Athanor1 a écrit:Coucou jeune homme !
Tout de suite les grands mots !
Du haut de mes 45 ans je suis déjà presque périmé fifille. En tout cas je n'ai plus la fougue de la gamine de la vidéo (je ne l'ai jamais eue en fait).
Téthis a écrit:Mon opinion est que nous sommes passés en état de légitime défense... s'ensuit une fin de phrase pouvant passer pour de l'incitation à la violence.
Je suis tout à fait d'accord avec ton opinion (d'état de légitime défense), mais je ne suis pas bien sur de vouloir inciter à la violence.
Non pas que laisser penser ... à qui veut bien penser ... ce qu'il veut, me pose problème.
Je ne suis tout simplement pas sur que nous donnions, ici, toi et moi, la même définition au terme "violence".
Est-ce que, par exemple, ce mot désigne pour toi les concepts comme "révolte", "résistance" ou "révolution" ?
Est-ce que "destruction du monde tel que nous l'avons connu", "destruction de la société dont nous avons hérité", ... peuvent être qualifiés de violence ?
(le terme "destruction" me semble approprié pour un monde rendu invivable pour des milliers d'espèces qui s'éteignent. Invivable aussi pour des millions de personnes, et bientôt des milliards).
Je suis né dans un pays, l'Espagne, qui n'avait alors pas de démocratie.
Ça n'a rien d'extraordinaire, c'est très courant un peu partout dans le monde et le temps, et ça n'empêche pas la plus part des gens de vivre une vie "normale".
À peine trois décennies avant ma naissance une bande de manganes avaient décrété que les choix faits par la population étaient mauvais "pour la patrie" (comprendre : pour la bande de manganes) et qu'ils allaient imposer à la population leurs choix à eux (les bons, forcément) et abroger cette saleté de république.
Le peuple espagnol (un nombre très important d'espagnols du moins) a choisi de défendre ses choix et sa liberté de choix, par la violence (je crois qu'une guerre civile est considérée par à peu près tout le monde comme de la violence).
Le peuple espagnol a perdu la guerre civile et sa liberté, il a du subir 35 ans de dictature, de régressions sociales, de loi du plus fort et du plus riche. De choix "bons" ... pour les manganes.
Je ne blâme pas les espagnols pour toutes les saloperies que l'Espagne a commises durant ces 35 années. Il s'est battu pour défendre ses choix et sa liberté mais il a perdu la guerre.
Aujourd'hui je vis à nouveau dans un pays qui n'a pas de démocratie.
Une bande de manganes a décrété que le peuple fait de mauvais choix et qu'il est "bon" qu'ils imposent à la population leurs choix à eux, pour servir leurs intérêts à eux. Ou simplement assouvir leurs pulsions et leur rage intégriste (détruire le code du travail et le remplacer par une saloperie est un acte compréhensible de "lutte des classes". Faire entrer en vigueur cette saloperie le premier mai, le jour de la fête du travail, dénote à n'en pas douter d'une cranerie revancharde et va-t-en guerre de la part de ces manganes).
Même cheminement pour un même résultat.
Avec une toute petite étape qui manque au scénario : la population aujourd'hui ne défend pas ses choix et sa liberté, nous laissons le champ libre aux manganes, nous ne faisons même pas mine de "prendre les armes" nécessaires pour les empêcher de commettre leurs exactions.
Le premier mai nous avions les yeux tournés vers les jolis défilés commémorant les lutes (violences ?) sociales de nos parents et leurs victoires sur l'arbitraire manganesque et la loi du plus riche.
Quand les manganes du sénat et de l'assemblée ont barré d'un trait de plume la démocratie française en trahissant leur mandat, en validant un traité européen que le peuple avait explicitement condamné, par référendum ; nous nous sommes dits : nous les avons élus ces manganes, alors nous sommes toujours en démocratruc, nous pouvons dormir tranquilles et les laisser faire les choix ... qui les arrangent. Et tant pis pour les conséquences, on pourra toujours s'en laver les mains en disant que "c'est pas nous", c'est ceux de "l'autre camp" (je sais bien que quelques français ont agi autrement, mais c'est tellement anecdotique).
Je fais de l'incitation à la violence ?
Je ne sais pas, et à vrai dire ça m'indiffère un peu.
J'aime inciter à réfléchir sur ses choix et ses non choix, sur ses actes ou son laisser faire.
La violence fait souvent partie des choix possible et, parfois, c'est même le plus approprié, voire le seul choix qui nous soit véritablement laissé.
C'est probablement ce que tu entends par "état de légitime défense", et je suis bien d'accord avec ça.
Mais ce n'est que mon point de vue, et je n'incite personne à rien d'autre que se faire son propre point de vue et agir en conscience, au lieu de se voiler la face en regardant les jolis défilés.
