Uno, elle revient sur le contexte trouble de la décision du Conseil Constitutionnel, qui, en censurant certaines dispositions de la loi DADVSI, l'a aggravée (1).
Comme le rappelle l'article :
le Syndicat National de l'Edition Phonographique (SNEP), qui n'a pourtant aucune légitimité démocratique, avait remis un mémoire au Conseil Constitutionnel, qui semble avoir été suivi en grande partie par le Conseil. Ni le SNEP ni l'instance de contrôle de conformité avec la Constitution n'en a donné communication au public.
Guillaume Champeau, pour Ratiatum.com, a demandé il y a 2 mois au Président du Conseil Constitutionnel de rendre public ce fameux mémoire. Ce qui ne fut pas fait (peut être ledit mémoire embarquait-il un DRM empêchant sa diffusion (2) ?)
Guillaume Champeau s'interroge :
Il nous semble qu'il s'agit là d'une grave faille pour la Démocratie. Comment le Conseil Constitutionnel, qui ne connaît pas de contre-pouvoir, peut-il prendre des décisions à l'ombre de mémoires communiqués sous la table par des organisations privées ? Comment peut-il garder ces mémoires à l'abris de toute consultation publique alors qu'ils forment les décisions les plus graves de la Démocratie ; celles qui censurent des dispositions législatives adoptées par les représentants du Peuple ?
Avant de conclure :
Il est absolument nécessaire que le candidat ou la candidate à l'élection présidentielle s'engage à réviser la Constitution pour impulser davantage de transparence et d'équilibre démocratique. Que l'on soit en accord ou non avec le contenu de la loi DADVSI, on ne peut être en accord avec le processus qui a amené à son inscription au journal officiel de la République.
ce qui m'amène à mon deuxième titre...
Deuxio, cette nouvelle nous conduit à nous interroger plus généralement sur l'efficacité du dispositif actuel censé assurer le bon fonctionnement [s]de notre[/s] d'une démocratie : le fonctionnement de nos institutions (déterminé principalement par notre Constitution, mais aussi par les règlements de chacune des assemblées parlementaires...), l'équilibre entre les différents pouvoirs (le rôle croissant du pouvoir médiatique d'une part et du lobbying (voir les fils 1 et 2) d'autre part - parfois les deux conjugués - pose la question de l'indépendance du pouvoir politique).
L'absence de réglementation en ces matières ne peut que favoriser les intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général.
Mais si un dispositif national présentant des garanties démocratiques est nécessaire, c'est hélas insuffisant, compte-tenu du fait que de plus en plus de choses sont décidées à un niveau international, sous forme d'accord entre Etats (il s'agit de traités). Ces décisions prises en dehors de tout contrôle démocratique s'imposent aux parlementaires nationaux qui sont alors contraints de les transposer sans même avoir pu les discuter.
Vient l'inévitable question : comment permettre une prise de conscience citoyenne, préalable indispensable à l'action politique, quand les médias n'y ont pas intérêt ?
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* Je parle de la nouvelle, hein, pas de Saint-Chinian : ne faites pas semblant de ne pas comprendre!
(1) il faut dire aussi que la copie du gouvernement soumise aux parlementaires dans les conditions que l'on connaît relevait de l'amateurisme (évidemment, ne pas définir une infraction c'est embêtant pour appliquer la loi pénale, seul notre Ministre de la Culture et de la Communication - qui blanchit l'argent à ses moments perdus et fait pression sur les directeurs d'information le reste du temps - l'ignorait)
(2) on espère qu'ils ne sont pas allés jusqu'à inclure le DRM des livres "interdits" du roman/film Le Nom de la Rose, qui reste "historiquement" le premier DRM connu à ce jour.
http://libre-ouvert.toile-libre.org/
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