Saint-Chinian a écrit:Sous réserve qu'en Economie, il est souvent démontré, que si le marché le permet, il vaut mieux vendre moins de produits avec des prix élevés, que beaucoup à prix moindres, pour réaliser de gros bénéfices.
La principe, c'est que pour un chiffre d'affaire (les dépenses globales des clients -le budget CD, DVD, livres, etc.) égal, les bénéfices seraient moindres (puisque les coûts prennent plus d'importance).
Mais dans ce calcul, il faut prendre en compte qu'un prix moindre, signifie une hésitation très faible de la part du client, pour qu'il achète, donc une diminution énorme des coûts de publicité.
En l'absence de marché parallèle (les prix sont suffisamment bas, donc pas besoin de marché parallèle), les dépenses iraient pleinement aux auteurs (au lieu qu'un pourcentage plus que non négligeable parte dans la nature). On éviterait aussi pas mal de dépenses du côté des douanes et de la police/gendarmerie, au niveau international.
En l'absence de "piratage", plus besoin de systèmes de protection quelconques, donc là encore, économies énormes.
Avec Internet, le coût de diffusion devient négligeable pour l'auteur (notamment avec le P2P), donc ça fait des bénéfices en plus.
N'ayant plus besoin de protection, ni de publicité, les auteurs économiseront le coût de pas mal d'intermédiaires.
En l'absence de tout ça, les auteurs qui ne tiennent pas sans publicité, disparaîtront, ce qui fera plus d'argent pour les autres. En l'absence de publicité, l'attrait pour le métier d'auteur deviendra plus faible (moins d'influence autour de la popularité), donc le nombre d'auteurs diminuera encore, avec le temps, donc toujours plus d'argent pour ceux qui veulent vraiment être auteur.
Je n'ai aucune idée des chiffres exacts, mais je doute que les auteurs toucheront moins, bien au contraire.
Bien sûr, ça fait beaucoup de monde à reconvertir, et le système ne leur a pas appris à se reconvertir facilement, donc ça posera pas mal de problèmes, et c'est pourquoi ça doit aller avec une refonte en profondeur de la société (enfin à ce moment, autant refondre complètement, et virer le concept de propriété intellectuelle).
Si on veut penser aux auteurs, et à la diversité, qu'on y pense vraiment. Le concept de propriété intellectuelle n'a pas été crée d'en d'autres buts (avoués, en tous cas, mais il n'y a que ça à prendre en compte).
Saint-Chinian a écrit:Il semble que les Majors et leurs distributeurs en soient encore restés là ...
Il n'y a jamais eu de "là". Le principe que tu as exposé ne s'applique que dans un marché stable, or, le marché ne fait qu'augmenter, puisque de plus en plus de monde a accès aux nouvelles technologies, et recherche les loisirs, le divertissement, et le culturel.
Ainsi, dans un marché en expansion, des prix élevés ralentissent cette expansion (l'effet d'excitation n'est pas suffisant pour compenser -sachant que l'argent disponible est relativement limité).
Avec des prix faibles, le marché grandirait infiniment plus, donc les dépenses globales grandiraient, et ça compenseraient encore la différence entre PFGV (Prix Faibles, Grosses Ventes) et PEPV (Prix Elevés, Petites Ventes) -acronymes inventés, je sais pas s'il y a un terme existant :)
Ca permettrait d'ailleurs une bonne transition, jusqu'à ce que tous ceux qui le doivent, se soient reconvertis.
Saint-Chinian a écrit:La vraie question que tu poses, est celle de savoir si le marché de la musique permet encore de vendre à des prix élevés, alors que la marché de la musique est devenu un produit non plus culturel, mais un simple produit industriel, comme faisant partie de celui de "l'industrie musicale" ....
A cette question, je pense que la réponse est non.
La musique est devenue, et ce de la faute des majors eux-mêmes, un simple bien de consommation courante, comme un autre. Et qui ne représente plus forcément une priorité (et ce au niveau mondial), dans le budget "loisirs", qu'ils soient numériques ou pas, des consommateurs.
Je sais pas trop si le concept de "produit culturel", est si répandu que cela, dans le grand public... enfin en tant que tel, en tous cas. Le principal problème, pour le grand public, c'est les prix. Bien sûr, c'est dérivé du concept de produit, mais le contenu a la même importance (importance qui reste superficielle, mais c'est pas nouveau).