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Les chansons vieilles de plus de 50 ans ...

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Ven 16 Nov, 2007 13:37

PARIS (AFP) — Ce n'est pas parce que des chansons, vieilles de plus de 50 ans, sont tombées dans le domaine public qu'on peut les utiliser n'importe comment. C'est, en substance, ce qu'a estimé la cour d'appel de Paris dans un arrêt donnant raison à Henri Salvador, aujourd'hui âgé de 90 ans.

La suite :
http://afp.google.com/article/ALeqM5i3v ... ZX3hsF9DwA

D'autres infos sur :
http://afp.google.com/article/ALeqM5jOz ... 4486Vt8lmw
http://www.challenges.fr/20071115.CHA34 ... pas_e.html

Et une prolongation des la durée des droits voisins, une !
Quelle honte.
ComputerHotline

Messages : 879
Géo : Belfort, Territoire de Belfort, France

Ven 16 Nov, 2007 14:00

Non, ce n'est pas une prolongation de la durée des droits voisins.

La décision n'est en effet pas fondée sur les droits patrimoniaux de l'interprète, qui sont protégés pendant 50 ans à compter de la divulgation de l'œuvre, mais sur ses droits moraux, tels que prévu par le droit français :

l'article L212-2 du Code de la propriété intellectuelle a écrit:L'artiste-interprète a le droit au respect de son nom, de sa qualité et de son interprétation.
Ce droit inaliénable et imprescriptible est attaché à sa personne.
Il est transmissible à ses héritiers pour la protection de l'interprétation et de la mémoire du défunt.


S'agissant d'un droit imprescriptible, il n'est soumis à aucune limitation dans le temps, et par conséquent n'a pas à être prolongé.

En l'espèce, dans les extraits reproduits de l'arrêt qui aurait été rendu le 15 novembre par la Cour d'appel de Paris, l'atteinte au respect de son interprétation est caractérisée par la médiocrité de la qualité sonore de la compilation, sa vente pour un montant dérisoire (1 euro) et dans des milieux "étrangers à la sphère artistique" (supermarchés). C'est cette conjonction d'éléments dépréciatifs qui a conduit les juges à considérer que le droit moral de l'interprète au respect de son travail avait été atteint.

Plus d'infos lorsque le texte intégral de la décision aura été publié.
leto_2

Messages : 2305

Ven 16 Nov, 2007 14:05

La dernière phrase est quasi mythique :

Selon les juges, il est indiscutable que cela a "porté atteinte au droit moral" du chanteur. Et ce d'autant plus que la compilation a été vendue à "un montant dérisoire", eu égard à la carrière "exceptionnelle" d'Henri Salvador, et que le CD a été commercialisé dans des grandes surfaces, milieux "étrangers à la sphère artistique".


En gros, vu que c'est Salvador, les CDs devraient se vendre au moins 20€. Et surtout pas au supermarché. Surtout pas...
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Messages : 1691
Géo : Québec

Sam 17 Nov, 2007 20:11

Le respect du droit moral est important, particulièrement quand l'artiste concerné est encore vivant.

En gros, vu que c'est Salvador, les CDs devraient se vendre au moins 20€. Et surtout pas au supermarché. Surtout pas...


La décision de la cour d'appel ne dit pas ça, il ne faut pas sortir un bout de phrase de son contexte. Il est simplement précisé que c'était un élément supplémentaire (mais pas le principal) de dépréciation :
"Et ce d'autant plus que la compilation a été vendue à "un montant dérisoire"
,". c'est un ensemble de critères qui a conduit à cette décision, pas uniquement le prix.

Brader (car pour un euro, on peut bien parler de "brader") l'oeuvre d'un chanteur avec une photo de mauvaise qualité et surtout un enregistrement de mauvaise qualité porte atteinte à son droit moral, je pense que ça se conçoit.

La décision de la cour d'appel me paraît particulièrement sensée et surtout humaine. Le contraire m'aurait paru choquant. Indépendamment des droits d'auteur, comment justifier que l'oeuvre d'un artiste puisse être utilisée n'importe comment sous prétexte du délai de 50 ans passés ? Elle rappelle que même si les droits d'auteur d'un artiste n'ont plus cours après 50 ans, il a quand même droit au respect de son oeuvre, et il me semble que cette notion n'est pas en désaccord avec la philosophie de Framasoft et du monde libre en général.

En particulier, on ne peut pas faire tout ce qu'on veut non plus avec un logiciel libre ou de la musique libre. Salvador tire profit de ses oeuvres (si elles on moins de 50 ans). Mais que dire si les oeuvres d'un artiste libre mettant gratuitement sa musique à disposition (par exemple sur Jamendo) étaient vendues en supermarché à un euro, qui plus est avec une qualité exécrable ? Cela ne me choquerait pas que celui-ci porte plainte (même s'il a permis le téléchargement gratuit de sa musique) et obtienne gain de cause, même si certaines licences du monde libre permettent la commercialisation par des tiers de logiciels ou de musique gratuite initialement.
Le problème serait le même avec un logiciel libre.

En gros, vu que c'est Salvador,

Ca n'a rien à voir avec Salvador, c'est une question de respect de l'oeuvre, et tous les artistes y ont droit.
frenchy2

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