Qu'écouter de la musique relève de l'acte criminelle, que faire partager d'une façon ou d'une autre la poésie ne sera plus un élan naturel, mais devra passer
par une réflexion profonde de ses droits et ses devoirs. Le droit dans le sein des seins de la liberté et du rêve : la poésie, le chant, la musique.
Pour ma part je ne peux ni ne pourrais plus écouter Souchon et ses complices de la même façon, et aujourd'hui ses paroles me font gerber, le personnage me fait gerber, sa musique et sa poésie me font gerber.
C'est cela qui vient d'être salis aujourd'hui, et de façon profonde.
Demain je n'achète plus aucun disque, ni de ceux-ci ni de ceux-là, car à mes yeux cela est un non-sens à mes idées. Demain j'hésite à aller au cinéma que
j'aime tant, demain je ne m'autorise plus à rêver avec cet art là car cela engraisse une mafia qui veut me priver de ces mêmes rêves,
ou m'imposer une façon de rêver et de partager cela.
Les industriels peuvent essuyer plus de pertes que de gain dans cette affaire, mais ils le savent très bien, et compte peut-être sur l'oubli ou la molesse d'une génération plus soucieuse parfois d'un confort rapide que d'une réflexion sur le sens et la valeur de ses actes.
Pour ma part je n'oublierais pas, mais une ou deux générations de perdues ne seront qu'une goutte d'eau face à leur fortune que même nos aristocraties
n'avaient su ammasser à elles seules en plusieurs siècle de domination.
C'est toute la gente des auteurs compositeurs qui vient d'être salis aux yeux de certains auxquels je m'associe, et cela l'est pour longtemps.
Sur ces paroles de Rilke, qui se fichait pas mal de ses droits d'auteur et en a inspiré tant et tant d'autres ...
...
"Toutes les choses auxquelles je me donne,
S'enrichissent et m'abandonne"
...
c'est cela la poésie, la musique, que ceux qui prétendent imposer un droit ou un devoir sur leurs oeuvres changent de titre, ils ne font déjà plus partie de
cette littérature là. Loin de nous les paroles des contes des Milles et une nuits, dont on ne connaitra jamais l'auteur, il aurait pourtant fait recette de
plusieurs millénaires de lecteurs, raconteurs, auditeurs, chanteurs, écrivains. Loin de nous les belles paroles "tu as un don, donne le", ou encore
"le chant est un acte d'amour", loin de nous tout cela dont certains relèveront l'utopisme ou l'irréalisme économique.
La poésie et les paroles d'amour se comptabilisent et se chiffrent en millions de dollars, s'agit-il de notre siècle ? Quel avenir se réserve t-on ?
On voudrait assassiner la poésie qu'on ne s'y prendrait pas mieux.
Je vous souhaite à tous une bonne fin d'année et de très belles fêtes en compagnie des votres, et de ceux qui vous sont chers, et je ne saurais moi même ne pas montrer l'exemple, je fais donc don d'un petit poème fort à propos à Framasoft, la FSF, EUCD.Info, collez y donc la licence qui conviendra à ce que cela demeure gratuit et libre,
cdt,
Au pied du mur de ma propre maison,
Comme le fruit mûr d'une morte saison,
Sonne le bruit sourd d'une trahison,
Mon bel amour tranché par la raison.
- 1993 - v/
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vslash
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