Si vous retournez sur le lien, vous verrez que le débat a un peu évolué. Vincent Frèrebeau s'est offusqué que son échange par e.mail ait été "copié-collé" sur un forum (ce que je conçois : totoffe aurait pu au moins l'avertir et signaler le statut "lettre ouverte" de son échange) mais il s'est inscrit sur le forum et poursuit le débat.
Les points de vue de Frèrebeau - bien que je ne les partage pas - sont clairs, bien exposés et bien défendus. C'est dommage que ce débat n'ait pas été initié plus tôt d'ailleurs. Entre des personnes ouvertes comme lui pour défendre le DADVSI et des personnes pro-logiciels libres et pro-licence globale pas trop sectaires, on pourrait peut-être clarifier le débat et avancer un peu...
Quelques citations de Frèrebeau pour essayer de comprendre le point de vue des disquaires indépendants :
Je n'ai pas réponse à tout. Je produis de la musique par passion, depuis plus de 20 ans. De cela je peux parler des heures. Pour le reste, j'éssaye seulement de faire preuve de bon sens, fonction des réalités de mon métier et de ceux, artistes, musiciens, techniciens etc.. avec lesquels nous travaillons quotidiennement.
A propos de l'offre "illimitée en streaming", proposée par Yahoo, et comparée à la licence globale :
Vous ne téléchargez pas, au sens de vous ne possédez pas le titre. Chaque nouvelle écoute sera donc l'occasion d'une rémunération des auteurs, interprètes etc... C'est pour nous une notion essentielle. L'offre de Yahoo n'est pas unique, il y en a d'autres du même type et cela ne devrait pas tarder à arriver en France. Autant de sources de revenus pour les ayant droits. Inutile de vous dire que je vous rejoins, ce n'est pas le système idéal, mais au moins, il est juste quant aux rémunérations qu'il propose.
Sur l'intéropérabilité des fichiers avec DRM :
Il y a bien sur le problème de l'inintèropérabilité. J'irai là sans hésiter dans votre sens, c'est innacceptable. Mais c'est à notre ami Steve Jobs et à ses confrères qu'il faut s'en prendre, pas à nous, nous sommes leurs otages. A mon avis (je ne parle qu'en mon nom) l'utilisation des Drm n'a de sens que pour l'identification des oeuvres (et donc leurs rémunérations) et la limite du nombre de copies privées (5 je crois)
Sur la licence globale :
Une circulation légale des échanges peer to peer aurait des conséquences désastreuses sur le marché de la musique enregistrée. Fini les plateformes légales type Fnac.com, Virgin mega et consort (qui serait assez con pour payer alors que c'est grauit et légal à un click?), fini les rayons disques en hyperdistribution (c'est déjà pas terrible) et à terme, sans pour autant que cela disparaisse dans les 15 jours, plus grand chose à attendre des disquaires, s'il en subsiste encore.
L'instauration d'une licence globale risque de créer une rupture fatale dans la création française. Il ne faut en aucun cas prendre ce risque en croyant avoir trouvé une solution miracle, à laquelle le reste du monde, trop con sans doute à nos yeux, n'a pas souhaité souscrire.
Il faut travailler, réfléchir, et en attendant mettre en oeuvre un sytème qui ne floue ni les créateurs, ni les consommateurs.
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