Jeu 03 Fév, 2011 19:24
Je vous fait une traduction complète :
Il était une fois un logiciel qui s'appellait OpenOffice.Org, qui surgit au début de ce siècle pour prendre du terrain au tout puissant Microsoft Office (Word, Excel, PowerPoint). L'idée de ses fondateurs était de développer un programme pour "bureautique" qui était libre : c'est à dire, qu'il n'était pas nécessaire de payer des licences pour l'utiliser et que son code pouvait être étudié sans l'autorisation d'une entreprise, qu'il était conçu par une communauté de développeurs et qu'il pouvait combattre Microsoft, le “standard” des traitements de texte. Durant plusieurs années, OpenOffice.Org a continué de croître jusqu'à se convertir en une alternative sûre, sans virus connus et avec un format de stockage dont la propriété n'appartenait pas à une seule entreprise, comme c'est le cas avec les fichiers “.doc”, qui appartiennent à Microsoft Corporation.
Cela paraissait comme un triomphe supplémentaire de la communauté du logiciel libre: un produit excitant, développé par des centaines de programmeurs partout dans le monde, utilisé par cent millions de personnes, réduisant un peu le monopole de Microsoft. Mais un problème surgit: Oracle acheta Sun Microsystem, l'entreprise qui gérait OpenOffice.Org, alors la communauté du logiciel libre se mit au pied de guerre, déjà qu'on savait l'aversion d'Oracle pour se type de produit. Dans un marché déjà chaud, se créa l'organisation "The Document Foundation" et se lança au bout de quelques jours de la première version de LibreOffice, une espèce de "déviation" du logiciel originellement connu en tant que OpenOffice.Org. Dans le jargon informatique, cette “déviation” s'appelle un “fork”. Et c'est la possibilité que fournit le logiciel libre: prendre un programme existant, le modifier et lancer une version avec un nom différent. Les licences libres permettent de faire cela légalement. Bien que Oracle fut invité au projet, tous les membres de "The Document Foundation" qui travaillaient pour OpenOffice.Org furent obligés de démissionner. Fin octobre, 33 volontaires allemands ont laissé tombé OpenOffice.Org et ont rejoint LibreOffice.
La majorité des "militants” de "The Document Foundation" proviennent du vieux continent. Les plus grandes parts de marché de OpenOffice.Org ont été en Allemagne, France et Italie (20% chacun) alors que les Etats Unis, l'Angleterre ou l'Espagne ont 10%. Comme le dit l'italien Italo Vignoli, porte-parole de la fondation, à la première entrevue qu'il donna à un média de langue hispanique : “Nous sentions que le projet était limité, qu'une seule compagnie pouvait décider beaucoup de choses et en arrêter d'autres. En plus, la communauté a augmenté et s'est convertie en quelque chose de plus fort”. En ce moment, LibreOffice a environ une cinquantaine de développeurs principaux, une centaine de personnes en tant que collaborateurs et des milliers de volontaires: “Cela augmente de manière correcte. Le problème est que nous sortons de la communauté solide, avec une grande infrastructure, avec certaines facilités et il est difficile de construire quelque chose de similaire en peu de temps".
Maintenant, la liberté a un coût. Vignoli assure que The Document Foundation(les créateurs de LibreOffice) ne veulent plus dépendre d'une seule entreprise comme par le passé, et à la différence des autres fondations libres comme la Mozilla Foundation, ne peuvent offrir à Google une grande quantité de traffic. Nous ne voyons pas Google nous donner 100 millions de dollars comme ils les donnent à la Mozilla Foundation, dit Vignoli, bien que le grand butineur est un des sponsors de la nouvelle fondation. "pour le moment, nous nous focalisons pour créer une version stable de LibreOffice, parce que si on a pas de bon logiciel, on a pas de crédibilité" dit il.
Vignoli assure qu'ils ont considéré 300 appellations pour le nom de la suite mais c'était le seul qui était "libre" dans quasi tous les pays. "Libre" est un mot facile à comprendre pour l'italien ou le français mais ce n'est pas si facile pour les allemands ou les scandinaves. Mais on peut le prononcer comme on veut dit Vignoli. Légalement, Oracle est propriétaire de la licence de OpenOffice.org, avec laquelle ils pourraient convertir le programme créé par la communauté en un programme propriétaire. Cependant, la dernière version disponible resta libre pour être utilisée et modifiée sans avoir de problèmes juridiques. "Philosophiquement, les motivations pour utiliser LibreOffice sont les mêmes que pour tout autre logiciel libre. La suite bureautique est l'un des programmes les plus utilisés. La majorité des gens utilisent un traitement de texte, un programme pour faire des présentations ou un tableur. S'ils utilisent un logiciel propriétaire, le logiciel est verrouillé. Microsoft est en train de très bien faire son travail: ils tentent de forcer à utiliser seulement Microsoft Office, rendant difficile voire impossible la compatibilité avec leurs formats. C'est quelque chose qui a commencé il y a une vingtaine d'années et qui est toujours vrai.
Mais au delà du logiciel, un autre des grands débats autour des programmes bureautiques est le type de format que devraient utiliser les traitements de texte. Bien que Microsoft impose le .doc (sur lequel ils détiennent des droits de propriété intellectuelle, bien au delà de leur déclaration d'intention de "laisser l'extension gratuite"), un consortium de compagnies ont lancé des formats libres comme le .odt (open document text en anglais), lequel permet une meilleur compatibilité et une plus grand liberté pour les usagers. "De cette manière dit Vignoli, plusieurs sociétés peuvent implémenter des traitements de texte et les décisions ne sont pas prises par une seule compagnie.
Alors qu'OpenOffice.org a plusieurs millions d'utilisateurs dans le monde, on peut dire que LibreOffice ne les a pas encore. "Nous devons attendre environ 6 mois pour analyser comment vont réagir les utilisateurs" dit Vignoli depuis Milan et inciter la communauté argentine à participer "peu importe vous ne parlez pas correctement anglais, ce qui compte c'est montrer de l'intérêt à organiser une communauté locale. Le fait que quelqu'un prenne en charge la communauté et l'aide à mûrir. Les utilisateurs d'amérique latine sont très silencieux mais nous serons heureux de les soutenir de de les aider".