Cet article a en tout cas le mérite de mettre en lumière un vrai problème.
Les entreprises pharmaceutiques dépensent des milliards dans la recherche de nouvelles molécules (recherche certes nécessaire), et il n'y a aucun budget ou presque pour étudier les propriétés de plantes à la réputation thérapeutique millénaire.
Je lisais encore récemment un article sur les
innombrables propriétés supposées du curcuma, mais dont la plupart n'ont
jamais fait l'objet d'études sérieuses, parce qu'il s'agit d'une épice très commune et peu onéreuse, alors que mener de véritables expérimentations scientifiques sur des panels statistiquement représentatifs coute très cher.
La solution que semble proposer en substance ce monsieur, si l'on va au bout de sa logique, c'est que, pour faire avancer la recherche, il faudrait breveter au profit de quelques grands groupes toutes ces plantes d'usage courant, et interdire leur usage à ceux qui n'ont pas de quoi payer.
En gros, breveter le curry au profit de Bayer par exemple, et faire ensuite payer son utilisation aux indiens !
Cette solution est évidemment moralement inacceptable (mais la morale et le commerce, hein...), et économiquement irréaliste pour un produit d'usage si commun (ouf !)
Pour moi, la vraie conclusion, de bon-sens, à tirer du constat fait par cet article, c'est que la recherche ne peut pas être cantonnée à la sphère privée, et qu'il est important d'avoir une véritable recherche prise en charge par l'État (ou par des structures supra-nationales, voire d'autres organisations à but non lucratif). Sans quoi, il est naturel que la recherche aille au plus rentable, et non au plus utile - brevets ou non.