Ça y est ? Lu, mâché, et digéré ?
Plus sérieusement : bonsoir, et bienvenue parmi nous !
J'ai écouté tes morceaux et ai pu les apprécier, même si j'avoue ne pas être un fin connaisseur dans ce domaine.
Ensuite, désolé pour notre air moralisateur (sectaire, fanatique, etc.), on ne rabâche pas le Libre à longueur de journée pour notre seul plaisir. D'autant que je pense que, dans ton style de musique, l'idée pourrait faire son bonhomme de chemin (et c'est pour ça que je vais essayer de développer – soit indulgent, il commence à être tard...).
Pour recadrer le paysage :
- Tout auteur, tout artiste-interprète, tout producteur de phonogramme ou de videogramme, et toute entreprise de communication audiovisuelle (et autres énergumènes encore plus spécifiques) possèdent des droits de propriété littéraire et artistique par leur seule contribution (l'auteur, sa création originale ; l'artiste-interprète, son interprétation : les producteurs, leur production (master) ; et les ECA, leur programme) et sans qu'ils aient à revendiquer quoi que ce soit.
- Par défaut, toutes les autres personnes ne possèdent aucun droit et ne peuvent rien faire sans autorisation spécifique (dans le cas contraire, elles deviendraient contrefactrices) : au cas par cas, ou attachées à l'œuvre. Pour ton exemple, tu rends disponible une œuvre (à télécharger pendant 7 jours) : sur la forme, l'autorisation est limite ; et surtout sur le fond, on ne peut pas en faire grand chose (je peux juste l'écouter, pas le transmettre à un ami, etc.).
- Pour pallier à ce souci, des licences génériques (sorte de contrats-types) sont de plus en plus usitées afin de faciliter la diffusion des œuvres : l'auteur, et plus généralement tous les titulaires de droits, décide par avance les droits qu'il désire attacher à sa création ; ainsi l'utilisateur qui se procure la musique sait précisément les droits qu'il détient (et éventuellement ceux qu'ils ne possèdent pas).
- Parmi ces licences, celles qui nous intéressent particulièrement sont celles qui ont fait le choix de conférer un maximum de droits aux utilisateurs, les plaçant parfois au même rang que l'auteur (mais en respectant la paternité de chaque auteur). Certaines licences procurent une liberté relative (mais déjà appréciable) à l'utilisateur, tandis que d'autres font le pari du « Libre », c'est-à-dire de conférer le maximum de droits : le droit d'étudier/utiliser/lire ; le droit de modifier/adapter : et le droit de redistribuer l'œuvre ou son dérivé. Certaines licences libres perpétuent cette liberté en obligeant tous ceux désireux de piocher dans le pot commun à y verser à leur tour lorsqu'ils diffusent leurs créations : c'est ce que l'on appelle les licences copyleft. L'avantage du système égalitaire qu'elles mettent en place est qu'il incite aux contributions : les richesses de chacun apportant à tous, sans que quiconque puisse s'attribuer le mérite/travail des autres.
- Dans le domaine de la musique, les plus connues sont les licences Creative Commons (une initiative américaine transposée en gaulois) et la Licence Art Libre. Les premières proposent diverses solutions « plus ou moins libres » (tel que définit précédemment — deux le sont réellement, la CC-By, et la CC-By-SA)), tandis que la seconde se pose le Libre comme postulat. C'est un choix.
- Tu peux maintenant trouver de nombreux sites proposant de la « musique libre » : par exemple, dogmazic ; Boxson ; jamendo ; et bien d'autres. L'avantage d'une telle musique sous licence libre, c'est que tu es assuré de pouvoir la mixer, copier, réutiliser, etc. tant que tu respectes sa licence (si elle est Libre, essentiellement citer le nom de l'auteur, et parfois redistribuer le tout sous la même licence). Il est intéressant de noter, pour ton cas, que les musiques ayant initialement le plus utilisé les licences libres sont les musiques techno, electro, accoustique, ambiance, etc. qui sont beaucoup plus axées sur le partage (tu aurais donc un répertoire d'autant plus vaste à explorer).
Voilà pour la présentation succincte des licences libres, tu trouveras d'autres informations sur le site de
Veni, Vidi, Libri, et nous pouvons bien sûr continuer à y répondre.
Sache maintenant, pour aller plus loin, qu'il est très fortement improbable que la licence détenue par ton école te permettent de rediffuser, librement ou comme tu le fais déjà, tes morceaux. Ce n'est pas du tout dans la politique de la SACEM, et encore moins dans leur façon de penser le droit d'auteur (ce serait alors une énorme faille). Je te dis ça sans avoir réussi à trouver la licence qui peut être détenue par ton école, mais elle vaudrait à mon sens une lecture assez critique (pour rappel, à défaut de respecter les termes de ce contrat/cette licence, tu n'as pas de droit, et tu es donc contrefacteur).
Librement,