chicken78 a écrit:En fait, je cherche à comprendre tout ce qui peut freiner l'utilisation d'un logiciel libre pour des profs.
Ce qui peut freiner l'utilisation d'un logiciel libre ?
Je ne suis pas persuadé que cela soit bien ta pensée, parce que normalement, un professeur devrait avoir à cœur d'utiliser un logiciel libre pour :
-> la pérennité du logiciel,
-> la non-dépendance par rapport à un éditeur et à un format,
-> copier et distribuer le logiciel à ses collègues, à ses élèves, et aux parents de ses élèves, pour que chacun ait la même chance de réussite
(un traitement de texte est nécessaire pour les études, utiliser Ms Wo*d en lieu et place de OpenOffice.org par exemple, c'est préconiser son usage à ses élèves, et donc, l'acquisition d'une telle licence pour les parents...
Je pense personnellement, que l'enseignement (d'après la vision de J. Ferry) ne peut pas se passer des logiciels libres...
Je pense que tu voulais plutôt dire : à positionner leurs logiciels (et documents, le cas échéant) sous licence libre ?
chicken78 a écrit:Une des grandes craintes des collègues est d'être spoliés de leurs droits d'auteur par un éditeur.
Il faut déjà bien prendre conscience et garder à l'esprit que quoi qu'ils fassent, quelle que soit la licence ou le mode de distribution choisie, un auteur reste un auteur et ne peut pas se voir retirer son CopyRight, son droit d'auteur. Si aux USA, par exemple, la licence de Domaine Public justifie cette crainte : l'auteur abandonne tous ces droits aux profits du domaine public, en France, ce n'est pas le cas : une œuvre restera constamment la propriété inaliénable de son auteur.
chicken78 a écrit:Par exemple, certains vendent des photos pour des manuels scolaires. Si la photo en question est sous une licence CC de type by-sa, dans ce cas, un éditeur peut récupérer la photo gratuitement dans les sources du logiciel, je me trompe?
Si tu t'appuies sur le contrat CC by-sa, justement, le problème que tu évoques disparaît automatiquement : les contrats CC ne sont valables que pour une utilisation et une diffusion sur le web. En dehors de toute distribution sur la sphère internet, un contrat CC ne peut s'appliquer. Pour répondre à ta question, donc, non, un éditeur ne peut pas utiliser les œuvres soumises à un contrat CC pour les implémenter dans un manuel scolaire.
Ceci dit, le raisonnement est valable pour d'autres licences telles que la licence LAL ou GNU FDL.
chicken78 a écrit:De même, un logiciel scolaire sous licence GPL peut être regroupé sur un CD-ROM avec d'autres logiciels propriétaires ou non, et vendu sous cette forme sans que l'éditeur n'ait à verser quoi que ce soit à l'auteur du logiciel. C'est bien le principe de la GPL?
C'est effectivement le principe.
Maintenant, il faut bien que soit défini les intentions des différents auteurs.
S'ils n'ont pas envie de retrouver leurs créations dans un ouvrage, ou une distribution de logiciels, sans donner leur accord, effectivement, les licences libres peuvent leur poser problème.
Si ce qui les intéresse est de toucher des intéressements sur des éventuelles distributions commerciales de celles-ci, peut-être devraient-ils réfléchir à une double (ou multi-licence) : l'utilisation de leurs outils, logiciels, ou autres créations sont soumises à une licence libre pour tout usage personnel, associatif ou but non lucratif. Une licence commerciale (et propriétaire) est prévue pour l'utilisation "professionnelle", à vocation mercantile.
Enfin, si ce qu'ils ont peur est simplement de perdre leurs droits d'auteurs, rassure-les, ce n'est pas le cas. Je t'invite à parcourir le site de
Veni, Vidi, Libri, et plus précisément
cette page pour protégrer ses œuvres efficacement.
Enfin, pour donner mon avis sur la question, j'aurais tendance à préconiser la multi-licence : cela permettrait ainsi à tous les étudiants de profiter des mêmes outils, facilement, et rend tout à fait compatible l'idée de se faire rémunérer pour des utilisations professionnelles de ses travaux.
Tolosano