Q : Que pensez-vous du Référentiel Général d’Interopérabilité ? Avez-vous participé (vous-même ou vos collaborateurs) à son élaboration, et comment sera-t-il mis en œuvre à Lyon ?
R : « Il me semble indispensable de mettre en place un référentiel de consensus qui corresponde aux usages et aux besoins réels tant au sein des collectivités que de l’État. Le référentiel pour l’instant défini par la Direction Générale de la Modernisation de l’État (DGME) ne répond qu’à la moitié de cette problématique. La méthode de consultation est probablement en cause, mais je crois également que la partialité du choix traduit un manque de vision sur le besoin numérique des collectivités, des citoyens et de nos entreprises. Je serai attentif, en tant que Président de l’ACUF à ce que l’impartialité technologique demeure dans la commande publique. Il me semble périlleux de mettre en place un référentiel qui, en imposant un format en exclut un autre. Je suis pour l’interopérabilité, mais aussi pour la pluralité. »
Là je suis obligé de citer la réponse in extenso, tant il y a à reprendre!
Tout d'abord Gérard Collomb déclare sans équivoque que le RGI - qui impose dans son état actuel le recours par l'administration au format bureautique ouvert Open Document afin que l'échange d'information se fasse dans un format non discriminatoire conformément aux principes républicains - ne répond pas aux besoins réels de l'Etat et des collectivités, et que ce choix choix "traduit un manque de vision sur le besoin numérique des collectivités, des citoyens et de nos entreprises".
Quel est donc ce besoin inavouable "des collectivités, des citoyens et de nos entreprises" qui primerait celui de l'accès non discriminatoire par les citoyens aux informations produites par les collectivités et l'Etat, mais aussi celui de garantir la pérennité de cette information (un format ouvert garantissant la possibilité d'accéder à ces informations sans limite de temps) ?
On ne le saura pas...
Je passe sur la critique du mode de consultation pour laquelle je n'ai pas toutes les informations (rappelons simplement qu'une large consultation publique a été lancée en vue d'établir le RGI).
Vient ensuite le morceau de choix : Gérard Collomb annonce qu'il sera attentif, en tant que Président de l’ACUF (c'est un avertissement à l'attention de la DGME, voir déjà le 1er post de ce fil) à ce que l’impartialité technologique demeure dans la commande publique : le RGI ne doit exclure aucun format, car Gérard Collomb est pour l’interopérabilité, mais aussi pour la pluralité précise t-il.
Voilà une bien belle contradiction!
Maintenant c'est l'impartialité technologique qui est mise en avant, ce qui n'a pas de sens.
Les collectivités publiques doivent être impartiales dans leurs choix : comme indiqué plus haut, les appels d'offres permettent aux collectivités de choisir le mieux-disant en toute transparence, dans l'intérêt général, sans parti pris ni copinage.
Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire le choix d'une technologie! Au contraire, les appels d'offre sont lancés sur la base d'un cahier des charges élaboré par la collectivité publique dans lequel elle fait des choix technologiques très précis. il n'y a rien choquant à ce que l'Etat impose aux collectivités publiques de recourir aux technologies qui lui semblent présenter les meilleures qualités.
Ainsi on peut faire le choix de la technologie nucléaire pour un sous-marin ou pour produire de l'électricité, et lancer un appel d'offre sur cette base : la concurrence joue alors pleinement (pour peu que plusieurs entreprises conçoivent ce type de produits).
Le choix technologique d'imposer un format ouvert permet en l'occurrence à toute entreprise de concourir à un appel d'offre puisqu'elles sont libres d'implémenter ce format dans leur logiciel. C'est donc bien un gage de pluralité.
Par ailleurs, c'est le seul moyen d'assurer l'interopérabilité, n'en déplaise à Gérard Collomb.
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