Ce texte est publié, anonymement, par son auteur. Il peut être modifié, et diffusé, avec ou sans modification, sur tout support, gratuitement ou pour un coût quelconque, sans avoir à demander la moindre autorisation à qui que ce soit. Il peut être considéré comme libre de droit, ou dans le domaine public.
Sommaire:
01) A propos du prix global des oeuvres.
02) A propos du prix individuel des oeuvres.
03) A propos de la réutilisation de l'art.
04) A propos du principe d'antériorité.
05) A propos du trop grand nombre d'artistes professionnels.
06) A propos des trop grosses sommes d'argent mises dans une création.
07) A propos des intermédiaires et prestataires.
08) A propos de l'abandon de l'exploitation de certaines oeuvres.
09) A propos de l'absence d'exploitation de certaines oeuvres, dans certains pays.
10) A propos de l'énergie gâchée à tenter de limiter l'accès à une oeuvre.
11) A propos de ce texte, et de son auteur; conclusion.
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01) A propos du prix global des oeuvres.
Je télécharge régulièrement des films, des séries télévisées, de la musique, des logiciels, des jeux vidéo, des livres numérisés, des photos.
La plupart du temps, il s'agit d'oeuvres que j'acquiers sans autorisation, gratuitement alors qu'elles sont payantes, par l'intermédiaire de réseaux peer-to-peer, du Web, de salons ou groupes de discussions, de forums. Parfois, c'est un ami, ou un membre de ma famille, qui me donne un CD gravé, contenant un film, un album, un jeu vidéo.
J'ai quinze ans, j'ai vingt ans, j'en ai trente.
Mon argent de poche, l'argent que je gagne, j'en manque. Chaque mois, je le dépense dans divers produits, dans diverses activités. Parfois, je vais au cinéma, j'achète un DVD, je regarde la télévision et ses publicités, j'achète un CD audio, un logiciel, un jeu vidéo, un livre.
Quand bien même j'aurai envie de payer tout ce que je regarde, ce que j'écoute, ce que j'utilise, ce que je lis, je ne le pourrai pas.
J'essaie un minimum, d'équilibrer mes dépenses, mais on ne télécharge pas un film sur Internet, comme on part sans payer d'un restaurant, ou comme on ne paie pas ses factures d'eau ou d'électricité, parce qu'on a tout simplement plus assez d'argent, après avoir payé le loyer, et l'alimentation pour la famille.
Un des principes du concept de propriété intellectuelle, est de permettre aux auteurs, de vivre de leurs créations.
A voir les magazines people, certains y arrivent très bien, sinon beaucoup trop.
De l'autre côté, certains auteurs sont au RMI, quand ils peuvent encore continuer à exercer, entre deux petits boulots, alors qu'ils mériteraient davantage.
Pour les vidéos, la musique, les logiciels, les livres, je ne peux pas dépenser plus. Je ne compte pas sauter un repas, pour pouvoir aller au cinéma. Je ne compte pas abandonner mes études, pour pouvoir m'acheter une série complète de livres de science fiction (ni attendre trois ans, pour la finir).
Tout à fait logiquement, il n'y a donc aucune perte pour les auteurs en général, si je télécharge leurs oeuvres à volonté, quand je ne peut dépenser davantage que ce que je fais déjà.
En admettant que les auteurs, pris globalement, gagnent suffisamment, il n'y a même pas à chercher à diminuer, quand bien même le pourrai-je, mes dépenses dans les autres domaines (non pas que les prix soient justes, dans beaucoup d'autres domaines, notamment de l'alimentation et des transports, pour parler de l'indispensable).
Le seul problème serait de pouvoir plus facilement équilibrer mes dépenses, entre les différents auteurs, et pour cela, une baisse extrêmement importante des prix, est indispensable, si le prix ne devient tout simplement pas variable (chacun paie ce qu'il veut et peut), notamment quand la diffusion se fait en numérique, sur Internet, donc sans surcoût à la diffusion, pour les auteurs.
Quoi qu'il en soit, si on porte plainte contre moi pour "piratage", ce ne sera sûrement pas le petit auteur-compositeur, du café d'en face, qui en sera à l'origine (s'il ne m'encourage pas même à diffuser sa musique au plus grand nombre), donc pas quelqu'un qui manquera sérieusement d'argent, puisque du bon côté de la balance. La plainte serait donc illégitime, au regard des buts des lois sur la propriété intellectuelle.
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02) A propos du prix individuel des oeuvres.
Tout le monde le dit, depuis déjà bien longtemps, le prix d'acquisition individuel des oeuvres est beaucoup trop élevé. C'est la seule et unique raison pour laquelle la plupart des gens téléchargent des musiques/chansons, films, etc., sur Internet, gratuitement, sans autorisation.
Au lieu de baisser les prix drastiquement, quelques prix baissent (baisses qui semblent principalement le fruit de quelques gros distributeurs, qui peuvent se permettre de rogner sur leurs marges...?), et d'autres augmentent. Le prix d'une séance de cinéma a doublé en dix ans, et certains osent s'étonner que les gens ne vont plus au cinéma (ce qui n'est pas forcément vrai, encore en plus). Les CD audios, les DVD, les logiciels, les livres. Tout est beaucoup trop chers. Forcément, en toute logique, les gens achètent moins.
Les prix baisseraient d'un facteur cinq, voir dix (surtout dans le cadre d'une diffusion numérique, par Internet -coûts de diffusion négligeables, en utilisant le peer-to-peer, notamment), les ventes augmenteraient davantage encore, et les auteurs toucheraient encore plus...
Pourquoi donc les prix ne baissent-t-il pas?
Certains intermédiaires ont-ils peur qu'une baisse importante du prix, signifie une place bien moins importante de la publicité, et de la popularisation artificielle de certains artistes? d'où un contrôle plus limité sur les achats des gens?
En effet, si on peut acheter, sans hésiter, le coût d'acquisition étant très faible, on pourra se tourner plus facilement, et plus pleinement, vers des artistes moins connus.
Si au lieu de dépenser quinze euros, pour se rendre compte qu'on aime pas un artiste ou une oeuvre, on en paie plus qu'un ou deux, certains intermédiaires peuvent y trouver à redire, bien que tout à fait illégitimement, puisque ces considérations n'ont strictement aucun rapport avec les buts du concept de propriété intellectuelle.
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03) A propos de la réutilisation de l'art.
Directement (montage, remix, composition, plagiat, traductions, étude des techniques et des styles, recherche, inspiration pour créer de nouvelles oeuvres), ou indirectement (détente, réflexion, idées générales), consciemment ou non, l'art est réutilisé. Il est rarement une fin en soi.
Dans le cadre de certaines réutilisations, quelques sources peuvent suffire. Certaines oeuvres sont particulièrement inspirantes. Cependant, dans la plupart des cas, pour créer quelque chose, de nombreuses et diverses sources sont nécessaires.
Certains vont à la bibliothèque, à la médiathèque, dans des musées. D'autres téléchargent sur Internet, sans payer, des oeuvres payantes.
En relation avec la recherche de la possibilité, pour les auteurs, de vivre de leurs créations, le concept de propriété intellectuelle a également pour principe de rechercher à conserver et améliorer la diversité des oeuvres.
Pour conserver cette diversité, faciliter la réutilisation est indispensable. Pour faciliter la réutilisation, les oeuvres doivent être facilement accessibles, à volonté, à quiconque pourrait en avoir besoin, que ce soit pour créer, directement, une nouvelle oeuvre, ou simplement pour se détendre, découvrir de nouvelles idées, de nouveaux points de vue.
Le prix de la plupart des oeuvres, étant beaucoup trop important, pour qu'une majorité de personnes puissent y accéder à volonté, et l'accès, par Internet, étant le plus facile (sans pour autant être forcément la meilleure façon d'accéder à certains genres d'oeuvres, bien entendu -au moins tant que la réalité virtuelle, en immersion complète, n'aura pas fait de nouveaux progrès, et tant qu'elle ne sera pas accessible à tous), le téléchargement d'oeuvres, par Internet, est parfaitement légitime, au regard des buts des lois sur la propriété intellectuelle.
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04) A propos du principe d'antériorité.
Dans le cadre de la propriété intellectuelle, qu'il soit question de brevets ou non, l'auteur qui pourra prouver qu'il est le premier à avoir crée quelque chose (ou à l'avoir publié, selon le système), sera le seul à pouvoir l'exploiter.
Il est connu que beaucoup de découvertes de notre histoire, ont été faites, indépendamment, par différentes personnes (souvent aux mêmes périodes). Ce principe de découvertes identiques ou proches, issues de recherches indépendantes, s'applique pareillement pour toute création, qui est facilement assimilable à une découverte, surtout quand elle se base sur une inspiration précise, et dans tous les cas, à une recherche.
Quand il est question de découvertes indépendantes, ayant nécessité, admettons, un effort équivalent (ou un moins un effort certain), il est parfaitement illégitime qu'une personne, par principe d'antériorité, soit la seule à pouvoir exploiter une oeuvre.
Il s'agit d'une simplification abusive de la réalité, par les lois sur la propriété intellectuelle.
Cette simplification complexifie grandement le processus créatif, puisque tout artiste qui souhaite exploiter ses oeuvres et en vivre, doit alors s'assurer que personne n'a déjà fait pareil.
Dans le cadre de la mondialisation, avec Internet, et les accords internationaux sur la propriété intellectuelle, il est impossible pour un auteur de s'assurer d'une telle chose. La masse d'information est trop grande (et on doit s'en féliciter), même pour des sociétés qui seraient dédiées à cette tâche.
Beaucoup de créations, ou parties de créations, étant été créées, à de multiples reprises, indépendamment, par différentes personnes, il faudrait alors, pour toute création, que l'auteur s'arrange avec toutes les personnes, qui ont crée une oeuvre, ou une partie d'oeuvre, identique à son oeuvre, ou à une partie de son oeuvre, et qui ont été les premières à les créer, ce qui est encore plus impossible que la simple recherche des personnes à contacter, et nécessiterait, une énergie et un temps, qui serait infiniment mieux employés, à créer.
D'autre part, si un artiste veut vivre de ses oeuvres, il ne peut pas se permettre de passer des heures, des jours, des mois, voir des années, à créer, puis, au moment de vouloir exploiter son oeuvre, devoir tout abandonner, parce que quelqu'un a déjà fait la même chose, avant lui. Il faudrait donc que l'artiste, à chaque nouvelle idée, avant de passer du temps à la mettre en oeuvre, recherche si quelqu'un l'a déjà mis en oeuvre, et s'il doit donc changer de voie, ou chercher à s'arranger avec le premier auteur (notamment contre un coût). Ceci est complètement absurde.
Le principe d'antériorité va donc à l'encontre de la diversité artistique, puisque posant beaucoup trop de problèmes à l'artiste, sinon rendant impossible une majorité de créations, de par les difficultés attachées à la recherche d'antériorité. Ainsi, contredisant un des principaux buts du concept de propriété intellectuelle, le principe d'antériorité est illégitime, et doit être supprimé.
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05) A propos du trop grand nombre d'artistes professionnels.
S'il n'y a jamais trop d'artistes, le nombre de personnes qui peuvent en vivre, dans le cadre de la société actuelle, est forcément limité, puisqu'au niveau global, de très nombreuses autres professions sont indispensables, ne serait-ce qu'autour de l'alimentation, de la construction, de l'éducation, de la santé, etc.
Au jour d'aujourd'hui, de très nombreux artistes ne sont plus artistes par vocation, mais simplement parce que la société les pousse, plus ou moins directement, vers certains métiers artistiques, notamment dans le milieu musical, le milieu de la télévision et celui du cinéma.
Certains vont même jusqu'à créer de nouveaux marchés, en même tant que de nouveaux besoins.
Le milieu professionel de la création prend alors une importance beaucoup trop grande, par rapport aux réels besoins, et les sommes dépensées le sont sans aucun équilibre, au niveau global.
Le nombre de personnes cherchant à vivre de la création artistique devient alors trop élevé, et des artistes, sans aucun rapport avec la qualité de leurs oeuvres, se retrouvent ainsi sans pouvoir plus vivre de leur création, quand certains autres amassent des fortunes, sur des modes créées de toutes pièces, qui ne participent que très rarement, à la diversité culturelle mondiale, puisqu'il s'agit davantage d'augmenter artificiellement la popularité d'une oeuvre, plutôt que d'en créer de nouvelles.
Ainsi, on ne peut chercher, indéfiniment, à permettre aux artistes de vivre de leurs créations, dans le cadre de la société actuelle.
On doit arrêter d'encourager, plus que de raison, directement ou indirectement, les gens, notamment les jeunes, à rejoindre le milieu artistique, notamment le milieu musical, de la télévision, et du cinéma. Cet encouragement créer un déséquilibre néfaste, pour la diversité, puisque tout le monde ne peut pas vivre de l'art, et que la limite est dépassée depuis longtemps, puisque de nombreux artistes n'ont pas assez d'argent pour poursuivre leur activité, dans de bonnes conditions, sinon pour la poursuivre tout court, indépendamment de la qualité de leurs créations.
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06) A propos des trop grosses sommes d'argent mises dans une création.
Dans la création, notamment de films, de chansons, de séries télévisées et de livres, directement (matériel, salaires, transports, etc.), ou indirectement (publicité, diffusion, notamment de supports matériels, plutôt que numériques), de très grosses sommes d'argent sont parfois prévues et utilisées, pour une unique oeuvre.
Ces sommes importantes, doivent être amorties, et une nécessité de revenus importants, apparaît alors.
Si certains films, notamment, peuvent difficilement se passer de budgets importants, et offrent un résultat à la hauteur des dépenses, bénéficiant à la diversité artistique, certains autres films, et d'autres genres d'oeuvres, abusent très largement de la facilité avec laquelle on peut obtenir un budget conséquence, indépendamment de la qualité artistique de l'oeuvre.
Quand le coût de production (tout compris) devient négligeable devant le budget aloués à la publicité et à la diffusion d'une oeuvre musicale, par exemple, il est évident qu'un problème se pose, quant à la légitimité du montant des sommes à amortir.
Ces trop gros investissements créent un climat néfaste, autour de la propriété intellectuelle, où des auteurs doivent amortir des sommes d'argent, d'un montant en dehors de toute légitimité, dans le cadre du concept de propriété intellectuelle, dont le but est de chercher à permettre aux auteurs de vivre de leurs création, et à protéger et améliorer la diversité artistique.
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07) A propos des intermédiaires.
Dans l'industrie de la création artistique, de nombreux intermédiaires et prestataires, profitent, bien trop largement, de l'exclusivité permise par le concept de propriété intellectuelle.
Les buts de la propriété intellectuelle sont de permettre aux auteurs de vivre de leurs créations, et de protéger et améliorer la diversité artistique. Le concept de la propriété intellectuelle n'est pas de permettre à des intermédiaires et prestataires, qui n'ont aucun ou peu de rapport avec la création artistique en elle-même, de s'enrichir, en exploitant la propriété intellectuelle.
Le principe de propriété intellectuelle n'a aucune légitimité naturelle. Il s'agit d'un droit strictement artificiel, crée avec des buts bien précis.
Il n'y a aucune légitimité à l'enrichissement personnel des intermédiaires et prestataires, dans le cadre du concept de propriété intellectuelle.
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08) A propos de l'abandon de l'exploitation de certaines oeuvres.
Après quelques années d'exploitation, parfois intensive, les oeuvres sont remplacées par de nouvelles. Dans une partie des cas, une exploitation plus modérée, persiste, et il est toujours possible d'acquérir, "légalement", une oeuvre.
Dans des autres cas, surtout dans le domaine du jeu vidéo, mais, pour des oeuvres relativement moins connues, également dans le domaine de la musique, des films, des livres, etc., les oeuvres sont laissées à l'abandon, sans que le concept de propriété intellectuelle s'efface, avant au moins plusieurs dizaines d'années.
Ainsi, si on veut jouer à certains vieux jeux vidéo, notamment, même avec la meilleure volonté du monde, et suffisamment d'argent, il est rare de pouvoir acquérir, "légalement", ces oeuvres (et encore plus, si on excepte le marché de l'occasion, qui ne rapporte, directement, rien, aux auteurs).
Le besoin étant là, il existe de nombreuses sources, pour obtenir des vieux jeux, "illégalement", notamment en association avec des émulateurs logiciels (puisque les machines faisant tourner ces jeux ne sont également plus en vente depuis longtemps).
Si ces usages sont généralement tolérés (bien que certains sites proposant ces vieux jeux, aient été fermés, par simple demande, ou par procès, ou menace de procès), ils restent "illégaux", et on ne peut pas s'exercer à cette activité, sans une pensée désagréable, pour les risques encourus.
Le but de la propriété intellectuelle étant de chercher à protéger la diversité, et permettre aux artistes de vivre de leurs créations, il n'y a aucune légitimité à chercher à protéger une oeuvre qui n'est plus exploitée commercialement.
Au regard des sommes dépensées dans la création de nouveaux jeux (la plupart ne bénéficiant que peu à la diversité artistique), certains cherchent donc à éliminer le plus rapidement possible, les anciens jeux, puisque vendus moins chers, après quelques temps, jusqu'à ce que leur exploitation commerciale cesse complètement.
La propriété intellectuelle n'a pas été créée dans ce but, et tout usage, dans cette optique, est illégitime.
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09) A propos de l'absence d'exploitation de certaines oeuvres, dans certains pays.
Certaines oeuvres, notamment des films, séries télévisées, et des livres, ne sont pas exploitées commercialement dans certains pays, voir en dehors de leur pays d'origine.
On peut facilement prendre l'exemple du Japon, et des dessins animés, mangas et jeux vidéo japonais, qui, même si de plus en plus exploités, sont exploités de façon relativement limitée, en dehors du Japon (et souvent avec plusieurs mois, voir années de décalage).
S'il est relativement facile d'importer de la musique (en dehors du coût élevé), importer une oeuvre vidéo, ou écrite, non traduite, est beaucoup plus compliquée, sinon impossible, à moins de dépenser beaucoup d'énergie pour apprendre pleinement la langue originale de l'oeuvre.
Quand bien même la langue était connue, pour les DVD et certaines consoles de jeux vidéo, un système de zone existe, qui fait qu'on ne peut pas lire un DVD ou un jeu vidéo, partout dans le monde.
Selon votre pays (aux Etats-Unis d'Amérique, notamment), vous ne pourrez pas regarder un film japonais, sans un lecteur adapté, ou sans contourner, "illégalement", les protections mises en place, pour on ne sait trop quelle obscure raison commerciale.
Ainsi, il s'est développé, sur Internet (et un peu avant, entre amis, de façon plus marginale), de très nombreux groupes de personnes, qui, sur leur temps libre, traduisent et diffusent ces oeuvres, auxquelles on aurait pas accès, ou, au mieux, auxquelles on aurait accès qu'après plusieurs mois, et beaucoup plus souvent, après plusieurs années, de décalage.
Cette activité est généralement tolérée, jusqu'à ce qu'une oeuvre soit diffusée, officiellement, à l'étranger, mais elle n'en est pas moins "illégale", et on ne peut donc en profiter en paix, même quand aucune exploitation commerciale n'est jamais prévue à l'étranger.
Cette limitation, en l'absence d'exploitation commerciale, n'a aucune légitimité, dans le cadre du concept de propriété intellectuelle.
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10) A propos de l'énergie gâchée à tenter de limiter l'accès à une oeuvre.
Depuis dix à vingt ans, avec l'avènement des nouvelles technologies, et d'Internet, les auteurs (et leurs intermédiaires et prestataires, bien entendu, quand ils ne sont pas la cause première de ces décisions) ont cherchés, dans une course contre les utilisateurs, à limiter l'accès à leurs oeuvres, par de nombreux moyens.
Pour les logiciels et jeux vidéo, divers codes de vérification, systèmes de limitation logiciels et matériels (au niveau des CD/DVD -anciennement, des disquettes-, et modification des machines -consoles de jeux-, et ordinateurs, pour chercher à mieux limiter l'accès aux oeuvres...), versions de démonstration, limites de temps, de nombre d'utilisations, etc. Des dizaines de milliers de systèmes existent, et sont changés régulièrement, puisque toujours contournés d'une façon ou d'une autre.
Pour les CD et DVD (anciennement, pour les cassettes vidéo), en plus des protections similaires aux protections pour les logiciels et jeux vidéos fournis sur CD/DVD (protections logicielles ou matérielles, au niveau du CD ou DVD), des centaines de systèmes existent pour tenter de limiter la copie des musiques et films, souvent à l'encontre de l'utilisateur, qui ne peut plus lire sa musique ou ses films, sur son ordinateur, ou sur un lecteur MP3, par exemple. Comme pour les logiciels et jeux vidéos, le matériel -les lecteurs CD et DVD, les lecteurs MP3, etc., sont régulièrement modifiés, pour chercher à mieux limiter l'accès aux oeuvres.
Des systèmes de cryptage, de formats de fichiers dédiés, sont crées, pour limiter drastiquement la diffusion d'une oeuvre. Ces formats sont pour la plupart, fermés, ce qui empêche leur lecture libre, même après achat tout à fait normal, notamment sur certains systèmes d'exploitation autres que Microsoft Windows, voir Apple Mac OS.
Pour la radio, des systèmes de limitation matériel se mettent en place.
Dans les cinémas, les employés doivent trouver et stopper les personnes qui filment dans les salles, et appeler la police.
Sur Internet en général, la chasse à la sorcière est de mise, avec des dizaines de milliers de procès, partout dans le monde, pour faire fermer des services de peer-to-peer, des sites proposant de la musique, des vidéos, des livres, etc., sans autorisation, gratuitement. Certaines personnes vont en prison, et doivent payer des sommes énormes, pour avoir diffusé des oeuvres sans autorisation, gratuitement.
Des lois sont modifiées; des taxes, de plus en plus énormes, sont créées.
Des marchés noirs se créent, des usines entières produisent des contrefaçons, puisque la demande est là, les prix officiels étant trop élevés.
Des opérations publicitaires sont lancées, pour essayer de marginaliser le "piratage", et le "pirate", jusque dans nos écoles (en France, notamment, mais pas seulement).
Des organisations existent, dans le seul but de chercher à protéger les revenus des auteurs (et des intermédiaires et prestataires).
Dans "l'autre camps", les opérations exactement opposées, qui vont jusqu'à la création de partis politiques, dans plusieurs pays...
Et moi, qui passe plusieurs heures à écrire ce texte.
Toute cette énergie, gâchée à tentée de limiter l'accès aux oeuvres, ou à le permettre, pourrait être employée à bien d'autres choses, bien plus productives.
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11) A propos de ce texte, et de son auteur; conclusion.
Ce texte est publié, anonymement, par son auteur. Il peut être modifié, et diffusé, avec ou sans modification, sur tout support, gratuitement ou pour un coût quelconque, sans avoir à demander la moindre autorisation à qui que ce soit. Il peut être considéré comme libre de droit, ou dans le domaine public.
J'ai écrit ce texte dans le seul et unique but de tenter de me défouler, un minimum, à propos des problèmes actuels autour de la propriété intellectuelle.
Les autres problèmes de cette société, de ce système, étant nombreux, importants, et tout aussi risibles, donc affreusement frustrants, je doute que ce défoulement ait grand effet, mais ce n'est pas comme si je ne possédais pas d'autres moyens de me détendre (et surtout pas l'alcool, la drogue, le tabac, etc., qui font bien entendu partie des problèmes de cette société).
Concernant la propriété intellectuelle, après quelques années sous Windows, à utiliser des dizaines de logiciels "piratés", j'ai découvert les logiciels "libres" et gratuits, et j'en suis tellement satisfaits, par rapport aux logiciels que j'utilisais avant (pas dans l'absolu, mais c'est un autre problème), que je ne peux plus m'empêcher d'exploser de rire, quand on me parle de pirater des logiciels qui sont disponibles, en mieux, gratuitement, et en open source (il reste encore quelques exceptions, bien entendu, mais ce n'est qu'une question de temps, avant que certains types de logiciels s'améliorent encore, dans leurs équivalents libres).
Je n'ai pas utilisé beaucoup de jeux vidéo "piratés", à part quelques bons vieux RPG sur émulateur. Je n'ai pas sérieusement joué aux jeux vidéos PC, auquel j'ai pu avoir accès "illégalement". Je m'étais épris, pendant ma "période jeux vidéo", d'un jeu en ligne que j'avais payé (et utilisable sur de nombreux serveurs gratuits, à l'époque), et d'un MMORPG gratuit. J'ai bien payé une bonne vingtaine de jeux (sans compter une autre vingtaine de jeux d'occasion), sur console, ou PC, mais en dehors de quelques jeux, je n'ai certes pas amorti mes dépenses.
Pour les films, je vais quatre ou cinq fois par an au cinéma (et ce depuis toujours, donc bien avant de connaître Internet, et le "piratage"), mais n'étant plus étudiant, et ne travaillant pas encore pour autant, je dois payer ma place plus de neuf euros, ce qui ne m'encourage certes pas à y aller, surtout quand je regrette, deux fois sur trois, de ne pas avoir simplement téléchargé le film sur Internet, voir de l'avoir vu tout court, tellement la qualité est moyenne, sinon faible (je pourrai prendre un abonnement, mais je me demande même si je l'amortirai, sur l'année, sachant que de moins en moins de films me plaisent, que je préfère les voir en VO, quand ils ne sont pas français, qu'aller au cinéma prend du temps, que l'ambiance dans les salles est souvent médiocre -des gens parlent fort, hurlent pour un rien, explosent de rire n'importe quand, entrent et sortent de la salle, en plein milieu de la séance, etc.).
J'ai acheté plusieurs DVD, mais je les ai finalement revendus dans un magasin d'occasion, puisque je ne les regarde pas plus d'une ou deux fois.
En dehors de ça, j'ai téléchargé de nombreux films, mais rares sont ceux qui m'aient vraiment marqués. Aujourd'hui, mes goûts ayant largement évolués ces dernières années, j'ai du mal à trouver des films qui me plaisent vraiment.
Par contre, en quelques années, j'ai téléchargé un nombre assez affolant de dessins animés japonais, et quelques mangas. Vu leurs prix en magasin (en France, ou au Japon, quand ils ne sont pas disponibles en France), il est évident que je n'aurai pas pu en voir le centième, étant donné mon budget. J'ai bien acheté quelques DVD et mangas, mais je ne peux pas faire plus. Cette "période dessin animés" (qui est sur la fin, puisque je commence à avoir fait le tour, que mes goûts évoluent, et que je découvre de plus en plus de problèmes, dans les scénarios et la réalisation, comme pour les films, et les livres) m'a beaucoup apportée. J'aurai bien aimé dépenser davantage dans ces artistes, y compris certaines artistes indépendants, qui ne répondent même pas aux emails en anglais... mais j'ai finalement dépensé tout ce que je pouvais, dans des produits dérivés de cette attraction pour les dessins animés japonais (livres pour apprendre le japonais, alimentation japonaise, etc.).
Pour la musique, j'ai acheté quelques CD, mais je ne peux pas concevoir l'idée d'acheter un CD, sans savoir et aimer la plupart des chansons... Le problème étant qu'après avoir écouté quelques fois une musique ou chanson, je me lasse rapidement (au moins pour quelques années). Si un système de micropaiement libre était en place (au pire, des prix infiniment plus faibles que ceux existants), pour télécharger des fichiers audios, légalement, j'aurai probablement payé plusieurs auteurs, que j'ai particulièrement apprécié. J'ai aussi écouté pas mal de musiques et chansons d'auteurs peu connus, que j'aurai bien aimé payer, mais les solutions de paiement sont souvent encore plus limitées (je suppose que j'aurai pu essayer de m'arranger, mais ça prend du temps, et je ne compte pas faire ça pour tous les auteurs qui me plaisent...). Autrement, j'ai écouté beaucoup de musiques et chansons tirées de dessins animés japonais. Là encore, les prix sont beaucoup trop élevés, que ce soit en France, ou quand il faut les importer depuis le Japon.
Pour les livres, j'ai acheté une bonne trentaine de livres de fantasy et de science fiction, mais j'ai désormais du mal à trouver des histoires qui me conviennent vraiment. Autrement, j'ai pu obtenir pas mal de livres d'occasion, gratuitement. J'ai acheté plusieurs livres d'informatique (malgré leurs prix exhorbitant), travaillant dans ce domaine, et puis j'ai découvert un site qui permet, pour une inscription mensuelle, d'avoir accès à bons nombres de livres techniques, ce qui me satisfait assez, même si l'abonnement reste beaucoup trop cher, si je souhaite équilibrer mes dépenses envers d'autres auteurs. J'ai téléchargé et lu quelques livres "piratés", mais ça reste fastidieux à lire sur un écran d'ordinateur normal (en plus de consommer beaucoup trop d'électricité). Vivement les lecteurs de livres électroniques, pour le grand public, à des prix raisonnables.
Je suis quelqu'un comme tant d'autres, en ce qui concerne mes dépenses dans les "produits" culturels. J'aimerai pouvoir mieux équilibrer mes dépenses entre les auteurs; je dépense ce que je peux, et pour le reste, à savoir une large part, je télécharge gratuitement, sans autorisation.
Je ne peux pas dépenser plus que ce que j'ai; dois-je être interdit d'accès aux oeuvres culturelles et artistiques que je n'ai pas payé, quand il m'est impossible de les payer?
Cette accès, plus ou moins à volonté (sous la menace de procès, et de façon pas forcément si pratique que ça, par rapport à ce qui pourrait être fait, si l'accès aux oeuvres étaient libre), à la culture, m'a, en partie, permis d'évoluer de façon infiniment meilleure que ce qu'aurait pu me permettre un accès "normal". Je ne peux pas dépenser plus que j'ai. Si je n'avais pas téléchargé toutes ces oeuvres gratuitement, sans autorisation, dans le cadre de la société actuelle, je n'aurai tout simplement pas eu accès à ces oeuvres, et j'ai énormément de mal à rien que tenter de concevoir la chose.
Aujourd'hui, cet accès à la culture m'a permis de me construire meilleur. J'espère pouvoir faire profiter au monde, ce "mieux", et devenir davantage actif, notamment dans le domaine de l'informatique, de la philosophie, et de la politique. Au minimum, avec un emploi stable, et un salaire convenable, je pourrai dépenser davantage dans mes achats culturels, et donc probablement éviter de continuer à télécharger gratuitement, sans autorisation, sachant que ma période d'acquisition massive de contenu, est dorénavant terminée (et que j'ai de plus en plus de mal à trouver une oeuvre à ma convenance).
Je suis quelqu'un comme tant d'autres. Est-ce que je mérite d'être appelé "pirate"? Est-ce que je dois payer, pour mes "crimes"? Est-ce que je dois aller en prison?
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Un passant