Je ne sais pas si c'est le bon forum sur framasoft pour poster. Si ce n'est pas le cas, déplacez le post.
J'ai trouvé un sujet intéressant dans les commentaires de http://korben.info/satellite-hacker.html d'un dénommé Sylv41n.
Voici l'article (mais allez voir l'article directement, il y une vidéo dessus:
La semaine dernière à Berlin, lors du CCC, le groupe de hackers qui s'occupe du projet HGG pour Hackerspace Global Grid a fait tout un exposé sur leur objectif qui est d'envoyer leurs propres satellites en orbite vers 2034.
L'idée ici, c'est de ne plus dépendre de sociétés et de gouvernements et que les hackers et l'Humanité puissent disposer de sa propre infrastructure et ainsi contourner n'importe quelle censure. Ils évoquent aussi un réseau distribué de stations au sol, à bas coût, qui pourraient être maintenues par des particuliers et ainsi permettre une connexion constante avec le ou les satellites, ce qui rend encore plus "user-friendly" l'accès à ce réseau.
Le HGG appelle donc les projets similaires à se rallier à la cause, par exemple le projet Constellation.
Pour le moment, les hackers derrière HGG ne s'étendent pas trop sur les détails et les possibilités de ce projet, car il est encore très jeune, mais les esprits les plus utopistes espèrent que cela devienne un accès privilégié pour l'Humanité à un Internet libre et non censurable.
Vivement 2034... Sinon, un satellite de hackers, ça pourrait aussi être un petit robot spatial qui part avec sa clé USB dans l'espace pour se coller à d'autres satellites afin d'y installer des backdoors exploitables par l'Humanité (oui, j'ai abusé du chocolat pendant les fêtes...)
Voici le commentaire de "Sylv41n" concernant l'article:
C'est fondamentalement une idée très stupide pour 3 raisons:
1) un satellite c'est très facile à tracker pour un Etat, et de nombreux Etat ont aujourd'hui la capacité de détruire à volonté des satellites en orbite. Changer d'orbite continuellement n'est simplement pas une option. Le brouillage est également une option très simple, et toute personne qui émet en direction du satellite est simple à localiser depuis un satellite de 'Sigint' comme toutes les grandes puissances possèdent.
2) la bande passante totale que peut fournir un satellite (ou même une constellation) est des ordres de grandeur inférieure à ce que peut fournir un réseau terrestre. Bref, soit un tout petit nombre profite d'une bande passante de quelques Mbps, soit le réseau est populaire et c'est retour au modem 4800 bauds.
3) Le cout d'un lancement spatial est exorbitant, et ce pour des raisons fondamentalea liées à la physique. Il faut X gigajoules _minimum_ pour mettre en orbite 1 kg, et même en faisant de gros progrès en matière de lanceurs spatiaux (qui sont déjà sacrément optimisés) le cout ne peut pas être diminué significativement.
Bref, créer un réseau décentralisé à base de clef USB envoyées par La Poste (ping de merde, mais débit équivalent à quelques dizaines de MBps, pour - de 10 € par mois) permet d'obtenir un réseau :
- plus rapide
- plus résilient (filtrer le courrier pour y détecter la présence d'une carte micro-SD nécessiterai des moyens colossaux !)
- moins cher
- auquel il est facile de participer
Les réseau wifi 'mesh' sont aussi une option accessible financièrement et technologiquement (mais moins résilient, car un noeud radio est facile à localiser et à neutraliser).
Ce projet est un rève de hackers "un peu" mégalo qui cherchent à montrer que les hackers sont capables de battre les Etats sur ce terrain spatial parce qu'ils ont été nourris toute leur enfance de "course à l'espace" et que c'est sur ce terrain là que les Etats décident entre eux "qui à la plus grosse".
Au lieu de choisir une approche subtile, accessible, reproductible pour combattre la censure des Etats, approches dans lesquelles les hackers excellent et obtiennent des résultats spectaculaires, ils prennent leurs rêves pour une réalité et choisissent l'approche bourine et élitiste.
Un colonne de chars s'avance, et au lieu de choisir le terrain, de creuser des fossés et de se camoufler comme Sun Tsu le conseille, il choisisse de contre-attaquer frontalement avec un char en papier-maché.
Inutile de dire que ça va mal se terminer.
Au mieux, ils s'aperçoivent de leur stupidité et décident de consacrer leur énergie à des projets nettement plus efficaces. Au pire ils arrivent, après moulte mobilisation de la communauté, à lancer un truc dans l'espace, montrent que c'est les hackers qui ont "la plus grosse", et ce gaspillage de moyens ne fait pas avancer d'un iota le problème de censure des Etats.
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01/03/2012 12:09 AM
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Voici le commentaire de Grosstylo:
"Bref, créer un réseau décentralisé à base de clef USB envoyées par La Poste (ping de merde, mais débit équivalent à quelques dizaines de MBps, pour - de 10 € par mois) permet d'obtenir un réseau :
- plus rapide
- plus résilient (filtrer le courrier pour y détecter la présence d'une carte micro-SD nécessiterai des moyens colossaux !)
- moins cher
- auquel il est facile de participer"
C'est pas bete du tout comme idée!
Vous pourriez détailler encore plus svp? Les clés USB contiendraient quoi en fait?
Comment serait organisé le réseau?
Qui déciderait de l'envoi des clés USB?
Un système centralisé, ça comporterais des dangers non? Ou alors ce serait des échanges de clés USB entre pleins d'internautes, et donc décentralisé?
A+
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01/03/2012 06:50 AM
Voici le commentaire de Sylv41n:
L'idée serait de faire un réseau 'Sneakernet' amélioré. (Définition d'un Sneakernet: https://fr.wikipedia.org/wiki/Sneakernet).
Le Sneakernet, c'est comme ça que les gens échangeaient des fichiers avant Internet ou même les BBS. X allait à l'école et échangeait une disquette avec Z. La mère de Z copiait cette disquette puis la donnait à un collègue, qui copiait le fichier pour un cousin quand ils partaient en vacances ensemble, etc. Au final, tous ceux qui voulaient le dernier jeu Atari finissaient par l'avoir, dans le monde entier.
Le réseau est constitué de liaisons point à point entre pairs de confiance : c'est la topologie Friend to Friend, la mieux à même de résister à l'attaque d'un adversaire motivé.
Localement, les échanges se font de la main à la main.
Dans les environnements peu hostiles (ex. la France), l'envoi d'un disque dur 2.5 pouces par la poste donne le meilleur rapport
prix/poids/capacité de stockage. L'envoi par la poste coute moins d'un euro (tarif lettre), prend 2 jours. La capacité est de 1 To par "packet". A raison de 2 aller + 2 retour par mois, on obtient une liaison point à point de 6.17 Mbps symétrique ... pour 4 euros.
Dans les environnements plus hostiles (où le courrier est activement surveillé) les cartes micro-SD peuvent véhiculer beaucoup de données (jusqu'à 64 Go) tout en étant extrêmement facile à dissimuler. Accessoirement une carte micro-SD peut facilement être transportée par un pigeon, un chien ou un mini-drone autonome.
Pour le "routage", plusieurs options. Prenons le cas d'une topologie simple: A* est collègue avec X*, de la famille de Y* et ami proche avec Z*. X*, Y* et Z* entretiennent une liaison point-à-point avec A* (peu importe que cette liaison se fasse par courrier, de la main à la main ou par internet).
--- routage PULL
---
Z* veut Ubuntu 64. Il diffuse la demande à tout son réseau (dont A*).
A* reçoit la demande. S'il n'a pas ce fichier, il note que c'est Z* qui a demandé ce fichier en particulier, et relaye la demande à X* et Y* qui considèrent que la requête vient de A*, et ainsi de suite. X*, Y* et Z* n'ont pas connaissance l'un de l'autre, et c'est pourquoi les topologies "Friend-to-friend" peuvent fournir une isolation qui renforce considérablement
la sécurité.
Si Z* avait fait une demande plus sensible (ex. un dump de Wikileaks), A* aurait pu choisir de relayer la demande à Y* (confiance absolue en la famille), mais pas à X* (une collègue qu'il connait un peu, mais pas tant que ça).
Si Z* avait fait une demande que A* n'est pas prêt à relayer (ex. quoi que ce soit en rapport avec Twilight) alors rien ne se passe. Si tous les contacts de Z* font de même, Z* n'obtiendra jamais le fichier demandé.
Quand un nœud possède un fichier demandé, il le transmet au nœud qui a fait la requête (qui le retransmettra ensuite s'il n'était pas la source de la requête).
En pratique, la gestion des facteurs de confiance peut être automatisée, ainsi que la relayage (ou non) des requêtes. Puisque les
sociologues ont étudié en long et en large les réseaux sociaux humains (rien à voir avec Facebook), et trouvé le fameux "Six degrés de Kevin Bacon", le routage dans un réseau social semble tout à fait faisable.
Si tous les nœuds gardent une copie locale des fichiers les plus demandés, les fichiers populaires sont toujours à un "bond" ou deux, alors que les fichiers rares peuvent mettre un moins ou deux à se propager.
--
routage PUSH --
Au lieu de propager des requêtes, Z* peut envoyer à A* un fichier qu'il aime bien (et dont A* ne connaissait pas forcement l’existence). Si A* trouve le fichier intéressant, il peut à son tour le pousser.
Avec ce mécanisme la découverte de nouveau contenu est facilitée.
En pratique, ça semble une bonne idée de faire cohabiter les mécanismes de push et de pull.
-- conclusion --
* 100% décentralisé
* aussi sécurisé que possible (isolation et relations de confiance modulable)
* 100% scalable
* hyper résilient
Si 10% d'une population s'organise un tel réseau, c'est littéralement, strictement, définitivement impossible d’empêcher l'information de circuler à moins de transformer les 90% restants en indics (ça marchait un peu en Allemagne de l'Est).
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01/03/2012 08:54 PM
en réponse à Grosstylo
Voila.
Que pensez vous de cette idée? Je pensais que c'était intéressant d'ouvrir un post à ce sujet pour continuer la discussion.
N'hésitez pas à répondre au sondage en votant ci dessous!
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Framapadist
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