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Après Apple, Microsoft joue en solo sur Internet
Sur le modèle de l'iPod, le géant mondial du logiciel veut faire de Zune un baladeur exclusif.
AVEC le lancement à Noël de son Zune, Microsoft va utiliser sans scrupule la recette qui a fait le succès d'Apple avec son iPod. Le baladeur numérique du numéro un mondial des logiciels ne sera pas compatible avec les services de vente en ligne de musique ayant adopté Windows Media. Pour télécharger des morceaux ou des vidéos sur Zune, l'internaute devra passer par la future plate-forme Internet lancée par Microsoft. Et impérativement par elle.
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Tête-à-queue stratégique A l'époque du lancement d'iTunes, Microsoft s'était rallié à la cause des filiales du groupe Lagardère et PPR, en leur fournissant une solution clés en main baptisée Playforsure. Puisqu'Apple avait volontairement supprimé toute compatibilité entre son iPod et le format Windows Media, Microsoft proposait un format ouvert à toutes les plates-formes et à tous les baladeurs (sauf iTunes et les iPod).
Mais voilà, c'était avant l'arrivée de Zune. Désormais, la donne change. Microsoft n'a pas réussi à contrer Apple. La firme à la pomme domine le marché de la musique en ligne dans 21 pays à travers le monde. Il était donc temps de changer de stratégie. Avec le Zune, le géant de Redmond veut frapper fort. Et d'abord en proposant des fonctionnalités d'échange de musique d'appareil à appareil sans équivalent, et donc en rendant le Zune indissociable de sa plate-forme de vente.
Pour ce faire, Microsoft va utiliser un système de protection des fichiers dérivé du Windows Media 10. Celui-là même que VirginMega, FnacMusic ou Orange ont adopté en toute confiance. Mais la nouvelle version est totalement incompatible avec la précédente.
Comble de l'ironie, la musique achetée sur VirginMega ou FnacMusic pourra tout de même être lue sur un Zune, mais à condition que le fichier ait été préalablement copié sur un CD.
Du côté du groupe Lagardère ou de PPR, la déception est bien sûr immense. La vente de musique en ligne est étroitement liée aux baladeurs : le succès d'iTunes tient à celui de l'iPod. Si le Zune connaît un fort succès, il n'y aura que Microsoft pour en profiter. Et il paraît aujourd'hui peu probable que VirginMega ou FnacMusic décident d'attaquer le groupe américain pour non-respect du principe d'interopérabilité : Microsoft reste toujours le prestataire de technologie sur leur plate-forme.
Craintes des labels indépendants La question de la viabilité de ces services de vente en ligne se pose à nouveau. Et ce pourrait vraiment être la dernière fois.
La situation n'est pas meilleure pour les labels indépendants. La concentration du marché de la musique numérique dans les mains de deux groupes américains n'est pas pour les rassurer. D'autant que si Apple et Microsoft n'ont pour l'instant aucun lien capitalistique avec les majors de la musique, leurs intérêts sont identiques. Les majors tiennent en effet à tout prix à ce que les oeuvres soient protégées contre la copie. Un impératif qui permet à Apple et Microsoft de mettre en place, sous couvert de lutter contre la piraterie, une intégration verticale de la chaîne de distribution de la musique. En définitive, elle piège l'utilisateur... et maintenant les producteurs.
La solution pour ces labels indépendants pourrait passer par une décision d'ampleur, comme vendre leur musique sans protection. Mais il y a fort peu de chance qu'ils soient suivis sur cette voie par les majors, malgré une opinion publique farouchement hostile aux systèmes anticopies de tous genres. (*)
©LeFigaro
(*) Les indépendants ont déjà commencé à proposer leurs titres en téléchargement à des prix extrèmement compétitifs (23 cts) en 192 kHz et sans DRM, sur des sites de téléchargement légaux comme eMusic ...
La guerre est déclarée sur les plate-formes légales de téléchargement, semble t'il ...
Espèrons, tout simplement, que la décision finale reviendra aux consommateurs !