Nous sommes le Dim 22 Juin, 2025 22:56
Supprimer les cookies

L'AFDEL confond candidat et idiot du village

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Jeu 28 Fév, 2008 17:42

Certains d'entre vous l'ont déjà noté : l'AFDEL est jalouse de notre Pacte du Logiciel Libre ;)

D'un côté cela témoigne de l'efficacité de l'initiative Candidats.fr : outre les signataires, de nombreux responsables politiques sont aujourd'hui sensibilisés au Logiciel Libre et aux standards ouverts grâce aux campagnes menées par l'April avec tous les volontaires qui y ont pris part. Chaque élu ou candidat contacté par des volontaires est une personnalité politique de plus informée sur le Logiciel Libre.

Mais d'un autre côté l'AFDEL habille son pacte de beaux atours (faire progresser la France dans le numérique) pour mieux masquer sa vraie finalité (faire progresser les profits d'un éditeur en position dominante et enfermer les collectivités dans des solutions fermées lui assurant des rentes).

C'est pourquoi l'initiative Candidats.fr publie un billet dans lequel l'April appelle les candidats à la vigilance, et invite tous les volontaires à contacter leurs candidats pour leur proposer le Pacte du Logiciel Libre.

Candidats.fr a écrit:Municipales 2008 - L'AFDEL confond "candidat" et "idiot du village"

L'AFDEL (Association française des éditeurs de logiciel), en réalité un lobby créé en 2005 par Microsoft et un petit groupe d'éditeurs français de logiciels propriétaires, vient de lancer un Pacte France Numérique.

Cette initiative est sans conteste une réaction au succès du Pacte du Logiciel Libre et plus largement de l'initiative Candidats.fr. Lancée en 2007 par l'April à l'occasion des campagnes présidentielle et législative, l'initiative se poursuit actuellement dans le cadre des élections municipales.

L'April appelle les candidats à la vigilance : contrairement au Pacte du Logiciel Libre qui relève d'une initiative citoyenne, le Pacte de l'AFDEL n'a pour finalité que de défendre les intérêts privés d'un nombre réduit d'éditeurs de logiciels, instrumentalisés par un éditeur en position dominante condamné à plusieurs reprises pour ses pratiques anti-concurrentielles.

Le Pacte France Numérique que l'AFDEL propose aux candidats de signer contient, selon les propres mots de l'AFDEL, « Dix propositions susceptibles de dégripper la machine, en mettant les TIC au service des citoyens et de la croissance française. » Ou l'inverse...?


Méfiez-vous des contrefaçons !

Notons tout d'abord qu'aucune de ces propositions n'est réellement spécifique aux collectivités locales, certaines relevant même uniquement de la responsabilité du législateur. Mais il est vrai que l'AFDEL a un an de retard à rattraper.

De plus, là où le Pacte du Logiciel Libre de l'April est clair sur son objet (mettre le Logiciel Libre et les standards ouverts au programme des candidats et des citoyens) le Pacte de l'AFDEL brille par son ambiguïté.

Sous couvert de « mettre les TIC au service des citoyens et de la croissance français » le pacte de l'AFDEL est un appel à soutenir le logiciel propriétaire et à sacraliser la « propriété intellectuelle » notamment par les brevets logiciels.

La proposition « 9. Promouvoir les industries numériques dans leur diversité » indique « Ce qui implique pour l'industrie du logiciel de veiller à ne pas favoriser un modèle plutôt qu'un autre en particulier le logiciel libre vis-à-vis de tous les autres éditeurs de logiciels. Une neutralité garante de pluralisme et de liberté de choix dans l'équipement des usagers de l'administration, des différentes collectivités publiques ou parapubliques et des entreprises. »

« Non content de nier les problèmes de concurrence, de pratiques déloyales et de captation de clientèle dont sont responsables certains de ses membres, l'AFDEL semble donc considérer que les finances publiques sont faites pour financer les éditeurs de logiciels propriétaires en position dominante voire monopolistique. Cette conception devrait intéresser les élus locaux, et surtout, leurs électeurs !» a déclaré Benoît Sibaud, président de l'April.

L'AFDEL demande que les collectivités ne favorisent pas un modèle plutôt qu'un autre en ajoutant que le modèle à ne pas favoriser est celui du logiciel libre. Il y a une contradiction dans la phrase. Ne pas favoriser un modèle, compte tenu de la réalité actuelle des collectivités locales, voudrait dire cesser de favoriser le modèle propriétaire, qui domine de façon écrasante.

D'autre part ce point 9 présente le logiciel libre comme s'il s'agissait d'un éditeur particulier, en concurrence avec tous les autres éditeurs. Rappelons qu'il existe une concurrence entre tous les éditeurs, et que certains éditeurs (en nombre croissant d'ailleurs) utilisent en tout ou partie la mécanique du logiciel libre. L'AFDEL, sur ce point, soutient une vision idéologique ringarde des modèles économiques de l'industrie logicielle.

La proposition « 7 . Renforcer le lien entre capacité d'innovation et création de valeur » indique « La propriété intellectuelle constitue le socle de l'économie numérique mais l'Europe et plus particulièrement la France sont en queue de peloton en matière de dépôts de brevets. » L'AFDEL prétend donc que l'innovation se traduit forcément par des brevets, ce qui en matière de logiciels est assez saugrenu, et même contraire à la loi. Mais l'AFDEL ne s'arrête pas à ce genre de détails lorsqu'il s'agit de sacraliser la « propriété intellectuelle ».

Le point « 5. Protéger les personnes et les biens sur Internet » du pacte prône un accroissement du contrôle des données circulant sur Internet (contenus illicites et contrefaçon). La commission de déontologie, DADVSI 2 et cie ne sont pas loin. « Le développement des TIC au service des citoyens », disent-ils...

« Enfin, l'utilisation pour son site Internet d'un outil propriétaire comme Adobe Flash qui exclut de fait les personnes handicapées témoigne d'une certaine conception des TIC de la part de l'AFDEL » a ajouté Alix Cazenave, chargée de mission à l'April. En effet, outre le fait d'être propriétaire (contrairement aux standards du Web qui sont des standards ouverts comme HTML, CSS...) Adobe Flash pose un certain nombre de problèmes notamment d'accessibilité au personnes souffrant de handicaps visuels, moteurs, cognitifs, qui utilisent des navigateurs spécifiques basés sur les standards du web.

L'April invite les candidats à la vigilance face au pacte de l'AFDEL, qui n'a pour but que de servir des intérêts privés sans aucun rapport - voire contraires - aux intérêts des collectivités, des citoyens et plus largement de la France. Elle appelle tous les citoyens épris de libertés, voulant promouvoir des valeurs démocratiques de partage et de saine compétition au sein de leurs collectivités, à contacter leurs candidats pour leur proposer le Pacte du Logiciel Libre.
Sauf mention contraire, les propos tenus par l'auteure n'engagent que l'auteure elle-même.
Alix Cazenave

Messages : 412
Géo : Paris

Jeu 28 Fév, 2008 22:01

A t-on une idée des moyens financiers mis en jeu par l'AFDEL pour déployer son arsenal marketing sur le terrain ?

Enfin, cela montre que le logiciel libre est en mesure d'inquiéter les éditeurs de logiciels propriétaires et que l'action de l'APRIL ne passe pas inaperçu.

Il est vrai s'en ce qui concerne l'informatique, les gens manquent beaucoup trop souvent de bases pour pouvoir juger au mieux de la chose. Le travail de candidats.fr est donc intéressant et important.

Note : pour ceux qui lisent ce post et le standblog, le lien fourni par Tristan a déjà été posté dans ce post.
Cirdan

Messages : 313
Géo : Paris

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit