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Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Lun 26 Déc, 2005 04:55

Bonjour a tous!


Le temps nous est compté avant qu'une seconde lecture se fasse au parlement. Je lis les débats et articles de journaux régulierement, mais ne serait il pas temps d'agir, plutot que t'attendre la date butoire au parlement, en croisant les doigts que les votes nous soient favorables?

Si je pouvais me permettre de faire un petit résumé de la situation, telle que je l'ai saisie, nous avons d'un coté une loi qui limitterait nos droits de consommateurs, ainsi que le droit d'acces a la culture internationnal et non médiatisée, libre de majors économiques. De meme qu'elle crérait un monopole de certaines entreprises, du faite que la protection d'un format, sous entend des acteurs techniques uniques permettant son devellopement, son codage, sa distribution et sa lecture. Elle aménerait aussi à la disparition, d'une bonne partie de la création culturel et informatique, qui a ce jour est disponible gratuitement a travers le monde. Cette loi est soutenue, par une partie des artistes et des acteurs techniques qui profiteront d'elle.

De l'autre coté, nous avons les consomateurs, qui souhaitent pouvoir consomer a moindre coup, et en toute liberté. Et nous avons aussi des dévellopeurs techniques et des artistes, qui souhaitent pouvoir créer sans être limitté par une loi sensé les protéger des abus de la société actuelle.

Le débat n'avait pas encore vraiment été abordé avant cette loi. Si on met de coté tout le touin-touin politique du gouvernement sur "comment tenter de faire passer une loi ni vue, ni connue, en douce", cette loi a mit le doigt sur la vision qu'a notre société à propos de la culture. Car même si il est tout de même question de monopole pour certaines entreprises ( point de vu totalement absent de la presse non spécialisé. La ménagère croit donc a une loi "anti-piratage" pur et dur, sans en connaître les enjeux économiques), il est question de libre acces à la culture et d'économie rentable.

Libre acces à la culture, car si on ne parle pas de façon démago, il faut bien avouer que la culture est devenu un luxe, si on reste dans les bornes de la loi. Voyons les choses en face, certains disent ici que parler culture gratuite est un argument pour les defenseurs de cette loi. Pourtant c'est bien de cela qu'il est question en toile de fond? Aujourd'hui quelqu'un qui télécharge 10 films et 10 cd par mois, aurait a dépenser grosso-modo 230euros. Quand on connait le salaire moyen d'un français et les charges qui lui sont imcombés, on peut dire qu'une culture aussi diversifiée, ne lui est pas accéssible. Quid des droits d'auteurs alors? Et bien je ne sais pas si cela va en choquer quelques uns, mais un ingénieur touche t'il des droits d'auteurs pour les plans d'un pont? Est-ce qu'un maçon perçoit un pourcentage sur la maison qu'il a construit? Pourquoi des personnes continues de toucher de l'argent pour un travail fait antérrieurement? Et qu'en est t-il des brevets? Si demain j'invente le premier combustible inépuisable et totalement écologique, devrais-je en percevoir les dévidendes éternellement? Vu de l'individu, l'appat du gain, dit que oui. Mais vu de la société, il serait peut etre normal que toute création soit profitable, par le simple fait de son existance, sans y rajouté un surcout "pour l'idée". John Lennon à dit être surpris le jour où il a reçut ses droits d'auteurs sur ses chansons, car pour lui une chanson était immatériel, et apportenait a celui qui l'écoute, autant qu'a celui qui la joue.

Toute fois, le jour où on pourra profiter de ce systeme me semble bien loin! Sans revenir donc sur les droits d'auteurs, il y a 2 problemes qui se posent aujourd'hui face a la culture gratuite. Déja, l'argent, forcement! Le téléchargement est il un manque a gagner pour les artistes et les majors? Difficile de réponde a la question, malgré les études qui ont été faite. Car le phénomene téléchargement a peut etre modifié notre façon de consommé. Dans les annés 70, l'industrie du disque a commencée à comprendre que l'on pouvait se faire beaucoup d'argent (du moin plus qu'avant) en formatant un style de musique et en controlant la demande, plutot que l'offre. Est alors apparu le disco-tube. Avant on achetait un album pour l'album, avec le disco-tube, on achetait l'album pour le tube dans l'album. Dans les années 80, c'était la wave avec ses coups de production faible (le synthé, et la boite a rythme). Années 90, sorties du cd, de la dance, boys band, girls band, cd 2 titres. C'est a partir de la qu'on est vraiment entré dans le phénome du controle de la demande, et de la création consomable immédiatement et jettable aussitot. L'industrie du disque ne vous donnait plus ce que vous aimiez, mais vous donnait ce qu'elle voulait que vous aimiez. Aujourd'hui on est arrivé a la Star Ac' et co. La radio et la télévision ne diffuse plus que ce qui est populaire. Populairisation crée de toute pièce par les majors. On a été transformé en mouton petit a petit, "déculturalisé" a notre insu. Pink Floyd? Clapton? Hendrix? Téléphone? Qui sont t'ils face a Britney Spears et Magalie? Attention je ne suis pas contre le changement de culture de la société, mais je suis contre son asphyxie. Rappellez vous l'effet Boys band. Un groupe voit le jour, le lendemain 5 autres. Et je vous rappelle que c'était pour la pluspart des groupes montés de toute piêce. Meme avec l'underground le phénome c'est reproduit. Nirvana sortait, et hop 5 groupes grunge, apparaissaient comme par magie. De meme que pour Radio Head. On est donc dans une période de "formatage" de la culture audio/visuel (le cinéma subit les memes effets. Ex: les films catastrophes des années 90, ou bien les épopés avec des elfs et des magiciens plus réçemment).

Le téléchargement sur internet, représente donc une possibilité d'ouvrir sa culture. Et peut être est ce pour ca que le marché de la musique et du cinéma perd de l'argent. Aprês tout, si je découvre Pink Floyd par internet, j'aurais plus envie d'aller m'acheter leurs albums que le dernier de la Star Ac' (chacun ses gouts...). Hors les prix des "vieux" artistes et des vieux films sont pratiquement moitiés moin cher que les nouveautés. Prennez l'exemple d'un DVD de fight Club a 8euros, comparé aux dernieres productions à 25 euros. En faite le risque de la légalisation du téléchargement ne serait il pas que les gens découvre qu'il y a autre chose que ce qu'on nous propose dans les médias. J'ai pris l'exemple d'anciens DVD et CD pour justifier leur prix, mais il y aussi des nouveautés, qui du fait de leur statut inconnu leur confaire un "droit" a prix reduit. Pourquoi se sont nos vieux chanteurs dinosaures français qui montent au créno depuis le vote des 2 amendements? Ont-ils peur de perdre leur retraitre dorée si les Johny ne faisait plus vendre comme avant. Remarquez que ce sont les mêmes qui font leur pubs dans les émissions comme Star Ac'.

Alors voila, la situation, il faudrait permettre a nos papis et jeunes formatés de pouvoir continués a toucher leur misérable denier(quand je pense qu'un concert au stade de France doit leur raporté plus en 1 soir de concert, que moi en 1 année!), tout en permettant la libre circulation de la culture, et de façon la plus économe pour permettre son acces a la plus grande majorité possible.

L'assemblé a proposé une redevance, qui au vu de ce que les artistes se mettent dans les poches, constitu un affront (pourtant ils pleurent d'être payer une misere!). Donc il faudrait que les artistes (j'ai un peu de mal a utilisé se mot pour définir des marchands d'art) continue de toucher leur dividentes a titre égale a ce qu'il touche deja sur les ventes de CD et DVD. Mais cela ne suffirait pas, car les majors crieraient a l'assassina de la culture, suivant le resonnement: moin d'argent, moin de création (comparé aux années 70, pendant lesquels on réalisait un album culte sur un 2 pistes...).

J'ai ma petite idée alors sur ce qu'on pourrait faire. Le téléchargement sur internet serait payant a hauteur des droits d'auteur, avec un pourcentage pour la réalisation (1% me semble deja suffisant!). Sachant qu'il n'y aurait plus de support, donc plus de production, plus de transport et plus de stockage, ni d'intermédiaires. Ainsi un disque a 20euros pourrait tombé a 2euros(?) Le risque serait alors de subir la grogne des vendeurs "physique". Ils crieraient a la mort du marché. Mais bon, je vous rappelle qu'a la sortie du magnétoscope et de radio cassette enregistreur ils disaient la meme chose. On pourrait limitté les téléchargements possibles par personne, ou bien donner une exclusivité aux marchands physique. Comme avec la location de DVD. Le téléchargement resterait donc illégale pendant cette période d'exclusivité, et deviendrait légale des sa fin. Je pense que les ventes par se systeme pourrait meme explosées, et serait meme rentables pour les artistes et les majors (du fait que les droits resterait les memes, mais que l'accessibilité a l'achat serait devellopée).
Pour rassurer tout ce petit monde il pourrait y avoir une police du net, qui surveillerait qu'il n'y a pas de téléchargement illicite pendant la période d'exclusivité (surveillance qu'ils font déja de toute façon). Le fournisseur d'acces internet pourrait se proposer de faire un réseau peer to peer sur canal différent (fréquence?) comme pour le téléphone ou bien la téléreception. Ainsi seul ce canal serait autorisé pour les transferts de tel fichier. Mais cela serait les utilisateurs qui metteraient a dispostion les fichiers, selon la bonne vielle loi du p2p et de la multitude de format possible.

Donc voila, qu'en pensez vous?
MushroomEffect

Messages : 25

Lun 26 Déc, 2005 10:58

Je préfère légaliser le p2p et me donner une facon simple de pouvoir rémunérer les artistes par licence optionelle (7€/mois) + licence obligatoire (1-2€/mois selon la bande passante de la connection à haut débit) + dons volontaires (~€). Je pense que la plupart des pirates veulent très volontier rémunérer les artistes, le problème aujourd'hui c'est qu'il n'y a pas d'alternative à l'achat des cd/dvd (trop chers, trop petite part va à l'autheur) ou les offres légales de musique/films sur internet (formats restrictifs, trop chers, trop petite part va à l'autheur). Je pense que les internautes veulent une manière de rémunérer les artistes plus directement, simplement et équitablement. Vive la canibalisation des majors et autres gros intermédiaires de l'industrie de la culture actuelle.
Charbax

Messages : 49
Géo : Suisse Danmark

Lun 26 Déc, 2005 14:55

Supprimé par l'auteur
Dernière édition par gpl le Mer 31 Jan, 2007 12:53, édité 1 fois au total.
gpl

Messages : 226

Lun 26 Déc, 2005 16:05

gpl a écrit:Des idées intéressantes et une autre :

Supposons que l'on puisse télécharger sur sa clé USB un album en le prélevant sur une borne installée à la FNAC ?

Plus de CD (pressage...) ni de pochette ni de plastique (polluant et produit pétrolier) donc un CD moins cher...Et moins de copies illégales, car après tout c'est le problème, non ?

Autre avantage, je le copie sur mon DD ou je place ma clé dans mon lecteur de salon...

Et si c'était le CD (et le DVD) qui étaient morts.

Les clés USB seront peut être l'avenir de la musique.

Les amateurs de belles pochettes vont me flinguer mais on pourrait réaliser de belles présentations en images que l'on chargerait sur la clé, ou distribuer de très belles pochettes papier grand format pour les collectionneurs...

Et si je dis des c... je sais que vous n'allez pas vous géner pour me le faire remarquer.

Je ne suis pas preneur :
  • Absence de support physique
    • pas de sécurité matérielle contre la perte des données
    • portée symbolique de l'achat grandement réduite
  • Qualité moindre des formats numériques (quelqu'un a vu du FLAC en vente ? Et même si c'était le cas, AUCUN lecteur portable ne lit ce format !)
  • Pourquoi se déplacer dans un magasin si la portabilité du format permet de télécharger depuis chez soi ?
  • Pourquoi se système de "plateforme d'achat de musique" via une borne dans un magasin offrirait-il quelque chose de plus intéressant que les plateformes actuelles, qui ne demandent pas à ce que l'on se déplace ?
  • Le coût de fabrication du CD, de l'emballage et de la pochette est dérisoire par rapport au prix de vente... ça ne fera pas baisser tant que ça le prix de vente... le principal coût "matériel" étant lié aux locaux, au stockage (rayonnages), au personnel pour encadrer le tout... par contre le téléchargement fait baisser les coûts fixes.

Ce que j'ai trouvé de mieux pour l'instant, c'est l'achat de CDs en ligne, qui permet d'acheter au meilleur prix (12€ plutôt que 21€ à la Fnac, c'est appréciable !)... et sans se déplacer.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Lun 26 Déc, 2005 16:11

et pour les gens qui voudrais payer 7 ou 10€ juste pour une chose... que les DL "illegaux" de la marmaille ne finissent pas un jour par leurs retomber sur le coin de la gue........

sans se soucier un seul instant de la redistrib du gateau, du fliquage, etc...

nan?

et laisser toute ces questions a "d'autres"......
http://www.loolidays.com
joshua

Messages : 3198
Géo : Nice

Lun 26 Déc, 2005 16:13

Supprimé par l'auteur
Dernière édition par gpl le Mer 31 Jan, 2007 12:54, édité 1 fois au total.
gpl

Messages : 226

Lun 26 Déc, 2005 16:35

MushroomEffect a écrit:Bonjour a tous!

Et bien je ne sais pas si cela va en choquer quelques uns, mais un ingénieur touche t'il des droits d'auteurs pour les plans d'un pont? Est-ce qu'un maçon perçoit un pourcentage sur la maison qu'il a construit? Pourquoi des personnes continues de toucher de l'argent pour un travail fait antérrieurement?


Ton ingénieur, ton maçon ont perçu un salaire pour faire leur travail.
L'auteur compositeur, son salaire ce sont les droits d'auteur.
voilà pourquoi ils perçoit quelquechose.
et ces droits sont bien inférieurs aux salaires des suscités (pour info, une fois annualisé même pas 2000 personnes touchent plus que le SMIC mensuel via la Sacem, source Sacem)
_____________
Phil
www.sucrepop.com
des bonbons pour les oreilles
sucrepop

Messages : 105
Géo : France

Lun 26 Déc, 2005 17:29

Bonjour,
il est question de libre acces à la culture et d'économie rentable.

Soit un mélange des plus douteux que personne ne semble remettre en cause autour de ce projet de loi. La France (entendez: le(s) gouvernement(s) français) est la grande championne de l'exception culturelle à l'OMC mais on voit bien que c'est une (énième ?) expression creuse. La seule manière pour la culture d'être une exception serait de ne pas obéir aux règles du marché. Or que voit-on, ou plutôt qu'entend-on ? On ne parle jamais que d'investissement.

Le point central n'est en effet pas la rénumération des artistes, mais la nécessité de dégager des profits pour pouvoir réinvestir. Et c'est là que le mélange se trouble : un entreprise investit non pas pour soutenir un niveau d'activité mais pour faire plus de profits. Et cela est d'autant plus vrai que plus elle fera de profits et plus il lui sera facile de trouver des investisseurs. Le problème de Pascal Nègre n'est donc pas de produire des artistes mais de faire de meilleures statistiques pour pouvoir... faire de meilleures statistiques (je parle de statistiques car on atteint là des sommes d'argent qui frisent le virtuel). Les Majors ne sont pas des machines à produire de la musique, ni même de la soupe, ce sont - comme toutes les multi-nationales - d'énormes machines à profits avec de colossaux besoins d'investissements.

Le problème, pour ces structures et finalement pour nous, c'est qu'aujourd'hui elles font moins de profits. Or dans la merveilleuse économie libérale globalisée, tout ce qui ne monte pas descend, il n'y a pas de point d'équilibre car tous les investisseurs veulent jouer le coup le plus gagnant. Et ici aussi celui qui ne gagne pas est en train de perdre : le premier qui vend ses actions vendra plus cher que le second, le second que le troisième... et le dernier vendra à perte. Bref, pour survivre il y a intérêt à démontrer une grande capacité à générer du profit, autrement les investissements s'en vont ailleurs en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

Si tout ce que j'ai dit ici ne vous paraît pas délirant, notez que je n'ai fait aucune référence à la création artistique ou la culture : ce que fait Vivendi avec la culture, c'est ce que fait Danone avec les yahourts. Le produit ici est totalement secondaire. Sauf que pas tout à fait, car les yahourts de Danone ne sont pas une source intarissable, contrairement à la culture à l'ère de la numérisation. Car même si contrairement à ce qui est souvent dit il y a une limite physique au nombre de copies possibles (ie: la capacité totale de stockage des supports existants), l'acte de production d'une copie peut-être effectué pour un coût défiant toute concurrence et par quasiment n'importe qui (alors que pour Danone, l'achat d'une vache et son entretien est déjà bien moins évident).

Il en résulte que la rareté de la culture devient moindre que la rareté du yahourt. Il ne reste donc pour garantir le niveau des prix et générer des profits aptes à garder les investisseurs qu'à appliquer plus durement une bonne vieille règle (la même qui fait que les Yahourts sont peu ou prou soit Danone, soit Nestlé): être le seul distributeur exclusif ou - à défaut - l'un des seuls distributeurs exclusifs. Le problème c'est que cette épuration économique il va falloir la mener non pas contre d'autres multi-nationales, mais contre les consommateurs des produits. Et c'est à ce point et seulement à ce point qu'intervient la "Création Artistique".

Car oui, il est difficile de faire passer à un consommateur qui sait compter et dont vous avez encore besoin pour générer vos futurs profits que le CD qu'il produit pour même pas 2€ avec les moyens du bord, il vous coûte à vous - énorme multi-nationale bénéficiant à plein des économies d'échelle - plus de 20€. Alors, tout ce qu'il reste c'est de lui rappeler que quelqu'un a chanté une fois pour produire le premier CD, ajouter que cela coûte très cher et conclure que si les gens n'achètent plus leur CD productible pour 2€ à plus de 20€... et ainsi fût revisitée l'Apocalypse.

Sauf que le serpent est en train de se manger la queue car il est incapable de dire ce que coûte la Création Artistique dans la mesure où soit personne ne sait définir l'Art soit tout le monde en donne une définition différente. Aussi la question de l'Art si on la posait avec sérieux révèlerait-elle la crudité du raisonnement qui a jusqu'ici soutenu l'industrie culturelle encore plus que les autres : une chose vaut ce que les gens sont prêts à payer pour, ni plus ni moins. Si donc vous avez investi dans un "artiste" et que vous perdez de l'argent, ça n'a rien à voir avec la Création Artistique : vous êtes simplement un mauvais industriel. D'ailleurs à ce que je sache, Danone ne s'encombre pas à entretenir des vaches qui ne sont pas optimalement productives ou font un lait trop aigre pour le grand public, fussent-elles en voie de disparition.

L'argument de la Création artistique est donc absolument contre-nature dans la bouche des Majors. Tout comme le problème de Danone n'est pas de préserver la diversité des cheptels ni de nourrir le Monde, les Majors ont un but radicalement autre que permettre la diversité culturelle et l'accès à tous à la culture. Les Majors, à l'instar toutes les entreprises, font des profits pour capter les investissements et faire encore plus de profits. Tout le reste - diversité et libre accès - n'est conçu que comme une conséquence du bon fonctionnement de la machine, jamais comme un objectif. La loi de cause à effet s'applique donc et ceux qui prétendront se servir des Majors comme moyen de diffusion devront faire en sorte qu'elles fonctionnent à plein. Il n'y a pas de demi-mesure encore moins de solution équilibrée possible : ce qu'elles n'arracheront pas avec ce projet de loi elles l'arracheront au prochain coup de dent car il en va de leur survie en tant que structure.

On peut donc débattre des siècles sur la licence globale ou la rénumération mutualisée, ce ne sera jamais équilibré par rapport aux besoins nécessairement infinis des Majors. Car peu importe comment on tient le marteau, il ne sert pas à couper les légumes : on ne peut reprocher à un outil de ne pas faire ce qu'il n'est pas conçu pour faire. Les Majors sont un outil qui de médiocre devient contre-productif à remplir la tâche que certains - n'ayant pas bien saisi à quoi sert le marché ou assez crédules pour croire au mythe d'un bonheur collectif et libéral - lui assignent. Contre-productif car aujourd'hui tout est en place pour faciliter la production et la diffusion culturelle à grande échelle, mais pourtant l'outil exige une fermeture et un contrôle de cette diffusion encore inédits à ce jour.

Ce schéma est exactement celui qui a vu naître le Logiciel Libre : des moyens de diffusions optimum bridés par les besoins économiques des entreprises. Or le projet GNU et les autres tenants du Libre n'ont pas attendu que l'État leur aménage une structure permettant - moyennant rétribution des éditeurs et sous conditions draconiennes - de modifier le code source et d'en faire deux ou trois copies. Non, ils ont commencé à faire autre chose sans rien demander (du moins à ma connaissance) : grâce à internet ils ont pu mutualiser leurs efforts, diffuser leurs logiciels et donner vie à l'informatique qu'ils souhaitaient. Aujourd'hui il y a une informatique Libre qui est tout sauf ridicule dans ce qu'elle produit au point qu'elle intéresse même le marché tout en lui étant étrangère (tout le sel du "Pas gratuit, Libre").

Y-a-t-il aujourd'hui le nécessaire pour que public et artistes se rencontrent et donnent vie à l'art auquel ils aspirent ? Si la réponse est "oui", alors il n'y a plus besoin de de chercher le cinquième côté du carré en quête d'un monde utopique où le marché viserait autre chose que le profit.

"Mais je peux vous dire que les logiciels libres n’ont rien à voir avec l’économie. Il s’agit de liberté."
Richard Stallman
Wazo

Messages : 37

Lun 26 Déc, 2005 19:39

alors là... je lance un gros 'ouhaaaa' d'admiration et je te demande : ça t'a pris combien de temps pour taper tout ça ? :P
boarf

Messages : 364

Lun 26 Déc, 2005 22:00

Wazo a écrit:Tout comme le problème de Danone n'est pas de préserver la diversité des cheptels ni de nourrir le Monde, les Majors ont un but radicalement autre que permettre la diversité culturelle et l'accès à tous à la culture. Les Majors, à l'instar toutes les entreprises, font des profits pour capter les investissements et faire encore plus de profits. Tout le reste - diversité et libre accès - n'est conçu que comme une conséquence du bon fonctionnement de la machine, jamais comme un objectif. La loi de cause à effet s'applique donc et ceux qui prétendront se servir des Majors comme moyen de diffusion devront faire en sorte qu'elles fonctionnent à plein. Il n'y a pas de demi-mesure encore moins de solution équilibrée possible : ce qu'elles n'arracheront pas avec ce projet de loi elles l'arracheront au prochain coup de dent car il en va de leur survie en tant que structure.

Bel exposé, Wazo. Mais veux-tu dire par là que le problème est insoluble, ou bien qu'il est insoluble tant que l'on ne prend en compte que la position des Majors ? Car si ce projet de loi prenait en compte, outre les Majors et les artistes qui travaillent pour elles, à la fois les labels et artistes indépendants et la musique en libre diffusion, on parviendrait sans doute à des positions plus intéressantes.

Mais ce projet de loi a effectivement une approche très très économique, et une approche à court terme qui plus est !

L'analyse de la « Diversité Culturelle » non pas comme valeur ou comme objectif, mais comme indicatif économique de la santé du secteur est intéressante.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

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