Bonjour,
Pour ce qui est de rendre libre un travail (universitaire ou non) faisant référence à des oeuvres non libres, il n'y a aucune contre-indication. Le travail de l'auteur est libre quand bien même il s'appuye sur des oeuvres non libres dans le cadre de la législation (c'est à dire le recours au droit de citation). Si l'ouvrage satisfait aux critères universitaires d'originalité et de scientificité, il n'y a aucune raison pour qu'il ne soit pas libre.
Par contre, la collection Framabook ne publiera sans doute pas un ouvrage sur l'histoire du notariat au MA. Ce qui n'enlève rien de l'intérêt du document, bien entendu. Voyez ici :
http://framabook.org/convention-framabook-auteurs/. La ligne éditoriale des Framabook est assez large, mais elle concerne le logiciel libre et la culture libre en général.
Une solution pourrait convenir :
1/ mettre en page votre livre au format A5 (le moins cher), relire et corriger la typographie (au besoin, demander à une personne de confiance). Demandez au directeur de mémoire de rédiger une préface. Au besoin faites vous aider pour la typo et la mise en page.
2/ spécifier dans votre ouvrage la licence libre choisie (je suggère une licence de type Creative commons By-Sa)
3/ vous rendre sur un site comme Atramenta (
http://www.atramenta.net/) ou lulu.com et auto-publier votre livre
3/ parallèlement, publier l'ouvrage sur HAL SHS (c'est les archives ouvertes pour les sciences humaines, très important). L'ouvrage pourra éventuellement être accepté après validation par leur comité.
4/ une fois le livre imprimé et en vente sur Atramenta ou lulu.com, demander au laboratoire d'accueil ou votre épouse a réalisé son mémoire d'en faire la promotion sur leur site internet et de proposer (comme sur HAL SHS) le téléchargement gratuit du document
5/ vous pouvez ensuite acheter auprès de Atramenta ou lulu.com la dizaine d'exemplaires à distribuer à vos proches, tout en mettant le livre en vente et disponible à la distribution (vous fixez alors le prix, libre à vous d'estimer ou pas un bénéfice, car libre ne signifie pas forcément gratuit et de tte façon, le papier et l'encre ca se paye).
Pour utiliser ce système et pas passer par un circuit classique ? (soumission à une maison d'édition et son comité éditorial)
- parce que de cette manière vous toucherez autant de monde que la maison d'édition du type Presses Universitaires de TrucMuch (le créneau des historiens intéressés par le thème en question étant assez limité et de toute façon il ne s'agit "que" d'un mémoire et pas d'un thèse de doctorat. L'impact est donc en tout cas amoindri même si certains mémoires sont parfois plus brillants que certains doctorats....
- vous mettez l'oeuvre sous licence libre, c'est une démarche importante en sciences et vous permettez à tout le monde d'accéder à l'oeuvre
- ceux qui le veulent peuvent acheter le format papier
- le livre étant disponible sur des sites académiques, des revues peuvent en être faites (c'est un indice de "confiance")
Par contre il faudra remanier très certainement l'ouvrage : passer d'un mémoire à un ouvrage à part entière. Comptez plusieurs mois de travail! à moins que vous ne comptiez simplement que mettre à disposition ce mémoire, sans plus. La rédaction d'un mémoire n'est pas celle d'un essai. Certains développements n'ont pas d'intérêt en tant qu'essai et d'autres développements doivent être ajoutés. L'écriture elle-même doit être plus fluide et avec style. J'ignore l'état actuel du mémoire, je me fie à mon expérience.
Enfin, le mieux est encore de tirer du mémoire une publication de type article (et donc à soumettre dans une revue). La publication a le mérite d'être alors plus rapide et pour faire passer l'essentiel. La référence à l'ouvrage pourra alors être faite dans cet article.
Enfin, si le laboratoire ou l'équipe d'accueil accepte, il est possible aussi de leur proposer d'apposer le logo sur la couverture et d'effectuer la publication en partenariat. avec eux.
L'ensemble ne vous coûtera guère plus que le temps à y consacrer, l'achat d'au moins un exemplaire pour vous assurer de la mise en page et l'achat éventuels de quelques exemplaires au format papier à distribuer autour de vous. Ce type d'auto-publication n'est évidemment intéressant qu'à partir du moment ou, d'un autre côté, vous faites valoir l'ouvrage dans le milieu académique. Après tout, peu importe le support et il y a de toutes façon fort à parier que l'essentiel des lecteurs téléchargeront l'ouvrage sans forcément l'acheter, sauf quelques bibliothèques. De toute manière, la plupart des éditeurs "scientifiques" n'acceptent de publier qu'à condition que le labo ou l'équipe s'engage à acheter 500 exemplaires d'emblée pour couvrir les frais de publication, car en tout, les publications scientifiques ne se vendent que très peu... sauf bien sûr pour les grosses maisons d'édition... dans lesquelles les licences libres n'ont aucune place.
Mais bien entendu, rien ne vous empêche de soumettre l'ouvrage à des maisons d'éditions connues. Le mémoire, lui, pourra figurer en licence libre sur HAL SHS ou ailleurs. De toute façon, il y aura toujours une différence entre l'ouvrage réécrit et le mémoire lui-même. Il y a cependant des maisons d'édition qui font signer des clauses interdisant que l'oeuvre universitaire sur laquelle se base l'ouvrage ne soit distribuée par ailleurs. C'est une manière de s'approprier le travail issu de fond publics, sans toutefois rémunérer l'auteur (inutile de s'attendre à toucher quoi que ce soit pour une première publication dans une maison d'édition pour un ouvrage scientifique).
Autre solution : le labo ou l'équipe d'accueil a peut-être déjà en son sein une collection. Auquel cas, c'est sans doute elle qu'il faut démarcher en premier lieu. Ce sera une forme d'auto-publication mais tout de même plus académique. Il y a peut-être même une chance pour que l'oeuvre y figure sous licence libre: les esprits universitaires y sont de plus en plus ouverts....