Page 7 sur 7Précédent 1 ... 3, 4, 5, 6, 7Nombres premiers illégaux

[François Battail]

Un nombre premier est une simple information, pas une oeuvre. Il ne porte pas l'empreinte de la personnalité d'un auteur. La publication de nombres premiers est libre.

Justement ce qu'explique cet article est qu'une œuvre (en l'occurrence un programme informatique) peut être représentée sous la forme d'un nombre premier (ce qui n'a d'ailleurs rien de nouveau si l'on se souvient de la machine de Turing).
Par conséquent publier et spécifier que ce nombre correctement interprété correspond au programme de déchiffrage DeCSS (interdit de divulgation publique aux États-Unis) serait un délit.
Le nombre premier à lui seul ne peut bien sûr pas être illégal. Néanmoins l'interaction fond / forme est toute à fait intéressante surtout en droit américain ou le « Free Speech » vient compliquer les choses.
Alors si demain une méthode générale permettait d'associer à un programme (au hasard qui permettrait le contournement de DRM) un nombre premier et que ces nombres premiers soient diffusés sans indication directe de ce qu'ils représentent, comment le droit pourrait-il s'adapter ?

[*genium*]

...Un nombre premier est une simple information, pas une oeuvre. Il ne porte pas l'empreinte de la personnalité d'un auteur. La publication de nombres premiers est libre.

Certes desesperatly, mais il n'est pas possible de dissocier la représentation numérique d'un algorithme Prenons l'exemple de "la suite Fibonacci", connue depuis le Moyen Age: en partant du chiffre 1, si vous lui ajoutez le nombre qui précède, vous obtenez la suite que voici >> 1+0 donne 1; 1+1 donne 2; 2+1 donne 3; 3+2 donne 5; etc. La suite s'écrira donc: 0,1,1,2,3,5,8,13,21,34,55,89, etc. Et si vous calculez le rapport entre deux nombres successifs de cette suite, vous obtiendrez un nombre transcendant (qui comme le nombre pin'a pas de fin). Il s'écrit 1,618 suivi d'une infinité de décimales.... Il n'est donc pas farfelu d'assimiler la publication de ce nombre à un contournement d'une mesure technique de protection si son algorithme s'appuyait sur la suite de Fibonacci... Aujourd'hui, les spécialistes s'accordent à penser que les nombres univers recèlent en leur coeur tous les algorithmes possibles et imaginables... L'article cité et l'idée de nombres illégaux ne me semblent donc pas si farfelus... C'est un peu tordu tout ça , mais bon... mais il y plus puissant: Chaque impulsion bianire gravée sur un DVD peut être décrite par la fonction delta de Dirac... Et les algèbres de Von Neumann permettent la manipulation du "moteur mathématique" concentré en tout point... En fait, tout point n'est plus un objet physique (impulsion binaire), mais un "être mathématique"; une information qui peut être entièrement décrite par les algèbres de Von Neumann... Que l'on traine tout ça devant les tribunaux, et l'on va rigoler

[moddeur]

Le fait que le nombre soit premier ou pas importe peu. Un code informatique c'est juste un nombre, une suite de caractères. Vivement qu'on trouve le premier mp3 drm-isé contenant le code casser sa protection. Ca, ce sera du high score .

Bien vu! Ce sera ludique et informatif.

Tant qu'on est sur ce type de sujet, et je ne sais pas si cela a déjà été dit, les Newsgroups permettant d'échanger des fichiers, et pléthore de FAI fournissant un abonnement aux News (news.free.fr pour "Free" etc), les FAI concernés seront-ils désormais passibles de 3 ans de prison et 300 000 euros d'amende?. La communauté scientifique, pour ne citer qu'elle, les utilise beaucoup, lui faudra-t-elle alors des abonnements à des Newsgroups payants? Le protocole NNTP deviendra-t-il illégal? Affaire à suivre.

[Mister V]

Pour revenir sur la supression de l'article wikipedia :

Cet article, en plus de sont explication assez interessante sur le rapprochement entre un nombre et un programme informatique, est également, et même surtout selon moi, une manière humouristique de présenter une situation ridicule amené par certaines lois.


De plus, je pense que le point soulevé par cet article est effectivement interessant, voir même inquiétant :

Un programme informatique compilé est simplement un nombre, qui sera interprété par une machine.

Si le programme est illégale, et que la mise à disposition de ce programme est illégale, qu'en est-il du nombre et de la mise à disposition du nombre ?

Peut-on différencier le nombre du programme, alors que le nombre représente exactement la totalité du programme ?

En mettant le nombre à disposition, je met également le programme à disposition. Comment la justice interpretera le problème lorsqu'un accusé répliquera qu'il ne mettait pas à disposition un programme mais simplement un nombre ? Comment la justice interpretera le problème lorsqu'un industriel accusera wikipedia de mettre à disposition un programme illégale dans l'article sur les nombre premiers illégaux ?

Car c'est un fait, dans l'article Wikipedia, il est bien mis à disposition la totalité d'un programme permettant le contournement d'un DRM, et il est en plus mentionné dans cet article la nature du programme. Mais le programme n'est présenté que sous la forme d'un nombre. Alors comment interprété cela ?

Même si l'article présente les choses de manière un peu extravagante, c'est malgré tout une question et une reflexion très interessante, qui ne merite pas la suppression, ni les mauvais traitement que lui inflige desesperatly.

[Téthis]

Puisque vous semblez vous intéresser aux nombres, un CPU interprète des nombres, il ne connait rien à l'art ou à la propriété intellectuelle. Un CPU est composé d'un ou des décodeurs d'instructions (opcode) et d'un programme qui va exécuter les opérations relative à l'instruction qu'il a décodé (accés mémoire, opérations binaires, sauts,...).

si on se place du côté CPU, tout est nombre. que ce soit un programme propriétaire top secret blindé de brevets ou un autre en GPL.

Code: Tout sélectionner

DB0424        fild dword ptr [esp]
83C4 04       add esp, 4
DEC1          faddp st(1), st(0)
83EC 08       sub esp, 8
DD1C24        fstp qword ptr [esp]
FF75 08       push [arg.1]
E8 65050000   call <jmp.&Lua.lua_pushnumber>
83C4 0C       add esp, 0C
31C0          xor eax, eax

La première colonne est l'instruction telle qu'elle apparaît dans le binaire. La deuxième est l'instruction décodée pour être lisible par un humain.

Il s'agit d'un extrait d'un programme que j'ai écrit. Qu'on ne vienne pas me dire que je suis un pirate connu du FBI qui diffuse des portion de code pour aider au contournement de protections logicielles.