Bonjour,
Tous ces posts me donnent envie de répondre, pour clarifier ma propre vision des choses :
- Tout ceci ne poserait pas tant de problème s'il y a avait en France (et dans les autres pays) autant de discothèques qu'il y a de bibliothèques, avec des professionnels qui s'intéressent à la diffusion des genres, où l'on puisse emprunter sans risque des disques inconnus. Faut-il militer pour que l'on ouvre des discothèques ? Elles sont peut-être en train de le faire sur Internet.
- Télécharger n'est pas voler.
Nos industriels veulent nous le faire croire, et nos législateurs leur ont obéit, mais l'avenir leur donnera tort. Un artiste crée avant tout pour le plaisir de créer, un musicien pour être écouté. Lorsque j'écoute un disque à la radio je ne le vole pas, sa diffusion a été payée à la SACEM et il a touché quelques miettes, à peine. Par contre si je vais ensuite voir l'artiste en concert c'est bien lui, son art que je paye.
Certains artistes préfèrent proposer leur musique librement (par exemple sur
Jamendo) et acceptent d'être "soutenus" en échange par des versements volontaires. D'autres préfèrent entrer dans le système où ils sont - lisez-moi bien - dépossédés de leur oeuvre au profit des maison d'édition, des revendeurs, en brefs de ceux qu'on appellent les ayant-droits. Ce sont eux qui sont contre, car ils cherchent avant tout le profit, qu'importe l'artiste et sa rétribution.
Si je télécharge une musique illégalement je n'ai rien volé, j'ai dupliqué illégalement un contenu protégé. La perte pour l'artiste n'est pas très importante, je n'aurais de toute façon pas forcément acheté son album. Mais la maison de disque cherche à transformer cela en manque à gagner.
Je lisais le commentaire d'un Artiste (entré dans le star système cela va sans dire) qui comparait le téléchargement illégal à ce qui se passerait si on entrait et se servait librement le pain dans une boulangerie : moi je lui répond par la même image, que je ressors de la boulangerie avec l'odeur de la baguette, pas avec l'objet lui-même. Le boulanger, l'artiste, n'a rien perdu puisqu'il a toujours autant à vendre.
Si j'ai aimé l'odeur je reviendrai y acheter mon pain, et je recommanderai l'adresse à d'autres.
Si je télécharge légalement un titre à 0.99 € l'artiste touchera entre 5 et 6 centimes. Si je télécharge illégalement et que j'achète ensuite la musique que j'ai appréciée (avec ou sans support physique) je ne lèse pas l'artiste.
Pourquoi les ayant droits font-ils autant de battage sur leurs pertes de chiffre d'affaire ? Cela s'appelle du lobbying, Ils veulent toucher les subventions "culturelles" (dont je doute qu'ils reversent un centimes aux artistes), les taxes pour "copie privée" (punie par la lois, sur quelle base est-elle reversée ?) et faire comme ailleurs monter les enchères (car plus un bien est rare plus il est cher).
Rappelez-vous l'épisode de l'école primaire mise à l'amende par les ayant-droits pour avoir chanté une chanson d'adieu à un instituteur, en public avec haut-parleur. Cette rentabilisation forcée est-elle vraiment dans l'esprit des artistes, des interprètes et des créateurs ? Alors que la cérémonie n'avait pas de but commercial ... Nos rapport avec les industriels du secteur ne peuvent s'améliorer s'ils font eux-même preuve d'une certaine étique.
Pour ma part je préfère écouter librement un album puis acheter le droit d'en disposer librement pour le faire écouter à d'autres, pour le prix que j'estime correct comme cela se fait sur
Magnatune. L'échange est équitable et sans méfiance, sans rootkit.
- Les maisons d'édition nuisent à la diversité culturelle.
En sélectionnant les artistes et en subventionnant leur passage en boucle sur les ondes, ces industriels méticuleux se soucient de ce qui rapporte gros plus que d'améliorer notre culture musicale. Les artistes ont un réel problème de visibilité.
Les genres se renouvèlement difficilement, en passant par des producteurs indépendants qui n'ont pas les moyens de prendre des risques.
La richesse culturelle et la diversité est là pourtant (cf Jamendo). Mais pas dans nos radios.
Faudra-t-il boycotter telle ou telle marque pour les inciter à nous amener cette diversité ? Eux qui ont les moyens de prendre des risques.
Après avoir transformé une chanson en "Tube" il est assez normal que ceux n'ont pas les moyens d'acheter toutes les nouveautés cherchent à en profiter quand même, à les écouter quand ils le souhaitent. Qui est le plus à blâmer, eux où ceux qui en ont fait un objet de désir inaccessible de par le prix, objet bon à jeter un mois plus tard, une fois l'effet de mode passé ?
Cordialement.
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, Pour les miracles, prévoir un délai