Je m'appelle Cécile [allusion à CeCILL mais n'importe quel prénom sinon, par contre pas de femme objet en illustration], j'ai 25 ans, je suis née en 1984 [Orwell j'aime bien].
Lorsque l'informatique commençait à se démocratiser : j'avais 8 ans.
Mes parents considéraient l'informatique comme un outil utile et pouvant avoir certaines vertus pédagogiques.
Comme la majorité des gens, j'ai découvert l'informatique avec Windows 3.1.
A cette époque, on installait des logiciels avec des disquettes. Ma mère avait pris l'habitude de copier les logiciels que d'autres avaient acheté mais elle partageait également ceux qu'elle avait acheté, c'était très simple. Et, comme Jésus multipliant les pains, il aurait été vraiment déraisonnable de ne pas profiter de cette capacité qui nous avait été donnée.
Certains boulangers appellent ça du "piratage", alors j'ai grandie avec ce dilemme. J'utilisais des logiciels très utiles mais "volés".
Aujourd'hui, je ne le regrette pas. Au fil des années, l'ordinateur est tombé plusieurs fois en panne, victime de virus. Les disquettes avaient également quelques défauts. Il a fallu qu'on réinstalle plusieurs fois le système et les logiciels importants. Sans piratage, ça aurait été impossible...
Au lycée, j'ai découvert qu'il existait autre chose que Windows : Mac, un système qui était moins perméable aux virus mais impossible à installer sur mon PC et surtout beaucoup plus cher.
J'ai donc continué à utiliser Windows, Word, Excel, Internet Explorer et autre. J'effectuais les mises à jour au fur et à mesure, toujours de manière illégale. Ça me paraissait toujours aussi naturel et légitime de le faire. Mais, en grandissant, ma révolte contre les limitations artificielles imposées par la société Microsoft grandissait également.
Quand je suis entrée en fac de langue à l'université de Poitiers [véridique, je ne sais pas si c'est le cas dans d'autres universités], l'informatique me rebutait vraiment. Malheureusement, cette matière était obligatoire, même en langue.
Au premier cours, j'ai appris à me servir d'un traitement de texte que je ne connaissais pas : OpenOffice Writer. Quand le prof à expliqué que c'était une alternative à Word tout à fait crédible et compatible, qu'en plus le logiciel était gratuit et qu'on pouvait librement en faire des copies sans avoir à rendre de compte à une obscure compagnie, ça m'a étonné mais sans plus.
Des freeware j'en avais essayé mais souvent dans ces logiciels, « gratuit » rimaient avec « incomplet » ou « limité dans le temps ».
Je me suis renseigné un peu plus sur OpenOffice et je suis tombé sur un article décrivant cette suite bureautique. Le site c'était
http://www.framasoft.net, en me promenant sur ce site j'ai découvert qu'il recensait un bon nombre de logiciels qui respectaient une sorte de charte : ces logiciels sont « libres ».
Leurs développeurs nous autorisent à les utiliser comme on veut, à les copier et les diffuser, à étudier leurs fonctionnement et à les modifier. A priori, les deux dernières libertés ne me concernait pas directement, mais cette transparence quant au fonctionnement du logiciel me paraissait un gage de confiance, de qualité et de pérennité. [reprise de la vidéo "Pyg président" sur Framatube, mieux synthétisé que Stallman et sa "Liberté zéro : ..."]
J'ai donc adopté OpenOffice, remplacé Internet Explorer par Firefox... puis j'ai tenté de quitter Windows pour utiliser Linux.
Dans un premier temps, les deux cohabitaient, mais ça fait maintenant 4 ans que je n'utilise plus Windows.
Si Framasoft n'avait pas existé, je n'aurais probablement pas découvert cette philosophie du logiciel et je ne me serait probablement pas réconcilié avec l'informatique.
Si Framasoft n'existait pas, l'informatique serait étouffante. [pas satisfait de ça mais si quelqu'un à mieux]