http://www.ratiatum.com/forum/index.php ... 76&t=69754
Le commentaire est bien tourné.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 652,0.html
ENTRETIEN AVEC NICOLAS SEYDOUX, PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION DE LUTTE CONTRE LA PIRATERIE AUDIOVISUELLE
"Faire du Net un partenaire et pas un destructeur de valeur"
LE MONDE | 26.12.06 | 17h21 • Mis à jour le 26.12.06 | 17h22
PDG de Gaumont et président de l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA), Nicolas Seydoux fait le point sur la piraterie des films sur Internet.
Quelles sont les dernières estimations sur le piratage des films en France ?
Selon les derniers chiffres du Centre national de la cinématographie, qui datent d'il y a plus d'un an, on estime à peu près à 1 million les téléchargements illicites de films en France chaque jour. Soit 365 millions par an. Si l'on compare avec la fréquentation en salles, qui devrait avoisiner 185 ou 190 millions cette année, il y a deux fois plus de pirates que de spectateurs.
A combien estimez-vous le manque à gagner pour la filière cinématographique ?
En perte de chiffre d'affaires, cela représente à peu près 1 milliard d'euros par an.
L'offre légale sur Internet commence pourtant à exister...
En un an, nous sommes passés de rien à près d'un millier de films légalement disponibles sur Internet. C'est encore peu, mais il s'agit d'un début. On trouve une dizaine de sites, avec des films de tous les genres, des grands succès comme des films d'auteur...
Comment le cinéma peut-il survivre à la révolution d'Internet ?
Si, en dehors de l'Inde, le cinéma français occupe la seconde place après Hollywood, c'est parce que ses voisins, comme l'Italie, l'Allemagne ou la Grande-Bretagne, ont raté l'arrivée de la télévision. Avec l'appui des pouvoirs publics, les opérateurs français ont réussi à ce que le premier diffuseur d'images, la télévision, ne soit plus un adversaire, mais un partenaire du cinéma. Aujourd'hui, nous devons imaginer un moyen pour que le Net devienne lui aussi un partenaire et pas un "destructeur de valeur".
A court terme, il ne faut surtout pas déstabiliser l'existant. Les télévisions apportent 300 millions d'euros par an au cinéma (dont 170 viennent de Canal+), le marché de la vidéo dans son ensemble représente 1,8 milliard d'euros. Celui de la vidéo à la demande (VOD) pourrait représenter d'ici à 2011 quelque 200 millions d'euros. Aujourd'hui, ce sont les trois marchés, de la salle, de la vidéo et des télévisions, qui ont préservé le cinéma français dans sa diversité - ses films, ses salles et son public.
Où en sont les négociations avec les fournisseurs d'accès à Internet pour tenter d'enrayer le piratage des films ?
Aujourd'hui, nous avons le sentiment qu'il y a une certaine bonne volonté de la part des fournisseurs d'accès à Internet. Ce qui n'était pas le cas auparavant. La décision d'Orange d'investir dans le cinéma est une bonne nouvelle.
Dorénavant, les négociations portent notamment sur la chronologie et la temporalité des médias (l'ordre dans lequel sont exploités les droits des films : salle, vidéo, vidéo à la demande, chaînes payantes, chaînes en clair...). Les fournisseurs d'accès à Internet demandent à pouvoir bénéficier du même délai que la vidéo.
Si l'on prend, par exemple, un film de la Gaumont comme Palais royal, on constate qu'il a été vu en salles par 2,4 millions de spectateurs, que 240 000 DVD ont été vendus et qu'il a engendré 30 000 téléchargements payants en vidéo à la demande. On est ainsi passé, selon les supports, de 100 à 1. Or, s'il y a trop de nouveautés dans les offres VOD, l'abonnement à Canal+, le principal financier du cinéma, sera moins intéressant. D'autres négociations portent aussi sur la possibilité de proposer un film en VOD quelques semaines après son passage sur TF1, par exemple...
Les parties essaient de faire avancer ce dossier complexe, pour renouveler l'accord signé pour un an le 21 décembre 2005.
Que pensez-vous de la loi d'auteur sur Internet, qui a si difficilement vu le jour ?
Ce qui pèche dans la loi, c'est que s'il existe des moyens très efficaces pour lutter contre les gros pilleurs, nous ne sommes pas bien armés pour lutter contre les petits. Car la petite contrefaçon est toujours assimilée à un délit. Nous avons proposé une réponde graduée, avec une contravention à la clé, plus ou moins forte selon la gravité de la faute. Cela n'a pas convaincu les députés. C'est dommage. Il faudrait, en liaison avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés, trouver des moyens pour combattre les sites qui opèrent des transferts illicites des oeuvres de l'esprit et se rémunèrent par des bannières publicitaires.
Propos recueillis par Nicole Vulser
Sinon la fréquentation des salles de cinéma était plutôt bonne cette année. Ou espère t'il gagner 1 Milliard d'euro en plus.
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Bourgpat
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