desesperatly a écrit:Allez. Dernière fois que je me fais prendre à ce petit jeu. mais comme je suis quelqu'un de bien élevé, quand on me demande quelque chose poliment (à quel titre d'ailleurs ?? parce que je suis christian vanneste ??), je réponds. Je réponds très vite toutefois (donc sans doute en disant des conneries, mais on en attend pas moins de moi).
merci pour ta réponse que je trouve très claire. Je t'ai interpelé parce que j'avais lu que tu étais "bon juriste" et que tu représentais (plus ou moins) l'industrie musicale et/ou le gouvernement. Et comme c'est l'industrie musicale qui portera les coups de boutoir, je voulais savoir comment elle voyait les choses. Ou disons comment quelqu'un qui partage cette sensibilité voyait les choses.
desesperatly a écrit:En résumé, si j’ai un baladeur qui ne lit que les mp3 et les ogg, et un ordinateur sous Linux que j’utilise avec une version de VLC qui ne supporte pas les DRM (la version d’aujourd’hui) est-ce que :
- Je peux contourner librement les MTP pour copier les fichiers musicaux sur mon baladeur et/ou mon ordinateur sans risquer 750€ d’amende ? (grâce au III de l’amendement 261).
- Mon baladeur est illégal et je risque 750 € d’amende en l’utilisant à cause de l’amendement 261 et son distributeur français risque 3 ans de prison à cause de l’amendement 150 VU ?
- Je garde mon vieux baladeur mp3 toute ma vie et grâce à l'article 7 (ou au III de l'amendement 261 ?) je peux faire autant de copies privées et transferts que je veux via le contournement de tous les DRM du monde, simplement pour pouvoir lire ma musique sur mon vieux baladeur.
Il me semble que, dans l'état du texte, ton balladeur n'est pas illégal. Et que tu peux contourner ta MTP. Ce qui ne rime vraiment à rien puisque ça vide totalement de sa substance la protection des mesures techniques (le texte n'étant en conséquence pas conforme à la directive).
il me semblait bien la même chose, mais en lisant la loi j'avais un doute. L'un des problèmes de cette loi c'est qu'on ne connait pas l'esprit ou la volonté du législateur. Un des effets pervers (pour les tenants des DRM) et bénéfique (pour ceux qui luttent contre les DRM) c'est que cette loi est un parfait épouvantail contre les DRM. Et ça c'est la faute de tous ceux qui ont voulu
"garder une protection cohérente des MTP" (comme tu le dis plus bas)
desesperatly a écrit:Il me semble que l'on aurait du garder une protection cohérente des MTP et prévoir, en aval, des correctifs importants (sur le fondement du droit de la concurrence et du droit de la consommation, pour contraindre les sociétés type Apple à permettre l'interopérabilité et des usages étendus) plutôt que d'ouvrir des possibilités de contournement dont on ne sait pas quand elle joue et quand elle ne joue pas. Tout ce qu'on va obtenir, c'est de l'insécurité juridique.
Le plus simple et le moins cher à mon avis aurait été de faire une croix sur les MTP, mais ce n'est pas le débat ici. C'est d'ailleurs un débat qui n'a jamais vraiment eu lieu. Mais qui devra avoir lieu un jour.
desesperatly a écrit:C'est très joli les amendements sur l'interopérabilité. Mais l'on est en train de faire exploser toute l'économie de la société de l'information.
exactement. C'est précisemment l'un des enjeux de ce qui se passe ici. Et, personnellement, je trouve souhaitable cette explosion (ou disons, cette redistribution, ce passage d'une société de l'information verticale à une société de l'information horizontale). Mais c'est encore un autre débat
desesperatly a écrit:Je sais que je suis quasiment seul ici à le penser, mais je trouve extrêmement triste que certaines personnes (EUCD.info notamment) se soient servi de la technicité du débat pour faire avaler n'importe quoi aux députés. Défendre l'intérêt général, ce n'est défendre l'intérêt de VU et Apple; mais ce n'est pas non plus défendre les intérêts de Stallman et de la FSF, et sacrifier tout et n'importe quoi à la liberté des utilisateurs (et nous le sommes tous; mais le propre de la démocratie, c'est d'accepter de sacrifier les intérêts particulier à l'intérêt général. L'intérêt général, ce n'est pas l'intérêt de tous).
En l'occurence la copie à usage privée n'est pas, ou plus, négociable dans l'esprit de l'immense majorité des gens. Pour beaucoup, ce qu'on achète on le possède. Le seul moyen que vous ayez de faire accepter des DRM c'est que le prix du CD DRMisé soit de 4 €. Là oui, les gens accepteraient de passer d'un modèle d'achat à un modèle de location à longue durée.
Mais à 20 €, ça ne passera jamais, je pense.
desesperatly a écrit:Tout ce qu'on va réussir à obtenir, c'est que les contenus soient encore moins faciles d'accès en ligne.
Faites une plateforme payante d'accès en ligne sans DRM de haute qualité à prix raisonnable (50centimes la chanson, 5€ le CD complet), et qui (option) puisse être fournie en musique par les internautes sous certaines conditions (plateforme au dessus des labels, société de redistribution), et vous faites fortune en sauvant la musique. Mais dépêchez-vous : si vous ne le faites pas, je le fais
desesperatly a écrit:Mais attendons le vote du sénat avant de tirer des conclusions.
certes...
Mais une attente active alors
En tout cas merci pour tes réponse.
Mais elles ne sont pas partagées par tous :
Vanneste, je crois, avait dit il faudra que Linux mette des DRM dans ses logiciels.
Et toi tu dis "VLC n'est pas visé". Donc dans ce cas Linux se ficherait complètement de mettre des DRM.
C'est pourquoi je ne suis pas sûr du tout que VLC ne soit pas visé. Mais partons sur cette hypothèse (qui me plait).
On est donc dans une impasse :
- l'interopérabilité tue les DRM puisqu'il est facile de crée un appareil et/ou un système d'exploitation incompatible avec aucune DRM : exception pour interopérabilité, et je me joue des DRM sans être inquiété.
- ne pas autoriser l'interopérabilité et pénaliser le contournement des DRM tue le commerce et offre de beaux jours à stopdrm.info
- obliger l'interopérabilité et pénaliser tout contournement des DRM : je suis contre, mais ça aurait pu passer. Là, c'est trop tard.
Si toutefois c'est la voie choisie, la copie privée se poursuivra via la voie analogique, comme avant, mais c'est stupide de la part de l'industrie : le résultat audio est exactement le même. Elle dépensera des fortunes en DRM et en opération de com et en ingéniérie d'interopérabilité, pour que dalle.
On en revient donc au point de départ : pour la musique en tout cas, les DRM c'est un suicide de la part de l'industrie du disque et des artistes. Les consommateurs n'en veulent pas, ça coûte de l'argent, c'est inefficace. La seule conclusion que je puisse en tirer c'est que les commerciaux des boîtes de DRM sont très très bons pour avoir réussi à fourguer ça aux majors
