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Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Lun 04 Déc, 2006 14:45

Bourgpat a écrit:De quel acte de possession dispose t'on sur une copie réalisée à la télevision, à la radio, ou d'un cd prêté par un amis (au pire tu indique que cd à fait l'objet de trocs). La loi lang date de 1986 car à l'époque il y a géneralisation du walkman de sony et des magnétoscopes. Les deux nécessite copie pour fonctionner. Le walkman fonctionne avec des cassettes et nécessite de copier les vinyles ou de s'échanger les cassettes. Mais l'un des moyens d'alimenter les walkman était la copie des radios.

La notion de source licite n'est pas restreinte à une source achetée seulement par un membre de la famille jusque à l'époque recente. A quel membre de la famille peut on rattacher la légalité d'un copie de programme radio ou de télévision. La copie n'est légale que par son utilisation pour le copiste et non par sa source.


sur ces sources là, je ne vais pas me répéter :
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?p=70733#70733
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?p=71767#71767

antistress a écrit:@ leto_2, birin.

leto_2 : par possession d'un original, tu veux dire que la copie est faite depuis un original (exigence d'une source licite) ou que le copiste doit posséder à la fois la copie et l'original (comme pour les softs PC il me semble) ?
Je pense que le législateur pensait effectivement au 1 mais pas au 2 (tu peux rendre l'original et garder la copie)


Je dis en effet que la copie doit être faite depuis une source licite (original, diffusion média avec l'accord de l'auteur, etc).

Attention aux comparaison avec les "softs PC", la copie privée ne concerne pas les logiciels qui font l'objet d'un régime spécifique (copie de sauvegarde).
leto_2

Messages : 2305

Lun 04 Déc, 2006 14:57

leto_2 a écrit:sur ces sources là, je ne vais pas me répéter :
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?p=70733#70733
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?p=71767#71767
.../...
Je dis en effet que la copie doit être faite depuis une source licite (original, diffusion média avec l'accord de l'auteur, etc).


A t'on le droit de ne pas partager à 100% tes analyses ? :wink:



Le 23 novembre dernier RDDV à rendu hommage à Andre Malraux à l'occasion du 30ème anniversaire de sa disparition. Lire ici : son discours du 23 novembre 2006

Je cite :
Cette croyance profonde dans le caractère humain, universel, des arts et de la culture, n’a rien d’anodin. Elle irradiera véritablement l’action et l’œuvre d’André Malraux, et elle aura des conséquences majeures, au premier rang desquels l’entrée de la culture dans la sphère politique, dans l’intérêt général, dans la Cité. « La politique et la culture telles qu’il les conçoit, écrit Janine Mossuz-Lavau, naissent de la même source » face à la violence du monde, aux intégrismes et aux fanatismes, la culture est une offre de réconciliation pour le respect de l’autre qu’elle génère.

La deuxième conséquence, qui déterminera plus d’un demi-siècle de politique culturelle, et qui possède aujourd’hui une brûlante actualité, c’est que l’art, essence de l’homme, doit être, par définition, accessible à tous les hommes. C’est le sens de cette remarque de Maurice Blanchot, que Henri Godard a placée en exergue de son introduction : « Que l’art et tout l’art soit livré à chacun, à tout instant, c’est l’événement considérable que Malraux nous a rendu perceptible et d’où il a tiré, pour la création artistique, une vue et une exigence nouvelles. »

Oui, c’est un événement considérable, parce qu’il augure de soixante ans d’efforts pour faire surgir la culture dans tous les foyers, dans tous les cœurs, dans tous les esprits, et nous connaissons tous la définition, si belle et si féconde, si efficace aussi, qui résume à elle seule cette vaste ambition, et la première mission, fondatrice, et toujours actuelle, du ministère des Affaires culturelles : « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ; assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit qui l’enrichissent. » Oui, l’art est un droit, une conquête, une liberté, pour tous, et l’Etat doit veiller à la protection de ce droit, au respect de cette conquête.

Je tiens à souligner une dernière conséquence, qui aura également une portée retentissante, et dont nous ne cessons de nous inspirer, à l’aube de ce nouveau siècle dont l’impératif est la diversité culturelle : si l’art est universel, s’il est l’expression de l’humanité en l’homme, alors nous devons nous ouvrir aux expressions de toutes les civilisations, parce qu’elles expriment chacune des points de vue sur l’univers, parce qu’elles opposent à leur compréhension comme à leur incompréhension de ce qui les entourent des formes proprement humaines, et libres, des formes qui, pour certaines d’entre elles, résistent au temps, résonnent de la même force à travers les siècles, et, selon sa très belle formule, se métamorphosent en anti-destin. Parce que, écrit-il aussi, « Notre art me paraît une rectification du monde, un moyen d’échapper à la condition d’homme. »

Si André Malraux a exalté l’universalité de l’homme et de l’expression artistique, il a eu également la prescience de la dimension culturelle, voire spirituelle, de la mondialisation, la conscience du fondement culturel du projet européen, et l’intuition de la valeur, de la force et de la pérennité culturelles de la nation. Dans son très bel Appel aux intellectuels, lancé depuis la salle Pleyel, en 1948, et qui est devenu la postface des Conquérants, il s’adresse à « la première génération d’héritiers de la terre entière ». Mieux vaut le citer, plutôt que de le paraphraser : « D’âge en âge, des civilisations successives, qui s’adressent à des éléments successifs de l’homme, se superposent ; elles ne se rejoignent profondément que dans leurs héritiers. » Mais celui qui prit conscience, avant tant d’autres, des dangers de l’idéalisme communiste, comme des menaces des impérialismes et des hégémonies, distingua l’internationalisme de l’universalité, le libéralisme de la liberté, et le nationalisme de la nation. Ce texte, pour moi l’un de ses plus émouvants, si extraordinairement moderne, clame, avec des accents prophétiques, l’amour de l’art et de la nation, l’amour de l’homme et de la liberté. « Quand la France a-t-elle été grande ? demande-t-il, Quand elle n’était pas retranchée sur la France. Elle est universaliste. » Il aimait dire que « la France n’a jamais été aussi grande que lorsqu’elle l’était pour les autres », et que la culture a précisément pour objet, pour mission, pour promesse, de « faire prendre conscience aux hommes de la grandeur qu’ils ignorent en eux. »


Alors que A. Malraux, était Ministre de la Culture, la mutualisation des ressources a conduit en France à la création des bibliothèques publique et à ouvert l'accès à la culture à toutes les classes sociales.

Pour moi, Internet permet la même chose aujourd'hui (par exemple le MIT aux Etats Unis qui a mis plus de 900 cours en ligne, avec les licences creative common ).

Pour moi, il y existe d'autres options que la repression. (*)

Mais qui, aujourd'hui, en France reprend cette vision de Malraux de la culture accessible à tous ?


(*)
Une loi qui interdit ce qu'on ne peut pas empêcher ne faît qu'enseigner le mépris de la loi.
Dans certaines dictatures, pour essayer de faire respecter des lois inapplicables, car rejetées par le peuple, on en arrive à arrêter certains ctoyens de façon arbitraire, et l'on fusille ces "otages" pour l'exemple, afin d'intimider les autres et les forcer à respecter des lois iniques... Intenter des procès à 50 internautes pour l'exemple, alors que des dizaines de milliers d'autres, qui sont aussi dans l'illégalité, ne seront jamais inquiétés, ne mènera à rien, sauf à faire destester un peu plus toute la filière de l'industrie musicale par ses clients.

Tous les gouvernements d'hier l'avaient bien compris, ce que ce qu'on ne peut empêcher, on le réglemente, on le protège et on le taxe, et ils l'ont fait aussi bien pour le jeu que pour la prostitution, le tabac, ou les drogues. (Ils ont commencé dans cette voie en instituant une taxe sur les supports numériques enregistrables au profit de l'industrie musicale, ça leur rapporte beaucoup, mais pas encore assez pour la satisfaction de leurs actionnaires, semble t'il).

Les dirigeants d'aujourdhui attirent le mépris et la colère par leur sottise.

L'industrie de la culture, que ne connait aujourd'hui que la repression, semble ignorer, que ce tout repressif, va la conduire directement à sa perte, c'est dommage, car sera mauvais pour tout le monde, mais surtout pour les artistes Auteurs Compositeurs, que ces gens prétendent indûment défendre.
Saint-Chinian, parti

Messages : 2239
Géo : Paris

Lun 04 Déc, 2006 15:06

Pour moi même si les textes sont évasifs à ce sujet la question de la licicité de la source ne se pose que depuis peu de temps.
Aujourd'hui l'informatique par les metadonnées quelle ajoute au fichiers pourrait être une méthode de contrôle de la nature de la copie privée.

Du temps de la cassette audio, du Md ou de tout autre enregistrement personne aurait eut l'idée d'espionner la vie privée pour déterminer la licicité ou non de la source.

Derrière ce thème, ne se cache rien d'autre que l'espionnage à l'intérieur de la sphère privée qui si il n'est pas réalisé par les drm, ou rootkit sera toujours recherché. Pour eviter cet espionnage il faut revenir sur la notion originelle de la copie privée, copie réalisée au bénéfice du copiste seulement.

Ps, les accords de licence qui semblent se dessiner vis à vis des webradios semblent revenir sur la licicité de enregistrement à un moment ou la diffusion numérique va s'imposer comme seul médium. La copie privée devrait rester du cadre de la loi et ne pas dépendre d'accords de licences privés.
Bourgpat

Messages : 392

Lun 04 Déc, 2006 19:17

Tu peux reproduire "ma vision des choses" où tu veux et comme tu veux

Merci beaucoup, cette autorisation de reproduire tes interventions me suffit :)
Hoper

Messages : 151

Mer 06 Déc, 2006 15:14

Décidément antistress, sur ce fil de discussion, nous avons plusieurs désaccords profonds, et même des avis totalement opposés.
Là par exemple :
antistress a écrit:- que l'adage nul n'est censé ignorer toussa trouve pleinement à s'appliquer
Le débat sur le caractère illicite ou non du téléchargement sur internet, et même de l'échange en en P2P, étant encore ouvert pour les juges en cour d'appel (et même en cassation puisque, comme le souligne leto_2 la cour de cassation n'a pas dit que la cour d'appel avait tort, elle a juste dit qu'elle n'avait pas justifié sa décision).
Si les juges, à l'époque des faits, ne savaient pas dire si l'acte était licite ou non, comment veux-tu exiger d'un simple citoyen qu'il le sache sous prétexte que « nul n'est cessé ignorer la loi » ?
Tu ne réponds pas à cette question posée aussi par Saint-Chinian, tu te contentes de répéter ton affirmation sans démonter notre argumentation qui me semble pourtant tout à fait cohérente.

antistress a écrit:birin, tu colles tes arguments sur mes propos mais on ne parle pas des mêmes choses.
De la news, tu tires un débat général au fond sur le bien fondé ou non du droit actuel.
De mon côté, je me suis focalisé sur le cas particulier objet de ce fil, en mettant simplement en évidence le risque de démagogie que peut entraîner ce genre de news ("regardez, c'est une jeune & jolie instit' inoffensive poursuivie par de vilains pas beaux") et critique la ligne de défense choisie - d'après le résumé cité ("je savais pas, m'sieur l'agent, j'vous l'jure!") que je trouve (je le répète) inepte. Ca, c'est mon avis.

J'ai l'impression de discuter sur ce cas précis et d'étayer mes arguments par des propos généraux, mais aussi d'en tirer des propos et des conclusions plus générales.

En fait, tous les cas de procès contre des particuliers pour téléchargement "illégal" sont des cas de portée générale, ce sont des procès "pour l'exemple", destinés à marquer le public (et même à l'effrayer comme l'illustre Saint-Chinian), ils sont donc faits dans le but de participer au débat global, c'est leur raison d'être. Et pas de mon fait, mais du fait des plaignants comme la SCPP et autres industriels du divertissement.

Quand je t'ai cité quelques exemples notoires d'inégalité devant la justice, j'ai oublié de citer le premier de ces exemples, et le plus répandu : seuls quelques uns sont jugés pour des faits que des millions d'autres personnes commettent !

antistress a écrit:je me contente de relever que si l'on adopte un certain point de vue ("le téléchargement c'est pas du vol"), il y a un argument cité dans ce fil qui n'est pas recevable (mettre en avant le fait qu'elle avait acheté des CD originaux).
C'est une exigence de rigueur de raisonnement.

C'est moi qui utilise cet argument (ou au moins le premier) dans ce fil.
Je vais tenter d'expliquer pourquoi cet argument est rigoureux et pertinent aussi bien dans le cas précis du procès d'Anne-Sophie, que au coeur même du débat général, du débat de société « l'exception de copie privée est-elle légitime et acceptable ? »

Tout le monde est d'accord sur le fait que les procès intentés contre des particuliers pour téléchargement "illégal", et donc en particulier celui d'Anne-Sophie, sont des procès "pour l'exemple"
Du fait même de sa raison d'être, ce procès entaché "d'inégalité devant la justice", Anne-Sophie est jugée comme exemple, parce qu'il n'est pas envisageable de juger les millions de particuliers qui accomplissent les mêmes actes qu'elle.

Pourquoi le fait qu'Anne-Sophie ait acheté 300 CDs est essentiel dans ce débat sur l'échange et duplication de l'immatériel ? Alors que dupliquer l'immatériel « ce n'est pas comme voler la voiture du voisin » ?
Parce que la question de savoir si, en considérant que les artistes et l'industrie du disque vivent correctement de la vente de leurs produits (l'énormité de leur chiffre d'affaires tend à prouver que "correctement" n'est peut-être pas l'adjectif adéquat), il est ou non légitime, du fait de la valeur sociale inestimable du libre accès à la culture (dixit à peu près tout le monde), d'autoriser des copies supplémentaires, qui ne "volent pas la voiture des ayant droit" et qui n'auraient de toutes façons pas été achetées. Cette question donc, paraît tout à fait pertinente et cohérente.

C'est là que le cas d'Anne-Sophie devient véritablement exemplaire, parce que Anne-Sophie est elle même exemplaire, elle fait de la copie privée (ou même simplement de l'écoute avant d'acheter, je ne sais vraiment pas) tout en achetant régulièrement un nombre important de CD.
Elle est le parfait exemple de ce qu'il faut faire pour réconcilier les deux notions apparemment contradictoires que sont la rémunération de la culture et l'accès libre et gratuit à la culture par l'exception de copie privée.

Anne-Sophie fait de la copie privée sans faire de tort ou porter le moindre préjudice aux artistes ou même à l'industrie du disque.
À vrai dire, s'ils n'avaient que des clients comme Anne-Sophie ils seraient encore plus riches qu'ils ne le sont aujourd'hui.

Je crois pouvoir affirmer que, de l'avis quasi-général, Anne-Sophie est le parfait exemple de cet équilibre, de cette entente cordiale bénéfique à tous, les artistes, les citoyens, la culture, la société et la paix sociale.

Condamner Anne-Sophie à une amende, même avec sursis, et à plus de 2000 euros de dommages et intérêts revient ainsi à condamner le parfait exemple, l'exemple à suivre, celui qui, de toute évidence, apporte la paix sociale.

La raison d'être de la justice est d'assurer la paix sociale (en se substituant à la vengeance, vendetta, ...).
La condamnation d'Anne-Sophie par la justice me semble être, de ce fait, un pur non sens.

À mon humble avis, si les juges voulaient signifier que les téléchargements effectués par Anne-Sophie étaient tout de même illégaux, ils auraient du la condamner à 1€ symbolique de dommages et intérêts, et non condamner ce parfait exemple de réconciliation de l'économie avec la copie privée à 2225€.

Quant au fait que les plaignants (sociétés d'auteurs, ...) aient mené ce procès à son terme après avoir découvert qu'Anne-Sophie était le parfait exemple de la non-pirate, du "pacificateur social", me paraît représenter une déclaration de guerre à la copie privée, même celle qui ne leur fait aucun tort, même s'il faut pour cela qu'ils fassent la guerre à leurs meilleurs clients, « asta la la muerte !!! ».
Ce sont eux qui me semblent avoir « le sabre au point et la bave aux lèvres » comme je disais plus haut.
C'est cette attitude suicidaire (à mon avis bien sur. Ceux qui me déclarent la guerre je les traite en ennemis) qui m'a fait parler, dés le début de ce fil, de « justes coups de pied au cul » et même dire que « il serait grand temps que l'industrie du disque n'ait plus les moyens de nuire ni de tuer la culture ».

Je pense que c'est cette réaction que tu qualifies de "démagogie".
Moi ce n'est pas là que je vois la démagogie et le jusqu'auboutisme.


leto_2 a écrit:salut birin, que je connais dans la "vraie" vie :wink:
C'est une menace ?
Si je dis trop de conneries tu rappliques m'assommer avec un gros volume des principes et procédures juridiques ? :cry:

leto_2 a écrit:réfutation de tes arguments :
1- sur la grossièreté de l'omission :
Comme je l'ai dit, dans l'esprit du législateur, ça allait de soi.
Cela va sans dire... mais ça va mieux en le disant.
Dans le même ordre d'idée, une autre omission qui a fait débat il n'y a pas très longtemps : le fait qu'aucun article du Code civil n'indique pas que le mariage a lieu entre un homme et une femme.
Tout simplement car à l'époque (1804), cela était suffisamment évident.

2- sur l'argument de la taxe pour copie privée :
D'une part, tu fais de l'anachronisme, elle fut créée bien après la rédaction de l'article que tu cites.
D'autre part, cette redevance n'a pas été créée pour élargir la pratique de la copie privée, mais au contraire pour en compenser les effets pécuniaires.
Comme le dit aussi Saint-Chinian, je ne suis pas aussi sur que ça allait de soi.
La copie sur cassettes magnétiques et les photocopies faisait déjà débat depuis un longtemps. La question déjà mise en avant était la photocopie de bouquins, sans les avoir achetés. Même problème pour les bandes magnétiques.
Les législateurs se comptent par centaines, les lobbyistes aussi, il me paraît impossible qu'aucun d'eux n'ait réalisé qu'ils étaient en train d'écrire que « l'auteur ne peut interdire ces copies ».

Je me souviens même des fameuses cassettes magnétiques DAT des années 80, à enregistrement numérique et donc de qualité comparable au CD.
Il avait été exigé aux fabricants qu'un système de protection altère la qualité du son lors des copies, car sinon ça allait être « la mort des artistes tout ça tout ça ».
Les fabricants se sont exécutés puis on fait savoir peu après la commercialisation des appareils qu'il suffisait de faire une copie de la copie de la copie de l'original pour retrouver la qualité sonore de l'original.

Tout ça pour dire que la problématique de la copie privée donnait déjà lieu à des passes d'armes et de nombreux coups tordus.
Il est assez difficile de croire que les rédacteurs de l'article 122-5 auraient "oublié", en écrivant « l'auteur ne peut interdire... », de préciser que le copiste devait posséder l'oeuvre (le livre qu'il était en train de photocopier par exemple !), car ça n'allait pas du tout de soi.


Pour ce qui est de mon anachronisme sur la taxe pour copie privée, je ne sais pas si elle à pris ce nom là après la rédaction de cet article, mais elle existait bien avant, sur les photocopieurs et les cassettes magnétiques par exemple.
Quant à l'ordre de qui compense qui, il est bien celui que tu décris, à condition que l'on considère le droit d'auteur comme légitime en soi, ce qui n'est, à mon avis, pas forcément le cas, comme je l'ai déjà écrit.

leto_2 a écrit:Autant la jurisprudence a pu, par indulgence, tolérer la copie réservée au cercle de famille du copiste, par analogie avec l'acte de représentation, autant elle ne permettrait pas les copies des copies des copies des amis des amis de mes amis.... l'article L 122-5 le lui interdit.
Tu as raison, et mon exemple était tiré par les cheveux.
« Les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » me semble bien assez explicite.


leviathan a écrit:
Saint-Chinian a écrit:- Où en est-on du droit de la copie privée aujourd'hui ?
Il existe toujours.

Tu me sembles bien optimiste.
Le droit à la copie privée c'était : « l'auteur ne peut interdire... ».
Aujourd'hui c'est : « l'auteur ne peut interdire... sauf s'il interdit ! ».

L'auteur est autorisé à "protéger" son oeuvre par des DRM, qui peuvent en particulier en limiter le nombre de copies.
La loi l'autorise à ramener ce nombre à ZERO, tout en interdisant à quiconque de passer outre ces DRM .
L'auteur est donc autorisé à n'autoriser que zéro copies de l'oeuvre et toi tu affirme que le droit à copie privée existe toujours.
Il doit y avoir un détail qui m'échappe !
birin

Messages : 600
Géo : Gironde

Mer 06 Déc, 2006 15:50

Je partage, bien entendu totalement ton analyse. Merci, je me sentais un peu seul...

Une petite erreur cependant dans ta démonstration, les procès actuellement intentés contre les internautes ne le sont pas par les sociétés d'auteurs "SACEM" ou autres ,
Quant au fait que les plaignants (sociétés d'auteurs, ...) aient mené ce procès à

mais par sociétés de producteurs et d'éditeurs, c'est à dire la Société des producteurs de phonogrammes en France (SPPF) et la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP).

Jamais, à ma connaissance, le SACEM, n'a encore intenté un procès contre un internaute pour téléchargement illégal.

N'oublions pas que la Société des producteurs de phonogrammes en France (SPPF) et à la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), ne représentent que les Droits Voisins, et non les Droits d'Auteurs (sauf en ce qui concerne les auteurs compositeurs qui leur on cèdé leur droit patrimonial, c'est à dire le droit d'exploitation de leur oeuvre - le droit moral, sur leur oeuvre étant lui incessible-).

Et en fait, c'est le droit moral qui permet à l'auteur de faire respecter son œuvre, comme par exemple d'en faire interdire la contrefaçon...

Les procès en question ne pouvant, à mon avis, que sanctionner ou "pénaliser" une mise à disposition, ou diffusion illégale des oeuvres (c'est à dire en dehors "du cercle de famille" du contrevenant).

Ce qui a été le cas, puisque Anne-Sophie du fait de sa méconnaissance et son peu d'expérience du logiciel kazaa, a laissé en partage et donc à la disposition des autres internautes, son dossier "téléchargements" qui contenait tous les fichiers qu'elle avait elle même téléchargé. (option par défaut du logiciel kazaa à cette époque).


:wink:
Dernière édition par Saint-Chinian, parti le Mer 06 Déc, 2006 16:24, édité 1 fois au total.
Saint-Chinian, parti

Messages : 2239
Géo : Paris

Mer 06 Déc, 2006 16:20

Saint-Chinian a écrit:
leto_2 a écrit:sur ces sources là, je ne vais pas me répéter :
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?p=70733#70733
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?p=71767#71767
.../...
Je dis en effet que la copie doit être faite depuis une source licite (original, diffusion média avec l'accord de l'auteur, etc).


A t'on le droit de ne pas partager à 100% tes analyses ? :wink:


Cela va sans dire, mais il semble préférable de le préciser, car les silences prêtent manifestement à confusion. ;)

Oui bien sûr, sachant que mes avis sont basés sur un raisonnement, libre à chacun d'en discuter (avec un raisonnement juridiquement pertinent, si possible).

birin a écrit: sous prétexte que « nul n'est cessé ignorer la loi » ?

c'est ni cessé comme tu l'écris maintenant, ni sensé comme tu l'écrivais avant, mais censé.

birin a écrit:
leto_2 a écrit:salut birin, que je connais dans la "vraie" vie :wink:
C'est une menace ?
Si je dis trop de conneries tu rappliques m'assommer avec un gros volume des principes et procédures juridiques ? :cry:


J'ignorais que (te) saluer était une marque d'hostilité, je t'ai semblé si agressif et menaçant autour d'une bière ? ;)

birin a écrit:Comme le dit aussi Saint-Chinian, je ne suis pas aussi sur que ça allait de soi.


Je t'ai expliqué pourquoi.
Je t'ai indiqué que ce n'était pas la première (ni la dernière) fois que la loi ne disait pas ce qui pour elle relevait de l'évidence.
Tu as convenu ne pas avoir lu les travaux préparatoires de la loi
Après, tu peux persister à penser ce que tu veux de la loi, ça ne la changera pas.

birin a écrit:Je me souviens même des fameuses cassettes magnétiques DAT des années 80, à enregistrement numérique et donc de qualité comparable au CD.
Il avait été exigé aux fabricants qu'un système de protection altère la qualité du son lors des copies, car sinon ça allait être « la mort des artistes tout ça tout ça ».
Les fabricants se sont exécutés puis on fait savoir peu après la commercialisation des appareils qu'il suffisait de faire une copie de la copie de la copie de l'original pour retrouver la qualité sonore de l'original.


c'est surprenant comme régénération, un lien ?

birin a écrit:Pour ce qui est de mon anachronisme sur la taxe pour copie privée, je ne sais pas si elle à pris ce nom là après la rédaction de cet article, mais elle existait bien avant, sur les photocopieurs et les cassettes magnétiques par exemple.


non birin, toutes ces redevances ont été crées postérieurement à la loi du 11 mars 1957.

birin a écrit:Quant à l'ordre de qui compense qui, il est bien celui que tu décris, à condition que l'on considère le droit d'auteur comme légitime en soi, ce qui n'est, à mon avis, pas forcément le cas, comme je l'ai déjà écrit.


La question n'était pas de savoir ce que pense machin ou bidule, mais savoir ce que dit la loi.

birin a écrit:
leto_2 a écrit:Autant la jurisprudence a pu, par indulgence, tolérer la copie réservée au cercle de famille du copiste, par analogie avec l'acte de représentation, autant elle ne permettrait pas les copies des copies des copies des amis des amis de mes amis.... l'article L 122-5 le lui interdit.
Tu as raison, et mon exemple était tiré par les cheveux.


heureux de te voir le reconnaître, on progresse.
leto_2

Messages : 2305

Mer 06 Déc, 2006 16:40

leto_2 a écrit:
Saint-Chinian a écrit:
leto_2 a écrit:sur ces sources là, je ne vais pas me répéter :
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?p=70733#70733
http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?p=71767#71767
.../...
Je dis en effet que la copie doit être faite depuis une source licite (original, diffusion média avec l'accord de l'auteur, etc).


A t'on le droit de ne pas partager à 100% tes analyses ? :wink:


Cela va sans dire, mais il semble préférable de le préciser, car les silences prêtent manifestement à confusion. ;)

Oui bien sûr, sachant que mes avis sont basés sur un raisonnement, libre à chacun d'en discuter (avec un raisonnement juridiquement pertinent, si possible).


Alors, attendons donc tous les deux, si tu le veux bien, le résultat du jugement de renvoi, de l'appel de Montpellier cassé par la Cour de cassation, lequel doit intervenir prochainement (avant les élections ... ?), devant la Cour d'appel d'Aix-en-Provence. Et là nous saurons.

Personne, et ni toi ni moi, ne pouvons aujourd'hui préjuger de cette décision à venir...

:wink:
Saint-Chinian, parti

Messages : 2239
Géo : Paris

Mer 06 Déc, 2006 16:50

birin a écrit:
antistress a écrit:- que l'adage nul n'est censé ignorer toussa trouve pleinement à s'appliquer
Le débat sur le caractère illicite ou non du téléchargement sur internet, et même de l'échange en en P2P, étant encore ouvert pour les juges en cour d'appel (et même en cassation puisque, comme le souligne leto_2 la cour de cassation n'a pas dit que la cour d'appel avait tort, elle a juste dit qu'elle n'avait pas justifié sa décision).
Si les juges, à l'époque des faits, ne savaient pas dire si l'acte était licite ou non, comment veux-tu exiger d'un simple citoyen qu'il le sache sous prétexte que « nul n'est cessé ignorer la loi » ?
Tu ne réponds pas à cette question posée aussi par Saint-Chinian, tu te contentes de répéter ton affirmation sans démonter notre argumentation qui me semble pourtant tout à fait cohérente.


1° Techniquement, il y a une chose qui peut étonner les non juristes : c'est l'interprétation de la Loi par le Juge.
Parceque le Juge ne crée pas la Loi, il se contente de la lire (et de dire comment la lire).
De sorte que les sujets de droits sont censés rétroactivement avoir eu cette même lecture de la loi.
Et qu'au final nul n'est censé ignorer la loi :wink:
Cette solution n'est pas choquante la plupart du temps car la lecture des juges est la lecture de bon-sens. Dans les autres cas, que veux-tu... ce n'est que la justice des hommes, nécessairement imparfaite!

2° Sur la question que tu me poses ("comment veux-tu exiger d'un simple citoyen qu'il le sache"); je t'ai répondu :
antistress a écrit:Pour te répondre, sur le fond, s'agissant d'une instit, donc avec un certain niveau d'éducation et d'intelligence supposé, j'ai du mal à imaginer qu'elle ne se soit pas étonné qu'elle puisse se procurer gratuitement par des moyens non officiels des choses qui étaient vendues par ailleurs.

Ca me rappelle le lycée, quand on me proposait des baskets nike ou des polos lacoste pas chers...
QUi peut croire que tout cela est légal ?

et tu m'as dit :
birin a écrit:Antistress, je peux parfaitement comprendre, en parfaite bonne foi, que Anne-Sophie préférait télécharger de la musique sur Kazaa pour l'écouter avant d'acheter ou non, au lieu de se déplacer à la Fnac, chez Virgin ou chez un disquaire pour écouter de la musique puis l'acheter ou non.
C'est vraiment si indéfendable ? Si incroyable ? Même pour quelqu'un qui a acheté 300 CD et qui a du écouter plein de musique en magasin avant de l'acheter ?
Pour la grande majorité des gens que je connais, internet c'est magique, ça permet d'avoir le catalogue des magasins sur son propre ordinateur, de voir et écouter les articles et réclames avant de passer commande ou non.
Je ne sais pas quelle est la réalité du cas Anne-Sophie, mais ce scénario me semble parfaitement naturel. Anne-Sophie est une bonne client, un point c'est tout !

ce qui me semble peu défendable, de mon point de vue.
Quand tu écoutes avant d'acheter, tu fais par définition une opération temporaire.
Et tu ne te retrouves pas avec 1380 morceaux sur ton disque dur qui sont autant de morceaux absents de ta CDthèque.
Ca ne me semble pas cohérent, désolé.
antistress

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Mer 06 Déc, 2006 16:53

antistress a écrit:ce qui me semble peu défendable, de mon point de vue.
Quand tu écoutes avant d'acheter, tu fais par définition une opération temporaire.
Et tu ne te retrouves pas avec 1380 morceaux sur ton disque dur qui sont autant de morceaux absents de ta CDthèque.
Ca ne me semble pas cohérent, désolé.


Seul le partage en dehors du cercle de famille et la mise à disposition ont été punis non ?

Me trompe-je ?

:twisted:
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