Je débuterais ce post par
AntoineP a écrit:Mais si tu étais fichu de faire une recherche dans le forum, tu pourrais trouver les archives où ces discussions ont déjà eu lieu au lieu de venir nous ressortir le même laïus pour la N-ième fois, et d'essayer de faire croire à une forte demande pour ces nouvelles licences.
La
recherche n'est pas des plus édifiantes... On ne recense que peu de détracteurs de la CeCILL (on ne recense que peu de posts sur cette licence par ailleurs). Et les détracteurs sont...
AntoineP et
AntoineP et
AntoineP... Qui renvoie sur le site du
Libroscope, et un débat qui semble non clos. Sur les mêmes constats qui ont été fait sur ce post.
Bon, il se peut que j'ai loupé quelques posts... A cette heure, j'espère que personne ne m'en voudra, et je vous invite à ajouter la liste des détracteurs.
En outre, pour rendre à César ce qui appartient à AntoineP, très peu de personnes connaissent la licence, AntoineP répond toujours d'après son opinion et reste clair là-dessus, malheureusement ne développe pas (sauf sur le libroscope et dans ce post). Ajoutons que personne ne lui a demandé (sur Frama) jusqu'à ce post d'argumenter sa position.
Comme quoi, il semble intéressant d'en débattre sur Framagora

En outre, la FSF (France) a participé à la rédaction de la CeCILL V2 (version actuelle), et on ne voit plus de propos discrimants envers cette licence. A la sortie de la V2 :
ZdNet, du 31 mai 2005 a écrit:«Nous sommes heureux qu'il y ait eu une concertation préalable», commente Loïc Dachary, trésorier de FSF France. «Les discussions ont duré près d'un mois et nous avons validé certains points liés à la GNU/GPL.» La licence française prend désormais en compte toutes les versions de la licence GNU/GPL et la mentionne avec le nom complet et non simplement "GPL".
Enfin, l'AFUL soutient également le projet :
L'AFUL,le 23 Août 2004 a écrit:L'AFUL se félicite de la conception de la licence libre CeCILL par les grandes institutions publiques de recherche. Elle considère que c'est l'expression d'une reconnaissance du rôle des logiciels libres pour la recherche et l'innovation, un réel effort pour clarifier leur situation juridique en droit français et une contribution significative à leur popularisation auprès des acteurs économiques et politiques.
AntoineP a écrit:Tolosano a écrit:la licence CeCILL n'occupe pas 3% du paysage des licences libres.
Oui, et alors ? Ca prouve comme je le disais au début que personne n'en a rien à battre de la CeCILL ; par contre ça n'invalide pas ma remarque sur la communication des instigateurs de la CeCILL.
On peut le voir comme ça, mais je dirais surtout que ça prouve que la licence CeCILL est méconnue (un bien, un mal, chacun son point de vue), et qu'elle ne fait pas autant de propagande que ce que tu veux bien laisser croire.
La sortie des nouvelles licences CeCILL a-t-elle fait couler beaucoup d'encre ?
Non, certes. Ils sont autrement plus discrets qu'à la sortie des premières versions où on a eu droit à un joli matraquage médiatique (jusqu'à allocution du ministre très fier de sa licence franco-française...).
Matraquage ? quand même, toute proportion gardée, l'annonce de la discussion sur la GPL V3 est autrement plus débattue. Et cela a commencé bien plus d'un an avant sa sortie prévue. On a même eu droit a des débats passionnés sur la prise de position de L. Torvalds, qui la refuserait.
L'allocation du ministre est dans la logique de la licence, qui veut promouvoir le libre dans les insitutions et administrations françaises. Logique que le ministre se prononce sur celle-ci, dans la mesure où il est responsable (mais pas coupable) d'une licence en accord avec le droit français, puisque loi proposée par son prédécesseur.
Enfin, les trois organismes sont le fer de lance de la recherche française, tous trois reconnus internationalement. Si trois pme avaient créé cette licence, aucun média n'aurait relayé l'information. Les auteurs étant un peu plus connus explique en partie que les médias s'y soient intéressés.
Maintenant parlons de la GNU/GPL, de Stallman. Ils sont sur tous les fronts, on en parle à toutes les sauces, sont au coeur de tous les débats,
Je n'ai pas entendu que Stallman ait fait de la propagande pour la GPL en répandant du FUD sur les autres licences copyleft. Ce qui est reproché aux pro-CeCILL.
Je n'ai pas entendu Stallman dire quoi que ce soit sur la CeCILL. La seule archive que j'ai pu trouver est une
interview des RMLL de 2004, où il dit clairement qu'il n'a pas lu la licence. Mais qu'il n'est pas forcément contre des adaptations au droits nationaux. Il parle d'un difficile exercice de style, et "lancerait" plutôt le FUD sur les traductions des licences. Il est à noter qu'à cette époque la licence en était encore à sa première mouture, et qu'il regrette certainement de n'avoir pas pu en prendre connaissance avant son officialisation. A sa lecture, probablement aura-t-il fait le même constat que la FSF France à ce moment.
Je n'ai pas trouvé non plus d'archives pro-CeCILL répandant du FUD sur les autres licences Copyleft. Ou alors, nous ne faisons pas du tout les mêmes lectures. Dire que la CeCILL est nécessaire et que la GNU/GPL peut être contesteé en droit français - et principalement par les administrations - n'est pas du FUD (Fear Uncertainty and Doubt). Il s'agit d'un constat simple. La GNU/GPL est une très bonne licence, personne ne le dément (en tout cas, je ne saurais être en accord avec ceux qui pensent le contraire).
Enfin, en ce qui concerne la multiplication des licences, je ne vois pas pourquoi ce serait à eux d'en parler.
Ah bon ??
Peut-être que la réponse au "pourquoi" serait qu'ils en sont responsables, de cette multiplication des licences, non ? Qu'ils ne souhaitent pas aborder les sujets qui démangent, ça ne m'étonne pas, par contre rien ne t'oblige à tomber dans le panneau...
Je passe sur le reste qui est une redite de la propagande officielle pro-CeCILL et qui a déjà été discuté à d'autres occasions. Si tu veux aborder des points précis, n'hésite pas.
A cette question, j'ai répondu à mon niveau, je ne peux pas m'engager au-delà.
La nier en est une autre.
Qui a nié quoi ? Etaye tes propos, merci.
Je voulais dire simplement que dans tes propos tu sembles vouloir nier l'existence de cette loi interdisant aux administrations françaises de se référer à des textes officiels rédigés en langue étrangère.
AntoineP a écrit:C'est un compromis assez impuissant, je dirais.
L'administration considère qu'elle ne peut pas développer de logiciels sous GPL, pour diverses raisons. Bref il lui faut une licence spécifique (c'est le discours officiel).
Mais voilà que la licence spécifique permet le passage en GPL ! Chouette, sauf que la GPL ne permet pas le passage inverse...
Donc le code créé sous CeCILL est effectivement copyleft, mais lorsqu'il passe sous GPL, eh bien... il n'est plus exploitable par l'administration. Voilà une licence copyleft qui permet d'interdire à ses initiateurs de reprendre des versions modifiées (toujours le discours officiel : l'administration ne peut faire du soft GPL à cause des problèmes juridiques...) !
Bref, soit l'administration croit à son propre discours et sa licence échoue à atteindre les objectifs énoncés. Soit elle n'y croit pas et on se demande quelles sont les vraies raisons qui ont conduit à la création de ces licences.
De même que la licence GNU/LGPL, il me semble non ? Tu ne vas pas reprocher pourtant à la GPL de prendre l'ascendant sur la LGPL ? Pourquoi ? Parce qu'il semble logique de vouloir restreindre le maximum possible une trop grande facilité d'utilisation des codes et composants pour des logiciels non libres.
Pour cela, la FSF recommande de n'utiliser la LGPL qu'en dernier recours.
De même, la CeCILL est une licence qui doit être utilisée par les administrations françaises. Elles sont "contraintes" par la loi de le faire. En revanche, le fait de pouvoir passer de la CeCILL à GNU/GPL est une très bonne chose pour que chacun, à travers le monde, puisse l'utiliser sans avoir que faire de cette licence "franchouillarde".
Un programme originellement placé sous licence CeCILL et modifié sous licence GNU/GPL n'est plus modifiable en CeCILL. Dommage ? Oui. Logique ? Bien oui, pour peu que l'on garde la même jusqu'au bout : la GNU/GPL reste une bonne licence, la licence de référence. Vouloir transformer cette licence en une autre est tout simplement inconcevable, pour s'y retrouver d'une part, pour ne pas faire n'importe quoi avec les licences d'autre part.
Alors, si cela semble absurde comme raisonnement, imagine ta réaction si on te disait que la CeCILL était autant copyleft que la GNU/GPL, dans le sens où tout programme placé sous GNU/GPL pouvait se retrouver également sous licence CeCILL ? Tu ne serais pas monté au créneau ? Tu ne gueulerais pas contre la multiplicité des licences ? Contre l'impossiblité de s'y retrouver au milieu des codes originaux ? Des licences qui partent dans tous les sens ?
La licence CeCILL a fait le pari de laisser les administrations créer des programmes libres (et utiliser les mêmes codes entre elles) tout en étant sûr et certain de respecter la législation française, tout en refusant que leur licence soit sur le même pied d'égalité (point de vue copyleft) que la GNU/GPL, et ce afin justement de supprimer le problème de compatibilité mais aussi de multiplications des licences. On a un "problème" avec la loi française ? On le règle à la française, sans pour autant contraindre les autres nations à utiliser une licence française.
Je rappelle que la CeCILL est une licence valable en français comme en Anglais et qu'elle est librement adaptable pour les points justement décriés :
-> elle s'appuie sur le droit français : chacun peut, à l'étranger, savoir sur quoi repose le texte et se référer aux articles en questions.
-> elle nomme responsable le Tribunal de Paris
en dernier recours. Ce qui n'empêche personne de spécifier un autre tribunal compétent.
Et pour terminer ce post un peu longuet, je te suis complètement sur la nécessité de rendre les logiciels libres internationaux. Je suis également contre la multiplicité de licences qui seraient la redite de licences déjà existentes. Certaines sont justifiées, d'autres non. Je pense que la CeCILL est justifiée et qu'elle n'est pas une simple traduction de la GNU/GPL. Elle est écrite simplement (les CeCILL-B et CeCILL-C ne sont pas malheureusement, de prime abord, aussi limpides).
Vouloir se cantonner à un nombre resteint de licences libres peut également être une mauvaise chose. Chacun doit pouvoir rester libre de la licence qu'il veut utiliser, tout en permettant une compatibilité entre elles afin de ne pas en restreindre leur usage. Le travail que fait ben_san là-dessus est par ailleurs très intéressant, et je lui souhaite bon courage pour la suite, en attendant de pouvoir le lire.
En conclusion, encore une fois, j'estime que la famille CeCILL remplit tout à fait son contrat.