Pourquoi le libre ? et pourquoi pas ?

[Shimegi]

Une chose que j'ai remarqué sur ces forums, c'est qu'ils réunissent pas mal de gens d'horizons, d'âges (semble t il) différents, etc.

Et chacun a une raison de croire en /faire confiance / supporter les logiciels libres. et des raison de douter de leur avenir, certainement.

Personnellement j'ai choisi de soutenir , et d'implanter (puisque c'est une de mes fonctions) les solutions libres dans mon entreprise.

Pourquoi ? parce qu'à mon sens, au delà de la liberté de choix que ça m'offre, je pense que ces solutions redonne un vrai rôle aux personnes. Nous ne vendons plus des heures de développement du soft qu'on utilise dans mon entreprise (enfin si encore un peu :p ), mais des heures de travail. Nous n'achetons plus d'heures de développements d'un logiciel MS à nos fournisseurs en informatique, on leur achète des heures de travail , et de la compétence.

Je crois dans l'avenir des logiciels libres parce qu'ils vont dans le sens de l'évolution : la société s'oriente vers le service, au dépend des secteurs secondaire et primaire.

Je doute cependant, devant des constats : l'inexistence de logiciels incontournables d'un point de vu professionnel (dans mon cas, la CAO) . Ca me parait le principal écueil que rencontrera le libre dans les années à venir : son intégration dans les entreprises qui sortent d'une utilisation de l'informatique "fonctionnel" (bureautique etc) et qui utilisent des applications spécifiques. Entre MS, Adobe et Dassault Systèmes, il y a de quoi avoir quelques doutes

ou pas ?

[Jean-Ni]

Je pense que le modèle économique du libre se cherche encore. Du coup, tant que les industriels ne seront pas sûr du retour sur investissement, ils ne se lanceront pas. Prenons l'exemple de la CAO. Les produits Dassault Systems (je les ai utilisés donc je les connais plutôt bien) sont extrêmement complexes car ce n'est pas seulement du dessin ni de la modélisation 3D. Ces 2 aspects ne sont que 2 briques dans un ensemble beaucoup plus vaste qui va de l'usine virtuelle (avec gestion des flux, des trajectoires d'outils, ...) à la nomenclature détaillée des produits, la gestion des évolutions dans une base de données temps réel. L'infrastructure est donc largement plus étendue que pour une suite bureautique par exemple (il faut nécessairement des serveurs de grande puissance et des stations de travail). De plus, la somme de travail doit être bien plus grande que pour une suite bureautique car si un plantage n'est pas critique pour un traitement de texte, c'est bien différent pour un système de gestion de données techniques sur lequel peuvent travailler des milliers d'utilisateurs en même temps.

Pour un tel système, le simple service ne suffit donc pas (je pense), d'où des licences exhorbitantes mais qui ne servent qu'à des sociétés qui peuvent se le payer et qui en ont vraiment besoin. Quant à se faire concurrencer par le libre, je n'y crois pas trop car les utilisateurs visés ne sont pas les particuliers mais les entreprises d'une certaine taille déjà. Donc il faudrait présenter un code parfaitement déverminé.

Mais bon, OpenOffice est bien basé sur Star Office de Sun donc même si les conditions ne sont pas les mêmes (à mon avis, Sun a fait un coup pour éviter que MS Office devienne la norme partout), peut-être que Dassault libèrera un jour son code, qui de toute façon est pratiquement indissociable d'un support pour l'installation, la maintenance, ...

Personnellement, je trouve que là où le libre est le plus pertinent, c'est pour les logiciels qui ont accès aux données personnelles et qui peuvent/doivent communiquer avec l'extérieur (ce qui n'est pas le cas d'un système CAO).

[dedenimes]

bonsoir, pour completer Jean-Ni, "je trouve que là où le libre est le plus pertinent, c'est pour les logiciels qui ont accès aux données personnelles et qui peuvent/doivent communiquer avec l'extérieur", et aux logiciels spécialisés à certaines catégories de personnes (je pese notamet aux logiciels pour les mal-voyants etc) qui coutent un prix fou. Il y a de l'avenir dans ces niches pour des logiciels libres.