Nous sommes le Dim 22 Juin, 2025 14:02
Supprimer les cookies

Page 2 sur 3Précédent 1, 2, 3 SuivantComment les createurs peuvent se remunerer equitablement ?

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Mer 14 Déc, 2005 19:24

pour reprendre la question de la rémunération des artistes
vous m'accorderez que pour qu'on puisse rémunérer qui que ce soit, il faut qu'en amont il y ait de l'argent
Il existe plusieurs manières de faire de l'argent
je ne les détaille pas :)

pour les artistes musiciens, jusqu'à présent je connais deux manières de gagner de l'argent grâce à leur pratique musicale :
soit en faisant du commerce (par exemple, vendre des disques, toucher des royalties de la part d'une maison de disques, demander des cachets pour un concert, vendre des produits dérivés, donner des cours de guitare etc..)
soit en touchant de l'argent publique (en échange "d'interventions", sous forme de subvention à la création , etc..)

Ou situer les rémunérations relatives au droit d'auteur ?
Ces rémunérations sont versées de manière quasi exclusive par la sacem, qui n'est pas une entreprise publique mais une société semi-privée (dont le statut est très original - je ne détaille pas)
Et elles sont versées de telle manière que seuls les artistes les plus diffusés en bénéficient.
Or pour être suffisamment diffusé (suffisamment en tous cas pour toucher des droits d'auteurs de la part de la sacem), il faut bénéficier d'un plan promotionnel important, d'une maison de disques au rein solide, capable d'investir assez pour inonder le marché et els médias de vos productions. C'est-à-dire être "employé" d'ujne major ou d'un gros gros label.

Je généralise hein.. il existe des cas particuliers, mais jsuqu'à présent, ça se passe comme ça en général.

C'est pourquoi, si on espère toucher suffisamment de droits d'auteurs pour "vivre" (??), il faut faire du commerce, ou du moins s'intégrer dans un réseau commercial important.

Donc je situe la quête des rémunérations liées à la perception des droits d'auteur dans le registre du commerce (et non pas de l'argent public).

(et je rpécise que je n'ai rien contre le fait de commercer a priori - tant que ça ne me concerne pas directement :)

mais je ne crois vraiment pas que le problème des majors soit de garantir aux artistes une rémunération équitable :)
je crois que leur problème est de satisfaire les actionnaires en saturant de nouveaux marchés, en trouvant de nouvelles sources d'enrichissement (par exemple : internet)

Quant à cette idée qu'on entend un peu partout comme quoi il n'y aurait pas d'art possible sans rémunération équitable ou pas d'ailleurs des artistes, je crois qu'on est plusieurs à prouver ici, par nos pratiques, que c'est au contraire tout à fait possible. Sinon, comment j'aurais écrit toutes mes chansons ?

ha oui : j'ai entendu aussi (de la part des gens de la sacem) que les artistes qui sont sous licence libre, peuvent se le permettre, parcequ'ils auraient les moyens de vivre la musique comme un loisir (alors que les cosiétaires de la sacem eux, les pauvres chéris, seraient dans l'obligation de rechercher des rémunérations afin de créer)
Ma situation personnelle (le rmi) et celles de nombreux amis que je connais, prouvent assez que c'est un argument tout à fait erroné.
Et c'est insultant (pour les sociétaires de la sacem :)
dana

Messages : 251
Géo : uzbekistan

Mer 14 Déc, 2005 23:20

Salut

c'est parceque les sacémeux sont trop pures pour se prostituer et trop vénales pour ce contenter du RMI :o)

Enfin pour moi, il est claire que la saceme et les majors sont entrains de se faire manipuler grave par microsoft et apple.
parceque une fois les DRM en place Microsoft et Apple ... voir Sony, vont prendre l'exclusivité sur les serveurs de distributions
et les postes clients, pc ou embarqué (genre ipod) puis ensuite, ils se feront une guerre à travers l'exclusivité de certains artistes
et ca sera eux les producteurs/diffuseurs/promoteurs.... en Musique; Vidéo, Logiciel etc

DRM ca veut dire mort des majors et de ceux qui n'ont pas un OS et la mains sur les babioles électroniques qui vont nous suivrent partout.

Les DRM de microsoft et consor seront proprios et brevetés, chaque candidat à la world domination aura le sien .... on peut imaginer un DRM
pour le libre, mettons qu'il soit forcément proprio pour ne pas être falsifiable (enfin les binaires ca se signes tout de même)
Mettons qu'on mettent en place juste un module externe proprio de vérification DRM, qui s'intègrent aux Logiciel Libres, il restera le pb
des contrôles liés aux supports physiques style DVD.... et autres cochonerie qu'on va nous pondre pour les cpu, DD, etc

Si on veut s'en sortir il faudra donc attaquer au niveau du Hard, on devrait bien trouver des consttructeurs chinois prêts à faire du sans
DRM ou avec DRM libre ....

Dans ce cas là, sur nos reseaux on va avoir une explosion monstrueuse de la culture libre avec des choses très diverses et orginales et
plus rien du tout de proprio, il va y'avoir une siccion en deux ou trois de l'age numérique.

Un monde monopolistique et proprio, avec du flicage et de la suspicion généralisée, et le monde libre de l'autre..... la fracture sera plus net.

Le risque c'est de pas remporter la bataille du HARD :?

Donc ihmo, le plus urgent est de préparer les mentalités à consommer le hard sans marques et sans DRM propriétaires .... dans veine de NOLOGO
et d'insister sur le fait que on est tous des créateurs potentiels, qu'on est tous auto-diffusables, auto-productable, auto-promotable, et que l'avenir des
rémunérations c'est le micro-paiement libre et le service, les goodies - genre KingKong le film n'est plus qu'une annonce publicitaire géante pour les
produits dérivés figurines, jeux, ... etc

Par exemple après avoir diffuser sa musique librement, et être devenus célébre, toto pourrait se contenter de vendre une culotte usagée et dédicaée
tout les ans très très chère. Mais comme sa consomation sera essentiellement culturelle, numérique et libre, il en aura un peu rien à battre de tous ce fric.

Enfin joseph heath et andrew potter, vous expliquerons, dans révolte consommée, que la vraie révolution est consumériste et matérialiste ./ et que le
pauvre a besoin de son 4X4, à crédit pour avoir une dignitée ... avec une gauche asap on est mal barré :D :D

Salut
lucile
Lucile

Messages : 29

Jeu 15 Déc, 2005 07:39

lucile a écrit:Le risque c'est de pas remporter la bataille du HARD

perso je préfère la caresse du soft, mais bon,
si tu peux, tu m'invites dans un des tes films, ste plait ??!
:D
Désolé !!
Bonne journée !
v/

(ps : fallait bien un crét.., voilà, c'est moi !)
vslash

Messages : 110

Jeu 15 Déc, 2005 09:50

dana a écrit:Quant à cette idée qu'on entend un peu partout comme quoi il n'y aurait pas d'art possible sans rémunération équitable ou pas d'ailleurs des artistes, je crois qu'on est plusieurs à prouver ici, par nos pratiques, que c'est au contraire tout à fait possible. Sinon, comment j'aurais écrit toutes mes chansons ?


On ne se comprend vraiment pas, je crois. Pour ma part en tout cas, je ne dis rien de tel. Pour en revenir aux amazInes dans un autre topic, que je sache, ils ne demandent pas particulierement de cachet ou quoi que ce soit d'autre pour leur art/creations ....

Je suis tout a fait d'accord que chacun a son niveau et avec son talent fait de l'art ou en tout cas peut creer une oeuvre.

Quand je dis vivre, je ne pretends pas que l'art puisse y contribuer totalement (mais bon, c'est un autre debat sur la place qu'on veut donner a l'art et a la culture, ou meme sur ce qu'est l'art), nous connaissons tous le cas de createurs qui ont ete seulement reconnus a titre posthume ..

J'ai d'ailleurs reconnu plus tot, suite a l'intervention de drone et dans ma courte introduction que le projet DADVSI ne repond nullement au monde de la creation contemporain mais defend uniquement une certaine industrie.

Remarquez que dans mon premier message, je dis bien que certains createurs semblent emballes, je ne dis pas ma propre position sur cet autre surcout sur les abonnements FAI (Remarquez que je n'evoque pas non plus le caractere trop general de cette mesure).

D'apres vos interventions, cela semble un pis-aller ou pire. Cependant, dans le cas (hypothetique donc) ou c'etait adopte, je vois mal comment se ferait la repartition (enlevons le mot equitable pour le moment) entre les createurs (remarquez, je n'utilise plus le mot artistes) qui veulent toucher une contrepartie pour l'eventuelle diffusion de leurs oeuvres. C'etait le but de ma question b-. Remarquez aussi que je ne postule pas forcement l'existence de la SACEM ou l'adhesion obligatoire a cette societe dans cette question qui veut se centrer sur le comment general de la repartition dans ce cas de figure.

Ma question c- est maintenant quel systeme proposez-vous pour demain ? N'hesitez pas a tout remettre a plat.
Le peuple migrateur est-il arrive en terre promise ?
iraysyvalo

Messages : 169

Jeu 15 Déc, 2005 11:19

Salut

la société du don http://giftfile.org/ pour tout ce qui concerne les oeuvres de l'esprit
le reste de la rémunération étant faite sur le service au sens large, adpatation, sur
mesure, événementiel .. ou sur le fétichisme, dédicae, goodies.

Ensuite on rentre dans un pb de politique générale du partage des richesses et du travail..

Si on considère que le travail tend à disparaître, grâce à un acroissement de la productivité,
ou à l'esclavage délocaliser ou à la robotisation et à la cibernétisation .... alors le partage des
richesses, doit se faire sur d'autres critères que l'astreinte au travail.

On ne peut plus raisonner avec la croissance = emploi, le PIB, la surconsomation, la lutte
contre le chômage ou pour la droite la lutte contre les chômeurs :wink:

La seule production qui va nous rester c'est le créatif ou la recherche... (par exemple , un bon
système expert pourrait remplacer beaucoup de medecins si l'ordre des medcins n'existait pas :) )

Ce sont des domaines qui ne seront plus réservés à une élite, mais à tous ceux qui auront la volonté
et la capacité de s'y mettre.

Ce qu'il faut c'est permettre et laisser s'organiser cette production libre, et changer le mode de
répartition des richesses bientôt auto-produites.

Donc
1- nouveau mode de partage éthique (équitable, écolo, libre) des richesses materielles auto-produites.
2- société du don complette pour les créations et oeuvres de l'esprit.
3- rémunération des services permettant d'avoir accés à d'autres services

L'obsession de la droite c'est de mettre tout le monde au travail 40 h si possible .... pour aboutir à quoi
exactement ..? consommer plus de ventoline après avoir respirer les pôt d'échapements .... c'est claire
c'est bon pour le PIB, mais c'est null pour le citoyen.

Moi je me voit bien à 4 quart de temps :
1- 1/4 quart pour la famille,
2- 1/4 pour les corvés d'utilités collectives administratives ou de service,
3- 1/4 de militantisme politique,
4- 1/4 de production libre.

la rémunération est au numéro 2 :)

Salut
lucile
Lucile

Messages : 29

Jeu 15 Déc, 2005 11:59

iraysyvalo a écrit:quel système pour demain ?

je ne sais s'il est possible d'établir un système pour demain dans ce domaine,
car c'est paradoxal : le mot 'artiste' au 19eme siècle avait un tout autre sens
que celui du 20e et aura un tout autre sens ds la moitié du 21e.
J'entends par là que par ex. les expressionistes en peinture du début du 20e n'étaient
pas considéré comme artiste par la gente des artistes reconnus ou officiels, ou même qu'un musicien
comme Mahler pour rester dans la ziq n'était pas considéré comme artiste par ses pairs.
Dans les 60's, les Stones n'étaient pas considéré comme musiciens ou compositeurs à part
entière, ils faisaient du bruit, idem pour un Ligeti ou un Xenakis en 1970, idem pour la techno en 1988,
etc...
Le constat qu'on peut faire c'est que ce sont les générations suivantes qui déterminent le statut
d'artiste ou de créateur, voir de visionnaire ou de génie, mais qu'à de très rares exceptions près,
les génies sont ignorés de leurs contemporains. Alors le 21e siècle n'échappe pas à cette règle,
et je pense que les génies d'aujourd'hui sont totalement ignorés et crèvent la dalle.
Hors sujet ? Non, j'y arrive.
L'industrie du disque se distingue des autres par cela : elle a fait d'un art une industrie.
Quels sont les autres arts qui rentrent dans cette catégorie ? Aucun.
Un peintre vend ses toiles, des posters, mais dans tous les cas ces oeuvres ne sont pas
reproductible par le commun des mortels.
un sculpteur vend des reproductions de ses sculptures dans un cadre très précis : elles
sont numérotés de 1 à 7 par ex., et le moule original est détruit. Si on reproduit une nouvelle série,
les nouvelles copies perdent de leur valeur, et ainsi de suite.
Un écrivain vend ses livres, mais le livre reste un objet qu'il n'est pas encore possible de
reproduire tel quel par le commun des mortels, d'où une prérogative encore des éditeurs,
bien que celle-ci tendent à devenir incertaine. (à qd les imprimantes recto/verso grd public ??)
Dans ce dernier domaine, les éditeurs contrôlent les rééditions, et il est parfois impossible de trouver
une édition contemporaine d'un écrivain donné.
Bref, l'industrie du disque se moque de tout cela. Les produits qu'elle nous vend ne sont plus
dans ce sens des oeuvres d'art, et alors on peut se poser la question de savoir pourquoi le
morceau 'I can't get no .." se vend aussi cher aujourd'hui qu'il y a 30 ans ..., il y a un pb. majeur
dans tout cela : cela fait partie de la culture, l'art entretient la culture, jusqu'où peut-on vendre
cette culture, n'y a t-il pas des règles à reconstruire pour dire : "à partir de tant copies, une oeuvre
rentre dans le domaine public, car elle fait partie du patrimoine culturel, au même titre que la langue".
Nul idée en cela de limiter la fortune d'untel ou d'untel, si ceux-ci gagnent bien leur vie, j'en suis
très heureux pour eux, sincèrement. Mais à un moment donné, je prétend que leurs oeuvres ne
leur appartient plus, qu'elles appartiennent à leur public.
Les oeuvres de Picasso sont en train de pourrir dans les salons privés et les caves
parce que la famille Picasso a totalement verouillé les droits d'auteurs et pourchasse sévèrement tout
contrevenant : la marque 'Picasso' et ses oeuvres sont bannis des expos contemporaines parce qu'afficher
Picasso coûte trop cher. Je pense que le droit des auteurs, et le droit d'auteur doit être totalement
révisé dans un monde comme le notre.
La technologie rattrapera et dépassera toujours les lois et les verrouillages en tout genre : l'IRCAM
à mis au point (dispo sur leur site depuis +sieurs années) un pgm d'IA qui permets de transformer
une source audio en un fichier MIDI, si tant est qu'on ne dépasse pas la limite actuelle de 2 instruments ;
le pgm reconnait les timbres, les hauteurs de sons et transforme le flux en MIDI qu'il est aisé de reproduire sur un synthé.
J'ai essayé en sifflant un air dans un micro, c'est top level : les notes sont écrites parfaitements.
La '4X' (leur computer) de l'IRCAM permets aujourd'hui une reproduction synthétique quasiment parfaite d'un quelconque
instrument. Aller faire un tour aux concerts du GRM à Radio France, on a parfois des démonstrations
saisissantes : aucune différence entre un ensemble à cordes synthétiques et un vrai ensemble orchestral.
Là où je veux en venir, c'est que ces technos seront demain intégrés dans vos cartes-sons favories.
Alors - en dehors de la voix humaine - comment fera t-on la différence entre une oeuvre enregistrée
par tel éditeur, et la même oeuvre sifflée dans un micro et reproduite par synthé ?
Je pense que ce sont des questions à se poser si l'on veut s'inscrire dans ce siècle et permettre aux
compositeurs et aux auteurs de vivrent de leur art d'une façon pérène et intelligente, tout en gardant un
droit à la culture : le droit d'auteur vs le droit à la culture, voilà une question à poser aux Majors,
mon humble avis,
cdt,
v/
vslash

Messages : 110

Jeu 15 Déc, 2005 12:03

Merci pour ces contributions.

@lucile : je ne sais plus dans quel fil de discussion, mais quelque part, il y a un lien sur pourquoi les micropaiments ne sont pas non plus la solution ..

Ok, j'ai retrouve un commentaire de P. Aigrain sur son blog et le lien direct sur le probleme des micro-paiements.
Le peuple migrateur est-il arrive en terre promise ?
iraysyvalo

Messages : 169

Jeu 15 Déc, 2005 13:41

le système que je propose pour demain ??
ok
je me lance
(attention : ceci est hautement heu scandaleux :)
(avant de me foutre sur la gueule faites l'effort de lire avec soin please)

1° le modèle dominant : la rareté de l'art véritable

ça m'est venu en lisant à droite à gauche des réflexions sur les moyens de rémunération des artistes (notamment des auteurs-musiciens). La plupart des artistes ou des sympathisants d'artistes, y compris les majors, les défenseurs des licences libres, etc.. cconviennent au moins d'un point : il faut améliorer le revenu des artistes, parce qu'un artiste qui ne gagne pas sa vie en pratiquant son art, perdrait en créativité.
Il y a donc une équation simple : artiste + revenu = créativité.

C'est le modèle de pensée dominant, à droite comme à gauche.

je ne sais pas s'il est juste étant donné que pour ma part, lorsque je travaillais (ainsi que mon ex-épouse), et que je disposais de revenus confortables (2 salaires de profs), je ne créais absolument rien, et que je ne me suis autorisé à vivre en artiste qu'à partir du moment où ma situation a dégénéré socialement.

Ce qu'on omet souvent de signaler (ou du moins qu'on ne présente pas sous une forme aussi cynique) c'est l'origine des revenus de l'art. la meilleure manière qu'on ait trouvé jusqu'à présent de faire de l'argent avec l'art, c'est de conditionner la jouissance de l'oeuvre à un paiement, c'est-à-dire qu'on commercialise la jouissance (c'est le principe même de l'industrie du divertissement), c'est-à-dire encore pour reprendre une expression tirée de mon essai sur la dissémination de la musique : qu'on paye pour jouir.

C'est la raison pour laquelle on considère comme justifié l'existence de droits d'auteur lesquels commencent par restreindre de manière drastique l'accès à l'oeuvre, et, en jouant sur le désir qu'elle est censée procurer, suscitent un paiement en échange de la jouissance promise.

Jouissance d'un côté, rémunération de l'autre. L'artiste fait commerce de son oeuvre comme d'autre de leur corps. L'analogie n'est pas si forcée, et je connais assez bien certains artistes, à commencer par moi-même, qui ont tout à fait en horreur cette idée là et sont incapables d'engager leurs oeuvres dans le champ de la commercialisation.

Ce modèle suppose bien d'autres choses encore (par exemple le primat de la paternité instaurée par le droit d'auteur, une certaine distance mise entre l'artiste et son public, et même plus généralement l'institution de cette distinction, etc..) qui mériteraient discussion.

2° un autre modèle : dépasser le problème de la rémunération de l'artiste

Je voudrais maintenant poser d'autres prémisses afin d'imaginer un autre modèle.
Cette réflexion repose notamment sur la lecture de toute une littérature que vous connaissez sans doute relative à l'iinstauration d'un revenu d'existence inconditionnel.
Je vous renvoie à quelques textes sur le sujet :
http://perso.wanadoo.fr/marxiens/politic/revenuex.htm
http://perso.wanadoo.fr/marxiens/politi ... resson.htm
http://multitudes.samizdat.net/article. ... article=10
Notez bien que cette théorie dépasse d'assez loin le clivage politique traditionnel droite/gauche (la thèse ayant été défendue au départ par des ultra-libéraux américains)

2.1. le revenu minimum d'artiste : un point de vue bien naïf
L'idée d'un revenu minimum d' artiste a déjà été pensée, de manière assez timide : le principe étant que l'artiste, bénéficiant ainsi d'un revenu pour créer, mettrait ainsi en échange, selon les beaux préceptes couramment dveloppées au XIXème siècle, son art au service de la cité.
Cette thèse, qui m'a toujours semblé un peu naïve (parce que je crois que la tâche de l'artiste consiste au moins autant à se révolter contre la cité que de la satisfaire son bon plaisir, et je crois même qu'un art institutionnalisé constitue la pire des choses, un nivellement de l'art, son désamorçage inévitable : on a vu par exemple ce que sont devenus le rock ou l'art contemporain une fois assumés et digérés et catalogués et subventionnés par l'institution et le marché : de simples enseignes publicitaires, sans aucune pouvoir transgressif), cette thèse donc, achoppe sur un point crucial : la détermination de ce qu'est ou de ce que n'est pas un artiste. IL existe un tel revenu dans certains pays (en Suède notamment), mais il est réservé à des artistes qui ont fait l'école des beaux arts et se sont soumis à des critères administratifs (nombre d'expositions, oeuvres réalisés par an etc..), qui évidemment ne conviennent pas à tous les artistes.
Le problème est qu'une telle détermination (dont la quête me parait tout à fait illusoire : il y a autant de pratiques de l'art que de pratiquants) conduirait forcément au triomphe d'une institutionnalisation de l'artiste : l'exemple français n'est pas encourageant de ce point de vue.

2.2. le revenu d'existence inconditionnel et la gratuité de l'accès aux oeuvres

Je suis pour ma part d'avis d'aller beaucoup plus loin. Et de partir d'une prémisse dont je n'ignore pas l'aspect scandaleux : on ne sait pas au juste ce que c'est qu'un artiste. C'est notamment vrai aujourd'hui : les pratiques artistiques ont littéralement explosées débordant largement les reconnaissances institutionnellles, les starifications du marché. Visitez des sites web comme musique-libre.org pour vous faire une toute petite idée de ces pratiques dans la musique, visitez les galleries de photographies online du site flickr (http://www.flickr.com/). Ces personnes qui présentent leurs oeuvres, à quel titre seraient-elles non habilitées à être reconnues comme artistes, je vous le demande ? Et j'en dirais autant des peintres du dimanche, des poètes compulsifs, etc.. On ne s'est jamais vraiment préoccupé de mesurer le champ de cette diversité de l'art, hypnotisé qu'on est par les critères traditionnels et notamment celui-ci : il existe un art véritable (autrement dit, il existe des pratiques créatives qui ne mérite pas vraiment, sans qu'on explique jamais pourquoi, le nom d'art), et cet art DOIT être rare (il doit l'être parce que sinon l'artiste véritable perd son privilège, le critique n'a plus de raison d'être, le marché n'a plus rien à vendre, l'institution plus de prix à remettre).

Il faut oser dire qu'il y a beaucoup plus d'artistes qu'on le pense généralement.

C'est la raison pour laquelle je pense qu'un revenu minimum d'artiste ne présente que des désavantages. Il n'y a pas lieu à mon avis de faire un sort spécifique à l'artiste et de lui accorder un manne en vertu de sa spéicifité - qu'on aurait de la peine à établir.

La question de la rémunération de l'artiste doit donc être abandonnée au profit d'une considération bien plus large : et c'est ici que je récupère l'idée d'un revenu d'existence inconditionné. Lequel est versé à tous, sans condition justement, qu'il soit ou non artiste, sous la forme d'un versement mensuel (qu'on évalue autour de 1000 euros), reconduit toute la vie, revenu suffisamment important pour subsister normalement - c'est-à-dire au delà du seuil de pauvreté, ce qui n'est pas du rmi je le rappelle, lequel est d'une part "conditionnel", et d'autre part son montant est en deça du seuil de pauvreté - ce qui à bien y réfléchir laisse tout de même songeur sur l'objectif des politiques de ce pays).

Un tel revenu inconditonné n'empêche évidemment pas celui qui le souhaite de faire fortune, en travaillant par exemple, éventuellement même de faire fortune de son art, si telle est sa vocation. Mias elle assure à quiconque un confort de vie minimum, y compris aux artistes.

Du coup la question spécifique de la rémunération de l'artiste ne se pose plus. L'artiste étant considéré comme n'importe quel citoyen (et non plus distingué en vertu de je ne sais quelle spécificité), la question des sources de sa rémunération de ne se pose plus. PLus la peine dès lors de taxer la jouissance de son oeuvre : la communauté paye déjà dans un sens pour cela à travers cette allocation universelle (même si la création en saurait être considérée comme ce en échange de quoi est versé ce revenu minimum d'existence). Mais surtout, l'argumentation qui supporte l'idée des droits d'auteur tombe d'elle même.

On devrait dès lors considérer que l'accès à toute oeuvre doive être libre (c'est-à-dire non-empéché, non restreint), et gratuit (c'es-à-dire qu'on ne paye plus pour jouir.

Mais me direz vous, c'est la fin de toute l'industrie du divertissement ! Lequel comme tout système marchand est fondé sur la croyance que l'art véritable (celui qui mérite qu'on paye pour en jouir est RARE !

Hé bien, je ne pleurerais pas si tous les salariés des majors pointent au chomage (puisqu'ils bénéficieront du revenu minimum d'existence). Je ne pleurerais pas si les journalistes, les crituques, si tout le système de l'art s'écroule. Il finira par s'écrouler de toutes façons.

Parce que l'art véritable, comme ils disent, n'est pas rare.

PS : je suis conscient que mon petit arrangement avec cette f.. existence, remet en question des notions aussi sacrées que :
le mérite, le progrès, le talent
mais
je m'en contrefous et même
m'en réjouis


allez y
amusez vous maintenant
dana

Messages : 251
Géo : uzbekistan

Jeu 15 Déc, 2005 15:41

@dana
bon aller, rapido alors !
1 - Les théories 'récoltées' de J.Z. alias Marxiens me laisse rêveur : outre la fatuité
du personnage et sa capacité à dire tout et son contraire en référence à lui-même,
(je suis aussi tombé dans le panneau, je te rassure !)
le revenu garantie ne peut fonctionner quà l'échelle mondiale, donc cela reste du
domaine de l'utopie délirante, perso je n'y crois pas, ce n'est pas dans la nature
humaine, du travail pour tous reste à mon sens la seule voie à améliorer ... passons

2 - Entre une humanité super évoluée (dans quel sens d'ailleurs) où les artistes,
les auteurs fabriqueraient de petites fleurs à cueillir gratuitement dans la nature par
les amateurs, et entre le monopole dynastique des majors, je trouve qu'il y a
une juste mesure. Certes le geste est beau, donner son art gratos, comme ça,
mais les groupes de la techno qui ont pronnée et pratiquée cette politique sont tous
morts de faim ("Spiral Tribe", 1991 ... et son autocar de globe trotter Européen par ex.
qui comptait sur la bonne volonté de tout un chacun pour vivre et diffuser sa musique)

D'ailleurs, combien récolte un auteur OPenSource avec son lien "faites un don" ?
Quedalle, tout le monde s'en fout, et même ceux qui utilisent vraiment ses solutions.

Voilà. A mon sens, que les 'bons' auteurs aient un profit supérieur aux 'mauvais' n'est
pas honteux, quels que soit les critères. Je veux dire que pour moi, celui qui produit
de la m. n'est pas "mauvais", il s'est simplement trompé de language, ou alors est le
nouveau génie incompris du moment .. mais chercher à canaliser la création par un
revenu garantie ne sert à rien. Ce qui doit émerger émergera, avec ou sans.
Parles en aux prix de Rome : recevoir un salaire ne garantie pas la création.
et c'est en ce sens que les majors sont aussi dangereuses, bon, bref, voilà quoi !
:)
++
v/
vslash

Messages : 110

Jeu 15 Déc, 2005 16:18

merci
pour jean zin
je t'assure que le revenu minimum inconditionné est loin de n'être que son affaire
j'aurais pu citer d'autres sources mais il se trouve que sur ce coup là il est assez clair
et
moi j'ai de la sympathie pour lui même si ce type de discours m'insupporte
(et que j'ai de la peine à le lire, sans doute parce que je suis d'un temps où ls idéologies ne fonctionnent plus
où on ne nous a pas appris à causer cette langue)

enfin
il y a des tas d'autres gens qui en causent de ce RMI (inconditonné)

Voilà. A mon sens, que les 'bons' auteurs aient un profit supérieur aux 'mauvais' n'est
pas honteux, quels que soit les critères.

tu crois vraiment que les bons auteurs etc...
alors je dois être ou bien un gros nullos
ou bien un génie incompris
(on pourrait en dire autant de centaines de folk singers des années 60 qui certes n'étaient pas des génies ou peut-être je m'en fous - je déteste ce mot et j'ignore ce qu'il veut dire - mais peut-être pas des gros nullos quand même. Je veux dire : combien de tunes a gagné johnny avec ses chansons popés sur les english, et combien en a gagné jackson c franck ?
hum
dana

Messages : 251
Géo : uzbekistan

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit