Sam 20 Août, 2011 13:07
On a comme l'impression que le monsieur n'a pas encore regardé une conférence de Benjamin Bayart ou de Serge Soudoplatoff sur les conséquences de l’avènement et de l'utilisation de masse d'Internet.
Les choses principales que permet Internet sont la suppression des intermédiaires, l'augmentation ultime de la portée du discours et un nouvel étage de connaissances.
Hier, on devait être représenté par un journaliste, un commerçant, un élu ou un "sachant" pour avoir accès à un pouvoir qui nous était soit inaccessible, soit pris de grès ou de force. Internet permet aujourd'hui sans trop de difficulté de retrouver son propre pouvoir d'expression, d'achat au producteur, d'action coopérative ou de savoir.
Ensuite, nous avons la possibilité d'être au courant de ce qu'il se passe à l'autre bout du globe instantanément. Cela nous fait prendre conscience que nous sommes tous sur la même planète. Là où au moyen-age on avait conscience que de sa famille et de son village, au fur et à mesure des développements des moyens de communications depuis la malposte jusqu'au téléphone en passant par les imprimeries, nous n'avons fait qu'augmenter cette conscience et donc d'élargir du village, à la conté, à la région, au royaume, au pays cette conscience.
Nous montons donc aujourd'hui une nouvelle marche où les organisations plus ou moins anarchistes de citoyens se hissent au même niveau que l'ONU sans le besoin de représentation une fois de plus.
Enfin, je reprendrai Serge Soudoplatoff avec sa notion d'échelles des savoirs.
Avant, le public était informé par une source rare (journaux, mass media, ...). La diffusion était large, mais il n'y avait pas plus d'une dizaine de discours différents.
Aujourd'hui non seulement tout lecteur a la possibilité de devenir rédacteur et éditeur de son propre blog, mais il peut aussi interagir avec les autres non seulement sur ses commentaires mais encore avec un plus grand nombre de personnes sur les forums.
Avant, le quidam savait à travers les médias, aujourd'hui non seulement le quidam sait à travers Internet plus vite qu'à travers les autres médias, mais il a la possibilité de savoir que les autres savent la même chose que lui.
Aujourd'hui, si le roi est nu, il n'est plus possible de faire croire que les autres pensent qu'il ne l'est pas.
Mais nous n'en sommes qu'au début de cette transition.
La grande majorité des internautes n'a pas encore passé le stade de "râleur" au mieux (cf: Dis maman, c'est quoi un internaute B. Bayart). Le stade suivant demande de se faire une éducation supplémentaire non seulement à l'expression des idées, mais aussi au fait qu'il n'est pas honteux de reconnaitre qu'on a tort.
En conclusion, si on suit le fil de l'évolution, les services et les média resteront et évolueront encore, mais comme il y a eu un changement entre avant et après la presse, il y aura un changement entre avant et après Internet.
Y'en a Debian ! Y'en a Debiaaaaaaan !