sont bien parce qu'ils reflètent une "philosophie" d'échange, d'amélioration, de partage, un peu comme le savoir (et sur ce sujet ça peut les toucher...)

c'est meilleur parce que c'est payant

ça, c'est très ancré chez mes élèves!

Les formations qui leurs sont proposées sont, majoritairement, inadaptées, etc.

à ce propos, c'est prévu que nous les profs de chez moi devrons être capable d'utiliser les "nouvelles technologies" dans nos cours. Nous serons évalués et devrons suivre quelques cours. Je ne sais pas encore sous quelle forme seront donnés ces cours, ni par qui, mais je me réjouis d'y participer pour donner un peu mon avis... Bref, je sens que ça va gueuler un peu dans les salles des maîtres, parce que j'ai plein de collègues qui ne veulent pas entendre parler de ces cours.

Si j'arrive à savoir qui donne ces cours, et de quelle façon, je vais essayer de lancer quelques idées, proposer des logiciels, etc.

C'est pourquoi je reste persuadé que seule une volonté politique peut faire évoluer les choses.

Je pense qu'il faut surtout commencer par viser les chef de l'instruction publique, afin que dans les écoles soient enseignés non pas word mais le traitement de texte, comme il est si bien écrit dans notre plan d'étude d'informatique...

[aKa]

D'accord avec Elrik mais également avec Lebendre dans la manière affirmative d'aborder le côté "éthique" (si on renonce à cela on perd beaucoup je crois).

Pour ce qui concerne les politiques il est évident que c'est prépondérant.
Mais on constate que le libre s'est malgré tout développé dans le milieu éducatif alors que même que cela fait dix ans que les politiques ne font rien ou presque (il s'est développé en dépit des politiques en fait pour caricaturer).

Encore faudrait-il que certains enseignants influents jouent aussi le jeu. J'en fais pas une fixette mais cela fait deux fois que je postule à une news dans le Café Pédagogique, la première pour le rapport Becta et la seconde pour le projet Framabook qui prend de l'ampleur. Pas de réponse si ce n'est pour m'accuser de les avoir insulté et diffamé ! (à comparer avec les news TICE du Café de ce derniers mois).