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[brevets logiciels] La Commission européenne a son RDDV

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Sam 23 Sep, 2006 04:52

Faut il s'en réjouir ou le déplorer ?
La Commission européenne a son RDDV.

FFII.fr : La Commission incapable de répondre aux questions du Parlement européen sur l’EPLA

Morceaux choisis :

Totalement incapable d’apporter le moindre renseignement utile concernant l’impact qu’aurait la mise en vigueur de l’EPLA (Accord sur le règlement des litiges en matière de brevet européen) sur les coûts de procédure, l’indépendance des cours de justice, la jurisprudence et les traités déjà ratifiés, M. McCreevy continue d’exalter les vertus supposées dudit accord.

La réponse du Commissaire McCreevy s’est résumée à un texte fumeux concernant la consultation sur la politique de brevet qui vient d’avoir lieu et qui se termine par : « La Communauté n’est pas partie [prenante] à ces négociations et ne peut donc pas se prononcer à cet égard ». Dix jours plus tôt, le même n’en avait pas moins déclaré dans un discours que l’EPLA nécessitait l’implication de la Communauté européenne pour devenir effectif et que le processus était activement suivi par la Commission.

La réponse de M. McCreevy à une question de l’eurodéputé Michel Rocard — à propos d’une analyse de l’OEB mettant en lumière une augmentation significative, dans la plupart des cas, des coûts de procédure en cas de ratification de l’EPLA — fut : « Il n’est donc pas du ressort de la Commission d’analyser la structure des coûts sous l’EPLA », une déclaration en complète contradiction avec des propos tenus cinq jours plus tôt par le même McCreevy, qui affirmait alors avec une candeur qui se voulait désarmante : « L’EPLA offrirait d’appréciables réductions de coûts ».

Toutes les autres questions posées par Messieurs Rocard et Tarabella ont reçu le même style de réponses creuses, soit pour prétendre que la Commission n’était pas dans le rôle d’apporter un commentaire, soit pour avouer qu’elle était dans l’incapacité de le faire.
antistress

Messages : 3854
Géo : Ile de France

Sam 23 Sep, 2006 09:32

antistress a écrit:Faut il s'en réjouir ou le déplorer ?
La Commission européenne a son RDDV.

FFII.fr : La Commission incapable de répondre aux questions du Parlement européen sur l’EPLA


Le problème, ce n'est pas que la Commission a son RDDV, c'est que RDDV et de nombreux autres politiciens
et technocrates partout dans le monde occidental se sont mis à adopter les modes de pensées et les habitutes
qui sont valables en général dans les régimes totalitaires : la vérité et la réalité n'ont aucune espèce d'importance,
l'on peut dire tout et son contraire dans une seule phrase tout en affirmant brutalement que l'on
a raison, on appelle une chose par son contraire (dernier avatar en date, la loi sur la prévention de
la délinquance qui ne parle que de répression), le mensonge vu comme quelque chose de parfaitement
normal (tellement normal que l'on peut en arriver à se demander si ceux qui les profèrent ne pensent
pas que finalement, c'est la réalité qui est fausse, cf la guerre en Irak et la petite citation plus bas), le conformisme aveugle ...

Sur ce sujet, je conseille les livres de John Saul (les bâtards de Voltaire, la civilisation inconsciente, ...)
et pour les admirateurs de Blair, "le royaume enchanté de Tony Blair", de Philippe Auclair.

Pour finir, une petite citation qui en dit bien plus long sur les états psychologiques auxquels
on arrive lorsque l'on pousse ce mode de pensée qui consiste à mettre de façon prioritaire
la communication et le conformisme sur tout le reste...

In the summer of 2002, after I had written an article in Esquire that the White House didn't like about Bush's former communications director, Karen Hughes, I had a meeting with a senior adviser to Bush. He expressed the White House's displeasure, and then he told me something that at the time I didn't fully comprehend -- but which I now believe gets to the very heart of the Bush presidency.

The aide said that guys like me were ''in what we call the reality-based community,'' which he defined as people who ''believe that solutions emerge from your judicious study of discernible reality.'' I nodded and murmured something about enlightenment principles and empiricism. He cut me off. ''That's not the way the world really works anymore,'' he continued. ''We're an empire now, and when we act, we create our own reality. And while you're studying that reality -- judiciously, as you will -- we'll act again, creating other new realities, which you can study too, and that's how things will sort out. We're history's actors . . . and you, all of you, will be left to just study what we do.''

Faith, Certainty and the Presidency of George W. Bush par Ron Suskind, Times Magazine,
akabob

Messages : 63

Sam 23 Sep, 2006 20:13

60 ans après, le totalitarisme revient sur l'europe de l'ouest ....
Une ch'tio peu d'pub :http://www.ina-ich.net/

"L'ignorance n'est pas ne pas connaître, c'est ne pas vouloir connaître."
Ubuntu 11.10 | LibreOffice | GnuPlot | PidGin | irssi | suite Mozilla | VLC ...
Mikelenain

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Messages : 3651
Géo : Lyon

Mar 26 Sep, 2006 09:45

Faut il s'en réjouir ou le déplorer ?
La Commission européenne a son RDDV.


Creevy était ministre des finances en Irlande, où Microsoft est le contribuable le plus important, donc qu'est-ce que tu attends qu'il fasse...

Après avoir voté pour les brevets logiciels en commission européenne, le gouvernement néerlandais a risqué l'adoption d'une motion de censure plutôt que de retirer son vote: Le parlement venait de decouvrir que, contrairement à ce qu'a dit ce même gouvernement, ce retrait d'un vote serait possible, même si cela aurait été une procédure inhabituelle. Suite à cela, le parlement a voté une résolution (pour: 81%) exigant que le gouvernement retire son vote, en revanche, le gouvernement comptait à ce que le parlement ne depose pas de motion de censure fondée sur une manipulation sur les brevets logiciels...

En Allemagne, la ministre de la justice faisait disparaître une étude qui montrait l'opposition forte des petites entreprises contre les brevets logiciels parce qu'elle voulait faire croire aux citoyents (par lesquelles le même gouvernement aurait pu être réélu) que les brevets logiciels seraient utiles pour les petites entreprise. En même temps, elle niait que la directive sur les brevets logiciels allait installer la brevetabilité pure et simple des logiciels, elle préférait de parler de la brevetabilité des inventions implémentée sur un système informatique. Il lui a fallu 6 mois après que SAP se soit déclarer heureux de pouvoir breveter ses logiciels avec cette directive avant d'admettre finalement que la directive sur les brevents logiciels visait à installer des brevets logiciels.

Le 20 decembre 2004 l'UE essayait de faire adopter la directive par un conseil d'agriculture et de la pêche. Un ministre polonais a pu faire reporter le vote parce que l'ordre du jour avait été modifié hors délai. C'était une manoeuvre très utile, mais elle portait uniquement sur la forme. On ne pouvait rien faire sur le fond.

C'est comme ça que ça marche :x
alexnoe

Messages : 254
Géo : Allemagne

Mar 26 Sep, 2006 13:33

antistress

Messages : 3854
Géo : Ile de France

Mar 26 Sep, 2006 23:09



Il serait sans doute bon que la commission, qui se pique de libéralisme, de concurrence
et de liberté de circulation des capitaux et d'ouverture des frontières,
lise le très libéral Bastiat (économiste anti-protectionniste du XIXème siècle), car il y
a des phrases qu'ils feraient bien de méditer, comme
Il suit de là que : --- que consulter exclusivement l'intérêt immédiat de la production,
c'est consulter un intérêt antisocial ; --- que prendre exclusivement pour base l'intérêt immédiat
de la consommation, ce serait prendre pour base l'intérêt général.
[...]
Les lois, qui devraient être au moins neutres, prennent parti pour le vendeur contre l'acheteur,
pour le producteur contre le consommateur, pour la cherté contre le bon marché, pour
la disette contre l'abondance.
Elles agissent sinon intentionnellement, du moins logiquement sur cette donnée : Une nation
est riche quand elle manque de tout.

F. Bastiat, Abondance et disette, Sophismes économiques
akabob

Messages : 63

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