Nico a écrit:leto_2 a écrit:Nico a écrit:Ben,
si le droit est antérieur au juriste, il est sûr que le droit n'est pas antérieur à la société (en tout cas, le droit pratique, le droit naturel c'est encore un autre débat !)
Donc
si le juriste est postérieur au droit, cela implique qu'il a existé à un moment donné une société de droit sans juriste.
Donc le droit et le juriste sont dissociables. CQFD

Ce lemme préliminaire démontré, je reprend...
ah non, pas de CQFD pour une phrase qui repose sur un postulat que toi-même tu présentes de façon hypothétique ("
si").
Bien sûr que si : le CQFD ne porte pas sur la dissociabilité du droit et du juriste
Et pourtant, dans ce fameux message Nico a écrit:Donc le droit et le juriste sont
dissociables. CQFD 
tu conviendras alors que ta formulation prête à confusion.
Nico a écrit:mais sur le lien d'implication qui existe entre la première proposition et la deuxième.
le problème, c'est que ce n'est pas ça qui méritait une démonstration, voir ce qui suit.
Nico a écrit:Tu me disais que la question d'antériorité n'étais pas de mise.
non, je disais que ce n'était pas la question initiale (qui était de savoir s'il pouvait exister un monde, même idéal, sans juriste).
Nico a écrit:Je te démontre non la dissociabilité,
c'est bien ça le problème
Nico a écrit:mais le fait que l'antériorité implique la dissociabilité.
parce que quelqu'un en doutait ?

Dire que si une chose préexiste à une autre, alors elle en est dissociable, est une lapalissade.
Ce qui importe, c'est de savoir si ce postulat d'antériorité est démontré ou non, c'est lui qui mérite un CQFD.
Et c'est lui que tu n'as pas démontré.
Nico a écrit:Si tu définis le juriste comme une personne qui a à faire avec le droitun jour ou l'autre, tout le monde est juriste un moment où l'autre, et la question de savoir si le droit existe indépendamment du juriste n'a plus de sens. C'est de la triche !

non, pas une personne "qui a à faire avec le droit un jour ou l'autre", mais une personne qui fait du droit (en crée, tranche en l'appliquant).
Nico a écrit:Je veux bien chasser les idées,
attention, seulement les préconçues

Nico a écrit:mais pour ce faire, il me faudrait en avoir d'autres à mettre à la place.
NOUVEAU CODE DE PROCEDURE CIVILE a écrit:Le juge statue en matière gracieuse lorsqu'en l'absence de litige il est saisi d'une demande dont la loi exige, en raison de la nature de l'affaire ou de la qualité du requérant, qu'elle soit soumise à son contrôle.
Pourquoi établir un contrôle, si ce n'est en prévision d'un éventuel futur contentieux ?
Ce contrôle sert à vérifier que les conditions posées par la loi sont bien respectées.
Il n'y a pas de litige, pas de partie adverse, pas de contentieux.
Il ne préjuge en rien de l'avenir.
Ce qui lui importe, c'est de régler une question présente.
Les actes pris en matière gracieuse produisent des effets juridiques immédiats, et non uniquement dans la perspective d'un litige (voir ce qui suit).
Nico a écrit:Je pense aussi aux actes notariés (contrat de mariage, ...) : tant que tout va bien, il ne sert pas à ce qu'il me semble ??
hé bien si, justement, il sert à ce que tout se passe bien, chaque jour.
Un contrat de mariage contient, entre autres, ton régime matrimonial, c'est-à-dire les dispositions qui régissent les biens des époux pendant la durée du mariage. C'est lui qui, au jour le jour, permet de savoir par exemple si la communauté est engagée quand un époux contracte une obligation, à qui appartient un bien acheté en cours de mariage, etc.
Il peut contenir également des donations entre époux.
Il produit donc des effets juridiques en l'absence de tout contentieux.Nico a écrit:Bref, je ne demande qu'à te croire, mais ça me parlerait plus avec quelques exemples courants. :-)
ex : l'homologation d'une requête en changement de régime matrimonial ; d'une requête en adoption.
Je te rappelle celui dont je t'ai déjà parlé :
des millions d'actes juridiques sont accomplis chaque jour, sans que cela ne donne lieu à du contentieux.
Regarder le droit par la lorgnette du pathologique est réducteur (c'est omettre ses effets en l'absence de litige) mais c'est donc également statistiquement faux.
Le juriste ne se complaît pas dans le contentieux.
Et accessoirement il va dormir. Bonne nuit
