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Page 1 sur 41, 2, 3, 4 SuivantLicences Creative Commons : petit rappel et liberté

Image Libérer les logiciels et tout autre contenu, comment adopter une Licence Libre ? (GNU GPL, Art Libre et Creative Commons).
Un forum en collaboration directe avec le site Veni Vidi Libri.

Lun 17 Juil, 2006 21:40

Pour les personnes qui ont du mal à comprendre ou à retenir les nuances sur les licences Creative Commons et la notion de liberté, il existe un bon rappel sur DLFP :
http://linuxfr.org/2006/07/17/21106.html

La licence la plus permissive est Attribution (by) qui oblige à citer l'auteur, elle est libre, on pourrait la comparer à une licence de type BSD. Ensuite, il y a Attribution-ShareAlike (by-sa) qui oblige à redistribuer les versions modifiées selon les mêmes conditions. Elle peut être comparée à la GPL, et est libre aussi.

Les 4 autres par contre ne sont pas libres :

* Attribution-NoDerivs (by-nd)
* Attribution-NonCommercial-NoDerivs (by-nc-nd)
* Attribution-NonCommercial (by-nc)
* Attribution-NonCommercial-ShareAlike (by-nc-sa)


N'oubliez pas non plus de lire ou de relire l'excellent article sur Libroscope à propos des licences Creative Commons :
http://www.libroscope.org/Creative-Commons-adoption-et

Free licenses [3] : GPL, LGPL, by, by-sa, sa, public domain
Free like a bird

Messages : 2410
Géo : Région parisienne

Mar 18 Juil, 2006 09:54

Un rappel, certes. Un bon rappel, je ne sais pas trop. Cette dépêche sur LinuxFR manque de nuances, et oublie au passage de prendre du recul sur l'utilité comparée des différents types de licence (licences libres et licence de libre diffusion, par exemple).

Ce qui est assez drôle, c'est que cette dépêche parle de licence libre tout le long, sans préciser la signification donnée à l'adjectif « libre ». Certes, sur LinuxFR on se doute qu'il s'agit d'une définition en référence à la GNU GPL ou à la définition de l'OSI. Le préciser aurait été intéressant, mais il faut croire que ça n'est pas venu à l'esprit de l'auteur de la dépêche, tant cela lui semblait naturel et évident.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Mar 18 Juil, 2006 11:34

mpop a écrit:Ce qui est assez drôle, c'est que cette dépêche parle de licence libre tout le long, sans préciser la signification donnée à l'adjectif « libre ».

En fait le fond du débat est là, selon moi. En effet en fonction de la définition que l'on donne à l'adjectif libre, nous aurons autant de définition des licences libres, c'est pourquoi des entités tel que GNU et OSI sont utile, toujours selon moi, car elles permettent de rassembler les personnes ayant un même sentiments autour du mot liberté.

Une deuxième chose est la différence de mentalité existant entre les "artistes" et les "développeurs". En effet, j'ai l'impression en lisant, ça et là, les argumentaires qui font l'éloge des CC avec clauses que j'appelle discriminatoire (NC, ND en particulier) que les "artistes" pensent être les seuls à mettre leur personnalité dans leurs créations ce qui les autoriseraient afin de ne pas perdre leur personnalité à restreindre l'utilisation de leurs oeuvres.
Le logiciel n'est qu'un outil? oui et alors, l'art n'est qu'un divertissement, sous pretexe que c'est de l'"art", ce serait parfait. Bien entendu ça peut être parfait aux yeux de l'auteur, tout comme un logiciel peut être parfait aux yeux de son auteur, malgré tout les utilisateurs ou auditeurs (visiteurs, ...) peuvent penser qu'avec un arangement différent ce serait plus conforme à ce qu'ils attendent. Les "développeurs" acceptent en général que l'on modifie leur oeuvre, pourquoi les "artistes" ne le font pas?

Comment admettre que la liberté (licence libre et libre diffusion) puisse reposer sur un système discriminatoire. En effet les clauses tel que NC et/ou ND repose sur un système qui peuvent permettre à l'auteur d'accorder ou non le droit de redistribution et de modification en fonction de critères qu'il fixe lui même. Ce type de discrimination possible est, selon ma définition de la liberté, intolérable. Le problème, et on en revient au début, c'est que la définition de la liberté est très personnelle, c'est donc un sujet sans fin.
Invité

Mer 19 Juil, 2006 13:45

leviathan a écrit:Une deuxième chose est la différence de mentalité existant entre les "artistes" et les "développeurs". En effet, j'ai l'impression en lisant, ça et là, les argumentaires qui font l'éloge des CC avec clauses que j'appelle discriminatoire (NC, ND en particulier) que les "artistes" pensent être les seuls à mettre leur personnalité dans leurs créations ce qui les autoriseraient afin de ne pas perdre leur personnalité à restreindre l'utilisation de leurs oeuvres.

Pour commencer, et pour tâcher d'être pragmatique, ce qui autorise un auteur à restreindre l'utilisation de son œuvre, c'est la propriété intellectuelle. Celle-ci fait partie du contrat social. Elle n'est pas « naturelle » ou « évidente », mais c'est peut-être beaucoup demander aux artistes comme aux développeurs de devoir se justifier moralement de leur utilisation de la propriété intellectuelle.

Ensuite, effectivement un développeur peut exprimer sa personnalité à travers un logiciel. Mais c'est rarement le but premier du logiciel. Le logiciel n'est pas qu'un outil, mais c'est généralement sa fonction première. Le programmeur code en visant cette fonction. L'artiste, lui… eh bien on peut difficilement trop généraliser, mais globalement il y a fondamentalement un désir de s'exprimer qui dépasse le simple divertissement. Même si, là aussi, il y a des œuvres de divertissement.

Je prendrais plutôt les choses autrement. Plutôt que de demander « Comment justifiez-vous le fait de restreindre l'utilisation de vos œuvres ? », je demanderais plutôt « Que pouvez-vous gagner à ne pas la restreindre ? ».
Pour un développeur, le développement mutualisé lui permet d'obtenir un logiciel de qualité, ce qui aurait été difficile seul. C'est valable également, dans certains cas, pour une entreprise.
Pour un artiste, autoriser les modifications ne représente pas forcément un grand intérêt. L'œuvre telle qu'il l'a conçue peut lui convenir, et il peut ne pas désirer en obtenir de version « amendée ». Et si des versions amendées sont intéressantes, c'est surtout pour le public, pas forcément pour l'auteur. Tant mieux pour le public, tant mieux pour les co-auteurs et auteurs d'œuvres dérivées, tout cela est bel et bon. Mais ça n'est plus l'œuvre d'origine, et ça, ça peut gêner l'auteur de cette œuvre.

L'auteur d'une œuvre doit donc peser le pour et le contre entre une plus grande richesse offerte au public (économiquement et culturellement parlant, une œuvre qui pourrait être à la fois objet et ressource est d'une plus grande valeur qu'une œuvre qui ne serait qu'objet figé), et la volonté de communiquer un message sans que celui-ci soit perturbé outre mesure (même sans aller jusqu'au cas du détournement flagrant, des petites modifications faites en toute bonne foi peuvent être mal reçues par l'auteur d'origine… voir à ce sujet les tensions autour de chaque projet d'adaptation !).

Permettre les modifications ne me semble pas être une bonne ou une mauvaise chose dans l'absolu.Dans le cas du logiciel, cela permet la mutualisation, et pour les utilisateurs cela garantit une plus grande indépendance (ou liberté) vis-à-vis de l'auteur d'origine. Permettre les modifications permet des corrections de bugs et des optimisations, ou l'ajout de fonctionnalités supplémentaires. Mais cela inclut aussi le risque du fork, du détournement de l'œuvre logicielle par rapport à la direction que voulait lui donner l'auteur d'origine. La question du fork est loin d'être simple à gérer, et on peut comprendre que certains développeurs l'aient mauvaise parfois, même si on reste attaché à l'indépendance offerte à l'utilisateur.
Mais en tout cas, malgré le risque de fork, la plupart des modifications iront probablement dans une direction qui conviendra à l'auteur d'origine, ou même une direction qu'il aura définie lui-même.
Enfin, dans les projets qui dès le départ sont très collectifs, les modifications sont acceptées sans doute plus sereinement.

Les modifications dans le domaine des œuvres d'art sont plus difficiles à cerner. Autant dans le logiciel une bonne partie des modifications possibles peuvent être classées comme positives ou globalement positives (correction de bug, ajout d'une fonctionnalité bien intégrée), autant pour une œuvre d'art il est difficile d'affirmer qu'une modification améliore l'œuvre. En quelque sorte, chaque modification d'une œuvre d'art est un fork ! Un fork qui ne disperse pas les ressources humaines, mais qui disperse les ressources en attention du public qui font auss la valeur d'une œuvre. Autoriser les œuvres dérivées peut donc avoir un coût non négligeable : l'effacement de l'œuvre d'origine par les œuvres dérivées.
Si les modifications apportées étaient des améliorations, il n'y aurait pas de raison « idéologique » (ou esthétique) de s'y opposer. Si l'œuvre d'origine est effacée par une ou des œuvres meilleures, alors tant mieux. Mais voilà : personne ne peut affirmer qu'une modification d'une œuvre améliore cette œuvre. On sait juste que cela produit une œuvre différente.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Jeu 20 Juil, 2006 17:01

mpop a écrit:Si les modifications apportées étaient des améliorations, il n'y aurait pas de raison « idéologique » (ou esthétique) de s'y opposer. Si l'œuvre d'origine est effacée par une ou des œuvres meilleures, alors tant mieux. Mais voilà : personne ne peut affirmer qu'une modification d'une œuvre améliore cette œuvre. On sait juste que cela produit une œuvre différente.


Jusqu'à présent l'interdiction de modifier n'empêche pas l'"effacement" des oeuvres par la culture de masse, le divertissement formaté, etc. Cet argument est donc particulièrement fallacieux, en prétendant que le statut juridique de l'auteur permet d'assurer une meilleure qualité dans la production culturelle...

Dans le logiciel comme ailleurs, la notion de "contenu libre" n'implique aucun jugement de valeur sur la nature des modifications apportées (qui peuvent être bonnes comme mauvaises). Il n'y a pas de "liberté d'améliorer" mais bien une "liberté de modifier". Le mode de production des logiciels libres ne produit pas automatiquement que des bonnes choses, pourtant cette liberté n'est pas remise en cause.
AntoineP

Messages : 1038

Jeu 20 Juil, 2006 18:35

AntoineP a écrit:Le mode de production des logiciels libres ne produit pas automatiquement que des bonnes choses, pourtant cette liberté n'est pas remise en cause.

On ne peut tout de même pas nier qu'il existe pour les domaines TECHNIQUES (logiciel, recherche scientifique) des moyens d'évaluation des modifications, afin de retenir essentiellement des modifications apportant une amélioration. Donner la liberté de modifier est plus logique lorsque l'on sait que l'on pourra évaluer les modifications proposées, dans le cadre de la gestion d'un projet open-source par exemple.

Dans le domaine de l'art, c'est tout de même assez différent.


Sinon, j'aurais pu commencer par citer Dana Hilliot :
De la dissémination de la musique, chapitre 6 a écrit:Tout ceci me permet d’avancer une affirmation qui risque de vous sembler tout à fait stupide : l’artiste n’ est pas un informaticien. Si j’ en suis réduis à écrire ces pages pour argumenter en faveur d’une assertion aussi étrange, c’est justement parce que le projet d’une licence libre pour les œuvres d’art s’est d’abord pensé dans un cadre conceptuel qui est celui de l’informatique. Ce dernier met l’accent sur une méthode : la travail collectif, collaboratif, et vise explicitement à améliorer les réalisations de la communauté. On modifie un programme dans le but de l’améliorer - c’est là une activité qui relève essentiellement de la technique. On améliore une application logicielle, on l’optimise. La création artistique ne fonctionne pas toujours ainsi, et une amélioration ou un progrès de l’art n’a de mon point de vue aucun sens. Il m’arrive de programmer de petites applications en python ou php par exemple. J’écris aussi des chansons, j’écris tout court, je pratique également la « performance » (au sens de l’art contemporain). J’ai beau chercher : je ne vois pas de commune mesure entre ces deux types d’activités créatrices. Dans mon for intérieur, pour autant que j’ en puisse juger, ces deux processi créatifs ne font absolument pas appel aux mêmes ressources psychiques et physiques. Quand j’écris des lignes de code ou quand je debugge mes applications, je me sens dans la peau d’un technicien avant tout, et j’ en éprouve la jouissance qui peut éventuellement accompagner cette activité. Quand je « pratique » de l’art, la dimension technique demeure tout à fait secondaire. Cela met en jeu des forces auxquelles je m’abandonne (ou pas), des aspects incommunicables : il se peut qu’après coup l’une de ces expériences créatives soit reprise dans le cadre de la réalisation d’une œuvre « présentable » : n’empêche, les processi relatifs à la création technique et ceux relatifs à la création artistique n’ont de mon point de vue rien de commun. Comme j’aime bien pousser les choses à bout, vous l’aurez noté, je dirais que l’art engage ma vie entière (et pourrait même la mettre en péril d’une certaine manière), alors que la technique ne requiert qu’une maîtrise technique - ne met en jeu pour ainsi dire que la partie consciente de mon psychisme et un certain savoir.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Sam 22 Juil, 2006 15:24

mpop a écrit:On ne peut tout de même pas nier qu'il existe pour les domaines TECHNIQUES (logiciel, recherche scientifique) des moyens d'évaluation des modifications, afin de retenir essentiellement des modifications apportant une amélioration.


Et on ne peut pas nier non plus que ces moyens ne se suffisent pas à eux-mêmes, et qu'on ne peut pas faire gérer un projet "open source" par un algorithme savant.

Par ailleurs, l'art fait appel à des techniques au même titre que le logiciel. Ça non plus, on ne peut pas le nier.
(cela fait même des siècles que l'on enseigne la pratique artistique. Etonnant non ?)
AntoineP

Messages : 1038

Sam 22 Juil, 2006 21:32

AntoineP a écrit:Et on ne peut pas nier non plus que ces moyens ne se suffisent pas à eux-mêmes, et qu'on ne peut pas faire gérer un projet "open source" par un algorithme savant.

Par ailleurs, l'art fait appel à des techniques au même titre que le logiciel. Ça non plus, on ne peut pas le nier.
(cela fait même des siècles que l'on enseigne la pratique artistique. Etonnant non ?)


Bien sûr que l'art fait appel à des techniques, et que la création logicielle et/ou la gestion de projets ne sont pas qu'une suite de techniques automatisables. Je ne prétends pas que la création artistique et la création logicielle n'ont absolument rien en commun !

Je dis juste qu'il existe des différences non négligeables :
– dans les intentions des auteurs ;
– dans les fonctions respectives des objets créés ;
– dans les ressources mises en jeu par les créateurs.

Selon moi, ces différences justifient le rejet du discours selon lequel les artistes devraient s'aligner sur les modes de création participatifs des logiciels libres. Il peut être intéressant qu'ils le fassent (voire ccMixter ou la plupart des projets artistiques associatifs), ça peut produire quelque chose d'intéressant, mais je réfute l'idée selon laquelle ce mode créatif devrait devenir LE mode créatif en art. C'est une possibilité, voilà tout.

Les licences de libre diffusion avec une clause restrictive de type ND (et dans une moindre mesure pour la clause NC) ne visent pas ce mode créatif. L'auteur ou les auteurs créent un objet artistique, et n'attentend pas d'objet artistique dérivé, voire refusent d'en voir apparaître. C'est leur droit.

Ce qui m'énerve avec certains discours libristes connotés négativement sur les Creative Commons, c'est le non respect des désirs des artistes. On peut regretter qu'il n'y ait pas plus d'artistes qui s'impliquent dans des modèles créatifs participatifs. Mais je vois mal comment prétendre que tous les artistes devraient s'y mettre.

Derrière les regrets exprimés par certains (« mais pourquoi ces foutus artistes restreignent-ils la création d'œuvres dérivées ? »), il me semble qu'il y a la conviction suivante : la création mutualisée et ouverte est supérieure à la création fermée (et restreinte à un artiste ou à un groupe d'artistes). Pour ma part, je suis loin d'en être certain. Pour l'instant, les deux systèmes coexistent, mais avec 90% d'œuvres fermées pour 10% d'œuvres ouvertes (en prenant en compte le "libre" et le domaine public, et en pondérant en fonction de la visibilité des œuvres produites… sinon on arriverait plutôt à 50-50 vu d'une part l'importance du domaine public, et d'autre part l'augmentation exponentielle de la population sur le dernier siècle). Est-ce un mal ? Uniquement si l'on considère :
– que la création ouverte est supérieure à la création fermée ;
– que les deux formes sont de « qualité » ou d'« intérêt » égal, mais que la diversité apportée par une meilleure répartition serait en elle-même un progrès (valorisation de la diversité).

Pour ma part, je pencherais vers le second cas, avec la nuance suivante : j'apprécie la diversité, mais je ne suis pas sûr que celle-ci requiert une répartition équitable pour autant.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Sam 22 Juil, 2006 23:11

mpop a écrit:Derrière les regrets exprimés par certains (« mais pourquoi ces foutus artistes restreignent-ils la création d'œuvres dérivées ? »), il me semble qu'il y a la conviction suivante : la création mutualisée et ouverte est supérieure à la création fermée (et restreinte à un artiste ou à un groupe d'artistes).

Je ne vois pas exactement le même discours. Selon moi c'est plutôt: "mais pourquoi ces foutus artistes qui se proclame libres restreignent-ils la création d'œuvres dérivées ?". C'est là l'énorme différence. Je n'émet aucun jugement de valeur entre une création ("artistique" ou logiciel) ouverte et une création fermée, cela repose uniquement sur le choix de l'auteur dont on n'a pas à juger.
La seule chose dans mon discours plutôt négatif sur les CC, c'est que j'ai l'impression que de plus en plus de monde choisissent des licences dites libres par une majorité uniquement pour profiter de la bonne réputation du libre mais sans pour autant être d'accord avec les valeurs associées au libre. Pour cela, ils choisissent des licences avec des clauses restrictives ce qui peut mettre le doute dans la tête des gens qui vont alors penser que libre égal uniquement gratuit.
Invité

Dim 23 Juil, 2006 11:28

leviathan a écrit:Je ne vois pas exactement le même discours. Selon moi c'est plutôt: "mais pourquoi ces foutus artistes qui se proclame libres restreignent-ils la création d'œuvres dérivées ?".

Je pense avoir répondu à cette question. ;) (À titre personnel, bien sûr.)
Qu'ils se proclament artistes libres, pourquoi pas. Tant qu'ils ne se proclament pas « libres comme pour le logiciel libre ».

leviathan a écrit:La seule chose dans mon discours plutôt négatif sur les CC, c'est que j'ai l'impression que de plus en plus de monde choisissent des licences dites libres par une majorité uniquement pour profiter de la bonne réputation du libre mais sans pour autant être d'accord avec les valeurs associées au libre. Pour cela, ils choisissent des licences avec des clauses restrictives ce qui peut mettre le doute dans la tête des gens qui vont alors penser que libre égal uniquement gratuit.

Je comprends ce souci, mais je ne le partage pas :
– D'une, la « bonne réputation du libre » n'est pas si répandue que ça. Pour toucher un large public d'internautes, ça n'est pas forcément payant de se faire catégoriser néo-communiste de la culture. Mais bon, admettons qu'il y a un petit effet d'image positif.
– De deux, je pense qu'une telle utilisation « cynique » (une sorte de récupération) de l'image positive associée au libre soit le cas d'une majorité. Il peut y avoir (et il y a beaucoup) de méconnaissance de l'héritage du logiciel libre pour les mouvements de la culture libre… à vrai dire, ça ne me choque pas. Pour ma part, je suis pour le meurtre du père : que le logiciel libre laisse la culture libre tranquille, et inversement. Ou du moins qu'il n'y ait pas d'obligation d'adéquations de valeurs, surtout quand on songe que l'héritage du logiciel libre que l'on retrouve dans les licences de libre diffusion de type Creative Commons est un héritage… technico-juridique.
– Il y a effectivement un risque (pas énorme selon moi, mais pas inexistant) de perte de sens des termes « le libre ». Bon. Mais si ce risque résulte de la volonté de ne pas réserver l'adjectif « libre » au logiciel libre et aux formes de créations qui se conforment à son modèle, alors tant mieux. Rappeler qu'il y a une différence entre les licences libres et les licences de libre diffusion, pourquoi pas. Sommer les utilisateurs de licences de libre diffusion à ne pas utiliser l'adjectif « libre » tant qu'ils ne se conforment pas aux conditions du logiciel libre, très peu pour moi.
mpop

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