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DRM et marché de l'occasion : un autre enjeux

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Mer 18 Jan, 2006 14:39

Je retourne de chez Gibert après avoir acheté un cd d'occasion.
Je vois un autre intérêt des DRM pour les rapias : c'est la fin du marché de l'occasion et des pertes potentielles que cela procurait aux majors.

Je ne sais pas si cet argument a été développé, mais ne serait-il pas utile de l'ajouter aux autres?
Cela ferait peut-être réfléchir quelques personnes qui ne se sentent pas concernée par les enjeux actuels?
AlainT

Messages : 18

Mer 18 Jan, 2006 15:19

c'est sur, en plus de la copie multiple baladeurs et baladeur mémoire flash prtite capacitées, les DRM empèchent purement et simplement la revente de la musique d'occasion (alors qu'a priori rien n'interdit de revendre ses logiciels). à developper...
www.inkboy.fr
...Mais chanter, rêver, rire, passer, être seul, être libre, avoir l' oeil qui regarde bien, la voix qui vibre, mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, pour un oui, pour un non, se battre, -ou faire un vers ! | cyrano de bergerac, ACTE II, SCENE 8
Yosh

Messages : 657

Mer 18 Jan, 2006 22:30

Encore un point qui montre bien que la logique de l'achat obligatoire est suicidaire.

- J'ai découvert le groupe britannique Marillion via la médiathèque et les MP3 que j'ai encodés à partir des CDs de la médiathèque... aujourd'hui, j'ai acheté l'essentiel de la discographie de ce groupe ;
- J'ai découvert le groupe américain Dispatch via le P2P (à l'époque c'était Kazaa), et l'autre jour, pris d'une soudaine envie, j'ai commandé trois albums de Dispatch sur Amazon (j'ai pas essayé la fnac, j'aime pas me déplacer quand j'ai entre 50 et 90% de chances de pas trouver ce que je cherche) ;
- J'ai découvert PJ Harvey en achetant un CD sur un coup de tête dans un magasin d'occasions, parce que le nom me disait quelque chose - croisé sur un forum -, parce que la pochette avait l'air sympa, et parce que le prix était abordable (9€ il me semble)... six mois plus tard j'avais toute la discographie de la demoiselle.

Alors soit je suis le seul couillon à acheter la musique que je pourrais (en partie) obtenir autrement, et à encore aimer les albums cohérents par opposition aux collections de singles... soit on est nombreux dans ce cas là, et l'industrie de la musique creuse sa propre tombe.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Mer 18 Jan, 2006 22:41

Exemple perso : je suis un accroc de la nouvelle série galactica, et j'ai acheté la saison en DVD (bien chère ceci dit :? )
J'ai également acheté la minisérie alors que je l'avais récupérée.
Actuellement, je télécharge le samedi les épisodes diffusés la veille aux US.
Mais comme je veux veux soutenir cette série magnifique, je compte acheter le coffret saison 2 lorsqu'il sera disponible.

C'est idiot, mais je préfère avoir les véritables dvd que des copies, surtout lorsqu'il s'agit de séries.
Ou quand ce sont des coffrets collectors dignes de ce nom (Le seigneur des anneaux, Amélie Poulain.... pour ne citer que les plus marquants)
AlainT

Messages : 18

Mer 18 Jan, 2006 22:46

mpop a écrit:soit on est nombreux dans ce cas là, et l'industrie de la musique creuse sa propre tombe.

Je suis de cet avis. Sur les 2 points de la phrase d'ailleurs...

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Messages : 1691
Géo : Québec

Mer 18 Jan, 2006 23:06

AlainT a écrit:Exemple perso : je suis un accroc de la nouvelle série galactica, et j'ai acheté la saison en DVD (bien chère ceci dit :? )
J'ai également acheté la minisérie alors que je l'avais récupérée.
Actuellement, je télécharge le samedi les épisodes diffusés la veille aux US.
Mais comme je veux veux soutenir cette série magnifique, je compte acheter le coffret saison 2 lorsqu'il sera disponible.

C'est idiot, mais je préfère avoir les véritables dvd que des copies, surtout lorsqu'il s'agit de séries.
Ou quand ce sont des coffrets collectors dignes de ce nom (Le seigneur des anneaux, Amélie Poulain.... pour ne citer que les plus marquants)

Moi je télécharge peu de musique (j'en ai acheté beaucoup depuis 6 mois, donc là je prends le temps d'écouter ce que j'ai déjà !), mais beaucoup de séries d'animations nippones. Dingue de voir à quel point ce domaine est fertile par rapport à l'animation occidentale (qui bâcle ses séries, mais se permet de temps en temps un beau long-métrage). Ensuite, il y a les séries que je télécharge pour les regarder "comme à la télé" : un épisode par semaine, que je ne conserve pas en général, et les autres, que je garde... celles-là, je serais prêt à les acheter, pour un prix raisonnable.

J'ai failli acheter « Last Exile » quand j'avais trouvé un coffret à 30€... Las, c'était uniquement la première moitié de la série (une demi saison), et 60€ - sous réserve que je trouve le deuxième coffret au même prix - la saison c'est encore un poil cher pour moi. Mais si je tombe sur les 26 épisodes de Maria-sama ga Miteru en DVD pour un prix dans les 40€, je casse la tirelire. Même chose pour « Honey&Clover » ou « Kamichu! »
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Jeu 19 Jan, 2006 22:20

AlainT a écrit:Je retourne de chez Gibert après avoir acheté un cd d'occasion.
Je vois un autre intérêt des DRM pour les rapias : c'est la fin du marché de l'occasion et des pertes potentielles que cela procurait aux majors.

Je ne sais pas si cet argument a été développé, mais ne serait-il pas utile de l'ajouter aux autres?
Cela ferait peut-être réfléchir quelques personnes qui ne se sentent pas concernée par les enjeux actuels?


ben je ne suis pas si sûr... car le cd étant en lecture seule, je ne vois pas comment les drms qui sont dessus peuvent savoir combien de copies ont été faites, une fois sur un autre ordi. De même : comment le drm (intégré au fichier audio) peut-il savoir qu'il est copié s'il n'est pas exécuté au moment de la copie ?
boarf

Messages : 364

Jeu 19 Jan, 2006 22:43

boarf a écrit:
AlainT a écrit:Je retourne de chez Gibert après avoir acheté un cd d'occasion.
Je vois un autre intérêt des DRM pour les rapias : c'est la fin du marché de l'occasion et des pertes potentielles que cela procurait aux majors.

Je ne sais pas si cet argument a été développé, mais ne serait-il pas utile de l'ajouter aux autres?
Cela ferait peut-être réfléchir quelques personnes qui ne se sentent pas concernée par les enjeux actuels?


ben je ne suis pas si sûr... car le cd étant en lecture seule, je ne vois pas comment les drms qui sont dessus peuvent savoir combien de copies ont été faites, une fois sur un autre ordi. De même : comment le drm (intégré au fichier audio) peut-il savoir qu'il est copié s'il n'est pas exécuté au moment de la copie ?

Sans doute, mais quid des fichiers musicaux ? Peut-il y avoir un marché de l'occasion avec des titres achetés sur iTunes Music Store ou Virgin Mega ? J'ai un doute.

Avec le CD audio, même s'il était "reproductible" (CD gravé, encodage en divers formats numériques), vendre le CD original impliquait une "perte" : perte au moins du livret, de la pochette, du disque original (et identifié visuellement comme tel) lui-même, etc. Des éléments dont l'importance est avant tout d'ordre symbolique.
Mais la disparition de ces éléments porteurs d'appropriation symbolique (c'est MA musique, celle que j'aime...) fait que la copie numérique VAUT l'original, numérique et dématérialisé lui aussi. Et comme la loi va astreindre les MTP (mesures de protection technique) à permettre au moins une ou quelques copies, il va falloir, pour les Majors, trouver un moyen d'interdire les ventes ou échanges de fichiers musicaux légaux entre particuliers.

Tiens, je devrais monter un site web de fichiers musicaux légaux d'occasion.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Lun 23 Jan, 2006 15:52

Le marché de l'occasion n'a plus vraiment de sens avec l'économie numérique, hélas. Ceci soulève d'ailleurs un problème plus général qui concerne la "propriété" de l'objet culturel. Jusque là, que vous achetiez un CD, un vinyle ou un DVD, vous avez le droit de le donner, de le prêter, de le vendre (ou de l'acheter d'occasion) ou de l'inscrire sur votre testament. La virtualisation de la musique rend l'objet culturel tout aussi virtuel et supprime ces pratiques, pourtant importantes pour la culture et sa diffusion.

Donc, pour résumer, si vous acheter un album 7€ (la moitié d'un album CD) sur une plateforme légale de téléchargement, vous avez :
- Un produit à durée limitée (vous pouvez le transférer qu'un nombre limitée de fois sur votre lecteur mp3)
- Un produit que vous ne pourrez quasiment jamais transmettre à un tiers
- Un produit qui ne pourra pas être écouté sur tous vos appareils.
Si on compare le marché de la musique à un supermarché (comme il est d'usage chez les majors et les stars), si la licence globale, c'est "le droit de piller le magasin pour un montant forfaitaire", alors les plateformes légale, c'est "le droit d'acheter des rasoirs jetables au prix de rasoirs électriques tri-lames".

M. Petitgirard de la SACEM, sur le fil de discussion de ratiatum, répond ainsi à cette critique :
Il va probablement devenir nécessaire de pérenniser l'achat de fichiers musicaux sur Internet.
J'ai entendu émise l'idée d'une permanence de l'achat qui donnerai la possibilité, des années après, de retélécharger le titre.
C'est peut-être une voie, à condition que les sites eux-mêmes soient pérennes...

C'est un jugement très avisé et sage de sa part mais, n'est-ce pas justement le contraire que souhaite l'industrie musicale ? Jusque là, on ne renouvellait sa collection d'albums musicaux qu'à l'occasion d'un nouveau support (vinyle, K7, CD, DVD musicaux, ...), c'est à dire, tous les 10-15 ans. Les plateformes légales pourraient bien accélerer le mouvement et obliger l'auditeur à renouveller sa collection bien plus fréquemment. Est-ce que cette bonne poire de consommateur va suivre ? Est-ce que la montée des téléchargements légaux ne risque pas de retomber comme un soufflé lorsque les internautes commenceront à sentir l'arnaque ? Je crois qu'on peut s'attendre à une seconde vague de p2pistes pour les mois et années à venir : les déçus des sites légaux de téléchargement.

La licence globale, présentée souvent comme la solution à tous les maux du P2P serait-elle dans cette configuration une solution plus pertinente ? La réponse est oui - et tant pis pour ses opposants - car, si le marché de l'occasion et la notion d'objet culturel perdent de leur signification dans le cadre des échanges, elle apporte un plus indéniable par rapport à la situation actuelle et voulue par les majors :
- les consommateurs ne paient pas de nouveau pour une oeuvre qu'ils ont déjà acquis.
- les créateurs sont payés à chaque échange.
Ce dernier point est important car, actuellement, le marché de l'occasion rapporte 0€ aux créateurs : il aurait même, d'une certaine manière, tendance à se substituer à une partie des ventes d'albums "neufs". Et bien, dans le système de la licence globale, tout téléchargement étant théoriquement comptabilisé, que les mp3 soient d'occasion (copie de copie de copie, ...) ou neufs (c'est l'artiste qui a rippé sa chanson...), c'est la même somme qui sera versée au créateur.

Voilà bien des réflexions à méditer pour ceux qui vouent la licence globale aux gémonies.
gutenberg

Messages : 411

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