Sebastien a écrit:J'aimerais bien être plus optimiste, mais quand je vois à quel point on se fiche du libre et de la diffusion de l'information dans des milieux «militants» (je parle du syndicalisme et du milieu associatif en général), je ne peux que conclure à de l'opportunisme pur et simple. Même pire: des belles paroles auxquelles personne ne semble croire, que l'on prononce pour se donner bonne conscience et faire croire qu'on s'y intéresse.
J'ai fait la même expérience il y a quelques années à un endroit où les gens ne se désintéressent pas tout à fait de l'informatique (euphémisme : il s'agit de France Telecom R&D). J'ai essayé de sensibiliser au problème des brevets logiciels deux ingénieurs membres actifs de la CGT locale, que je tenais pour intelligents. C'est l'époque où cela commençait à devenir très dangereux au niveau européen, et des actions concrètes dans une grosse boîte directement concernée par les brevets logiciels auraient pu être utiles.
Peine perdue : la réflexion sur leur propre métier, les conditions économiques globales dans lequel il s'exerce, ils s'en tapent totalement (mais comptez sur eux pour se mobiliser si on supprime les billets de cinéma à tarif réduit au CE, ou qu'on refuse de leur payer des jours de grève).
Pire, on m'a répondu que les brevets permettaient de "protéger les innovations" face aux concurrents. Bref, les opposants auto-proclamés du capitalisme ont intégré à la perfection les principes de la concurrence économique et du chacun-pour-soi.