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[recherche] illustrations manga et japon libres

Quand l'esprit du libre pénètre le domaine culturel...

Mer 11 Oct, 2006 18:57

Afin de venir en aide à une de mes étudiantes, connaitriez-vous des sites proposant des illustrations de type manga mais sous licence libre ? Merci d'avance.
Tux, il a eu ton âme... Il aura ta femme !

Hadopi Hadoptée ? Et Haprès ?
kaneda_aka_tetsuoka

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Géo : Lille

Mer 11 Oct, 2006 20:59

Salut kaneda_aka_tetsuoka ! :D

Je ne connais pas d'exemples de mangas libres mais je n'ai pas cherché non plus.

Par contre pour te consoler je te propose le résultat du tag race queen sur Flickr .

Et pour notre culture : http://en.wikipedia.org/wiki/Racequeen

Pas étonnant que j'ai une voiture japonaise maintenant :wink:

Si Framasoft pouvait avoir cela pour promouvoir les logiciels libre oula culture libre sur les salons ... .. .
frenchy

Messages : 529

Mer 11 Oct, 2006 23:02

Il me semble que tout ce qui est logiciel libre et culture libre est un peu embryonnaire au japon. Linux y est encore plus confidentiel qu'en France, et on y voue un culte à Microsoft (il y a même des petits personnages féminins de manga pour chaque version de l'OS de Redmond).

Du coup, des mangas ou illustrations nippones sous licence libre ou même licence de libre diffusion type Creative Commons... pas à ma connaissance.

Par contre, et c'est intéressant en soi, les japonais ont tout une culture de la réappropriation, avec des produits dérivés (mangas, illustrations, objets divers) produits par les fans, les doujinshi (mangas « amateurs », parodiques ou non, reprenant l'univers et les personnages d'un manga connu), etc. Par ailleurs, nombre d'illustrations d'auteurs en vue (parfois regroupées par des éditeurs dans des Artbooks) circulent allègrement sur la toile, à côté d'illustrations de fans, parmi lesquels des amateurs, mais aussi d'autres artistes, des aspirant-dessinateurs, etc.

Bref, tout ça pour dire qu'il y a déjà une culture de partage tolérée/peu réglementée, même si elle a ses règles propres, qui explique peut-être un certain manque d'intérêt pour les thèses de la « culture libre ».
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Jeu 12 Oct, 2006 07:17

En complément de mpop (c'est pas la première fois je crois :P) au sujet de la réappropriation il suffit de regarder le nombre de "fan arts" sur le site deviantART.com (copyrighté de partout pourtant) où dessinateurs en herbes et professionnels se cotoient.
[Pourquoi faire simple puisque c'est tellement plus simple ?]
Jean_R

Messages : 343
Géo : Toulouse

Jeu 12 Oct, 2006 07:55

il suffit de discuter avec l'auteur en direct sur deviant, la plupart des gens sont très cool et souple avec l'utilisation dans la plupart des cas.
wiko

Messages : 728

Jeu 12 Oct, 2006 10:31

C'est peut-être l'acceptation de la réappropriation pour les mangas qui limite le besoin des japonais de publier des contenus "libres".

Lauwrence Lessig a écrit un partie sur les doujinshis dans son livre Free Culture.

Il y a une traduction (en cours) ici:
http://fr.wikisource.org/wiki/Culture_Libre

Les Américains ont tendance à faire peu de cas de cette forme culturelle. La bande dessinée est une caractéristique peu attrayante de notre culture. Nous avons peu de chance de bien comprendre les mangas, parce que nous sommes peu nombreux a avoir déjà lu quelque chose qui ressemble à ces authentiques "nouvelles graphiques". Pour les Japonais, les mangas embrassent tous les aspects de la vie sociale. Pour nous, la bande dessinée évoque des hommes en collants ridicules. Et de toute façon, ce n'est pas comme si le métro de New York était plein de lecteurs de Joyce ou même d'Hemingway. Des gens de différentes cultures se distraient de façons différentes; les Japonais de cette curieuse et intéressante façon.

Mais mon but n'est pas ici de comprendre les mangas. Il est de décrire un phénomène à propos des mangas, tout à fait étrange du point de vue d'un juriste, mais tout à fait familier analysé d'une perspective Disney.

C'est le phénomène des doujinshis. Les doujinshis sont aussi des bandes dessinées, mais une sorte de copie des mangas. La création des doujinshis obéit à des règles strictes. Une copie conforme n'est pas un doujinshi; l'artiste doit apporter une contribution à l'art qu'il copie, par des transformations légères et subtiles, ou alors plus sensibles. Un doujinshi peut ainsi utiliser une bande dessinée traditionnelle répandue, et la reprendre en changeant le scénario. Ou garder tout le caractère d'un personnage, mais changer légèrement son aspect. Il n'existe pas de formule qui définit ce qui fait qu'un doujinshi est suffisamment "différent". Mais la différence doit exister pour caractériser un vrai doujinshi. Il existe des commissions qui rejettent les vulgaires copies, et autorisent les authentiques doujinshis à participer à des expositions spécialisées.

Ces bandes dessinées inspirées par d'autres représentent une grosse part du marché des mangas. De tout le Japon, plus de 33000 groupes de créateurs réalisent ces fragments de "créativité Walt Disney". Deux foix par an, plus de 450000 Japonais se rassemblent dans de grandes manifestations pour les échanger et les vendre. Ce marché existe parallèlement au courant principal, commercial, du marché des mangas. Il est à l'évidence, d'une certaine façon, en compétition avec ce marché. Mais les personnes qui contrôlent le marché commercial des mangas n'entreprennent pas d'action soutenue pour fermer le marché des doujinshis. Il prospère, malgré la compétition et malgré la loi.

Pour les spécialistes du droit, la caractéristique la plus curieuse du marché des doujinshis est simplement qu'il lui soit permis d'exister. D'après la loi japonaise sur le copyright, qui reflète, au moins sur le papier, la loi américaine, le marché des doujinshis est illégal. Les doujinshis sont clairement des "travaux dérivés". Il n'est pas d'usage pour les créateurs de doujinshi d'obtenir la permission des auteurs de mangas. En pratique, simplement, ils utilisent et modifient les créations des autres, comme le fit Walt Disney avec Steamboat Bill, Jr. Cette appropriation, sans permission du détenteur original du copyright, est illégale d'après la loi japonaise, comme d'après la loi américaine.

Pourtant, ce marché illégal existe, et même prospère, au Japon. Beaucoup pensent même que c'est précisément à son existence que les mangas japonais doivent leur prospérité. Voici ce que me disait l'auteur américain de bandes dessinées Judd Winick: "Les premiers temps de la bande dessinée en Amérique ressemblaient à ce qui se passe au Japon aujourd'hui... Les comics américains sont nés en se copiant les uns les autres... C'est ainsi que les artistes apprennent à dessiner, pas en décalquant les comics, mais en les examinant et les copiant" et en leur empruntant5.

Les comics américains sont maintenant très différents, explique Winick, en partie à cause de la difficulté légale à les adapter, à la façon des doujinshis. Il poursuit, parlant de Superman: "il y a des règles, et il faut s'y tenir." Superman ne "peut pas" faire certaines choses. "Pour un créateur, il est frustrant de devoir respecter des limitations définies il y a cinquante ans."

L'usage, au Japon, minimise ce problème légal. Certains disent que c'est précisément l'effet heureux sur la marché des mangas japonais qui explique cet adoucissement. Par exemple Salil Mehra, professeur de droit à la Temple University, émet l'hypothèse que le marché des mangas accepte ces infractions parce qu'elles incitent le marché des mangas à être plus productif et plus riche. Tout le monde y perdrait si les doujinshis étaient interdits, ce qui explique que la loi n'interdit pas les doujinshis6.


http://fr.wikisource.org/wiki/Culture_L ... 3%A9ateurs
frenchy

Messages : 529

Jeu 12 Oct, 2006 23:39

Merci pour tout. Je vais potasser tout ça...
Tux, il a eu ton âme... Il aura ta femme !

Hadopi Hadoptée ? Et Haprès ?
kaneda_aka_tetsuoka

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Messages : 1749
Géo : Lille

Ven 13 Oct, 2006 01:56

N'empêche que s'il y a une loi contre les dojins mais que personne ne la respecte (car ce serait nuisible en tout temps), pourquoi on ne l'enlève tout simplement pas? On doit garder une loi utile. On peut garder une loi inutile. Mais en aucun cas on ne doit garder une loi... nuisible.

Mais à bien y penser, est-ce que les dojins n'entreraient pas plutôt dans la catégorie parodie? Dans ce cas, ce ne serait pas illégal...
Epohrolias

Messages : 43

Ven 13 Oct, 2006 15:30

Epohrolias a écrit:N'empêche que s'il y a une loi contre les dojins mais que personne ne la respecte (car ce serait nuisible en tout temps), pourquoi on ne l'enlève tout simplement pas? On doit garder une loi utile. On peut garder une loi inutile. Mais en aucun cas on ne doit garder une loi... nuisible.

Mais à bien y penser, est-ce que les dojins n'entreraient pas plutôt dans la catégorie parodie? Dans ce cas, ce ne serait pas illégal...

Il y en a des parodiques (et des parodies dans différents genres), mais c'est loin de représenter l'ensemble.

Souvent, on reprend un univers et ses personnages pour leur faire vivre de nouvelles aventures, par exemple. Ou un garde des personnages mais on bouleverse leur univers, et on imagine ce que ça donne. Ou on reprend un univers, mais avec de nouveaux personnages.

Par exemple, le doujin Re-Take est un doujin du manga (très gros succès commercial, y compris à l'étranger) Evangelion. Un doujin en cinq volumes, qui reprend les personnages et « continue » l'histoire achevée dans le manga (ou plus précisément dans la série Evangelion et dans le film d'animation The End of Evangelion). Les auteurs vendent d'ailleurs le dernier volume de ce doujin dans un pack qui comprend un CD audio (une BO pour le doujin).

Bref, non, je pense que l'essentiel des doujinshi n'est pas couvert par une exception pour les parodies.
mpop

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