AntoineP a écrit:leto_2 a écrit:comparaison n'est pas raison

- tu fais un parallèle entre deux préjudices de nature bien différente :
*le préjudice économique de l'auteur de l'oeuvre composite
*le préjudice moral de la mère.
Peut-on considérer que l'impossibilité de publier une oeuvre est un préjudice moral pour l'auteur ?
(après tout, le droit à la divulgation est un droit moral de l'auteur, même s'il semble énoncé dans l'autre sens...)
De quel auteur parles-tu : de l'auteur de l'oeuvre incorporée ou de l'auteur de l'oeuvre composite ?
Vu le passage que tu cites dans ton message, je pencherai pour ce dernier, l'auteur de l'oeuvre composite.
Peut-il, comme tu le demandes, invoquer un préjudice moral, pour atteinte à son propre droit moral à la divulgation ?
attention, comme je te l'ai dit :
- l'atteinte au droit
moral ne signifie pas préjudice
moral
- le préjudice économique et le préjudice moral sont bien différents.
- préjudice moral ne signifie pas réparation... il y a deux autres conditions à réunir (lien de causalité et faute)
Donc :
Prenons l'auteur d'une oeuvre composite qui se ferait opposer le droit moral de l'auteur de l'oeuvre incorporée, l'empêchant ainsi de divulguer son oeuvre composite.
Peut-il se prévaloir d'un préjudice moral ?
1- le préjudice moral est celui qui ne porte pas atteinte au patrimoine.
ex : souffrance ressentie, atteinte à l'honneur, etc.
La souffrance morale ressentie par l'auteur, de ne pouvoir divulguer une oeuvre incorporant celle d'un autre ?
Hum, comment dire... ça va être dur d'émouvoir avec ça.
Vu la jurisprudence sur le préjudice moral, il n'est retenu et indemnisé réellement que pour des faits autrement plus graves : décès, handicap, etc.
Pour le reste, soit il n'est pas retenu (et même pas demandé, car les demandeurs se concentrent sur des préjudices plus consistants), soit il est réparé de façon symbolique (1€).
Tout ça pour dire que le préjudice moral de l'artiste ne pouvant divulguer son oeuvre me paraît très hasardeux.
Le préjudice, qui lui est plus consistant, est son éventuel préjudice économique... mais pas moral.
2- un préjudice ne suffit pas, il faut aussi les deux autres conditions pour qu'il soit réparable.
Or on revient au problème de la faute de l'auteur exerçant son droit moral.
Tant qu'un plaignant ne démontre pas que ce droit a été employé dans un but étranger à sa finalité (droit à la paternité, droit au respect de l'intégrité de l'oeuvre, ...), on ne pourra retenir d'abus et donc de faute.
Conclusion :
une réparation hasardeuse, d'un préjudice lui-même hasardeux... c'est pas fabuleux
