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Page 7 sur 12Précédent 1 ... 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 ... 12 SuivantDADVSI : le coin des juristes

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Mer 22 Mars, 2006 12:48

morgoth a écrit:Je veux dire par là que ne sachant interpréter correctement cette loi, une société qui distribue dans un but non lucratif un logiciel incriminé peut se sentir obligée de retirer le logiciel en question de sa distribution même si un jugement du tribunal pourrait peut etre prouver son bon droit. Donc pour éviter préventivement les vagues, on retire le logiciel en question: c'est la solution de facilité.


C'est bien ce qui risque d'arriver ! :?


morgoth a écrit:Enfin, l'expression "manifestement utilisé à une échelle commerciale" est très douteuse et je ne comprends pas son sens: c'est quoi une "échelle commerciale" ?. Est-ce que cela qualifie tout échange commercial (et donc gratuite=légalité), ou est-ce que cela qualifie le volume (au dela de X utilisateurs, le logiciel devient illégal). Franchement, je ne sais pas trancher.


C'est bien le problème que pose un certain nombre de dispositions de DADVSI.. Il y a un tel "flou artistique" que cela créera une instabilité juridique... provoquant par conséquence des retraits arbitraires de logiciels ou de sites à des fins préventives afin d'éviter toute poursuite possible... Est-ce le but recherché par les auteurs du texte ? :?
dede

Messages : 557

Mer 22 Mars, 2006 12:50

Shnoulle a écrit:Mais le problème pour les particuliers: j'ouvre un site proposant doc et téléchargement d'un log de p2p. Ce site est sans pub et sans aucun renvoi vers un autre site avec pub (je pme protége à fond). Si VU me dis de fermer le site, je le ferme tout de suite, je n'ai aucun moyen de me défendre ....


VU doit donner quand même un motif clair ! L'intimidation a quand même ses limites... Et si ce motif est réellement foireux (a vérifier avec un avocat compétent en la matière), le site doit pouvoir rester online.

Si l'on est sûr d'être dans son bon droit (à valider), je propose de diffuser un maximum le code source de la mule par exemple pour que un max de monde héberge le logiciel incriminé (ex: une bannière + un zip + un bout de code html à desarchiver à la racine du site web et zou). Ca va en faire des requêtes en justice pour faire retirer les bannières des sites. VU sera débordé ! En plus, ce phénomène n'est pas nécessairement controlable. Voir ce qui s'est passé avec le DeCSS caché dans des jpg, dans du code perl etc.

L'avenir est radieux ;-)
La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres et "consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autruis" (DDH de 1789)...
morgoth

Messages : 350

Mer 22 Mars, 2006 13:50

Je veux vous dire, très rapidement, le fond de ma pensée au sujet de DADVSI et de cette instabilité juridique, volontaire selon moi... Contrairement à ce que tu pourrais penser, Antistress, Microsoft est plus que heureux de ces dispositions... Apple aussi bien... Cela leur servira d'arme publicitaire pour imposer leur nouvel OS complètement drmisé... L'instabilité juridique est ce qui fait le plus peur aux entreprises... Et ils le savent bien... Microsoft et Apple pourront leur proposer dès 2007 un produit clé en main conforme aux nouvelles dispositions du droit d'auteur... Cela sera l'un de leurs meilleurs arguments (en oubliant de parler des dangers du DRM bien sûr)... Ce qui va forcer les entreprises qui sont toujours sur des stations, serveurs sous W2K, w2003, XP voire w98 à passer sous Vista donc nouvelles licences et de nouveau captives... Le libre, bien sûr, sera vilipendé comme dangereux juridiquement... Si par hasard, Microsoft ou Apple se retrouvent devant les tribunaux, il sera facile, pour eux, d'argumenter, avec leur armada de juristes, qu'ils ont pris "toute mesure pour en empêcher ou limiter l'usage illicite autant qu'il est possible"(1) au sujet leurs produits sous Vista... Bon il reste toujours la problématique des OS de bilou antérieurs... Ce raisonnement concerne aussi d'autres logiciels propriétaires .

(1) On pourra remarquer que dans cette disposition juridique, il n'y a pas d'obligation de résultat, mais seulement de moyen... même si dans Vista on arrive à contourner les drms, ils pourront s'en défausser.
dede

Messages : 557

Mer 22 Mars, 2006 14:08

morgoth a écrit:
Shnoulle a écrit:Mais le problème pour les particuliers: j'ouvre un site proposant doc et téléchargement d'un log de p2p. Ce site est sans pub et sans aucun renvoi vers un autre site avec pub (je pme protége à fond). Si VU me dis de fermer le site, je le ferme tout de suite, je n'ai aucun moyen de me défendre ....


VU doit donner quand même un motif clair ! L'intimidation a quand même ses limites... Et si ce motif est réellement foireux (a vérifier avec un avocat compétent en la matière), le site doit pouvoir rester online.

[...]

L'avenir est radieux ;-)
Et VU ne peut prendre en compte

Art. L. 335-2.
[...]
(Modification issue de l'amendement 150 sous-amendé du projet de loi relatif au droit d'auteur et aux droits voisins dans la société d'information adopté le 15 mars 2006 par l'assemblée nationale. Ce vote n'est pas définitif. Le texte final adopté sera ensuite soumis au vote du Sénat.)
Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende, le fait :
1° d'éditer, de mettre à la disposition du public ou de communiquer au public, sciemment et sous quelque forme que ce soit, un dispositif manifestement destiné à la mise à disposition du public non autorisée d'œuvres ou d'objets protégés ;
2° d'inciter sciemment, y compris à travers une annonce publicitaire, à l'usage d'un logiciel mentionné au 1°
3° Ces dispositions ne sont pas applicables aux logiciels destinés au travail collaboratif, à la recherche ou à l'échange de fichiers ou d'objets non soumis à la rémunération du droit d'auteur.
Toujours le problème du manifestement ....
(je m'informe au maximum histoire de me protéger si je met en ligne un tel site ;))


Bien vu dede pour l'obligation de moyen !


Sinon: pour info : le CPI mis à jour avec DADVSI: http://www.celog.fr/cpi/







Concernant:
2° la limitation des droits voisins à 50 ans dans leurs aspects patrimoniaux (article 5)
Il etait DEJAS limité à 50 ans ....
Art. L. 211-4. La durée des droits patrimoniaux objet du présent titre est de cinquante années à compter du 1er janvier de l'année civile suivant celle :
- de l'interprétation pour les artistes interprètes ;
- de la première fixation d'une séquence de son pour les producteurs de phonogrammes et d'une séquence d'images sonorisée ou non pour les producteurs de vidéogrammes ;
- de la première communication au public des programmes visés à l'article L. 216-1 pour les entreprises de communication audiovisuelle.
Toutefois, si une fixation de l'interprétation, un phonogramme ou un vidéogramme font l'objet d'une communication au public pendant la période définie aux trois premiers alinéas, les droits patrimoniaux de l'artiste-interprète ou du producteur du phonogramme ou du vidéogramme n'expirent que cinquante ans après le 1er janvier de l'année civile suivant cette communication au public.
Commentaire relatif à cette disposition

(Modification issue de l'article 5 du projet de loi relatif au droit d'auteur et aux droits voisins dans la société d'information adopté le 22/12/05 par l'assemblée nationale. Ce vote n'est pas définitif car les débats reprendront le 17 janvier 2006. Le texte final adopté sera ensuite soumis au vote du Sénat.)
Art. L. 211-4. - La durée des droits patrimoniaux objet du présent titre est de cinquante années à compter du 1er janvier de l'année civile suivant celle :

1° De l'interprétation pour les artistes interprètes. Toutefois, si une fixation de l'interprétation fait l'objet d'une mise à disposition du public, par des exemplaires matériels,ou d'une communication au public pendant la période définie au premier alinéa du présent article, les droits patrimoniaux de l'artiste interprète n'expirent que cinquante ans après le 1er janvier de l'année civile suivant le premier de ces faits ;
2° De la première fixation d'une séquence de son pour les producteurs de phonogrammes. Toutefois, si un phonogramme fait l'objet, par des exemplaires matériels, d'une mise à disposition du public pendant la période définie au premier alinéa précité, les droits patrimoniaux du producteur de phonogramme n'expirent que cinquante ans après le 1er janvier de l'année civile suivant ce fait. En l'absence de mise à disposition du public, ses droits expirent cinquante ans après le 1er janvier de l'année civile suivant la première communication au public ;
3° De la première fixation d'une séquence d'images sonorisées ou non pour les producteurs de vidéogrammes. Toutefois, si un vidéogramme fait l'objet, par des exemplaires matériels, d'une mise à disposition du public ou d'une communication au public pendant la période définie au premier alinéa précité, les droits patrimoniaux du producteur de vidéogramme n'expirent que cinquante ans après le 1er janvier de l'année civile suivant le premier de ces faits ;
4° De la première communication au public des programmes mentionnés à l'article L. 216-1 pour des entreprises de communication audiovisuelle.
Shnoulle

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Géo : Roubaix

Mer 22 Mars, 2006 15:16

Là, vous oubliez une chose importante, comme il a été dit, ici c'est l'amendement 150 qui s'applique... Et malgré tout cet amendement est clair "un dispositif manifestement destiné à la mise à disposition du public non autorisée d'œuvres ou d'objets protégés" ... ici on parle de "destination" non "d'utilisation", donc l'argumentation écrit par Antistress quelques posts plus haut est valable... La neutralité du logiciel sera en question là... Il sera difficile de faire porter à l'éditeur ou au diffuseur la charge des actes illicites faits par des utilisateurs de ce dit logiciel... sauf bien sûr, il en fait publicité auprès du public de cette possibilité... ou que l'on puisse prouver que le logiciel a été créé dans ce seul but... Emule, bittorent, etc. ne sont pas dans ce cas... Si par hasard, un juge du fond, se prononce pour l'illégalité d'un de ces logiciels ... Cela mettrait en danger tout logiciel de partage (MSN, Skype et autres logiciel propriétaire compris)... Mais je pense qu'il sera vite censuré par la cour d'appel et contredit par d'autres juridictions.
dede

Messages : 557

Mer 22 Mars, 2006 15:44

mpop a écrit:
Lecture des fichiers protégés = légal
Copie (par exemple de DVD) à partir d'un signal = légal
Lecture d'un fichier protégé + copie à partir du signal = illégal

Donc la librairie proposant le décodage (par exemple DeCSS) est légale, le logiciel permettant d'encoder en Xvid l'est tout autant. C'est le fait d'interfacer ces deux techniques qui est illégal. Et en général, cet interfaçage se fera dans le logiciel de niveau supérieur, qui utilise la librairie. Donc un logiciel de lecture pourra faire appel à une librairie De-DRM, mais pas un logiciel destiné à effectuer des copies. La librairie De-DRM restant elle-même légale, car elle n'est pas "manifestement destinée à..."


Pas trop d'accord avec ça. Le contournement d'une MTP est légale pour assurer l'inter-opérabilité. Si j'ai un petit lecteur vidéo de poche, je suis bien obligé de fabriquer un fichier de type DivX ou autre, à partir de mon DVD DRMisé. Donc dans ce cas, je suis autorisé à contourner les MTP pour lire ET pour copier.

Idem pour mon iPod qui n'accepte pas les fichier WMA, je suis bien obligé d'en faire des MP3.

Pour moi, cette loi est tout simplement inapplicable.
nadia2

Messages : 2

Mer 22 Mars, 2006 15:45

Je dois dire ce "manifestement destiné" me laisse perplexe... Il pourrait laisser entendre que l'utilisation massive de celui-ci pour des actes illicites, donnerait la possibilité, par une interprétation extensive de celui-ci, de changer la destination du logiciel... ce qui ferait glisser la notion de destination vers celle d'utilisation... Mais même si cela arrive le "sciemment" viendrait rétablir la situation... Il faudrait établir l'intention de l'auteur.

Donc par le "sciemment" l'intention illicite de l'auteur dans la création de son logiciel ou de sa mise à disposition devra être prouvé même si le "manifestement destiné" est interprété de façon extensive.

Ainsi, le juge devra obligatoire vérifier 2 points avant de se prononcer.
1- L'intention de l'auteur
2- La destination de l'objet.


Qu'en pensez-vous ?
dede

Messages : 557

Mer 22 Mars, 2006 15:57

Pouce a écrit:Une question m'interroge : tout le monde semble ici dire que pour lire les fichiers DRMisés sous Linux il faut "contourner" les DRM.
A l'heure actuelle oui, mais une fois la loi passée, les specs des DRM seront connues (on l'espère très fort) et donc il ne s'agira pas de créer des logiciels qui "contournent" ses DRM mais des logiciels qui les "gèrent", c'est à dire qui respectent parfaitement les règles d'utilisation fixées dans ces DRM (nombre de copies, etc.).
Bon si le DRM oblige la lecture du fichier avec WMP ou iTunes, ok il n'y aura pas le choix mais quid des règles embarquées dans le DRM ?
Pour être clair si un DRM dit en gros : "Ce fichier doit être lu avec WMP et ne peut être copié plus de 5 fois", est-ce que le principe d'interopérabilité permet de faire sauter tout le DRM ou juste la partie "doit être lu avec WMP" ?


Ça me semble très juste. Le risque énorme, que n'encadre nullement la loi, c'est de voir des MTP interdire et limiter tout et n'importe quoi. Puisque ces MTP seront publiées, tous les logiciels devront les respecter sous peine de se voir poursuivre par les titulaires des droits d'auteur.

L'article 7 sur l'interopérabilité est célébré un peu partout... Mais moi, la 1ère phrase de cet artcicle m'inquiète un peu : le titulaire d'un droit d'auteur pourra limiter les conditions d'utilisation de l'œuvre, à peu près comme bon lui semble ... Par exemple, il pourrait décider que l'œuvre n'est copiable que 3 fois et que toutes les copies devront s'autodétruire le 31 décembre 2008. Et démerdez vous avec ça : tous les lecteurs devront respecter le bon vouloir du titulaire du droit d'auteur. La loi ne fixe aucune limite au contrôle de l'utilisation de l'œuvre par le titulaire du droit d'auteur. C'est cela qui me semble totalement aberrant.
nadia2

Messages : 2

Mer 22 Mars, 2006 19:45

Shnoulle : pour les 2°, 3° et 4° tu peux ne pas voir de progrès...

ce que j'ai voulu dire c'est que, vu le texte initial, un statu quo peut paradoxalement être vu comme un progrès : le risque était que la situation empire!
antistress

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Géo : Ile de France

Jeu 23 Mars, 2006 11:17

antistress a écrit:Shnoulle : pour les 2°, 3° et 4° tu peux ne pas voir de progrès...

ce que j'ai voulu dire c'est que, vu le texte initial, un statu quo peut paradoxalement être vu comme un progrès : le risque était que la situation empire!
Je parlais pas de progrés ou n onj, mais ta phrase indique que les droits patrimoniaux passe à 50 ans grace à DADVSI, or je faisais remarqué que c'était dejas le cas avant. (Sinon, je comprend pas tous les mots alors .... :P )
Shnoulle

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Géo : Roubaix

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