Mer 22 Fév, 2006 11:31
Plus sérieusement, l'industrie souhaite imposer un format haute-définition protégé pour renouveller les achats.
Le DVD, comme la VHS (ou les CD pour la musique), arrive à la fin d'un cycle. L'industrie cinématographique ne se rémunère pas sur les seules nouvelles sorties : elle engrange aussi, comme l'industrie du disque, de gros bénéfices sur les fonds de catalogue. Voyez comment un DVD, comme celui de "Les Bronzés", se vend bien : c'est un film pourtant archi amorti, diffusé maintes fois à la télévision et vendu autrefois en VHS. Une fois que le consommateur a acheté ce DVD essentiel à sa collection, et, avec celui-ci tous ses films cultes préférés (La Grande Vadrouille, Le Gendarme de St Tropez, ... c'est un vrai cinéphile), il n'achetera plus que des nouveautés, des sorties récentes donc beaucoup moins de films en fait : cela finit par devenir un "manque à gagner" réel du point de vue de l'industriel. Que faire dans ce cas ? Sortir un nouveau format, potentiellement plus attrayant, pour inciter le consommateur à acheter de nouveau sa collection.C'est là qu'intervient le format "Haute Définition" avec DRM (les DRM, c'est bien, cela permet, dans l'avenir, de contrôler encore plus le marché).
Les industriels ont les moyens de mettre la pression : dans quelques années, quelques films, des blockbusters, puis une majorité ne sortiront qu'en format "haute-définition", les matériels compatibles seront en vente partout et le matériel récent (comme celui de Samsung) également. Si les utilisateurs achètent ces nouveaux DVD, si ce chantage (comment le qualifier autrement ?) fonctionne et bien le consommateur sera encore un peu plus asservi par les multinationales (vive les DRM !).
Est-ce que nous sommes tous, pour une qualité d'image et de son un peu élevée, prêt à accepter les DRM et vendre un peu plus notre âme ? Je vais être un poil philosophe : et si on adoptait simplement la posture du sage (il parait que le Dalaï Lama reste fidèle à ses VHS et vinyles conformément aux préceptes des anciens...) ? Si on se contentait de l'excellente qualité déjà atteinte par les DVD actuels ? Si on faisait du marché de la "haute définition" un gigantesque flop, est-ce que le plan des vils industriels ne serait pas voué à l'échec ?
A défaut de fonder une religion ou une secte, je propose donc une philosophie, pratique et abordable par tous, que maître Yoda (non remastérisé) lui-même ne renierait pas : "point trop ne faut de qualité, si ton âme tu souhaites garder".