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Tout ce qui est un peu hors-sujet mais qui peut se partager...

Lun 02 Avr, 2007 20:45

sauf erreur de ma part, je n'ai lu personne sur ce fil reprocher de s'enthousiasmer pour une oeuvre.
leto_2

Messages : 2305

Lun 02 Avr, 2007 21:05

Les messages de korova et didrocks allaient un peu dans ce sens, puisqu'ils étaient évidemment adressés au posteur original. Grosso modo il ne faut pas satisfaire tout de suite ses désirs, etc. (ce qui est une façon de voir dans la dite satisfaction des désirs, une sorte d'erreur ou de faute)
AntoineP

Messages : 1038

Lun 02 Avr, 2007 21:17

On peut s'enthousiasmer pour une chose, sans pour autant décider de la voler pour assouvir immédiatement son désir. C'est le moyen qui était discuté, pas la fin.
leto_2

Messages : 2305

Lun 02 Avr, 2007 21:39

Sur le plan du moyen, je l'ai choisi pour me faire une idée plus complète de ce que font ces groupes. Je ne vole que pour mieux justifier, envers moi-même, mon achat (euh, je suis pas sûr de m'exprimer très bien, là). Je préfère ça, de mon point de vue, à un achat décevant. Mais pouvant constater que c'est génial, et ayant un ardent désir de soutenir la scène indé-noise américaine, je vais acheter les albums très bientôt.
Circulez, la voie est libre !
Mr. Pi

Messages : 66

Lun 02 Avr, 2007 22:52

Mr. Pi, question-piège : que fais-tu des albums que tu as téléchargé mais que tu n'as pas aimé ? Inversement, achètes-tu tous les albums que tu as téléchargé et qui t'ont plu ?
Le plaisir que l'on ressent en écoutant un album inconnu génial n'est-il pas magnifié par le risque (si tant est que l'on puisse appeler "risque" un achat d'une vingtaine d'€) pris en l'achetant sans savoir au préalable ?

(ce sont des questions ouvertes, je ne prétends pas être exemplaire sur le sujet :wink: )
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Messages : 1691
Géo : Québec

Lun 02 Avr, 2007 23:23

Eh bien, du point de vue de quelqu'un pour qui 20€ ne représentent pas une somme assez lourde, c'est assez juste. Quand je télécharge un album et qu'il ne me plaît pas, c'est assez simple, il finit dans un répertoire "secondaire" ou à la corbeille. En fait, il m'arrive de prendre des "risques", quand je suis "conquis d'avance" (par exemple, j'ai acheté Three cheers for sweet revenge de My chemical romance en ayant entendu un seul titre), mais aujourd'hui, j'ai tant de bouquins à acheter (prépa au pouvoir -_-") que je préfère franchement éviter tout risque (et aussi parce que je n'ai clairement pas les moyens d'acheter légalement tout ce que j'écoute).

Je n'achète pas systématiquement ce qui m'a plu, mais ça arrive souvent, surtout quand il s'agit de groupes indés. Mais c'est un cas particulier: on n'entendra probablement jamais de Battle of Mice à la radio à une heure où les gens écoutent. Pour entendre, il faut nécessairement quelquepart avoir obtenu un morceau ou plusieurs sans la moindre autorisation légale. Ça a l'avantage d'aider à la diffusion de la musique, et dans un sens, plus c'est piraté, plus il existe de personnes éventuellement prêtes à dépenser le prix de l'album.

Si j'étais resté dans la totale légalité, je n'aurais en fait jamais connu ces groupes, et je n'aurais pas pu partager mon amour nouveau pour eux avec mes amis. C'est aussi comme ça que les Arctic Monkeys se sont fait connaître, je crois: en favorisant la libre diffusion de leur premier album, afin de se faire connaître. Après, qu'il soit clair que je ne défends pas en soi l'illégalité. Je défends le DL illégal en tant que moyen de diffusion de groupes qui en dehors de cela ne seraient connus que d'une bande de hardcoreux new yorkais ou du public industriel allemand et autrichien (pour Unheilig).
Circulez, la voie est libre !
Mr. Pi

Messages : 66

Lun 02 Avr, 2007 23:28

leto_2 a écrit:On peut s'enthousiasmer pour une chose, sans pour autant décider de la voler pour assouvir immédiatement son désir. C'est le moyen qui était discuté, pas la fin.


D'une part les messages de korova et didrocks ne critiquaient pas le caractère délictueux de l'acte, mais la pulsion qui a mené à son accomplissement : ce n'est ni le moyen ni la fin qui était discuté, mais la décision de parvenir à cette fin.

D'autre part il me semble qu'il ne s'agit pas de vol mais de contrefaçon. Il n'a pas chapardé un CD sur un étalage.
AntoineP

Messages : 1038

Lun 02 Avr, 2007 23:50

- la décision de parvenir à cette fin n'existe pas de façon éthérée, elle implique nécessairement le choix des moyens. Si pour toi s'enthousiasmer pour une chose, cela justifie de la voler pour assouvir immédiatement son désir, nous ne sommes pas d'accord, point.

- la discussion est élargie aux "choses", et non plus seulement les CD (dans un cas comme dans l'autre, acte délictueux comme tu le concèdes)
leto_2

Messages : 2305

Mar 03 Avr, 2007 06:34

La société de consommation ne nous incite pas à nous enthousiasmer, mais à consommer avec le sous-entendu que le plaisir est dans l'assouvissement immédiat du désir (et non dans l'enthousiasme pour les objets de ce désir).
La société étant incapable de nous procurer les moyens (financiers et/ou matériels) de la satisfaction immédiate des désirs, cela peut conduire à des comportements inadaptés. (Je ne peux pas avoir tout de suite - parce qu'indisponible / parce que trop cher), alors je "vole".

Il n'empêche que je ne suis pas d'accord avec la prémisse, c'est à dire le plaisir se trouvant dans l'assouvissement IMMEDIAT. L'enthousiasme n'a rien à voir la dedans.

Pour reprendre le premier post, ce que j'en ai compris es tla chose suivante. "J'ai découvert des groupes de musique super, mais comme les magasins traditionnels sont incapables de me les fournir immédiatement, je n'ai d'autre choix que de les télécharger illégalement sur internet" (sous-entendu pour assouvir immédiatement mon légitime désir).

À mon sens, si les groupes sont vraiment bons, passer un commande comme proposé, ou se donner du mal pour se les procurer ne fera qu'intensifier le plaisir anticipé par l'enthousiasme de leur découverte.
korova08

Messages : 1114
Géo : Ardennes (08)

Mar 03 Avr, 2007 09:57

Bonjour,
Tous ces posts me donnent envie de répondre, pour clarifier ma propre vision des choses :
- Tout ceci ne poserait pas tant de problème s'il y a avait en France (et dans les autres pays) autant de discothèques qu'il y a de bibliothèques, avec des professionnels qui s'intéressent à la diffusion des genres, où l'on puisse emprunter sans risque des disques inconnus. Faut-il militer pour que l'on ouvre des discothèques ? Elles sont peut-être en train de le faire sur Internet.
- Télécharger n'est pas voler.
Nos industriels veulent nous le faire croire, et nos législateurs leur ont obéit, mais l'avenir leur donnera tort. Un artiste crée avant tout pour le plaisir de créer, un musicien pour être écouté. Lorsque j'écoute un disque à la radio je ne le vole pas, sa diffusion a été payée à la SACEM et il a touché quelques miettes, à peine. Par contre si je vais ensuite voir l'artiste en concert c'est bien lui, son art que je paye.

Certains artistes préfèrent proposer leur musique librement (par exemple sur Jamendo) et acceptent d'être "soutenus" en échange par des versements volontaires. D'autres préfèrent entrer dans le système où ils sont - lisez-moi bien - dépossédés de leur oeuvre au profit des maison d'édition, des revendeurs, en brefs de ceux qu'on appellent les ayant-droits. Ce sont eux qui sont contre, car ils cherchent avant tout le profit, qu'importe l'artiste et sa rétribution.

Si je télécharge une musique illégalement je n'ai rien volé, j'ai dupliqué illégalement un contenu protégé. La perte pour l'artiste n'est pas très importante, je n'aurais de toute façon pas forcément acheté son album. Mais la maison de disque cherche à transformer cela en manque à gagner.
Je lisais le commentaire d'un Artiste (entré dans le star système cela va sans dire) qui comparait le téléchargement illégal à ce qui se passerait si on entrait et se servait librement le pain dans une boulangerie : moi je lui répond par la même image, que je ressors de la boulangerie avec l'odeur de la baguette, pas avec l'objet lui-même. Le boulanger, l'artiste, n'a rien perdu puisqu'il a toujours autant à vendre.
Si j'ai aimé l'odeur je reviendrai y acheter mon pain, et je recommanderai l'adresse à d'autres.

Si je télécharge légalement un titre à 0.99 € l'artiste touchera entre 5 et 6 centimes. Si je télécharge illégalement et que j'achète ensuite la musique que j'ai appréciée (avec ou sans support physique) je ne lèse pas l'artiste.
Pourquoi les ayant droits font-ils autant de battage sur leurs pertes de chiffre d'affaire ? Cela s'appelle du lobbying, Ils veulent toucher les subventions "culturelles" (dont je doute qu'ils reversent un centimes aux artistes), les taxes pour "copie privée" (punie par la lois, sur quelle base est-elle reversée ?) et faire comme ailleurs monter les enchères (car plus un bien est rare plus il est cher).

Rappelez-vous l'épisode de l'école primaire mise à l'amende par les ayant-droits pour avoir chanté une chanson d'adieu à un instituteur, en public avec haut-parleur. Cette rentabilisation forcée est-elle vraiment dans l'esprit des artistes, des interprètes et des créateurs ? Alors que la cérémonie n'avait pas de but commercial ... Nos rapport avec les industriels du secteur ne peuvent s'améliorer s'ils font eux-même preuve d'une certaine étique.

Pour ma part je préfère écouter librement un album puis acheter le droit d'en disposer librement pour le faire écouter à d'autres, pour le prix que j'estime correct comme cela se fait sur Magnatune. L'échange est équitable et sans méfiance, sans rootkit.

- Les maisons d'édition nuisent à la diversité culturelle.
En sélectionnant les artistes et en subventionnant leur passage en boucle sur les ondes, ces industriels méticuleux se soucient de ce qui rapporte gros plus que d'améliorer notre culture musicale. Les artistes ont un réel problème de visibilité.
Les genres se renouvèlement difficilement, en passant par des producteurs indépendants qui n'ont pas les moyens de prendre des risques.
La richesse culturelle et la diversité est là pourtant (cf Jamendo). Mais pas dans nos radios.
Faudra-t-il boycotter telle ou telle marque pour les inciter à nous amener cette diversité ? Eux qui ont les moyens de prendre des risques.
Après avoir transformé une chanson en "Tube" il est assez normal que ceux n'ont pas les moyens d'acheter toutes les nouveautés cherchent à en profiter quand même, à les écouter quand ils le souhaitent. Qui est le plus à blâmer, eux où ceux qui en ont fait un objet de désir inaccessible de par le prix, objet bon à jeter un mois plus tard, une fois l'effet de mode passé ?

Cordialement.
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, Pour les miracles, prévoir un délai
phylaine

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