En Juillet 1920, notre parlement adoptait une loi qui “ réprime la provocation à l’avortement et la propagande anticonceptionnelle ”. Une loi qui interdisait tout simplement aux femmes le contrôle de leur propre corps dans le choix de leur contraception, et de celui de l'avortement, fut-il thérapeutique. Et interdisait surtout qui conque de faire ce qu'on appelle aujourd'hui de la communication sur tous les principes, disons techniques, de la contraception.
On notera au passage que le coïtus interrompus sur le corps de madame, si cher aux messieurs parfois, ne sembla pas tomber dans le cadre de cette loi, alors qu'il était le moyen "historique" de pratiquer un contrôle anticonceptionnel. A croire que les moyens nouveaux, modernes et novateurs sont toujours décriés... bref.
En 1923, le parlement adopte une loi qui correctionalise l’avortement, et, allant jusqu'au bout de sa logique, promulgue une loi en 1942 qui rend l'avortement passible de la peine de mort.
Ainsi commença les années horreurs clandestines, baignées de sang et de mort, pour les femmes désespérées et exsangues.
Il fallu donc attendre 1956 pour voir "la maternité heureuse" devenir le "planning familial", et attendre 1967 avec la loi Neuwirth abrogeant les passages de la loi de 1920 pénalisant la contraception, et attendre encore 1972 pour voir un tribunal déclarer 52 ans plus tard la loi de 1920 inapplicable et attendre encore le 17 janvier 1975 et la loi Veil la dépénalisation de l'avortement (sous certaines conditions).
Qui oserait aujourd'hui revenir sur ce progrès ? Des politiques incapables de voir et comprendre l'avenir sans doute.
La loi DADVSI est passée par le parlement et l'écœurement demeure aux bords des lèvres. Comme l'écœurement devait être au bord de certaines lèvres en 1920. Et quand on sait que si l'histoire ne se répète pas, elle bégaye avec les hoquets des politiciens, on peut vraiment se demander s'il ne va pas falloir attendre des décennies avant d'entrevoir une amélioration. Ce qui, il faut l'avouer, peut paraître désespérant.
Mais nous n'en avons pas le droit !
Face au respect que nous devons à des combats bien plus grands que le droit d'auteur, la communauté à le devoir de ne pas baisser les bras. Les progressistes autoproclamés d'aujourd'hui -les arriérés de demain- qui viennent de plonger la majorité des artistes sous le joug du control et aliénation des machines, ou le logiciel libre dans une insécurité juridique baignée de sang et de clandestinité feront les frais de cette énergie.
L'histoire n'a pas décidé de ne pas retenir le nom des hérétiques de 1920, mais elle retiendra celle de Simone Veil ou Marie-Louise Giraud. L'histoire ne retiendra pas les noms des faiseurs de DADVSI de 2006, mais elle retiendra ceux de Christian Paul ou des 150'000 signataires de la pétition EUCD.info, et eux ils n'attendront pas 50 ans. Juste un an.
Une toute petite année...
(source : http://www.inlibroveritas.net/actualite ... passe.html)
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boogieplayer
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