Bonjour Monsieur le Ministre,
je tiens à répondre aux menaces que vous faite, au nom des usines de la rentabilité industrielle -pardon, culturelle- que sont les Majors, aux internautes, qui ne téléchargent pour leur écrasante majorité que pour découvrir des musiques qu'ils ne pourraient de toute manière pas se payer, ou tellement peu que les chiffres de pertes que vous nous sortez en sont risibles - voir les différentes études qui se rejoignent toutes sur ce point (hors études propres aux Majors, évidemment).
Sachez, Monsieur le Ministre, que ces millions de "pirates" français que vous pointez du doigt sont les futurs votants, les futurs forces vives de la nation comme se plait à le dire notre Président de la République. Ce public n'oubliera pas les menaces d'emprisonnement, d'amendes records de centaines de milliers d'Euro, et la Police de l'Internet instaurée en filigrane, que vous prônez au nom de diversité culturelle et du rayonnement de la France, sous couvert de diminution de bénéfices de certains sociétés.
Parlons-en, de la diversité culturelle. Internet permet à des centaines de milliers d'oeuvres, personnelles, historiques, oubliées, de revivre. Parce que vous ne l'ignorez certainement pas, une oeuvre est grandie par tous ceux qui se donnent à elle, ce qui est l'inverse de ce que vous nous martelez à longueur de temps sur le partage, source *soi-disant* de perte de revenus. L'Internet est une formidable source de culture pour tous.
Mais l'Internet c'est bien plus que ca : c'est la porte ouverte à la possibilité, pour tout artiste, de se faire connaître, de créer beaucoup plus facilement, de diffuser sans limites, de manière commerciale ou non, et beaucoup le fond, chose que vous semblez oublier.
La culture n'est pas limité au répertoire de quelques artistes promus par les Majors selon leur possible rentabilité, mais elle peut être l'affaire de tous.
Imaginez le rayonnement de la France dans le monde, y compris culturel comme vous semblez l'aimez tant, si notre noble pays, au lieu de réprimer, limiter, surveiller, chasser, est le premier à proposer un accès Internet illimité à la culture pour tous via un abonnement? Et ne me parlez pas de problèmes techniques ou de redistribution, sachant que si un peer-to-peer national se créait, vous auriez toutes les statistiques suffisantes pour distribuer équitablement directement aux artistes, qui seraient 100% gagnants, y compris les moins connus! Cette solution technique est faisable de beaucoup de manières différentes : je le sais, c'est mon travail. D'aileurs, je rigole bien quand je vous entends parler de démagogie à l'Assemblée Nationale. C'est l'hopital qui se moque de la charité!
Evidemment, cette solution de la licence légale nécessiterait le bâton à côté de la carotte, exactement comme votre projet de gouvernement le fait, ni plus, ni moins. De même, elle laisse tranquille le logiciel libre, au contraire de votre projet, qui permet à quelques sociétés de limiter fortement, vior définitivement, ce concept démocratique! Je ne vous fait pas de démonstration là-dessus, elle est tellement logique, que j'estime que ce serait un affront.
Venons-en à ces artistes multimillionnaires, qui se plaignent, qui ont peur, de quoi, de qui?
Les artistes riches et connus ont toujours protestés, criant à la fin de leur carrière, à la fin de la culture, en coeur avec les producteurs, lors de tout progrès technique : la radio, le baladeur, le magnétoscope, la photocopieuse, et j'en passe! Ont-ils disparus? Ont-ils perdus de l'argent? Non, chaque nouvelle technologie à nécessité une modification de leur manière de gagner leur vie.
Quand aux sociétés de production, elles s'en sortiront royalement en baissant leur prix, en proposant de vrai contenus et cotnenant, en revoyant leur packaging, en y mettant de la valeur ajoutée, telle que de vrais livres d'information complets dans les CD audio, à titre d'exemple. Ou pourquoi pas, en créant leur propre sites web de contenu illimité sur abonnement comme les journaux le fond depuis longtemps, et certains sites de musiques au Canada aussi.
Monsieur le Ministre, je vous demande solennellement d'arrêter d'être à la botte de sociétés de gros sous, d'arrêter de nous faire croire à la perte d'emplois, ou aux gains, c'est selon, d'arrêter de parler de démagogie avec vos méthodes pour faire passer une loi : nous ne vous avons pas votés pour ca. Vous voulez être à la pointe de la réforme, osez ce que personne n'a osé, principalement à cause des pressions de riches sociétés qui ne peuvent plus se contenter d'autre chose que de Caviar et de Foie Gras. Que la France arrête de suivre le chemin des capitalistes, et redevienne ce pays de la liberté que le monde devrait nous envier!
Enfin, Monsieur le Ministre, je crois que vous ne réalisez pas les capacités de communication d'Internet, surtout vers le public jeune. La démonstration que le petit peuple d'Internet va vous donner de par son énorme mobilisation qui ne va certainement pas s'effriter avec le temps, si vous persistiez, que ce soit maintenant ou dans 2 ans, achèvera certainement de vous convaincre.