François Battail a écrit:desesperatly a écrit:2. Il ne fait AUCUN doute que le CSS est une mesure technique de protection.
Ah ? Pourtant Leto_2 émet des remarques de nature juridique qui méritent d'être prises en considération, quant à l'aspect technique tu connais mon opinion sur le sujet : CSS est grotesque et ne peux pas être qualifié de mesure de « protection » technique
efficace par un expert en cryptologie
Le référentiel n'est pas l'expert en cryptologie mais le bon père de famille. Le critère d'efficacité est un critère bidon, tant au niveau national que communautaire et international. Tout le monde s'accorde pour dire qu'il ne sert à rien et qu'il ne rime à rien. Il sera sans doute invoqué comme on invoque l'originalité pour la protection des oeuvres, mais en ce qui concerne le CSS, l'efficacité est clairement suffisante dans la mesure où, dans le cadre normal de son fonctionnement, la mesure technique accomplit sa tâche.
Sur ce que dit Leto_2 (que j'ai lu en diagonale, mais comme je réponds aussi en diagnoale, l'équité est respectée), je ne partage pas l'avis (sur la question de savoir si le CSS est une mesure technique). ça ne fait réellement aucun doute. C'est ce type de protection qui était dans l'esprit des négociateurs des traités OMPI (pas le CSS lui-même, mais dans le style) et de la directive de 2001 quand ils ont adopté ces textes. Le CSS a pour but d'empêcher un acte non autorisé par le titulaire de droit (le producteur en l'occurence), et ça fonctionne suffisamment.
Le troisième alinéa de l'article L. 331-5, que l'on doit au génie législatif d'EUCD.info, contredit le deuxième alinéa. La précision made-in-FSF-France étant contraire à l'article 6.3 de la directive de 2001, soit le juge (sinon de première instance, au moins d'appel) ne lui donnera qu'une portée extrêmement limitée, soit l'on se prendra un arrêt de la CJCE pour rectifier le tir. Mais c'est méconnaître totalement le droit communautaire (à laquelle la loi DADVSI n'est pas censée être contraire) que d'affirmer que le CSS n'est pas une mesure technique de protection.
François Battail a écrit: ; enfin qu'un juge puisse décider qu'une condamnation réelle pour avoir lu un DVD légalement acheté tout en respectant le test en trois étapes soit juste, alors qu'aucun préjudice ne pourra être démontré me semble surréaliste.
La loi n'exige pas de préjudice pour la sanction du contournement. Elle n'exige même pas que la mesure technique n'entrave pas une exception qui passe le test en trois étapes. Si tu es le bénéficiaire légitime d'une exception et que celle-ci est garantie par l'ARMT, tu peux aller voir l'ARMT, mais pas contourner.
Il reste une disposition débile et incompréhensible de la loi (mais ça vient du lobby de la FSF et de Que Choisir, donc ça n'étonne pas beaucoup), sur le "libre usage de l'oeuvre" (quelque part dans L. 331-5). C'est plutôt là-dessus que l'on doit pouvoir s'appuyer pour défendre ce que tu dis. Mais le texte me laisse perplexe.
François Battail a écrit:Toutefois, et contrairement à ce que tu avances, il n'y a aucune certitude,
Pour le CSS, il n'y a aucune incertitude.
François Battail a écrit: c'est de l'insécurité juridique créée par un texte exécrable où chacun pourrait y voir ce qu'il espère.
Je constate bien qu'ici, les gens essaient d'y voir ce qu'ils espèrent, mais je maintiens que la position sur le CSS est claire. Et en ce qui me concerne, je n'"espère" pas la protection du CSS. Je m'en tape royalement.
Cela étant : oui, le texte est exécrable. Et on le doit en grande partie (pour ce morceau de la loi) à la bravoure d' "EUCD.info : sauvons le droit d'auteur"...
François Battail a écrit:C'est pourquoi, et c'est malheureux, seule la jurisprudence permettra de clarifier [s]l'intention[/s] les divagations du législateur.
L'intention du législateur communautaire est beaucoup moins ambigue. En tout cas, pour le CSS (et je ne parle que de ça).
Quant au reste, je vois mal comment on peut nier l'insécurité juridique créée par le texte...
François Battail a écrit:Mais par pitié évite de balancer des phrases aussi péremptoires alors que tu as a priori une formation juridique.
Comme tu y vas... Dieu m'en garde !
Averti une fois. Le deuxième avertissement lui pend au nez.