Christian77320 a écrit:Mon cher Shimegi.
Un consommateur ayant une bonne conscience, je n'y crois pas. Tout simplement un consommateur mieux informé satisfaisant ses besoins et ses pulsions. Tu sembles penser comme Rousseau que « "L'homme est naturellement bon et que c'est la société qui le déprave." t'inscrivant en cela dans la lignée de la conception matérialiste et manichéenne de l'histoire. Au XXe siècle les expériences de ces conceptions philosophiques se sont révélés désastreuses. L'homme n'est pas naturellement bon, ni mauvais d'ailleurs. Toutes les stratégies de dame nature sont guidées par l'instinct de survie.
En fait l'idée est plus simple et bien moins ambitieuse, mais surtout plus pragmatique. Il ne s'agit pas de changer le monde. Je laisse la politique et la philosophie aux spécialistes. Offrir aux consommateurs des synthèses informatives qui éclairent leurs jugements me paraît plus accessible. L'arme du boycott se doit d'être dissuasive. Dit toi bien qu'une campagne de boycott réussie risquera d'en faire réfléchir plus d'un. Il est possible que la société civile ne soit pas, actuellement, suffisamment mure pour cette démarche. C'est peut-être trop tôt. La révolution informationnelle ne fait que commencer.
Non pas du tout, je ne considère pas que l'homme soit meilleur que la société, simplement que le boycott comme "arme" au delà d'un comportement et donc d'une prise de conscience à l'échelle personnelle, n'a pas d'impact par la nature même de la société tant qu'il n'y a pas de responsabilisation collective. Le fonctionnement même de la société de consommation fait que le consommateur est soumis au système.
Si tu considères l'aspect pragmatique, le boycott n'est pas une arme, mais un choix personnel, dans le sens ou il existe par une décision par et pour soi même, l'impact sur le reste de la société est collatéral. L'arme, c'est l'information, qui amènera à modifier les comportements de chacun, et par la la structure des rapports dans la société.
Par ailleurs je ne considère pas non plus que toute stratégie soit mue par un instinct de survie - à moins qu'on ne s'entende pas sur ce sens - c'est une vision individualiste qui oublie la complexité du réel : si la survie semble être à l'origine de tout comportement dans les grandes lignes, l'assemblage de ses différents comportement en amène d'autre, parfois contraires à l'instinct premier.
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