Question récurrente et assez classique mais dont les réponses sont multiples et complexes.
Il est difficile a priori de mettre un sexe derrière un pseudo mais il est certain qu'on ne retrouve pas sur Framagora les 50% de la population mondiale (et même un peu plus) que représentent les femmes. Il y a la problématique classique de l'univers informatique majoritairement masculin mais le plus surprenant c'est que cela semble encore pire dans le milieu de logiciel libre. Et même trois fois pire si l'on en croit ce support de conférence d'Aurélie Chaumat aux Journées du Logiciel Libre 2005 de Lyon en 2005 (p. 24).
On "devrait" retrouver une proportion identique de femmes en informatique et dans la communauté du libre.
C’est-à-dire aux alentours de 20 %.
Or, on arrive à 6,4 % (facteur 3) !
J'ajoute ci-dessous au débat un article puisé dans Internet Actu daté du 30/06/2006 (Creative Commons BY-NC)
“Être une femme libérée tu sais c’est pas si facile”
Pionnières en matière de réseaux (et de logiciels) sociaux, et connues pour défendre un certain nombre de valeurs libérales, voire libertaires, les communautés de développeurs de logiciels libres n’en sont pas moins machistes.
1% de développeurs Debian sont des femmes En effet, selon Flosspols (Free/Libre/Open Source Software: Policy Support), un projet européen d’étude des usages en matière de logiciels libres, 1,5% seulement des développeurs de logiciels libres sont des femmes, contre 28% des développeurs de logiciels “propriétaires“.
Plusieurs raisons à cela : d’une part le fait que, dans un monde virtuel essentiellement masculin et où l’on ne se parle que sous pseudo, les femmes sont tacitement assimilées à des hommes, ou considérées comme des “cas” à part, voire des étrangères (”alien“, en VO).
En glorifiant la culture technique “hacker“, et l’écriture du code plutôt que la création de logiciels, les développeurs ont d’autre part tendance à déconsidérer le travail, en partie féminin, de communication, de traduction et de design d’interface, quitte à donner aux femmes le sentiment qu’elles sont exclues de la communauté.
Les “flame wars“, “trolls” et autres joutes oratoires plus ou moins violentes constituent une part non négligeable des luttes d’influence dans les communautés virtuelles. Les femmes en sont d’autant plus exclues que, non seulement elles goûteraient moins les plaisirs de telles querelles, mais aussi parce qu’ayant souvent débuté en informatique plus tard que les garçons, elles sont, à âge égal, souvent considérées comme étant moins compétentes que leurs pairs.
Enfin, le développement de logiciels libres requiert généralement beaucoup de temps libre… et ce sont précisément les femmes qui font, tout aussi généralement, la cuisine, le ménage, la vaisselle et s’occupent des bambins, rognant d’autant leurs possibilités d’investissement dans la communauté du Libre.
A contrario, note Fernanda Weiden, qui travaille pour Google à Zurich, “les femmes doivent arrêter de prétendre qu’elles ne savent pas utiliser un ordinateur. Il n’y a pas de quoi en être fière, c’est plutôt une caractéristique stupide, je trouve.”
Via le projet Ada, qui “vise à favoriser l’accès des femmes aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication“.
Framasoft ayant ambition de s'adresser au plus large public, c'est un peu contrariant tout ça...
Des pistes pour remédier à cette incongruité ?
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aKa
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