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Page 1 sur 41, 2, 3, 4 SuivantDRM, DADVSI et liberté individuelle

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Mer 01 Mars, 2006 10:35

Bonjour,

aujourd'hui, j'ai envie de me faire l'avocat du diable vu que les personnes pour ce projet de loi sont peu nombreux à s'exprimer sur ce forum (ce que je peux comprendre vu qu'il y a tout de même une certaine forme d'agressivité de la part de quelques membres parfois)
Ce que je vais dire ici, je ne le pense pas forcément, j'essaie simplement de me mettre à la place des personnes qui sont pour ce projet de loi. J'aimerais avoir l'avis argumenté et sans agressivité de toutes les personnes (pour et contre) qui se sentent de répondre.

Pourquoi les DRMs sont une nécessité:
tout simplement car les humains et les français en particulier sont des roublards qui essaient toujours de payer le moins possible même si cela se fait au détriments d'autres personnes. C'est pourquoi, les DRMs doivent être mises en place afin d'obliger les personnes à payer ce qu'ils doivent sinon ils ne paieraient jamais les disques. Car pourquoi payer quelque chose que l'on peut trouver gratuitement avec une qualité quasi comparable pour la plupart des gens.

Mais c'est refuser la présomption d'innocence?
Non pas vraiment car on pourrait comparer cela à un vélo et à un antivol. J'ai beau respecter la presomption d'innocence, je ne laisse pas mon vélo seul dans la rue sans antivol, malgré le fait qu'il y ait une pencarte "A vendre" dessus. Les DRMs agissent de la même façon, on vend une musique mais on la protège du vol au cas où. On n'accusse personne, mais on protège son bien, tout come pour le vélo où on accusse personne de vouloir voler son vélo mais on le protège au cas où.

Les DRMS violent notre vie privée.
Non, une licence (le fichier nécessaire à l'ouverture du fichier audio DRMisé) n'est pas forcément nomminative. Donc il est impossible de savoir qui lit quoi, si ce fichier n'est pas nomminatif. De plus, lorsque vous payer un CD avec votre carte bleu, il existe aussi un risque pour votre vie privée, or vous payer pourtant toujours plus en carte bleu.

Les DRMs ne gènent que les personnes honnetes.
pour le moment c'est vrai. Mais grâce à la DADVSI, l'interpolarité va devenir un réalité et la très grande diffusion de fichier avec des DRMs de plus en plus sécurisé va: empêcher le vol de fichier musicaux (ou autre) et garantir à l'utilisateur ayant légalement acheté ses musiques de les écouter où il le souhaite.

Pourquoi interdire le contournement?
De nombreuses personnes souhaitent pouvoir contourner les protections à diverses fin. Mais si les protections sont contournées alors le problème sera le même qu'aujourd'hui et nous n'aurons pas progressé. La situation actuelle n'est pas un équilibre entre auteur et utilisateur or les droits d'auteur ont été créé pour justement maintenir cet équilibre.

Voilà c'est déjà fini. Je le repete encore une fois:
1. je me fais l'avocat du diable, je ne pense pas forcément ce que j'ai écrit et j'ai même parfois des arguments contre ce que j'ai écrit (que je n'exposerais pas pour le moment)
2. le débat doit rester courtoie et les réponses argumentées (je ne veux pas de: c'est des connerie.)

Cordialement,
Léviathan
Invité

Mer 01 Mars, 2006 11:03

1/ pour l'instant, les drms n'obligent pas acheter systématiquement; par contre ils gênent systématiquement le consommateur régulier.
Quel intérêt de sortir, en France, un cd blindé de drms quand il est sortis aux états unis (avec les mêmes protections) un mois plus tôt et qu'il et dispo sur la toile depuis 29jours...? pas celui annoncé officiellement, en tout cas : empêcher la copie sur le net..
On peut imaginer qu'un jour des drms n'embêtent plus les utilisateurs légitimes et empêchent totalement la copie au niveau mondial, mais c'est alors signer un cheque en blanc a une loi qui a une vision de l'avenir proche de la science-fiction..

2/ plus que refuser la présomption d'innocence, c'est surtout un état d'esprit, et estimer que le client est surtout quelqu'un qui te veux du mal avant que celui qui te fait vivre.. Faut il encourager cette manière de penser ?

3/dans ce cas la, il faut s'assurer que la loi interdise systématiquement tout drms qui pourrais mener des actions contraire a la volonté de l'utilisateur sans l'avertir explicitement. cet aspect de la législation n'est pas renforcé par la dadvsi; seuls les droits des drms en bénéficient, leurs devoirs sont passés sous silence.

4/ je ne crois pas que l'interopérabilité va devenir une réalité avec la loi. Les amendements auxquels on a accès disent qu'elle est possible, certes, mais avec un grand nombre de restrictions; qui au lieu d'en faire une réalité vont plutôt en faire une exception, a mon avis..
j'ai de plus presque 20ans d'informatiques derrière moi, et toutes les mesures techniques de protection d'oeuvres/logiciels que j'ai pu voir ajoutaient systématiquement une contrainte à l'utilisateur légitime; quand elles ne les rendaient pas carrément plus pénible à utiliser pour l'acheteur que pour le pirate.

5/en tant que simple utilisateur, j'ai l'impression que les problèmes d'aujourd'hui sont plus dus aux protections elles même qu'a notre capacité à les contourner (ce qui est souvent la solution aux problèmes, justement). Enfin, c'est un point de vue.
Mais, si on parlait vraiment de droits d'auteur comme tu le suggère et pas de droits voisins au droit d'auteurs, ce dont dépendent protections de supports et les moyens de les détourner, le dit point de vue serais peut être différent.
les droits d'auteurs sont la pour équilibrer la relation entre auteur et distributeur/producteur ou un autre créateur, alors que les droits voisins sont la pour encadrer la relation du distributeur/producteur avec l'utilisateur, qui n'est qu'accessoirement public du suscité auteur.

:?
blastm

Messages : 663

Mer 01 Mars, 2006 11:11

Excellent analyse blastm, à laquelle je souscris totalement.
Saint-Chinian, parti

Messages : 2239
Géo : Paris

Mer 01 Mars, 2006 11:14

Admettons que la vie privée soit respectée par les DRM, quoi que j'en doute, étant donné que le serveur autorisant la lecture recoit bien un requête, et se retrouve donc capable de stocker une IP, une heure de lecture, un nombre de lecture, ainsi que toutes les tentatives effectuées sur d'autres PC. Alors on peut imaginer facilement trouver qui sont les amis de qui, en remplacant leurs noms par des IP. Or, je n'ai pas forcément envie qu'on sache que mes parents sont sur le 81.230.xxx.xxx ou que mon meilleur ami utilise un 92.15.xxx.xxx !

Mais, comme je le disais plus haut, admettons, et attardons-nous plutôt sur le principe du DRM :
Le DRM est apposé sur un fichier musical. Comme un antivol effectivement. Le fichier musical n'est lisible que par l'acheteur "honnête". Si celui-ci le duplique, une fois, deux fois, ca va. Si celui-ci le partage sur le P2P, le fichier va être téléchargé par de nombreuses personnes, mais seulement 4 d'entre elles obtiendront les licences pour le lire. Nous avons donc en totalité 5 personnes capables de lire notre fichier, et les autres sont bien piégés ^^
Seulement les 5 personnes capables de le lire sont elles forcément plus honnête que les 5000 autres qui voulaient le lire ? Pas forcément. Et puisqu'elles peuvent le lire, rien ne les empêche, en toute légalité, de faire sauter la protection pour lire le même fichier sur son baladeur. Ca semble évident, sinon l'interropérabilité est impossible. Et si jamais une fois la protection sautée le fichier est partagé sur le P2P, les 5000 personnes qui l'attendaient vont le télécharger, et pouvoir le lire sans problème.
Donc, le seul moyen de faire en sorte que le DRM fonctionne, serait d'empêcher son décryptage par quiconque, et de rendre ainsi illisible le fichier musical, même pour l'acheteur. Ce qui est logiquement impossible.

Une autre démonstration simple de l'inutilité du DRM (excepté pour engraisser Microsoft, Apple ou Sony) :
Le DRM est une méthode de cryptage. Le principe de la cryptographie est simple : protéger un message (ici un fichier) pour le transmettre d'une personne à une autre, sans qu'une troisième puisse l'intercepter et la lire. L'envoyeur est ici un vendeur, c'est la plate-forme de téléchargement. Le receveur, c'est le client. Et c'est là que se trouve le problème : le DRM doit protéger le fichier du client lui-même. Alors, on donne les moyens de décoder le fichier à la personne même de laquelle le fichier doit être protégé !
C'est simplement absurde. Pas très complexe, mais très absurde.


Quand à ce qui est de considérer les humains comme des roublards, c'est parfaitement normal, mais il faut aussi savoir quel est son intéret, en tant qu'artiste.
- Soit on choisi la répression, avec les DRM, dont l'inutilité vient d'être démontrée de deux manières différentes, et les peines aux téléchargeurs. On puni les concepteurs de Logiciels de P2P. On se met alors à dos les internautes épris de liberté, ce qui est un peu le but. Le problème c'est que ces internautes aiment peut-être beaucoup la musique, et même s'ils "piratent" beaucoup, rien ne nous garanti qu'ils n'achètent pas aussi plus de CD que la moyenne. Qui plus est, peut-on garantir la fin du P2P ? De nombreux logiciels actuels permettent de faire des échanges directement avec ses amis, ses proche, en leur partageant une partie de son disque dur. Donc, déjà pour ceux-là, il est impossible de vérifier ce qui est échangé, ni même de punir les concepteur du logiciel, puisque celà reviendrait à interdire internet (dont la clé de voute est la communication). D'autres logiciels qui se profilent à l'horizon font exactement comme les logiciels de P2P actuels, mais garantissent l'anonymat du flux. Et si le concepteur d'un tel réseau est capable d'anonymiser un flux, il est certainement capable de ne pas être relié à sa création. Donc, le logiciel existera, sera certainement hébergé à l'étranger (bien joué la France), son auteur sera introuvable, les gens auront acquis une liberté énorme de téléchargement, et n'auront même plus de scrupules : Non seulement ils seront à l'abri, et la peur du gendarme ne marchera plus, mais étant donné qu'on leur a déjà voulu du mal en instaurant un système répressif alors qu'eux ne voyait aucun mal dans leur démarche, il est certain qu'ils ne se priveront plus.
La voie de la répression mène donc soit à interdire internet, soit à échouer magistralement en provoquant l'exact inverse que ce qu'on désirait.
- Soit on choisi la tolérance, avec l'instauration d'une licence globale ou la légalisation pur et simple du P2P. Dans ce cas, il y a des chances que les distributeurs soient de moins en moins nombreux. Mais le public sera, lui, comblé d'avoir un accès illimité à la culture du monde entier. Il n'hésitera pas à se montrer en faveur d'un artiste ou d'un autre, à aller au concerts, peut-être même à aider directement l'artiste. Bien entendu, les plus jeunes, les moins riches, prendront beaucoup plus qu'ils ne donneront, mais ils en seront infiniment reconnaissant, et si l'avenir leur permet, il n'est pas inimaginable qu'ils aident à leur tour la culture avec laquelle ils ont grandi. Les artistes, eux, vivront de concerts, et peut-être également de la licence globale, si elle est instaurée. Les enregistrements de qualité studios seront de plus en plus accessibles, grâce à l'évolution des systèmes (peut-être avec l'aide des logiciels libres, qui dans l'autre solution risquent gros), et le public pourrait même être consulté, ou participer.
La culture ne serait l'exclusivité des "élus", pas forcément talentueux, mais deviendrait l'affaire de tous, révélant ainsi de nombreux talents. Il est même possible qu'elle devienne une affaire tellement publique que les pouvoir publics mettent à disposition du matériel communautaire ! Pourquoi pas ?
La voie de la tolérance ressemble peut-être beaucoup au monde des bisounours, mais c'est aux artistes, finalement, que revient le choix : Voulez-vous donner de vous une image de haine ou d'amour ? De répression ou de tolérance ? D'avidité ou de générosité ?


(EDIT : pas mal ton post blastm !)
Stabb

Messages : 347

Mer 01 Mars, 2006 16:19

blastm a écrit:j'ai de plus presque 20ans d'informatiques derrière moi, et toutes les mesures techniques de protection d'oeuvres/logiciels que j'ai pu voir ajoutaient systématiquement une contrainte à l'utilisateur légitime; quand elles ne les rendaient pas carrément plus pénible à utiliser pour l'acheteur que pour le pirate.


Peut-être te souviens-tu de la Commande Electronique, qui commercialisait Framework (à l'époque). Ils avaient tellement bien protégé leurs disquettes que les utilisateurs "honnêtes" ne pouvaient plus les utiliser dans les 2/3 des cas. Ils avaient du alors embaucher du personnel pour faire la hot-line et dépanner les clients.... ce qui a fini par leur revenir beaucoup plus cher que le manque à gagner du à la copie illicite du programme !!

Par ailleurs, j'ai vu à mon dernier passage à la FNAC La Défense, une affichette indiquant que certains CD audio pouvaient être protégés, que c'était indiqué par une marque particulière sur l'emballage, et que, s'il était impossible de les lire sur certaines configurations, le magasin s'engageait à les reprendre et à rembourser le client.
1/ Déjà, voir l'indication en question quand on commande sur leur site n'est pas évident
2/ Si l'on n'habite pas près du magasin, ça risque de faire cher en transport (et en temps) de le leur rapporter
3/ Mais.... S'il y a beaucoup de gens, toutefois, qui rapportent l'objet et réclament (en rouspétant bien sûr) le remboursement immédiat pour défaut de jouissance, vont tenir jusqu'à quand ???
theoliane

Messages : 184
Géo : Normandie

Mer 01 Mars, 2006 18:16

Supprimé par l'auteur
Dernière édition par gpl le Mer 31 Jan, 2007 13:31, édité 1 fois au total.
gpl

Messages : 226

Mer 01 Mars, 2006 19:43

Bonjour,

leviathan a écrit:Bonjour,

aujourd'hui, j'ai envie de me faire l'avocat du diable vu que les personnes pour ce projet de loi sont peu nombreux à s'exprimer sur ce forum (ce que je peux comprendre vu qu'il y a tout de même une certaine forme d'agressivité de la part de quelques membres parfois)
Ce que je vais dire ici, je ne le pense pas forcément, j'essaie simplement de me mettre à la place des personnes qui sont pour ce projet de loi. J'aimerais avoir l'avis argumenté et sans agressivité de toutes les personnes (pour et contre) qui se sentent de répondre.

Pourquoi les DRMs sont une nécessité:
tout simplement car les humains et les français en particulier sont des roublards qui essaient toujours de payer le moins possible même si cela se fait au détriments d'autres personnes. C'est pourquoi, les DRMs doivent être mises en place afin d'obliger les personnes à payer ce qu'ils doivent sinon ils ne paieraient jamais les disques. Car pourquoi payer quelque chose que l'on peut trouver gratuitement avec une qualité quasi comparable pour la plupart des gens.


Il y a toujours eu deux extrêmes dans la considération sociale de l'être humain : d'un côté l'Homme est bon, de l'autre l'Homme est mauvais. Et bien sûr une infinité de positions plus ou moins floues entre ces deux extrêmes. Dire que tout le monde est roublard : c'est se mettre en porte à faux. A quoi bon définir une loi que tout le monde va contourner puisque tout le monde est roublard.

Le principe actuel des lois, en France, est de partir du "Contrat Social" de Rousseau pour réguler les relations inégales qui peuvent exister entre les individus. Et notamment, il s'agit de protéger les plus faibles contre les plus forts. Ici, cette loi est demandée par les plus fort.

En effet, le système économique dominant est libéral. Celui qui possède le plus d'argent a plus de droit (position à réguler en fonction des pays et de leur législation). Ne pas oublier, qu'aux Etats-Unis se développe la notion de "one dollar, one vote". Celle-ci est d'ailleurs présente dans les CA d'entreprises côtées en bourse : le temps de droit de parole est défini en fonction du nombre d'actions possédées (cf. l'affaire Universal Vivendi avec Jean Marie Messier et les petits actionnaires).

Et c'est ce qui se passe aujourd'hui, avec cette proposition de loi : elle est demandée par les plus forts, ce qui est une contradiction avec notre Constitution et nos droits. Il y a contradiction avec leur propre principe libéral : le marché devrait s'autoréguler. Ce qu'ils ne veulent pas parce que cette fois-ci il n'y a pas de contrôle possible, ils font donc appel à l'Etat qui est issu du Peuple.

Leur comportement est un véritable paradoxe, sauf si on considère qu'il sagit d'une pure stratégie commerciale : nous attacher à leur produit sans possibilités d'aller voir ailleurs (ou alors très difficilement) .

Mais alors...

Comment expliquer que le système du shareware fonctionne encore ? Comment expliquer que le logiciel libre est une alternative viable (avec des tâtonnements au début, mais c'est normal) ? Comment expliquer que l'Etre Humain donne de son temps pour tenter de rendre la vie meilleure et pas seulement qu'à soi-même ?

Dès le départ, on nous culpabilise. On nous infantilise : vous n'êtes pas capable d'agir correctement, on va vous y obliger parce que nous savons ce qui est bon pour vous, et finalement pour nous.

Du côté de l'artiste : la relation actuelle entre l'artiste et son public est faussée par les intentions des Majors. Ce qui est envisagé, c'est le Star-System. Une icône a réussi : elle est au-dessus des masses bêlantes et ignares (puisqu'elles n'ont pas réussi). Tout artiste devra avoir l'ambition de devenir une icône, sinon... C'est l'échec. Le téléchargement illégal (parce qu'on ne s'est pas acquitté des Droits d'Auteur), fait peur. Sans qu'il n'y ait de cadre défini, l'artiste voit son oeuvre entre les mains de son public. Il n'existe aucun contrôle.

La Boîte de Production a deux objectifs pour l'artiste : assurer la distribution des oeuvres et créer un cadre d'épanouissement pour l'artiste. Sans être élitiste, il faut des années pour qu'un artiste devienne réellement intéressant (c'est-à-dire construire une oeuvre riche complexe et cohérente). Cela coûte en argent, mais aussi en efforts intellectuels et physiques. Avec le téléchargement, aucune des deux ne voient ses efforts récompensés. Elles cherchent donc à se protéger en se réfugiant dans la seule structure qui existe : le Star-System, structure au départ intéressante mais bien trop contraigante (ex : Claude Nougaro).

Aussi...

Comment certains artistes s'en sortent ? Prenons comme exemple : Thiéfaine, Louis Bertignac, M, Arthur H, Les Béruriers Noirs. La plupart d'entre eux se prononcent contre la DADVSI, la licence globale, les DRM, l'Antie-Copie et ils pensent que le téléchargement n'est pas néfaste. Ces artistes là ne pensent pas en Star-System. Certains sont mêmes en-dehors, certes ils ont galéré mais le combat s'est fait contre les Majors/Star-system pas contre le public. M est le plus bel exemple actuel : c'est le public qui l'a imposé aux Majors (il y en a d'autres, bien sûr). D'autres attendent : Mathieu Boggaerts, Philip Katherine, etc...

Les DRM détruisent la notion de Droits d'Auteur. La relation n'est plus que Distributeur/Public. L'artiste/auteur passe en second plan. Entre le Droit d'Auteur et le Droit du Lecteur, le premier doit d'effacer en faveur du second (Victor Hugo). On nous refait le coup des bibliothèque : c'est le même principe. Contrôler l'accès à la culture par l'argent : tout devient marchand. Nous ne pouvons nous construire qu'en consommant. Si tu consommes tu es un individu, sinon tu n'es rien.

Lorsque l'on regarde les études menées sur les fraudes (sécurité sociale, chômage), on se rend compte que ce n'est le fait que d'une minorité. Souvenons-nous de la tentative par Edouard Balladur, au milieu des années 90, de nous faire croire que les fraudes expliquaient les déficits. Les résultats n'ont pas été publiés à grand renfort de médiatisation, et pour cause...

leviathan a écrit:Mais c'est refuser la présomption d'innocence?
Non pas vraiment car on pourrait comparer cela à un vélo et à un antivol. J'ai beau respecter la presomption d'innocence, je ne laisse pas mon vélo seul dans la rue sans antivol, malgré le fait qu'il y ait une pencarte "A vendre" dessus. Les DRMs agissent de la même façon, on vend une musique mais on la protège du vol au cas où. On n'accusse personne, mais on protège son bien, tout come pour le vélo où on accusse personne de vouloir voler son vélo mais on le protège au cas où.


La présomption d'innocence repose sur le fait qu'il faut prouver l'acte délictueux et non prouver son innocence. Les sanctions doivent être effectives sur un constat de faits avérés. Avec les DRM, il s'agit de dire : vous piratez (ou vous allez le faire) donc on vous fait payer pour qu'on n'en subisse pas les conséquences (qui ne sont que présumées : aucune études sérieuses aujourd'hui ; fantasmées : on réagit sur la crainte de). Dès le départ, on est coupable d'un fait supposé.

Je ne fais pas payer le prix de mon antivol parce que je subodore qu'on va me voler mon vélo.

Le problème de la comparaison avec les biens matériaux, est que justement ils sont matériaux. L'oeuvre numérique se voit multipliée sans les contraintes physiques d'autrefois. L'oeuvre existe en tant que telle maintenant et c'est ce qui est révolutionnaire. Ce n'est pas la technique comme on le croit souvent (Roland Barthes).

Le vélo, si je le met à disposition d'autrui (comme la musique), je ne partage rien. Son absence me le rappelle. Avec l'oeuvre numérique quand je partage, je ne perd ni l'oeuvre, ni le partage. Avec les DRM, la notion de partage est niée. L'Homme ne peut plus communiquer que par possibilité de droit d'avoir.

Si j'ai, si tu n'as pas : on ne peut communiquer, partager.
Si j'ai, si tu as : on peut communiquer, partager.

On voit deux groupes se dessiner : ceux qui ont et donc peuvent partager ; ceux qui n'ont pas et donc ne peuvent pas partager. Donc ceux qui n'ont pas s'isolent, ne communiquent plus, ne partagent plus. Ils deviennent des autistes culturels. On augmente le fossé de l'accès à la culture qui est une forme d'accès à la réussite sociale (Pierre Bourdieu).

Partager devient du vol, nous devenons alors des délinquants. En tant que délinquants, il est normal qu'on nous retire des droits. Empêcher les gens de communiquer entre eux est une façon de partialiser les hommes entre eux. C'est une manière de garder le contrôle sur le comportement des individus. Avec ce système on sépare les Hommes par la culture.

leviathan a écrit:Les DRMS violent notre vie privée.
Non, une licence (le fichier nécessaire à l'ouverture du fichier audio DRMisé) n'est pas forcément nomminative. Donc il est impossible de savoir qui lit quoi, si ce fichier n'est pas nomminatif. De plus, lorsque vous payer un CD avec votre carte bleu, il existe aussi un risque pour votre vie privée, or vous payer pourtant toujours plus en carte bleu.


Les DRM s'appuie sur la machine pour identifier l'origine de la lecture. Cette machine appartient bien à une personne et contient certainement des informations personnelles, la gestion informatique de DRM permet l'accès à ses informations. Chacun fait ce qu'il veut avec sa machine.
De plus ces sociétés de gestion de DRM peuvent avoir accès à des informations sur des personnes qui n'ont pas acquis le droit sur ce DRM, tout simplement parce qu'on l'écoute sur une autre machine que la sienne. Très fort. Nous devenons des partenaires commerciaux qui fournissent des informations précieuses pour ces sociétés.

Ce n'est pas parce que le paiement avec la carte bleue présente un risque pour nos données privées qu'on doit accepter ce risque avec d'autres systèmes contraignants. Les risques s'accumulant, à quoi bon protéger et se protéger. C'est admettre que les failles existent et qu'elles sont importantes. Pourquoi déployer autant de précautions et d'investigations pour que l'on puisse accéder à une oeuvre ?

leviathan a écrit:Les DRMs ne gènent que les personnes honnetes.
pour le moment c'est vrai. Mais grâce à la DADVSI, l'interpolarité va devenir un réalité et la très grande diffusion de fichier avec des DRMs de plus en plus sécurisé va: empêcher le vol de fichier musicaux (ou autre) et garantir à l'utilisateur ayant légalement acheté ses musiques de les écouter où il le souhaite.


D'abord ils gênent toutes les personnes. Admettre qu'ils gênent les personnes honnêtes, c'est avouer qu'ils ne visent pas les cibles escomptées. S'ils ne gênent pas les bonnes personnes dès le départ, comment le feront-ils après ?

Il faudra les améliorer donc gêner les personnes honnêtes encore une fois. A quoi peuvent servir ces DRM s'il y a des personnes honnêtes ? Elles ont l'air d'être nombreuses pour qu'il faille en tenir compte. On peut dire que c'est improductif.

Dire qu'il y a vol de fichiers musicaux est difficile à définir. Y a-t-il vol ? L'oeuvre existe toujours et reste aux mains du propriétaire initial.

La question qu'il faut se poser serait plutôt : comment accéder à une oeuvre numérique ? comment la partager avec l'artiste sans que cela lui soit préjudiciable ?

Les DRM empêchent d'écouter les oeuvres où on le désire. Restriction des systèmes d'écoute en terme de technique, de temps, de lieu et de nombre : avec quoi ? quand ? où ? autant de je le veux ?

La pérennité n'est pas assurer puisqu'elle dépend de l'autorisation des sociétés de gestion des DRM. Elle dépend aussi des capacités techniques et de leur évolution (format, qualité[1]). C'est un système qui désire s'autoentretenir : renouveler les droits pour renouveler le parc matériel et ainsi les oeuvres numériques.

[1] On peut très bien imaginer qu'ils proposent différentes qualités à différents prix.

leviathan a écrit:Pourquoi interdire le contournement?
De nombreuses personnes souhaitent pouvoir contourner les protections à diverses fin. Mais si les protections sont contournées alors le problème sera le même qu'aujourd'hui et nous n'aurons pas progressé. La situation actuelle n'est pas un équilibre entre auteur et utilisateur or les droits d'auteur ont été créé pour justement maintenir cet équilibre.


Parce qu'ils savent que le contournement est toujours possible. Les DRM remettent en cause les Droits d'Auteur. Le droit de créer et d'en vivre devient le droit de consommer. Avec ce système : les Majors contrôlent les artistes, la distribution et les utilisateurs. C'est un système totalitaire sous aucun contrôle impartial.

Effectivement, les Droits d'Auteur maintiennent un équilibre : c'est sans doute pour cela, qu'actuellement, le téléchargement n'a en rien menacé les artistes. Il faut se rappeler que ces Droits d'Auteur n'appartiennent pratiquement pas à leurs auteurs mais sont entre les mains des Majors (cf. Johnny Haliday et Vivendi Universal). En tout cas c'est le flou artiste le plus total en ce domaine et ce problème génère de nombreux déboires.

leviathan a écrit:Voilà c'est déjà fini. Je le repete encore une fois:
1. je me fais l'avocat du diable, je ne pense pas forcément ce que j'ai écrit et j'ai même parfois des arguments contre ce que j'ai écrit (que je n'exposerais pas pour le moment)
2. le débat doit rester courtoie et les réponses argumentées (je ne veux pas de: c'est des connerie.)

Cordialement,
Léviathan


Cordialement.

Euryale.

EDIT du 01/03/06, 20 h 02 : il y a eu plusieurs edit de ce post, correction de phrases, d'orthographe, complément d'informations, éclaircissements...
Dernière édition par euryale le Mer 01 Mars, 2006 21:06, édité 1 fois au total.
euryale

Messages : 145
Géo : Langlade (France, Lozère, 48)

Mer 01 Mars, 2006 20:08

euryale a écrit:Bonjour,

Il y a toujours eu deux extrêmes dans la considération sociale de l'être humain : d'un côté l'Homme est bon, de l'autre l'Homme est mauvais.
etc...


J'approuve tout ce qui vient d'être dit par euryale, et je ne vois pas quoi ajouter, donc je n'ajouterait rien, sinon bravo!, belle démonstration d'intelligence dont devrait s'inspirer nos députés et ministres dans quelques jours...
Pat95

Messages : 236

Mer 01 Mars, 2006 20:19

theoliane a écrit:
blastm a écrit:j'ai de plus presque 20ans d'informatiques derrière moi, et toutes les mesures techniques de protection d'oeuvres/logiciels que j'ai pu voir ajoutaient systématiquement une contrainte à l'utilisateur légitime; quand elles ne les rendaient pas carrément plus pénible à utiliser pour l'acheteur que pour le pirate.


Peut-être te souviens-tu de la Commande Electronique, qui commercialisait Framework (à l'époque). Ils avaient tellement bien protégé leurs disquettes que les utilisateurs "honnêtes" ne pouvaient plus les utiliser dans les 2/3 des cas. Ils avaient du alors embaucher du personnel pour faire la hot-line et dépanner les clients.... ce qui a fini par leur revenir beaucoup plus cher que le manque à gagner du à la copie illicite du programme !!

Par ailleurs, j'ai vu à mon dernier passage à la FNAC La Défense, une affichette indiquant que certains CD audio pouvaient être protégés, que c'était indiqué par une marque particulière sur l'emballage, et que, s'il était impossible de les lire sur certaines configurations, le magasin s'engageait à les reprendre et à rembourser le client.
1/ Déjà, voir l'indication en question quand on commande sur leur site n'est pas évident
2/ Si l'on n'habite pas près du magasin, ça risque de faire cher en transport (et en temps) de le leur rapporter
3/ Mais.... S'il y a beaucoup de gens, toutefois, qui rapportent l'objet et réclament (en rouspétant bien sûr) le remboursement immédiat pour défaut de jouissance, vont tenir jusqu'à quand ???


Bonsoir,

Oui, c'est vrai, mais ils n'ont pas été les seuls dans ce cas là, non ?

C'est pour cela que la protection totale est ingérable par les utilisateurs et par les distributeurs. Oserais-je ? Trop de protection nuit à la protection :twisted: .

Je crois que ce qu'ils imaginent, c'est de changer les protections tous les x années. 2, 3 ans ? (Lire le chat du président de la fnac quelque part sur le forum :?: qui espère un renouvellement du matériel dans les années à venir : quel aveux !). En sachant que la vision du marché dans ce domaine est portée sur 2 à 3 ans, comme c'est le cas des platines laser par exemple ou les ordinateurs.

Chez Sony, les pièces plastiques du tiroir à CD sont concues pour ne pas tenir au-delà de 5 ans. Pendant ce temps, le matériel a changé. J'en ai fait l'amère expérience en 1999 : pas de garanties, pas de pièces de rechange. :( Mais ô combien de nouvelles technologies toujours plus in les unes que les autres à acheter.

La durée de vie des CD : marketing en 1991 (?) = 10 ans (voire illimitée) / étude en 2001 = entre 3 et 5 ans / étude en 2005 = moins de 3 ans.

Qui va tenir ? Eux ou nous ? Quelle est la période pour que l'on ait la perception de se faire avoir ? Existe-t-il des études là-dessus ?

Cordialement.

Euryale.
euryale

Messages : 145
Géo : Langlade (France, Lozère, 48)

Mer 01 Mars, 2006 21:15

euryale a écrit:Bonjour,

Comment certains artistes s'en sortent ? Prenons comme exemple : Thiéfaine, Louis Bertignac, M, Arthur H, Les Béruriers Noirs. La plupart d'entre eux se prononcent contre la DADVSI, la licence globale, les DRM, l'Antie-Copie et ils pensent que le téléchargement n'est pas néfaste. Ces artistes là ne pensent pas en Star-System. Certains sont mêmes en-dehors, certes ils ont galéré mais le combat s'est fait contre les Majors/Star-system pas contre le public. M est le plus bel exemple actuel : c'est le public qui l'a imposé aux Majors (il y en a d'autres, bien sûr). D'autres attendent : Mathieu Boggaerts, Philip Katherine, etc...


Bonsoir,

Ce sont vraiment des pervers, ils vont réussir à retourner tous les artistes contre leur public.

Sur : http://www.pcinpact.com/actu/news/26997 ... lobale.htm (de Marc Rees http://www.pcinpact.com/ ) :

Alors que la reprise des débats sur la loi DADVSI approche à grands pas, plusieurs organismes d’auteurs (Sacem, SNP, SCPP, etc.) vont faire paraître cette semaine une publicité pleine page, en presse écrite cette fois.

L’opération est le fruit d’une pétition organisée en ligne depuis janvier afin de rappeler les parlementaires à l'ordre vis-à-vis de la licence globale, adoptée fin décembre : « Si elle [la licence globale] était confirmée, cette disposition serait injuste pour les créateurs dans la mesure où leur rémunération deviendrait dérisoire, inéquitable dans la répartition des revenus, parce que fondée uniquement sur des sondages écartant les auteurs et les artistes peu exposés, catastrophique pour le financement de la création et des nouveaux talents puisqu’elle entraînerait la disparition des sites légaux, mortelle pour la diversité et le renouvellement des oeuvres musicales françaises », indique la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique.

On trouvera en bas de la page, une liste d'auteurs, artistes, ect. ayant signé cet appel adressé aux parlementaires : Artur H, Bénabar, Aznavour, BazBaz, Bertignac, M. Boogaerts, Dany Boon, Michel Boujenah, Isabelle Boulay, Patrick Bruel, Carla Bruni, Cabrel, Calogero, le groupe Chanson plus Bifluroré, Gérard Depardieu, etc. sont quelques-uns des signataires. L’opération de communication se poursuit toujours en ligne, avec Lestelechargements.com, site gouvernemental qu’ils soutiennent.

On notera que de son côté, l’Alliance Public-Artistes joue le contrepoids et a fait publier aujourd'hui un communiqué dans le journal 20 Minutes, invitant à signer une pétition en opposition au projet de loi DAVDSI.


Ces trois là reviennent sur leurs propos. Interviewés dans la presse.

[s]Ce qui prouve la manipulation : ils sont contre la Licence globale optionnelle mais pour la DADVSI alors qu'elle émane de la DADVSI. Incroyable.
De plus, d'autres jouent pour la Licence globale optionnelle et contre la DADVSI. C'est un peu plus logique.[/s]
[s]Il nous manquent, les pour-pour et les contre-contre.[/s]

[s]Comme ça, on ne sait plus quel camp choisir : le gouvernement joue bien son rôle d'intoxication... Félicitations ![/s]

Cordialement.

Euryale.

Edit : correction d'une logique illogique identifiée by Ti-Nérisson
Dernière édition par euryale le Jeu 02 Mars, 2006 02:17, édité 4 fois au total.
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