Tous les sujets de ces dernières années ayant trait aux lois liberticides poussées par les industries musicales déclinantes y passent avec une belle reflexion. Deux exemples.
Tout d'abord ce passage :
Q : Parmi les droits et libertés fondamentaux, il y a effectivement la vie privée, la liberté de communication, mais il y a aussi le droit de propriété. Comme l’artiste peut-il vivre dans un tel contexte ?
R : Parce que la propriété intellectuelle est une propriété relative. On peut considérer aussi que j’utilise des choses qui ne m’appartiennent pas pour m’exprimer. Par exemple, le langage ne m’appartient pas. On décide à un moment donné qu’on fait de la production de conscience, un produit
met en évidence que les régressions de la société trouvent leur source dans l'assimilation qui est faite lorsque l'on traite la "propriété intellectuelle" comme un droit de propriété alors que ce sont des droits de nature très différents.
Je cite Richard Stallman
PROPRIETE INTELLECTUELLE
Les éditeurs et les juristes aiment décrire le droit de reproduction en termes de «propriété intellectuelle». Cette expression véhicule un postulat sous-jacent: la façon la plus naturelle de concevoir le droit de reproduction reposerait sur l'analogie avec les objects physiques, que nous identifierions, tout aussi naturellement, avec la propriété.
Mais cette analogie néglige qu'il existe une différence essentielle entre les objets matériels et l'information: cette dernière peut être reproduite et partagée presque sans effort, ce qui n'est pas le cas des objets matériels. Fonder sa pensée sur cette analogie revient à montrer que l'on ignore cette différence.
Même le système législatif des États-Unis n'admet pas entièrement cette analogie, puisqu'il ne traite pas les droits de reproduction de la même façon que les droits de propriété sur les objets physiques.
Si vous ne voulez pas vous limiter à cette façon de penser, il vaut mieux que vous évitiez d'employer l'expression «propriété intellectuelle».
Un autre problème que pose la «propriété intellectuelle» est qu'elle sert à amalgamer des régimes juridiques distincts: le droit de reproduction, les brevets, les marques déposées, toutes choses fort différentes. Si vous n'êtes pas un expert de ces catégories juridiques et si vous n'en maîtrisez pas les définitions, ne vous risquez pas à les associer, ce qui vous mènerait certainement à des généralisations incorrectes?
Pour éviter la confusion, le mieux est de ne pas chercher à remplacer la «propriété intellectuelle» par une expression alternative. Parlez plutôt, selon le cas, de droit de reproduction, de brevets, ou de tout autre terme permettant de désigner avec précision ce dont vous parlez.
Ensuite cet autre passage de l'entrevue :
Il faut arrêter de prendre les êtres humains pour des consommateurs, ils le sont s’ils veulent, comme ils veulent. Il faut prendre les êtres humains comme des êtres humains. Leur faire confiance, parler à leur cœur, leur dire des choses évidentes qui est qu’un artiste pour continuer à faire son métier, a besoin de vivre et que si on l’aime, il faut agir de manière à ce qu’il ne soit pas dans le dénuement.
Je crois que chaque personne qui aime un artiste trouvera le moyen de lui donner le moyen de quoi vivre, il faut faire confiance aux gens, leur proposer une nouvelle façon peut-être de rémunérer leur travail et en tout cas dissocier l’écoute gratuite, voire le téléchargement gratuit, du fait de vouloir se procurer l’œuvre d’un artiste.
il est tentant de dresser le parallèle avec le projet (formidable) de la SARD inspiré par la proposition du Mécénat Global, basé sur le don du public aux œuvres qu’il souhaite soutenir :
http://www.framablog.org/index.php/post ... ard-hadopi
http://www.framasoft.net/article4935.html
http://libre-ouvert.toile-libre.org/
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