Oui ou Non ? Oui, mais... Non, mais...
Les licences Creative Commons, c'est la liberté de diffuser, c'est la liberté pour l'auteur de choisir celle qui lui convient, c'est la liberté de l'utilisateur qui sait de suite ce qu'il peut faire ou ne pas faire avec l'oeuvre, sans être obligé de demander systématiquement des autorisations aux auteurs (sauf, bien entendu, à vouloir "enfreindre" une clause).
Le créateur de ces licences, Larry Lessig, l'a souvent répété : elle ont été inspirées par les licences qui accompagnent et fondent les logiciels libres.
Voici ce qu'il dit par exemple dans la préface de son livre "Free Culture" :
Le titre et la plus grande partie de mon argumentation sont inspirés du travail de Richard Stallman et de la Free Software Foundation. A vrai dire, quand je relis le travail de Stallman, et plus particulièrement les essais dans Free Software, Free Society, je me rends compte que toutes les idées théoriques que je développe ici sont des idées que Stallman a décrites voilà des décennies. Il serait donc légitime d’affirmer que ce travail est un "simple" travail dérivé.
De là à penser qu'elles sont elle-mêmes et en bloc des licences libres au sens des logiciels libres, il n'y qu'un pas que certains franchissement allégrement ce qui ne manque pas d'irriter nos amis de Libroscope.
Ces derniers ne voient pas les différentes clauses des licences Creative Commons comme des petites nuances au sein d'un "monde libre". Bien au contraire, ils définissent très clairement une ligne de démarcation entre les licences Creative Commons qualifiées alors de "libres" (clauses BY, SA) et les licences Creative Commons dites "propriétaires" (clauses NC, ND).
L'argument principal c'est qu'un logiciel accompagné d'une clause de non exploitation commerciale (NC) ou de non modification (ND), n'est plus du tout un logiciel libre de part les discriminations introduites qui détruisent son écosystème. Ce qui est effectivement irréfutable.
Il est tout aussi irréfutable que les licences Creative Commons n'ont pas été pensées pour des logiciels mais pour des ressources numériques bien spécifiques (texte, musique, photo, vidéo...) dans une situation de marchandisation croissante de la culture et d'abus de la propriété intellectuelle. Dans ce contexte là, elles sont certainement salutaires et apparaissent pour beaucoup comme un progrès notable et un moyen de desserrer l'étau.
Dans un tout récent article, Creative Commons : adoption et liberté, Libroscope se fait statisticien pour conclure ainsi son propos : Entre trois et quatre fois plus de créatifs préfèrent les licences propriétaires aux licences libres.
Certes, mais 20% de licences Creative Commons libres sur un total 100% diffusable jour après jour plus impressionnant, c'est déjà pas si mal.
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aKa
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