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Page 1 sur 41, 2, 3, 4 Suivantprojet de loi DADVSI : l'aspect juridique

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Lun 28 Nov, 2005 12:08

Ce fil a pour objectif de regrouper les aspects juridiques au sujet du projet de loi relatif au droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information (DADVSI pour les intimes) : le projet lui-même, ses amendements (= propositions de modifications du projet de loi), ses analyses juridiques, etc.

Il sera enrichi au fur et à mesure de nos lectures et de l'actualité. N'hésitez donc pas à y rajouter de la matière.
  • le dossier législatif sur legifrance :
    On y trouve l'exposé des motifs (= la justification de ce projet de loi, par leurs auteurs) et le projet de loi, dans l'état actuel de sa rédaction.

    Il est également disponible (au format pdf) sur le site du Ministère de la Culture :
    projet de loi DADVSI.
Dernière édition par leto_2 le Dim 04 Déc, 2005 12:26, édité 1 fois au total.
leto_2

Messages : 2305

Mar 29 Nov, 2005 18:28

Je crois qu'il serait intéressant de rajouter un document important

http://europa.eu.int/eur-lex/pri/fr/oj/dat/2001/l_167/l_16720010622fr00100019.pdf
Le texte de la directive du Parlement européen et du Conseil du 22 mai 2001
sur l'harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de
l'information.
Qui est le texte de base puisque c'est sa tranposition qui est la source de ce débat. A noter qu'y figure également l'exposé des motifs.

Pour information : il faut signaler que la France a été condamné le 27 janvier 2005 par la Cour de Justice des Communautées européennes pour non transposition dans le délai prescrit de la Directive 2001/29/CE (je ne reproduis pas l'arrêt qui fait 5 lignes et qui n'est qu'une constatation de non transposition)
dejepe

Messages : 70

Mar 06 Déc, 2005 15:23

Je pense que le projet de loi DADVSI crée une confusion grave entre les médias numériques "standards" (type CD ou DVD...) et les médias "propriétaires" (type cartouches de jeux vidéos...) en voulant faire bénéficier les industriels de tous les avantages présentés aujourd'hui par ces deux types de solutions techniques et en prétendant spolier les consommateurs de l'ensemble des avantages qu'ils peuvent trouver aujourd'hui dans l'une ou l'autre de ces formules.

De plus, le texte même et la publicité qui en est faite sont très ambigüs sur le sort réputé des éditeurs qui ne souhaiteraient pas "manger de ce pain là" et rester sur le schéma actuel. En bonne logique on pourrait croire que ces éditeurs ne seraient pas impactés par cette loi et devraient voir leurs ventes se développer pour cette raison. En fait, il semble que la loi serait applicable même en l'absence de recours des propriétaires véritables des droits en question et même en cas de volonté affirmée de leur part de tolérer une "certaine marge" de violation de ces droits dans des cas décrits. En tout état de cause, le texte est clairement conçu pour les empècher de bénéficier de l'avantage commercial légitime que pourrait avoir pour eux une stratégie librement décidée de "laxisme contrôlé" dans ce domaine.

Enfin, au niveau légal, on a des raison de croire que ni les éditeurs ni le législateur ne pensent véritablement arriver à contraindre les utilisateurs d'utiliser exclusivement des "dispositifs de lecture agéés" pour lire les ouvrages dont ils seront légitimement propriétaires.
Sur ce point là, on assiste donc à une véritable instrumentalisation du droit, dans le but non pas, de préciser ce qui est licite et ce qui ne l'est pas, mais dans celui de placer les utilisateurs de bonne foi dans une position de faiblesse vis à vis des éditeurs et de permettre à ceux-ci d'augmenter leurs marges commerciales vis à vis de leurs clients devenu ainsi des délinquants réputés.

Il s'agit là d'un délit d'incitation au vol sur une échelle inconnue jusque là, de la part d'un certain nombre d'éditeurs de musique et de l'état.


plus sur ce thème dans le sujet suivant :
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?t=12376
laurent2

Messages : 37

Mar 06 Déc, 2005 15:27

bonjour laurent2 et bienvenue,

peux tu fusionner ton message précédent dans ce fil 'aspects juridiques' stp ? pour une meilleure lisibilité il est préférable d'avoir un fil unique regroupant les différentes contributions juridiques, quitte à ouvrir ensuite des fils spécifiques pour des questions plus précises.

il y a également une question sur la différence entre 'logiciels' et 'programmes' dans le projet de loi. un avis ?
LS.

Messages : 3602

Mar 06 Déc, 2005 15:54

LS. a écrit:bonjour laurent2 et bienvenue,

peux tu fusionner ton message précédent dans ce fil 'aspects juridiques' stp ?



pas de problème :



Le professeur Hugenholtz de l'Université d'Amsterdam, avait déjà écrit en 2000, que la "Copyright Directive" du 25/11/00 de l'Union Européenne était probablement dénuée de bases légales, et donc illégale. En effet, cette directive a été prise sur la base du Traité d'Union Européenne alors que l'article 230 de ce traité précise que l'objet de celui-ci est uniquement "de faciliter le mouvement des biens et la liberté des services". Ainsi aucune directive de la Commission Européenne dont l'objet serait sensiblement différent de ceux-ci ne peut valablement être fondé sur ce traité. Sur ce point, il existe en particulier une jurisprudence apparemment établie (affaire C-376/98 du 05/09/00 Allemagne c. Parlement Européen...)

voir: http://www.ivir.nl/publications/hugenholtz/opinion-EIPR.html



Concernant le projet de loi DADVSI, je suis choqué de la logique suivie par le législateur pour changer la loi dans le sens voulu par certains éditeurs, alors qu’un cadre législatif ancien, considéré jusqu’à présent comme satisfaisant existe aujourd'hui pour protéger complètement leurs droits.
Bien plus, on doit constater que ces éditeurs ont librement pris la décision de ne pas utiliser ce cadre législatif, parce qu’ils considèrent comme commercialement avantageux pour eux de faciliter la lecture de leurs ouvrage avec des équipements génériques et d’en rendre possible la copie.
Ainsi, on a toutes les raisons de croire que le projet de loi DADVSI n’a pas réellement pour but d’empêcher la lecture d’ouvrages électroniques avec des équipements non formellement autorisés à cette fin par les éditeurs, mais a pour but réel de placer délibérément dans l’illégalité une grande partie des acheteurs de ces ouvrages, cette illégalité réputée étant alors considérée par ces éditeurs comme un moyen pour eux d’améliorer leur « position marketing » dans le cadre des relations client fournisseur, et donc d’augmenter leurs marges.
Il y a ici une dérive très inquiétante, où le droit ne sert plus à préciser ce qui est licite et ce qui ne l’est pas, mais est au contraire instrumentalisé dans une logique qui est en fait une logique marketing, et ceci en projetant délibérément dans l’illégalité de très nombreux utilisateurs, dont une grande partie ne sont clairement pas en position de comprendre et de maîtriser les techniques qu’ils utilisent ainsi que les implications administrative de ces techniques.
Il y a donc apparemment ici délit d’incitation délibérée au vol, de la part de ces éditeurs et de la part des élus qui se montrent si empressés à défendre ainsi leurs intérêts commerciaux.





Je reprends ici cet argument de façon un peu plus développée :


1) Protections satisfaisantes offertes par le cadre législatif actuel

Le cadre légal actuel permet très facilement de réaliser des médias et des matériels de lecture permettant la vérification très complète des droits de l’utilisateur par rapport à l’ouvrage et protégeant totalement les intérêts des éditeurs, sans qu'il soit en rien nécessaire de modifier la loi.
En effet, il est très facile à un industriel d'inventer un nouveau type de média numérique, de protéger complètement les droits intellectuels au média lui-même et aux matériels de lecture correspondants, et de passer des accords contractuels avec les entreprises d'éditions et/ou partenaires industriels qu'il souhaite afin d'utiliser ce nouveau média exclusivement dans un cadre contractuel qui leur agrée. Ce cadre pouvant très facilement interdire la commercialisation de matériels de copie individuels et/ou limiter l'accès des lecteurs à certains ouvrages de ce type. La protection est alors complètement acquise grâce à la protection des droits industriels liés au nouveau média et grâce au cadre contractuel existant entre le détenteur de ces droits et les éditeurs utilisant le média.


2) Volonté des éditeurs de ne pas utiliser ces protections pour des raisons commerciales librement acceptées par eux

Depuis une vingtaine d'années environs, on assiste à l'éclosion d'un certain nombre de médias dit "standards" (par ex. mini-cassettes, cassettes VHS, CD, DVD....), dont les concepteurs ont décidé d'abandonner, ou de céder à des conditions très généreuses, leurs droits industriels. Ceci a permis l'éclosion d'industries importantes, à la foi en ce qui concerne la fabrication de ces médias, celle des matériels de lecture ou d'écriture correspondants et l'édition d'ouvrages utilisant ces médias.

Les éditeurs qui ont fait le libre choix d'utiliser ces médias standards l'ont fait parce qu'ils souhaitaient bénéficier d'un effet de masse, considérant que leurs prospects disposaient vraisemblablement déjà d'équipements de lecture approprié, du fait même de l'ouverture et de l'universalité du média en question. A l'inverse, l'utilisation éventuelle de médias et d'équipement de lecture "non standards" pouvait pénaliser commercialement ces éditeurs dans la mesure où ils étaient fondés à craindre que leurs prospects ne souhaiteraient pas acquérir ces équipements particuliers pour lire leurs ouvrages, et donc n'achèteraient probablement pas ces ouvrages.



3) De l’incitation délibérée au vol considérée comme une technique marketing comme une autre

Aujourd'hui on est donc devant le cas ou ces éditeurs demandent au législateur de considérer comme un délit la lecture d'un ouvrage écrit sur un média numérique standard, en utilisant un dispositif de lecture standard (par exemple un PC utilisant un Freeware non formellement agréé par l'éditeur....), et ceci, alors même que les éditeurs qui ont choisi ces médias l'ont fait en totale connaissance de cause, parce qu'ils considéraient comme un avantage commercial pour eux de faire en sorte que leurs clients puissent lire ces ouvrages sans êtres contraints d'acheter des matériels de lecture non standards.



4) Délit apparent de complicité d’incitation au vol par nos élus

Que de méchants éditeurs souhaitent avoir le beurre et l'argent du beurre, et que, après avoir choisi librement le format CD dans l'intention claire et avouée de permettre la lecture de leurs ouvrages sur n'importe quel PC, ils prétendent maintenant faire fabriquer une loi sur mesure pour mettre artificiellement dans l'illégalité la grande majorité de leurs clients, n'a rien de surprenant en soi. Tout le monde a compris que les freeware de lecture de CD continueront a exister sur Internet (ne serait-ce qu'aux US...) et que de très nombreux utilisateurs les installerons sur leurs machines, dans de nombreux cas sans comprendre, ni la manipulation, ni les problèmes qu'elle est réputée poser. De la part des éditeurs, qui peuvent à n'importe quel moment faire le choix de médias non standards protégeant parfaitement leurs droits dans le cadre juridique actuel, il ne s'agit jamais que d'une instrumentalisation du droit dans le seul but de gagner du fric, et ceci quelqu'en soient les conséquences par ailleurs.

Pour l'état et le législateur, il y a quand même un pas qui est en passe d'être franchi : le délit d'incitation au vol ou de complicité d'incitation au vol. En effet, à partir du moment ou il est avéré que des éditeurs font tout ce qui faut pour pousser le maximum de gens à commettre des délits parce que c'est la conclusion à laquelle ils sont arrivée quand à la meilleure manière pour eux de gagner du fric (peut être demains il vendront de la drogue ou ils feront des casses....), on est légitimement en droit de considérer que ces industriels sont eux même coupables d'incitation aux vol sur une assez grande échelle et que l'Etat Français parait bien évidemment complice de ce délit.




5) Etat délictueux ou criminel ?

Il est piquant de noter qu’à l’heure ou le garde des sceaux verse des larmes de crocodile sur l'affaire d'Outreau, le "système Français" semble continuer a montrer un parti pris évident pour les délinquants et autres criminels et contre les citoyens « normaux » dont le seul tort est d’être honnêtes et respectueux des autres.
Le projet de loi DADVSI correspond très bien à cette dérive actuelle de l’état français et permet notamment, pour citer une phrase de Churchill concernant l’ancienne Union Soviétique de faire en sorte que la France devienne le pays où « tout ce qui est permis est interdit…. ».





LS. a écrit:
il y a également une question

RilaX a écrit:Salut,
J'etais en train de lire ce projet de loi, et je suis tombé sur un passage qui m'intrigue (je ne suis pas juriste) :
Art. L. 331-5. - Les mesures techniques efficaces destinées à empêcher ou limiter les utilisations non autorisées par le titulaire d’un droit d’auteur ou d’un droit voisin du droit d’auteur, d’une œuvre, d’une interprétation, d’un phonogramme, d’un vidéogramme ou d’un programme, sont protégées dans les conditions prévues au présent titre. Ces dispositions ne sont pas applicables aux logiciels ;


Alors je me pose une question : quelle est la difference entre un programme et un logiciel ?
Un logiciel n'est il pas un programme par définition ?
Je suis perplexe.



sur la différence entre 'logiciels' et 'programmes' dans le projet de loi. un avis ?




ce que je crois comprendre, c'est que cette distinction byzantine est liée au besoin de non contradiction avec une loi d'il y a #15 ans, unique au monde, qui a explicitement exclu les professionels français de l'informatique du bénéfice des droits artistiques personnels sur leur "oeuvre".

Au titre de cette loi, tout citoyen français est implicitement un artiste et bénéficie donc de la législation correspondante, sauf les informaticiens français qui sont donc des citoyens de seconde zone de ce point de vue.

Comme les jeux vidéo sont des programmes informatiques et que leurs éditeurs, sinon leurs auteurs, bénéficient néanmoins de droits de propriétés artistiques sur ces oeuvres, je comprends que nos législateurs énarquo-totalitaires en sont arrivé à distinguer les ouvres d'art à proprement parler (exemple: morceaux de musiques enregistrés), les "programmes bénéficiant d’un droit voisin du droit d’auteur" (exemple: jeux vidéo, les éditeurs bénéficient en fait du droit d'auteur alors que les auteurs n'en bénéficient pas....) et les "logiciels" (ne sont plus couvert, en France, par le droit d'auteur au sens artistique sous quelque forme que ce soit).

Demain, ils exlueront les coiffeurs du régime des droits d'auteur artistiques, et après demain...
laurent2

Messages : 37

Mar 06 Déc, 2005 16:56

LS. a écrit:
il y a également une question

RilaX a écrit:Salut,
J'etais en train de lire ce projet de loi, et je suis tombé sur un passage qui m'intrigue (je ne suis pas juriste) :
Art. L. 331-5. - Les mesures techniques efficaces destinées à empêcher ou limiter les utilisations non autorisées par le titulaire d’un droit d’auteur ou d’un droit voisin du droit d’auteur, d’une œuvre, d’une interprétation, d’un phonogramme, d’un vidéogramme ou d’un programme, sont protégées dans les conditions prévues au présent titre. Ces dispositions ne sont pas applicables aux logiciels ;


Alors je me pose une question : quelle est la difference entre un programme et un logiciel ?
Un logiciel n'est il pas un programme par définition ?
Je suis perplexe.



sur la différence entre 'logiciels' et 'programmes' dans le projet de loi. un avis ?



Les programmes dont il est question sont les programmes audiovisuels (voir l'article L. 216-1 du CPI) ; pas les programmes d'ordinateur.
Alors, bien sûr, on peut brôder comme laurent2 sur les intentions de nos "législateurs énarquo-totalitaires" et sur des affirmations fondées sur on ne sait trop quoi. Le mieux est peut-être, d'abord, de prendre le temps de la compréhension et d'ouvrir un Code de la propriété intellectuelle...
desesperatly

Messages : 625

Mar 06 Déc, 2005 17:15

desesperatly a écrit:
Les programmes dont il est question sont les programmes audiovisuels (voir l'article L. 216-1 du CPI) ; pas les programmes d'ordinateur.
Alors, bien sûr, on peut brôder comme laurent2 sur les intentions de nos "législateurs énarquo-totalitaires" et sur des affirmations fondées sur on ne sait trop quoi. Le mieux est peut-être, d'abord, de prendre le temps de la compréhension et d'ouvrir un Code de la propriété intellectuelle...




en fait il faut comprendre que
- un "programme audiovisuel" c'est un programme éventuellement interactif et à base d'instructions numériques, qui est utilisé principalement pour les loisirs et qui affiche des formes et des images sur des écrans vidéos de consoles de jeux ou d'ordinateurs.
- un "progiciel" c'est un programme interactif, utilisé principalement à titre professionel, et qui affiche le résultat de ses calculs sur des écrans d'ordinateurs ou de consoles graphiques.

par un exemple un "simulateur de vol", c'est apparement un programme audiovisuel le Dimanche quand on l'utilise pour jouer et çà devient un progiciel le Lundi quand on l'utilise pour enseigner le pilotage des petits avions.

C'est curieux comme quoi le fait de rétablir certaine vérité provoque des réactions bizares de certaines personnes. Je suppose que l'énarquo-totalitarisme est un club assez agréable à fréquenter, où il fait bon chaud et dont les membres ont l'habitude de se serrer les coudes....
laurent2

Messages : 37

Mar 06 Déc, 2005 18:59

Les programmes dont il est question sont les programmes audiovisuels (voir l'article L. 216-1 du CPI) ; pas les programmes d'ordinateur.
Alors, bien sûr, on peut brôder comme laurent2 sur les intentions de nos "législateurs énarquo-totalitaires" et sur des affirmations fondées sur on ne sait trop quoi. Le mieux est peut-être, d'abord, de prendre le temps de la compréhension et d'ouvrir un Code de la propriété intellectuell

Recentrons les choses. Personne ne prétend interdire BMG/Sony de protéger ce qu'il considère
à tord ou à raison comme ses oeuvres, programmes, produit ou tout ce qu'on voudra.
Si Sony/BMG le souhaite, il peut inventer son propre format, ses propres lecteurs, et y
mettre tous les droits qu'il voudra.
Là où BMG/Sony se trompe, c'est lorsqu'il veut le faire sur les bases d'un format qui
ne leur appartient pas (le CD), et sur des machines (nos ordinateurs) qui ne leur appartiennent
pas.
Que BMG/Sony sorte sa solution CD_Box avec ses cartouches Music_CD_Box, et personne
ne trouvera quoi que ce soit à redire.
Imagine ta télévision qui informerait TF1 ou France truc, et ce sans ton consentement, sur ton
activité de téléspectateur, tu trouverais ça normal ? Si oui, cher ami, alors commence par nous
envoyer ton adresse, tes idées politiques, tes orientations sexuels, tes croyances, l'heure où
tu te couches, celle où tu te lèves, et enfin la liste de tout tes CD, DVD, livres, journaux,
avec la liste des 10 000 derniers sites que tu as visité, ainsi que la liste complète de tes
contacts internet, et là, je croirais que tu penses ce que tu dis et crois fortement au monde
que tu sembles défendre. Si ta volonté d'appartenir à la communauté humaine passe par
la publication naïve de ce qui est encore de l'ordre de la vie privée, je te souhaite grandement
de ne jamais avoir une seule idée qui puisse contrarier un tant soit peu cette même communauté.
Cordialement,
v/
vslash

Messages : 110

Mar 06 Déc, 2005 20:43

Bonjour,

Là où BMG/Sony se trompe, c'est lorsqu'il veut le faire sur les bases d'un format qui
ne leur appartient pas (le CD),

Heuh, si pour la paternité, non pour la propriété. Il y a 20 ans, alors chez Philips, j'ai participé au développement du premier CD-ROM multimédia, en collaboration avec Sony. Le standard du format définissant ce CD-ROM appelé "green book" est leur oeuvre mais fut public dès le début. Par contre la technologie du principe du CD a été brevetée par Philips qui a autorisé Sony à l'utiliser (en échange croisé d'autres brevets). Cependant, ces brevets sont tombés dans le domaine public maintenant.

A part cela, j'ai deux observations :

1 Sur la légitimité de verrouiller les supports standards : pas très légal en effet. Par analogie avec le parc de routes gratuites et standards, opposé au parc des autoroutes propriétaires et payantes, cela reviendrait à rendre toutes les routes propriétaires et payantes et à légitimer le fait de créer des dispositifs interdisant d'utiliser des routes gratuites. Le hic est que les routes gratuites existaient bien avant les gouvernements et sont d'un usage public massif. De même, comme il a été dit, les supports Cd et DVD sont du domaine public maintenant, les états ne les ont pas inventés, ces états ne peuvent donc pas décréter qu'ils soient tous verrouillés maintenant parce qu'ils contiennent du contenu protégé.

2 De quoi parle t-on quand on parle de copie? Cette question n'est jamais abordée : il est légitime d'interdire qu'un très bon peintre fasse une copie parfaite de la Joconde et la montre, l'expose etc au point que personne ne verrait la différence puisque la copie serait 100% identique. Par contre moi-même (peintre très amateur), je suis en droit de faire une mauvaise copie de la Joconde et de prendre plaisir à la regarder.
Il en est de même des copies numériques. Il existe toute une échelle de qualité de copie numérique. Qu'est-ce donc qui est interdit? La copie 100% conforme à l'original? Si c'est le cas, les utilisateurs de mp3 peuvent dormir tranquille, leur copie est en effet de "qualité numérique" 5 à 10 fois inférieure à celle de l'original. La qualité auditive est elle, sujette à interprétation. Je peux très bien prétendre que ma copie personnelle de la Joconde me donne la même impression que l'original. Heuh, est-il interdit d'enregistrer une chanson sur ma radio FM, qui sera de bonne qualité pour moi, mais inférieure à l'original?

Un avis d'expert?
Cordialement
smr78

Messages : 1

Mar 06 Déc, 2005 21:04

smr78 a écrit:
Heuh, si pour la paternité, non pour la propriété. Il y a 20 ans, alors chez Philips, j'ai participé au développement du premier CD-ROM multimédia, en collaboration avec Sony. Le standard du format définissant ce CD-ROM appelé "green book" est leur oeuvre mais fut public dès le début. Par contre la technologie du principe du CD a été brevetée par Philips qui a autorisé Sony à l'utiliser (en échange croisé d'autres brevets). Cependant, ces brevets sont tombés dans le domaine public maintenant.




Attention, les droits industriels adhérents à un produit tel que le CD-ROM multi-média sont imprescriptibles. Si d'autres industriels que leurs créateurs sont autorisés à en fabriquer, c'est uniquement parce que les détenteurs des droits industriels les ont autorisés à le faire, et ceci sans limitation dans le temps.
Les brevets sont un autre problème. au bout d'un "certain temps" (à l'échéance des brevets....) des sociétés concurentes peuvent utiliser les mêmes principes de base que les CD-ROM, mais à priori, non pas fabriquer des CD-ROM identiques à ceux des détenteurs des droits industriels.
Donc si tout un chacun a le droit de fabriquer des CD-ROM c'est bien parce que son inventeur (Philips) a librement décidé de permettre cela. Rien ni personne ne les contraignait à le faire, sauf peut être la crainte que d'autres industriels ne réussissent à imposer un "standard" différent....


smr78 a écrit:
A part cela, j'ai deux observations :

1 Sur la légitimité de verrouiller les supports standards : pas très légal en effet. Par analogie avec le parc de routes gratuites et standards, opposé au parc des autoroutes propriétaires et payantes, cela reviendrait à rendre toutes les routes propriétaires et payantes et à légitimer le fait de créer des dispositifs interdisant d'utiliser des routes gratuites. Le hic est que les routes gratuites existaient bien avant les gouvernements et sont d'un usage public massif. De même, comme il a été dit, les supports Cd et DVD sont du domaine public maintenant, les états ne les ont pas inventés, ces états ne peuvent donc pas décréter qu'ils soient tous verrouillés maintenant parce qu'ils contiennent du contenu protégé.

2 De quoi parle t-on quand on parle de copie? Cette question n'est jamais abordée : il est légitime d'interdire qu'un très bon peintre fasse une copie parfaite de la Joconde et la montre, l'expose etc au point que personne ne verrait la différence puisque la copie serait 100% identique. Par contre moi-même (peintre très amateur), je suis en droit de faire une mauvaise copie de la Joconde et de prendre plaisir à la regarder.
Il en est de même des copies numériques. Il existe toute une échelle de qualité de copie numérique. Qu'est-ce donc qui est interdit? La copie 100% conforme à l'original? Si c'est le cas, les utilisateurs de mp3 peuvent dormir tranquille, leur copie est en effet de "qualité numérique" 5 à 10 fois inférieure à celle de l'original. La qualité auditive est elle, sujette à interprétation. Je peux très bien prétendre que ma copie personnelle de la Joconde me donne la même impression que l'original. Heuh, est-il interdit d'enregistrer une chanson sur ma radio FM, qui sera de bonne qualité pour moi, mais inférieure à l'original?

Un avis d'expert?
Cordialement



Malheureusement c'est de la morale et pas du droit
Au niveau du droit, si une multinationale, Sony pour ne pas la nommer, a par exemple payé un politicien Français, **** pour le pas le nommer (cas d'école....), à priori, le législateur peut parfaitement décider que seuls les CD-ROMs disposant du virus informatique innocculé par Sony & co. pourront être commercialisés dans le pays et décider également que les utilisateur qui liront les CD dont ils sont légitimement propriétaires avec un programme ou un matériel autre que ceux achetés, et payé, à Sony & co. seront passibles de 5 ans de prison et 300.000€ d'amende.

Les recours réellement possibles sont :
- ne pas/plus voter pour aucun des députés qui se seraient prèté à ce qu'on est fondé à considérer comme quelque chose d'excessivement trouble
- essayer de démonter le mécanisme qui a permis ce qu'on a des raisons de considèrer comme une manipulation (par exemple : qui a payé qui et combien...)
- trouver de vrais arguments juridiques pour critiquer le projet de loi (par exemple délit d'"incitation au vol" de la part de l'état....)
Dernière édition par laurent2 le Mar 06 Déc, 2005 21:22, édité 1 fois au total.
laurent2

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